Des militants venus ovationner les militaires d’une armée censée être apolitique avec des drapeaux du parti présidentiel, le PPRD, en lieu et place des drapeaux nationaux de la RDC. Toute une symbolique.
Une mise en place qui découle de la mise en application de la loi organique sur les FARDC
La nouvelle mise en place est une suite logique consécutive à la promulgation en juillet 2013 des ordonnances présidentielles de mise en application de la loi organique nº 11/012 portant organisation et fonctionnement des FARDC a été promulguée le 11 août 2011. Cependant, en dehors de cette législation, le président Kabila a « décidé de créer des secteurs opérationnels non seulement pour protéger la population, mais également pour éradiquer la violence d’où qu’elle vienne », selon l’une des ordonnances. Il a ainsi créé sept « secteurs opérationnels d’action » répartis dans des zones où sévissent des groupes armées locaux ou étrangers: Nord-Equateur, Nord-Katanga, Nord-Kivu, Grand-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Uele. Ces secteurs opérationnels se situent dans les trois « zones de défense » du pays déjà existantes. Les 29 ordonnances présidentielles consacrent un jeu de chaise musicale dont Kabila détient seul les secrets ainsi que les tenants et les aboutissants.
L’exposé des motifs de la loi susmentionnée explique ce qui suit en ce qui concerne l’organisation et des missions des Forces Armées.
« L’organisation ainsi que les missions de l’Armée – celles affirmées par la loi n°04/023 du 12 novembre 2004 – demeurent. Toutefois, il faut noter que le Chef d’Etat – Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo disposera désormais d’un ou de deux Adjoints devant le seconder dans ses tâches, assurant notamment le bon fonctionnement de l’Etat – Major Général. De plus, l’un des Adjoints est appelé à assurer son remplacement en cas d’absence ou d’empêchement.
Quant aux anciens Chefs d’Etat – Major Général, la loi leur donne une nouvelle dénomination de Sous – Chef d’Etat – Major. En effet, par rapport à l’organisation traditionnelle de l’Armée, ils assument les tâches dévolues aux membres de l’Etat – Major Général.
L’Etat – Major particulier du Président de la République fait également l’objet des dispositions de la présente Loi. (…)
S’agissant des Grandes Unités, il importe de signaler la création d’autres Grandes Unités ci-après :
Les zones de Défense ; le Corps médical des Forces Armées ; le Corps Logistique ; le Service d’Education Civique, Patriotique et d’Actions Sociales ; le Service de Communication et d’Information. Le Commandement Général des Ecoles Militaires. Telle est la substance du présent projet de Loi organique. »
Le Chapitre 3 de la loi concernant Les Grandes Unités des FARDC et allant de l’article 90 à l’article 152 énumère et définit la structure et le missions de ces grandes unités concernées par les dernières ordonnances présidentielles de nominations des généraux.
La présente analyse vise à relever quelques constats relatifs à cette nouvelle mise en place censée s’inscrire dans le cadre de la poursuite de la réforme des FARDC ainsi que leur montée en puissance.
Les FARDC restent morphologiquement une armée ethno-régionalisée

Malgré le maintien du général d’armée Didier Etumba à la tête des armées en tant que chef d’état-major général (CEMG), la structuration de la hiérarchie militaire des FARDC est loin de consacrer le caractère d’une armée à vocation nationale conformément à l’article 2 de la loi qui prévoit notamment : « L’armée nationale est celle dont les effectifs à tous les niveaux sont composés de manière à assurer une participation équitable et équilibrée de toutes les provinces. Cet équilibre se trouve à tous les niveaux de l’armée, en tenant compte de la représentation des tribus, d’ethnies et des femmes, sans distinction de religion ou de langue ».
Ainsi, lorsqu’on jette rapidement un œil sur l’origine ethnique de la plupart des généraux promus, le déséquilibre géopolitique Est-Ouest reste marqué. Kabila offre aux généraux originaires des provinces orientales la part du lion. Les katangais parmi lesquels les Balubakat ainsi que les Tutsis (et apparentés) du Kivu et ceux soupçonnés être rwandais sont les mieux lotis.
C’est ainsi par exemple :
Le chef d’état-major de l’armée de terre n’est rien d’autre que le Mulubakat Dieudonné Banze Lubunji, l’ex patron de la Garde républicaine. Un autre mulubakat, le Gen Bde Enock Numbi Ngoy va à la force terrestre. Seul le ressortissant du Bandundu, le vice-amiral Rombaut Mbuayama Nsiona est à la tête de la force navale.
Les commandants des zones de défense sont à majorité des ressortissants de l’Est : le très controversé Gen-majAmisi Tango Four, le Gen-maj Jean-Claude Kifwa (Mulubakak) et le Gen-maj Léon Mushale Tshipamba (Kasai-Occidental). Ce dernier étant secondé pour les opérations et les renseignements par un ex-RCD Kasereka Sindani(un Nande du Nord-Kivu) .
Le corps logistique des FARDC est également assuré par un ressortissant de l’est, le vice-amiral Emmanuel Kiabu Kaniki alors qu’un ressortissant du Maniema, le Gen Bde Constantin Salumu Mbilika s’occupe du Corps de Génie des FARDC. L‘éducation civique et patriotique va au Gen-maj Jean-Piere Moya Dongo Tongo (Province Orientale), il fut le parrain de Didier Etumba à l’ERM belge.
Les deux adjoints du CEMG FARDC chargés respectivement des opérations et renseignements Dieudonné Hamuli Bahigwa (Hema de la province Orientale) et de l‘administration militaire (Célestin Mbala Musense (Mulubkat de mère kasaienne or.) proviennent de la partie orientale du Congo.
La 12ème région militaire couvrant la province du Bas-Congo, dans ses limites actuelles revient au Gen de BdeJonas Padiri Muyizi[b] (Matricule 162946615482). En réalité[/b] son vrai nom est Padiri MUHINZI. Un nom d’origine rwandaise un certain colonel rwandais Jonas Padiri Muhinzichargé du renseignement au Nord-Kivu, promu général en juillet 2013 par le président Kabila , un ancien mai-mai qui est resté longtemps sans fonction car mis à disposition à Kinshasa. 22ème Région militaire : Province du Katanga, dans ses limites actuelles : Le général mulubakat Philemon Yav.
Amisi Tango 4 et Guillaume Baloko dans une zone de défense politiquement stratégique

Malgré ses méfaits avérés au sein de l’armée, Tango Four reste un des hommes clés du dispositif sécuritaire de Kabila en RDC. Même s’il ne retrouve pas ses fonctions à la tête de l’armée de terre, il hérite tout de même d’une zone de défense qui reste politiquement très hostile à Kabilacar comprenant les provinces acquises l’opposition que sont l’Equateur, le Bas-Congo et Kinshasa la frondeuse. Dans la mise en œuvre de sa fonction, Tango Four en tant que commandant d’une zone de défense, a désormais sous son commandement toutes les unités opérationnelles de sa zone d’action, qu’elles soient terrestres, aériennes ou navales. VoilàKabila qui annonce les couleurs pour 2016. Amisi est réputé pour avoir maté dans le sang une rébellion au sein du RCD-Goma en 2002 et des massacres des civils à Kisangani. De même, il a été pointé du doigt pour la trahison des FARDC à Mushake en 2007 contre le CNDP ainsi que dans la chute de Goma face au M23 en 2012. Nous y reviendrons plus en détail dans une prochaine publication exclusive concernant ce général.
Le Général de brigade Guillaume Baloko Tangala est originaire de la Province Orientale (Ituri). Sa nomination en tant qu’adjoint de Amisi dans le chaudron Ouest de la RDC peut s’expliquer par le fait que le chef veut utiliser son expertise et surtout son expérience en tant que dernier commandant de la 5ème région militaire (Kasai-Oriental) et commandant en second de la 4ème région militaire au Kasaï-Occidental , deux fiefs ethno-régionaux traditionnels de l’opposant Etienne Tshisekedi, durant les périodes pré et post-électoral de 2011 où il a géré ces provinces des mains de fer. Le général Guillaume Baloko est diplômé de l’académie militaire en France de Saint-Cyr puis à l’École de Cavalerie de Saumur en France. Cette dernière forme les cadres des unités blindées. Il a également suivi une formation d’état-major l’ l’Ecole d’état-major (ECEM) de Kinshasa.
Le bedonnant Général-major Banze Lubunji : Punition ou promotion ?
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