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samedi 17 décembre 2011

Joseph Kabila : «Etes-vous à l'aise avec ces résultats ? »

C'est la question que le peuple congolais se pose par la bouche du Cardinal Monsengwo. 





À cette question, Joseph Kabila a préféré gardé le mutisme et bouche cousue en allant jusqu'à esquiver les appels téléphoniques du Cardinal.
Le peuple congolais dans son ensemble, chaque individu, où qu'il se trouve, doit contribuer à mettre en échec la prise du pouvoir par la force de Joseph Kabila comme le prescrit la constitution.

Dans la conférence de presse qui a suivi sa brève communication, le Cardinal Laurent Monsengwo a donné une information pour le moins inquiétante : le chef de l'Etat esquivait carrément tous ses appels, en refusant de décrocher son téléphone lorsqu'il l'appelait. Après mille et une tentatives de joindre le chef de l'Etat, il a, de guerre lasse, fini par passer le message à un conseiller proche de Joseph Kabila. En une seule phrase, il lui a dit : «Dites au président ceci : est-ce qu'il est fier des résultats que la CENI vient de donner-là ?» Quelques temps après, son interlocuteur le rappelle pour lui donner la réponse du chef de l'Etat : «Le président vous demande vous demande aussi si vous êtes fier du comportement d'Etienne Tshisekedi qui s'est autoproclamé président sans avoir porter l'affaire devant la Cour suprême de justice». Le Cardinal répond par la négative, et dit souhaiter que tout contentieux se règle par des voies légales. Mais il précise immédiatement que Joseph Kabila n'a pas répondu à sa question. On en restera là. Le conseiller présidentiel ne rappellera plus. Ci-après la communication du Cardinal au centre Lindonge. 

Mesdames et Messieurs de la Presse,

1. Dimanche 4 décembre 2011, la CENCO dans une conférence de presse et moi-même à l'Eglise Sainte Anne avons dans un appel demandé à la CENI que soit proclamée impérativement la vérité des urnes.

2. A cet effet, comme souhaité par le peuple, la CENCO a publié les conclusions de son observation et de plusieurs observateurs nationaux et internationaux. Toutes ces observations posent sérieusement une question de crédibilité de cette élection, comme vient de l'attester le rapport du Centre Carter.

3. A l'analyse des résultats rendus publics par la CENI ce vendredi 9 décembre 2011, il y a lieu réellement de conclure que ces résultats ne sont pas conformes à la vérité ni à la justice. Comment, par exemple, comprendre que le 6 décembre, Monsieur TSHISEKEDI qui avait 5 927 728 voix sur 17 329 137 suffrages exprimés, ait le 9 décembre 5 863 745 voix sur 18 144 154 suffrages ? Il perd par conséquent 64 000 voix alors qu'on venait d'ajouter 34 000 bureaux. 

4. Mais puisque les résultats sont provisoires et doivent être confirmés par la Cour suprême de justice, nous demandons aux contestataires d'interjeter appel, de recourir aux voies de droit et de ne pas se livrer à la violence.

Dix-huit morts pour des élections, c'est trop ! 

5. Dans ce cadre, l'Eglise est moralement tenue à offrir son aide à la justice pour établir la vérité des urnes là où ont été ses observateurs. Que la Cour suprême se sente donc en conscience interpellée par le peuple Congolais tout entier.

Fait à Kinshasa, le 12 décembre 2011. 

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