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mercredi 9 octobre 2013

De l’AFDL aux Concertations:

 Non à la République des « 4 x 4 » !







Lâchée par Léon Kengo wa Dondo, de manière intentionnelle ou maladroite - cela finira par se savoir - dans la foulée de son round de consultations des forces politiques et sociales du pays, en prévision des Concertations nationales, l’idée de formation d’un gouvernement d’union ou de large ouverture nationale fait du chemin. 
Samedi dernier, après le discours du Chef de l’Etat marquant la clôture de ce forum, l’option a semblé se préciser davantage. Nombre de Congolais ont noté qu’il a pris l’engagement de rompre avec la «démocratie classique », au profit de la fameuse « démocratie consensuelle », laquelle veut que la Majorité partage la gestion des affaires publiques avec l’Opposition.

Mais, au-delà de la perspective du partage des postes entre une poignée de compatriotes militant au sein de la classe politique et de la nébuleuse Société Civile, le Congolais moyen ne voit toujours pas le bout du tunnel. De l’épopée de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) aux Concertations Nationales en passant par le Dialogue Intercongolais, il assiste au même décor, celui de l’émergence de nouveaux bourgeois politiques, qui lui promettent monts et merveilles, sans jamais passer aux actes.
S’il y a un spectacle auquel il s’est accoutumé depuis 16 ans, c’est celui des ministres et vice-ministres qui ne pensent qu’à « s’installer » puis à « installer » les membres de leurs cabinets, leurs épouses, enfants, frères, sœurs, cousins, amis... selon une pratique chère aux dignitaires de la Deuxième République de triste mémoire. A huis clos, loin des regards indiscrets du « peuple », ils s’enferment pour discuter des marques et coûts de leurs grosses cylindrées tout terrain « 4x4 », de la hauteur de leurs émoluments, du standing de leurs résidences de fonctions, de leurs frais d’installation. Pour compléter le tableau, ils en arrivent même à fixer la hauteur de leurs indemnités de sortie et à se faire payer alors qu’ils en sont encore à leurs premières semaines au sein du gouvernement.

« 4 x 4 » pour défier les trous

Dans un pays où la voirie urbaine a toujours été un casse-tête et où les routes d’intérêt national sont le plus souvent impraticables, les «Mobutistes » avaient trouvé comme parade pour défier des véhicules tout terrain dits « 4x4 ». Depuis lors, la tradition s’est installée dans les mœurs politiques. Quel que soit l’état des infrastructures routières à Kinshasa ou en provinces, les bourgeois politiques détenteurs de ce type d’engins ne se posent pas de questions. D’aucuns pensent que si la RDC est enclavée, à cause des infrastructures routières urbaines et nationales d’une autre époque, cela tient notamment au fait qu’il existe une catégorie de gens qui se déplacent à bord de véhicules capables de défier nids de poule, crevasses, marécages, bancs de sables etc.
La grande peur des gagne-petit est d’assister, une fois de plus, à une nouvelle spirale des dépenses extrabudgétaires destinées à la prise en charge d’anciens et nouveaux membres du gouvernement, ainsi que des membres de leurs cabinets politiques, que l’on sait d’habitude éléphantesques. 

Croissance : un mirage 

Pendant que les candidats ministrables rêvent de changer de standing de vie, la majorité silencieuse broie du noir. Au niveau de la thématique « Economie », l’une des recommandations a porté sur l’inadéquation entre les statistiques flatteuses de croissance économique que le gouvernement étale ces dernières années sur la place publique et la misère généralisée qu’affiche le Congolais d’en-bas. Celui-ci apparaît comme un éternel laissé – pour – compte en matière de santé, d’éducation, de logement, d’alimentation, de transport, de desserte en eau et électricité, d’emploi, etc. Le paradoxe veut que les gouvernements se succèdent sans que leurs animateurs parviennent à résoudre l’équation des besoins sociaux de base, de la pauvreté, de la paix, de la sécurité, de la défense nationale, de l’industrialisation, de l’autosuffisance alimentaire, des injustices sociales, de l’administration du territoire, etc.
Tous ceux qui ont eu à exercer des mandats ministériels depuis la chute de Mobutu - certains à plusieurs reprises - donnent l’impression d’avoir travaillé pour leur confort personnel, laissant des millions de compatriotes dans l’incertitude du lendemain. Le pays stagne ou presque pendant que des individus s’enrichissent scandaleusement, au détriment du grand nombre. Finalement, la cohésion nationale tant vantée s’apparente à la mise en place d’un nouveau syndicat des profiteurs de la République.


Kimp

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