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mardi 5 novembre 2013

Monsengwo rejette les concertations nationales

Monsengwo rejette les concertations nationales








Laurent Monsengwo Pasinya n’a toujours pas sa langue dans sa poche quand il faut soutenir la voie de la justice et de la vérité. Quand il a été question de réviser la constitution en 2011, Monsengwo était parmi les premiers à s’inscrire contre la démarche de l’ex AMP -Alliance de la Majorité présidentielle. De même, à l’annonce de la victoire de Joseph Kabila au terme des élections du 28 novembre 2011, le Cardinal n’a pas manqué de dénoncer avec toute vigueur les irrégularités qui avaient caractérisées le processus électoral. Il est allé jusqu’à confirmer que les résultats de Daniel Ngoy Mulunda Nyanga, donnant Joseph Kabila gagnant, ne reflétaient ni la vérité des urnes ni la justice. L’Eglise catholique ne s’était pas encore exprimée sur les concertations nationales. Les déclarations faites par le Cardinal Archevêque de Kinshasa, le samedi 02 novembre au centre Lindonge, contre le prolongement du mandat politique, reflète en faite la position de l’Eglise sur les résolutions issues des concertations nationales. Avec cette position, l’Eglise ne souscrit pas à la démarche des concertateurs qui envisagent l’organisation du recensement général de la population avant les élections présidentielle et législatives nationales. 

Revoilà, Monsengwo au devant de la scène pour contrer toutes manœuvres du régime en place visant la prolongation du mandat de l’actuel président de la République, Joseph Kabila, au-delà de 2016. L’Archevêque s’est prononcé sur cette question, à l’occasion de la messe de célébration de ses 50 ans de sacerdoce. Il était devant des milliers des fidèles catholiques, réunies devant le Sanctuaire de Centre Lindonge dans la commune de Limete. Le chef de l’Eglise Catholique de Kinshasa a soutenu à haute voix que les dirigeants politiques et même religieux doivent cultiver le sens de l’humilité dans les services. Ils sont tenus d’exercer leur mandat, suivant les normes, textes et lois établis. «Nous devons avoir le courage de respecter le mandat prescrit par les autres, car Dieu n’aime pas les dictateurs», a exhorté le Cardinal. Monsengwo dans son prêche, a insisté sur le fait que les hommes politiques devraient éviter de s’éterniser inutilement au pouvoir ou chercher à consolider leur position au sommet de l’Etat, via des voies peu démocratiques. Il conseille que tout dirigeant ayant rempli son mandat en bonne et du forme ou n’étant plus en mesure d’exercer, ait le courage de partir ou de céder le fauteuil en toute sportivité et légalement. Monsengwo relève l’exemple de l’ancien Pape Benoit XVI, qui suite à son indisponibilité liée au poids de l’âge a fini par jeter l’éponge. Ce cas de Benoit XVI, a-t-il dit, doit servir d’exemple, au sein de l’Eglise tout comme chez les responsables politiques ; puisque servir son peuple n’exige pas nécessairement d’être aux Affaires. «On peut être au service de la nation même en dehors de la chose publique», a indiqué le Cardinal.

A travers ce discours, très accueilli par les milliers des fidèles catholiques et dans des états-majors politiques, Monsengwo vient donc de battre en brèche certaines résolutions issues des concertations nationales dont la nature profonde n’a de finalité que de prolonger le mandat des quelques institutions de la République au-delà de 2016. Par exemple la résolution sur le recensement et celle envisageant les élections locales avant les législatives nationales et la présidentielle. Le modérateur de la cérémonie de 50 ans de sacerdoce de Monsengwo et le président de la Légion de Marie, tout en saluant les propos du Cardinal, ont promis d’accompagner ce dernier dans ses activités pro-démocratie. A l’unisson, ils ont noté que le combat politique, Monsengwo ne l’a pas commencé aujourd’hui. C’est depuis sa tendre jeunesse, qu’il est au devant de la scène politique pour promouvoir la vérité, la justice, la démocratie et le bien-être de la population. Ses actions ont marqué l’histoire politique de l’Afrique centrale. Quoi de plus normal à Dieu d’accorder encore quelques années à celui que les catholiques de la Capitale appellent affectueusement «Tata Episcopo wa Lokumu».

SAMUEL MBUTA/FADI LENDO

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