Kinshasa : Martin Fayulu arrêté pour avoir… collé des affiches
Martin Fayulu Madidi. Photo CIC
Député provincial, président du parti ECIDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement) et membre de la «Dynamique Tshisekedi Président» (DTP), une coalition des partis qui soutient la candidature d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba à la Présidence de la République, Martin Fayulu Madidi a été arrêté dans la matinée de ce samedi 5 novembre.
«L’arrestation a eu lieu aux environs de 10 heures au Marché de l’UPN», a déclaré Tharcisse Loseke Nembalemba, co-fondateur de l’ECIDé et membre de la «DTP». Selon lui, des policiers ont interpellé Martin Fayulu ainsi que quelques membres de son équipe de campagne alors qu’ils collaient des affiches électorales. Ils ont été emmenés à l’Inspection provinciale de la police - située sur l’avenue du 24 novembre, à côté de l’Institut supérieur de commerce - où trône le très mal prénommé général Jean de Dieu Oleko.
Joint au téléphone à Kinshasa à 16 heures, Loseke a confié à l’auteur de ces lignes que tous les leaders de l’opposition pro-Tshisekedi (Fatima) se trouvaient sur le lieu pour exiger la «libération» de leur camarade. «S’il n’est pas remis en liberté, nous allons nous constituer prisonniers», a-t-il ajouté.
Depuis le 28 octobre dernier, la campagne électorale pour les élections présidentielle et législatives a débuté. On déplore déjà plusieurs morts et des blessés. Plusieurs militants de l’UDPS et des partis alliés ont été arrêtés. Ils sont toujours détenus dans des lieux secrets en violation des délais de la garde à vue. Au lieu de jouer son rôle de garant de l’ordre public par l’encadrement des manifestations sur la voie publique, la police, elle, se comporte en milice au service du président sortant «Joseph Kabila».
Les graves incidents enregistrés ont lieu en dépit de l’existence d’un prétendu «Code de bonne conduite» présenté par la Mission onusienne au Congo et la Commission électorale nationale indépendante comme le gage des consultations politiques «apaisées». «Sur la télévision nationale, les spectateurs ne voient que les faits et gestes de Joseph Kabila et de son épouse Olive, commente un confrère kinois joint au téléphone. Il n’y a pas l’ombre d’un opposant. La création du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication relève de la mystification...»
A Bruxelles, les auditeurs de la branche congolaise de la radio associative «Panik» on suivi, samedi, Rigobert Kuta Mwana Kuta depuis Kinshasa. Candidat député national dans le district du Mont Amba, Kuta est à la tête d’une formation politique appartenant à l’opposition pro-Tshisekedi. L’homme n’a pas trouvé des mots assez durs pour décrire les difficultés que rencontrent les représentants des forces de l’opposition en cette période de campagne électorale. Selon lui, les opposants "ne sont pas autorisés" à coller leurs affiches. Ils ne peuvent pas non plus aller battre campagne dans l’arrière-pays. Faute d’avions. «Les avions ont été réquisitionnés par le parti présidentiel, a-t-il précisé. Il en est de même du kérosène». Kuta de conclure : «L’opposition n’est pas libre de ses mouvements».
Revenons à Marti Fayulu. Ce n’est pas la première que ce bouillant député provincial kinois ait des ennuis avec la police. Une police qui n’a cure des immunités parlementaires. Lors d’une manifestation organisée le 20 octobre dernier l’UDPS et des partis alliés, Fayulu a été passé à tabac par des "flics" de la capitale. L’incident a eu lieu aux environs de la Grande poste, au centre de la ville. Des doigts accusateurs étaient pointés à l’époque en direction du gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango qui est par ailleurs président de l’Interfédérale du parti présidentielle, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie). Fayulu n’a jamais raté l’occasion de critiquer l’action de l’actuel gouverneur de la capitale : "Le bilan me paraît lamentable".
Il est désormais clair que "Joseph Kabila" et ses affidés, jouissant de la duplicité de la "communauté internationale", ont pris l’option de narguer l’opinion nationale en exerçant le pouvoir "en violation des dispositions" constitutionnelles. Que disent les opposants?
A 18 heures, la même heure qu’à Kinshasa, le téléphone retentit à la rédaction de Congo Indépendant. Qui est en ligne? Tharcisse Loseke. "Juste pour vous informer que Martin a été relâché à 17 heures". En quelques mots, Fayulu évoque sa mésaventure : "Il m’est reproché d’avoir été à l’Université pédagogique nationale pour inciter les étudiants à organiser des troubles dans la capitale. J’aurai harangué les étudiants et distribué de l’argent. Et pourtant, je n’ai été qu’au Marché de l’UPN où tous les opérateurs collaient leurs affiches". Suspecte-t-il "quelqu’un" d’être derrière cette succession de problèmes? "Je suis victime d’un montage politique, souligne-t-il. L’objetif consiste manifestement à m’éliminer, si pas physiquement, au moins politiquement".
Selon Tharcisse Loseke, la Mission onusienne au Congo (Monusco) serait intervenue auprès des autorités congolaises en faveur de la libération de Fayulu. Les forces de l’opposition ont publié une déclaration.
Texte revu à 18 heures 05.11.2011
Joint au téléphone à Kinshasa à 16 heures, Loseke a confié à l’auteur de ces lignes que tous les leaders de l’opposition pro-Tshisekedi (Fatima) se trouvaient sur le lieu pour exiger la «libération» de leur camarade. «S’il n’est pas remis en liberté, nous allons nous constituer prisonniers», a-t-il ajouté.
Depuis le 28 octobre dernier, la campagne électorale pour les élections présidentielle et législatives a débuté. On déplore déjà plusieurs morts et des blessés. Plusieurs militants de l’UDPS et des partis alliés ont été arrêtés. Ils sont toujours détenus dans des lieux secrets en violation des délais de la garde à vue. Au lieu de jouer son rôle de garant de l’ordre public par l’encadrement des manifestations sur la voie publique, la police, elle, se comporte en milice au service du président sortant «Joseph Kabila».
Les graves incidents enregistrés ont lieu en dépit de l’existence d’un prétendu «Code de bonne conduite» présenté par la Mission onusienne au Congo et la Commission électorale nationale indépendante comme le gage des consultations politiques «apaisées». «Sur la télévision nationale, les spectateurs ne voient que les faits et gestes de Joseph Kabila et de son épouse Olive, commente un confrère kinois joint au téléphone. Il n’y a pas l’ombre d’un opposant. La création du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication relève de la mystification...»
A Bruxelles, les auditeurs de la branche congolaise de la radio associative «Panik» on suivi, samedi, Rigobert Kuta Mwana Kuta depuis Kinshasa. Candidat député national dans le district du Mont Amba, Kuta est à la tête d’une formation politique appartenant à l’opposition pro-Tshisekedi. L’homme n’a pas trouvé des mots assez durs pour décrire les difficultés que rencontrent les représentants des forces de l’opposition en cette période de campagne électorale. Selon lui, les opposants "ne sont pas autorisés" à coller leurs affiches. Ils ne peuvent pas non plus aller battre campagne dans l’arrière-pays. Faute d’avions. «Les avions ont été réquisitionnés par le parti présidentiel, a-t-il précisé. Il en est de même du kérosène». Kuta de conclure : «L’opposition n’est pas libre de ses mouvements».
Revenons à Marti Fayulu. Ce n’est pas la première que ce bouillant député provincial kinois ait des ennuis avec la police. Une police qui n’a cure des immunités parlementaires. Lors d’une manifestation organisée le 20 octobre dernier l’UDPS et des partis alliés, Fayulu a été passé à tabac par des "flics" de la capitale. L’incident a eu lieu aux environs de la Grande poste, au centre de la ville. Des doigts accusateurs étaient pointés à l’époque en direction du gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango qui est par ailleurs président de l’Interfédérale du parti présidentielle, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie). Fayulu n’a jamais raté l’occasion de critiquer l’action de l’actuel gouverneur de la capitale : "Le bilan me paraît lamentable".
Il est désormais clair que "Joseph Kabila" et ses affidés, jouissant de la duplicité de la "communauté internationale", ont pris l’option de narguer l’opinion nationale en exerçant le pouvoir "en violation des dispositions" constitutionnelles. Que disent les opposants?
A 18 heures, la même heure qu’à Kinshasa, le téléphone retentit à la rédaction de Congo Indépendant. Qui est en ligne? Tharcisse Loseke. "Juste pour vous informer que Martin a été relâché à 17 heures". En quelques mots, Fayulu évoque sa mésaventure : "Il m’est reproché d’avoir été à l’Université pédagogique nationale pour inciter les étudiants à organiser des troubles dans la capitale. J’aurai harangué les étudiants et distribué de l’argent. Et pourtant, je n’ai été qu’au Marché de l’UPN où tous les opérateurs collaient leurs affiches". Suspecte-t-il "quelqu’un" d’être derrière cette succession de problèmes? "Je suis victime d’un montage politique, souligne-t-il. L’objetif consiste manifestement à m’éliminer, si pas physiquement, au moins politiquement".
Selon Tharcisse Loseke, la Mission onusienne au Congo (Monusco) serait intervenue auprès des autorités congolaises en faveur de la libération de Fayulu. Les forces de l’opposition ont publié une déclaration.
Texte revu à 18 heures 05.11.2011
B.A.W
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