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jeudi 20 décembre 2012

Obama juge « incompatible avec le désir de paix » le soutien du Rwanda au M23




Obama juge « incompatible avec le désir de paix » le soutien du Rwanda au M23


Le président américain Barack Obama a appelé mardi 18 décembre son homologue rwandais Paul Kagame à propos du rôle que le Rwanda doit jouer dans la cessation de la guerre dans l’Est de la RDC. Au cours de cet entretien téléphonique de 15 à 25 minutes, il demandé « si d’aventure il apporte quelque soutien aux M23 de le stopper », rapporte Associated Press (AP).


« Tout soutien au groupe rebelle M23 est incompatible avec le désir de stabilité et de paix du Rwanda », lui a-t-il fait remarquer.
Selon la Maison Blanche, Obama a montré à Kagame « a nécessité d’arrêter définitivement tout soutien aux mouvements armés opérant au Congo où le M23 vient en tête dans la propagation l’insécurité dans la région ».
Alors que Kigali n’a pas encore fait de déclaration à ce sujet, il est relevé que « cette conversation téléphonique entre les deux présidents survient peu après que, le mardi de la semaine écoulée, le Congrès américain ait recommandé au bureau du président Obama de prendre de sérieuses sanctions à l’endroit du Rwanda qui soutient le groupe terroriste des M23 opérant à l’est du Congo ».

Témoignage de Johnnie Carson

Devant le Congrès américain, le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines Johnnie Carson a condamné le 11 décembre la crise dévastatrice dans l'Est du Congo », affirmant que beaucoup de preuves de l’Onu et d’autres institutions montrent que le Rwanda soutient les troupes du M23, et demandé au Rwanda de cesser tout soutien de cette sorte.
« Comme vous le savez, la situation sécuritaire et humanitaire au Congo est la plus volatile dans l'Afrique d'aujourd'hui. De cinq millions de personnes ont trouvé la mort dans les années qui ont suivi la deuxième guerre régionale a commencé en 1998, et des millions d'autres ont été contraints de fuir leurs foyers.
Les populations du Nord et du Sud Kivu, en particulier, ont été confrontés à des cycles répétés de conflit, des atrocités, et les déplacements. Un nombre inimaginable de femmes, d'hommes et d'enfants ont été victimes de violence sexuelle ou de viol de la part des soldats et des groupes armés », a-t-il rappelé aux congressistes américains.
Il a signalé que « depuis la rébellion a éclaté au printemps dernier, M23, les Etats-Unis ont travaillé en étroite collaboration avec des partenaires internationaux et régionaux pour mobiliser une réponse globale visant à prévenir une nouvelle détérioration de la situation, en assurant un terme aux hostilités, et le maintien de l'aide humanitaire ».
« En septembre, la secrétaire Clinton a rencontré le président congolais Kabila et le président rwandais Kagame à l'Assemblée générale de l'Onu pour les inciter à s'engager dans un dialogue plus constructif. Au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, nous avons proposé et soutenu des actions nouvelles pour veiller à ce que cinq des principaux commandants de la M23 soient désormais soumis à des sanctions ciblées. Nous avons également souligné la nécessité de tenir pour responsables tous ceux qui commettent des violations des droits humains », a-t-il rappelé.

« Mesures d'urgence »

Le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines Johnnie Carson a proposé au Congrès américain de prendre « d’urgence les mesures suivantes ».

• Nommer un envoyé présidentiel: La structure politique américaine actuelle ne permet pas aux Etats-Unis d'exercer pleinement son influence latente, de la créativité et de la fonction de coordination à l'égard de soutien à la paix au Congo. La nomination d'un envoyé présidentiel contribuerait à corriger cette situation.
L'Envoyé doit être une personne de haut niveau ayant une expérience et des relations dans la région, qui serait chargé d'élaborer une politique unifiée vers la crise régionale et être capable de s'investir pleinement pour aider à élargir et approfondir le processus de paix pour répondre à ses carences béantes.
Un tel effet de levier serait envoyé influence économique, politique et militaire de l'Amérique afin de s'assurer que toutes les parties de coopérer pleinement avec un processus politique internationale, et aussi de travailler étroitement avec l'envoyé actuel de l'UA et de l'ONU un envoyé proposé.

• Appel à un envoyé de l'ONU pour les Grands Lacs. L'initiative de paix en cours parrainée par la CIRGL manque levier coordonné au niveau international et de fortes voix externes qui peuvent aider à faire en sorte que les véritables moteurs du conflit soient finalement traités dans un cadre politique.
L'ONU devrait jouer un rôle majeur dans ce domaine. Par conséquent, les Etats-Unis doivent travailler au sein du Conseil de sécurité des Nations unies afin d'assurer la nomination d'un envoyé de haut niveau pour travailler avec la CIRGL et l'UA à construire une crédibilité du processus politique international qui traite des cycles continus de violence et d'ingérence régionale.

• Soutenir de robustes sanctions de l'ONU. La communauté internationale laisse un immense réservoir d'effet de levier sur la table en ne suivant pas les recommandations du Groupe d'experts des Nations Unies et d'autres.
Il doit y avoir la responsabilité de ceux qui ont recommencé la guerre au Congo, et ceux qui orchestrent ou le financement crimes de guerre et crimes contre l'humanité. En tant que partisans responsables du régime de sanctions de l'ONU, les Etats-Unis devraient être incités à imposer des sanctions à toutes les personnes et entités recensées dans le rapport final du Groupe des experts des Nations Unies appuyant les réseaux criminels à travers le commerce des ressources naturelles, l'un des principaux conducteurs non-dits et les motivations de l'actuel cycle de conflit.

• Suspendre certaine aide américaine à tout gouvernement qui appuie les conflits et entrave les progrès à la table des négociations. Les Etats-Unis devraient réduire toute assistance militaire et de suspendre certaines catégories d'accords bilatéraux et multilatéraux d'aide non humanitaire à tout gouvernement qui continue d'appuyer conflit dans l'Est du Congo.
Par exemple, si les gouvernements rwandais et ougandais se trouvent à poursuivre leur soutien au M23 et soutiennent les efforts visant à entraver les progrès à la table des négociations, des mesures correspondantes devraient être prises par les Etats-Unis, les gouvernements des autres partenaires, et les organisations multilatérales auxquelles aux Etats-Unis contribuent des ressources substantielles en argent des contribuables américains.
Ces mesures sont essentielles pour encourager toutes les parties à s'engager de manière constructive dans un processus politique global.

• Appeler un sommet de haut niveau sur l'investissement responsable dans la région des Grands Lacs. Dans le cadre d'un accord de paix global qui s'attaque aux causes profondes, les Etats-Unis pourraient être très utiles pour assurer la mise en œuvre.

A cet égard, les Etats-Unis, en partenariat avec l'Union européenne, pourraient faciliter une conférence sur l'investissement international sur «l'investissement dans les mines de la paix dans les Grands Lacs: un moteur pour le développement», afin de contribuer à élargir la tarte dans la région de conflit par la solution et le développement.

Le sommet se concentrera sur le développement des débouchés commerciaux pour l'investissement responsable au Congo et dans la région. Critique : il s'agirait d’investisseurs qui ont été absents des discussions sur la construction d'un commerce responsable minéraux au Congo.

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