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dimanche 2 septembre 2012

RDC: le départ des forces rwandaises de l'est du pays soulève des questions




01/09/2012 à 20h:46



Le départ des forces spéciales rwandaises de l'est de la République démocratique du Congo, où elles opéraient discrètement avec l'armée congolaise, soulève des questions sur la nature de leur mission et sur un éventuel rôle dans la rébellion du M23, présumée soutenue par Kigali.
Ces forces spéciales, dont le départ a été annoncé officiellement vendredi, faisaient partie d'un bataillon conjoint, en place depuis mars 2011, composé de quatre compagnies -deux rwandaises et deux congolaises- selon le ministère rwandais de la Défense.
Ce bataillon, "public" et "officiel" selon le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, était basé dans le territoire de Rutshuru pour combattre la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), active dans l'est du pays et dont certains membres sont recherchés par Kigali pour leur participation présumée au génocide de 1994 contre les Tutsi.
Selon le ministre, ce bataillon conjoint avait "succédé" aux opérations militaires congolo-rwandaises de janvier-février 2009 contre les FDLR, et les troupes rwandaises restées en RDC pour participer à ce bataillon avaient un mandat d'"observation" de la rébellion hutu.
Reste que le départ de ces soldats - dont le nombre exact n'a pas été précisé mais qui pourrait avoisiner les 280 hommes, une compagnie comptant environ 140 hommes en général - intervient alors que les relations entre Kinshasa et Kigali sont très tendues.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le Mouvement du 23 mars (M23), un nouveau groupe armé composé de mutins, ex-membres d'une ancienne rébellion à l'époque soutenue par le Rwanda, et que l'ONU dit appuyée par ce pays, qui dément.
Vendredi, les autorités congolaises ont ainsi demandé à l'ONU de sanctionner des responsables militaires rwandais -sans préciser lesquels- pour leur soutien au M23. Un rapport d'expert de l'ONU met notamment en cause le ministre de la Défense, James Kabarebe, et le chef d'état-major du Rwanda, Charles Kayonga.
Kigali assure avoir "planifié et négocié" le retrait de ses soldats "depuis un certain temps". De son côté, Kinshasa affirme avoir exprimé à son voisin son "souhait" de voir ces soldats partir, entre autres pour prévenir les tentations d'alliance entre les forces spéciales et le M23.
"Le gouvernement congolais accuse le Rwanda d'avoir soutenu le M23, en même temps qu'il y a les forces armées rwandaises qui soutiennent les forces armées congolaises", raille pour sa part le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23.
"A partir du moment où ces forces se sont retrouvées dans une zone que le M23 contrôlait, toutes les collaborations qu'ils donnaient, on ne pouvait pas les observer de notre côté correctement", a expliqué Alexandre Luba Ntambo.
Bien que les compagnies rwandaises "n'aient pas pris part aux hostilités aux côté du M23, des officiers des FARDC ont dit (. . . ) qu'ils craignaient un tel scénario", souligne l'annexe du rapport des experts de l'ONU.
Selon Jason Luneno, député national à Goma, capitale du Nord-Kivu, "ces militaires rwandais (qui participaient aux opérations de début 2009, ndlr), beaucoup d'entre eux étaient restés, s'étaient enrôlés dans les FARDC", et "très, très vite" ont soutenu le M23 quand les combats avec l'armée ont commencé -faisant quelque 250. 000 déplacés et réfugiés,
"La population nous dit que ces bataillons (rwandais) n'ont jamais bougé vers le M23. Tout ce que nous savons, c'est que les soldats en activité avec le M23 viennent directement du territoire rwandais", affirme de son côté Thomas D'Aquin Muiti, président de la Société civile du Nord-Kivu, la province où se situe Rutshuru.
Ce départ officiel permet dans tous les cas à Kigali de "montrer que le gouvernement congolais avait autorisé la présence de l'armée rwandaise sur le sol congolais", analyse Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale au groupe de réflexion International Crisis Group (ICG), et aussi "de se désengager de la lutte contre les FDLR".
"Vous ne pouvez pas être au Congo pour lutter contre un groupe armé, et en même temps être accusé de soutenir un autre groupe armé (le M23)", relève-t-il.


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02 09 12 CongoForum: au sujet du départ des forces spéciales rwandaises de l'est de la RDC

Le départ des forces spéciales rwandaises de l'est de la RDC, où elles opéraient discrètement avec l'armée congolaise, intervient alors que les relations entre Kinshasa et Kigali sont très tendues. Le départ de ces soldats soulève des questions sur la nature de leur mission et sur leur éventuel rôle de soutien à la « rébellion du M23 », téléguidée par Kigali.
Le départ des forces spéciales rwandaises de l'est de la RDC, où elles opéraient discrètement avec l'armée congolaise, intervient alors que les relations entre Kinshasa et Kigali sont très tendues. Le départ de ces soldats soulève des questions sur la nature de leur mission et sur leur éventuel rôle de soutien à la « rébellion du M23 », téléguidée par Kigali.
Ces forces spéciales, dont le départ a été annoncé officiellement vendredi, faisaient partie d'un bataillon conjoint, en place depuis mars 2011, composé de quatre compagnies -deux rwandaises et deux congolaises- selon le ministère rwandais de la Défense.
Le nombre exact de ces soldats rwandais n'a pas été précisé mais, comme suivant les armes et les armées, une compagnie a en général un effectif qui compte entre 100 et 150 hommes, ce nombre devrait se situer entre 200 et 300 hommes.
Ce bataillon, "public" et "officiel" selon le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, était basé dans le territoire de Rutshuru pour combattre la rébellion FDLR, active dans l'est du pays et dont certains membres sont recherchés par Kigali pour leur participation aux événements de 1994, décrits par Kigali comme un «génocide contre les Tutsi ».
Selon le ministre, ce bataillon conjoint avait "succédé" aux opérations militaires congolo-rwandaises de janvier-février 2009 contre les FDLR, c'est-à-dire les opérations « Amani Leo » et « Umoja Wetu », consécutives au « renversement des alliances » négocié dans les derniers jours de 2008 à l’insu du Parlement, ce qui avait amené le départ de Vital Kamerhe, alors Président de la Chambre. Ces troupes rwandaises restées en RDC pour participer au « bataillon conjoint » avaient un mandat d'"observation" de la rébellion FDLR.
Une chose est claire : le Ministre Mende va avoir besoin de tout son talent pour expliquer que le « départ complet des Rwandais » annoncé en 2009 n’était en fait pas si complet que cela. Radio Trottoir ne manquera pas de résumer les choses par « On a fait sortir 100 Rwandais par la porte, mais il en est rentré 400 par la fenêtre ».
Kigali assure avoir "planifié et négocié" le retrait de ses soldats "depuis un certain temps". De son côté, Kinshasa affirme avoir exprimé à son voisin son "souhait" de voir ces soldats partir, entre autres pour prévenir les tentations d'alliance entre les forces spéciales et le M23.
"Le gouvernement congolais accuse le Rwanda d'avoir soutenu le M23, en même temps qu'il y a les forces armées rwandaises qui soutiennent les forces armées congolaises", raille pour sa part le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23.
"A partir du moment où ces forces se sont retrouvées dans une zone que le M23 contrôlait, toutes les collaborations qu'ils donnaient, on ne pouvait pas les observer de notre côté correctement", a expliqué Alexandre Luba Ntambo.
Bien que les compagnies rwandaises "n'aient pas pris part aux hostilités aux côté du M23, des officiers des FARDC ont dit (...) qu'ils craignaient un tel scénario", souligne l'annexe du rapport des experts de l'ONU qui met notamment en cause le ministre de la Défense, James Kabarebe, et le chef d'état-major du Rwanda, Charles Kayonga.
Les avis des Congolais directement concernés divergent quant à une éventuelle collusion entre ces troupes et le M23.
Selon Jason Luneno, député national à Goma, capitale du Nord-Kivu, "ces militaires rwandais (qui participaient aux opérations de début 2009, ndlr), beaucoup d'entre eux étaient restés, s'étaient enrôlés dans les FARDC", et "très, très vite" ont soutenu le M23 quand les combats avec l'armée ont commencé-faisant quelque 250.000 déplacés et réfugiés,
"La population nous dit que ces bataillons (rwandais) n'ont jamais bougé vers le M23. Tout ce que nous savons, c'est que les soldats en activité avec le M23 viennent directement du territoire rwandais", affirme de son côté Thomas D'Aquin Muiti, président de la Société civile du Nord-Kivu, la province où se situe Rutshuru.
Ce départ officiel permet dans tous les cas à Kigali de "montrer que le gouvernement congolais avait autorisé la présence de l'armée rwandaise sur le sol congolais", analyse Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale au groupe de réflexion International Crisis Group (ICG).
Mais le même Thierry Vircoulon estime aussi que cela permet au Rwanda "de se désengager de la lutte contre les FDLR". "Vous ne pouvez pas être au Congo pour lutter contre un groupe armé, et en même temps être accusé de soutenir un autre groupe armé (le M23)", avance-t-il, d’après l’agence AFP.
En l’occurrence, il avance une des opinions les plus erronées qu’il nous ait été donné d’entendre !
D’abord, il ne tient pas compte du fait que « qui se bat avec qui ? »a relativement peu d’importance dans cette guerre, puisque ce qui compte, c’est la persistance de la guerre elle-même, c'est-à-dire de l’atmosphère de terreur qui permet d’obtenir par le travail forcé les « blood minerals » qui sont l’enjeu du conflit. Cette guerre ne vise pas à une victoire qui y mettrait fin. Elle vise à se perpétuer car elle fait partie du mécanisme de production.
Pour avancer que "Vous ne pouvez pas être au Congo pour lutter contre un groupe armé, et en même temps être accusé de soutenir un autre groupe armé ", il faut oublier que le Rwanda se réfère sans cesse à une « boussole », qui est son « mythe moteur » : les événements de 1994, décrits par Kigali comme un «génocide contre les Tutsi ».
C’est au « génocide »que se réfère invariablement le Rwanda quand il veut persuader le monde entier –et surtout les USA - que ses actions sont dirigées contre l’Axe du Mal. Ainsi, dans e discours de Kagame, les problèmes de l’Est du Congo sont causés par les FDLR « génocidaires » et « terroristes » et par des « problèmes internes au Congo » qui se ramènent essentiellement à un refus par Congo de comprendre le bien fondé de la revendication des soldats du M23 : rester sur place pour défendre les « Tutsi congolais » contre les « génocidaires FDLR ». C’est aussi la sympathie de Steve Hege pour les « génocidaires FDLR » qui aurait amené les experts de l’ONU à proclamer ouvertement le « secret de polichinelle » de l’ingérence rwandaise. Dans cette logique très spéciale, il est parfaitement possible d’être au Congo pour lutter contre un groupe armé (les FDLR génocidaires terroristes de l’Axe du Mal) et simultanément de soutenir un autre groupe armé (les angéliques M23 protecteurs des « Tutsi congolais »).
Vis-à-vis du Congo, cette même ligne politique invariable de Kigali revient à pousser Kinshasa à accepter, au moins dans les Kivu (en attendant mieux ?), une sorte de « doctrine de la souveraineté limitée » autorisant le Rwanda à y faire les 400 coups et, notamment, à baptiser « armée congolaise » ses supplétifs locaux. Les opérations militaires congolo-rwandaises de janvier-février 2009 contre les FDLR, c'est-à-dire les opérations « Amani Leo » et « Umoja Wetu »,consécutives au « renversement des alliances » négocié dans les derniers jours de 2008 à l’insu du Parlement, constituent bel exemple de cette « souveraineté limitée ».
Il fat noter au passage que les deux signataires des accords de fin 2008 ont été, pour le Rwanda, James Kabarebe, mis en cause par le rapport des experts de l'ONU, et pour le Congo John Numbi, le « suspect intouchable » de l’affaire Chebeya. Curieux, non ?

Guy De Boeck
http://www.congoforum.be/fr/nieuwsdetail.asp?subitem=1&newsid=188756&Actualiteit=selected

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