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mardi 5 novembre 2013

VIDEO.RDC: le gouvernement annonce une "victoire totale" sur le M23


Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mardi matin avoir remporté une "victoire totale" contre les rebelles du M23. 

VIDEO.RDC: le gouvernement annonce une "victoire totale" sur le M23
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mardi matin avoir obtenu une "victoire totale" sur la rébellion du M23.

afp.com/Junior D. Kannah

"Les derniers résidus du M23 viennent d'abandonner leurs retranchements de Chanzu et Runyonyi sous la pression des [troupes gouvernementales] qui viennent d'y entrer. C'est la victoire totale de la République démocratique du Congo (RDC)", a indiqué Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais mardi 5 novembre vers 06h20. Les derniers rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) ont "fui pour la plupart vers le Rwanda" voisin, a-t-il ajouté. Depuis la prise, la semaine dernière, de leur fief et dernière place forte, Bunagana, à la frontière avec le Rwanda, les rebelles s'étaient retirés sur trois collines des environs, dans les montagnes aux confins du Rwanda et de l'Ouganda, à près de 2.000 mètres d'altitude: Mbuzi, Runyonyi et Chanzu, d'où leur mouvement avait été lancé. 

Après Mbuzi, Runyoni et Chanzu sont tombées

"Runyoni et Chanzu sont tombées, on a fini le travail", a confirmé le lieutenant-colonel Olivier Amuli un porte-parole de l'armée pour la province du Nord Kivu, dans l'est de la RDC, où se sont déroulés les combats. Le M23 "a pris la poudre d'escampette", a indiqué sous le couvert de l'anonymat un autre officier des Forces armées de la RDC (FARDC). "Ils ont brûlé 42 véhicules et leurs dépôts de munitions; ils se sont dispersés dans tous les sens, chacun pour soi et Dieu pour tous. Les combats ont duré toute la nuit", a-t-il ajouté. 

Mbuzi était tombée dès lundi 4 novembre à la mi-journée. Dans l'après-midi, des éléments de la Brigade d'intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), joints aux forces gouvernementales, avaient reçu le "feu vert" pour pilonner au mortier les dernières positions des rebelles du M23 dans l'Est du pays. La Monusco était entrée en action dans le cadre de sa mission de protection des civils, après la mort de six personnes tuées par des chutes d'obus sur Bunagana, ville est située à 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Selon le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, le chef militaire des rebelles Sultani "Makenga a fui vers le Rwanda". 

La communauté internationale réclame "un accord final"

Au début de l'offensive contre les derniers bastions rebelles, samedi 2 novembre, les combattants du M23 retranchés sur Mbuzi, Runyonyi et Chanzu étaient entre 200 et 300, selon les estimations. 
Le M23 est né d'une mutinerie d'anciens rebelles, essentiellement tutsi, intégrés dans l'armée trois ans plus tôt après un accord de paix. Au faîte de sa puissance, il avait occupé Goma pendant quelques jours en novembre, avant de se replier à quelques kilomètres sous la pression de la communauté internationale.Le Mouvement semble avoir été lâché par le Rwanda et l'Ouganda, les deux pays accusés par les Nations unies de le soutenir, et qui ont fait l'objet d'intenses pressions diplomatiques, notamment américaines, pour que cela cesse. 
Lundi, les envoyés de l'ONU, de l'Union européenne, de l'Union africaine et des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs avaient appelé à la fin des combats. Ils avaient pressé Kinshasa et le M23 "de mener à bien" leurs discussions "jusqu'à un accord final fondé sur des principes permettant d'assurer le désarmement et la démobilisation du M23 et que les personnes responsables de violations des droits de l'homme rendent des comptes". 
Les deux parties discutent bon an mal an à Kampala, sous l'égide de l'Ouganda, depuis décembre, mais ces pourparlers bloquent depuis plusieurs semaines, essentiellement sur la question de l'amnistie dont pourraient bénéficier les rebelles, la RDC et les Nations unies refusant que celle-ci profitent aux responsables du M23 accusés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres violations graves des droits de l'homme. 
"Exiger [du] M23 de donner une victoire militaire au [gouvernement comme] condition pour la signature de l'accord de paix relève du traditionnel populisme", a estimé Bertrand Bisimwa, président de la branche politique du M23 sur son compte Twitter, peu après l'annonce de la chute des derniers bastions rebelles.


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