La passation progressive de la securité de la RDC au Rwanda se chuchote dans les couloirs politiques de la RDC. Sur terrain, cette cession se prépare sur tous les plans, notamment militaire, démographique, etc. La diabolisation de la Monusco initiée dans l’opinion nationale et internationale depuis le feuilleton de la fraude de la cassitérite au Nord-Kivu participe du même plan. L’occasion faisant le larron est les élections du 28 novembre 2011 dont les contestations postélectorales sonneront le glas de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. Pour ne pas associer l’ONU à cette balkanisation imposée de l’extérieur, il faut éjecter la Monusco du bateau congolais avant qu’il ne fasse naufrage. Ceci permettrait à l’ONU de revenir un jour en sapeur pompier dans les états balkanisés de la défunte RDC. Jeep de la Monusco (Photo site Gouvernorat du Nord-Kivu) Les congolais qui s’agitent à la simple annonce de la fraude de la cassitérite dont ils ignorent les tenants et les aboutissants doivent se raviser car il peut bien s’agir d’un montage pour préparer l’opinion nationale et internationale au départ de la mission onusienne de la RDC. La Monusco a fini sa mission en RDC, celle d’endormir les congolais qu’il y avait une communauté internationale qui viendrait en aide à la RDC, qu’il fallait démobiliser les Mai-Mai, accueillir les retournés du Rwanda, etc. Entretemps la même Monusco facilitait le retour des FDLR en RDC comme refugiés congolais après leur entrainement militaire au Rwanda. Aujourd’hui cette mission est terminée même si les congolais attendent toujours que la Monusco s’acquitte de ses promesses de sécurisation des populations civiles. Le montage L’idéologie raciste derrière la balkanisation de la RDC sait protéger ses acteurs
à la peau claire. Les crimes de la Monuc/Monusco en RDC tels les viols des
femmes, le tournage des vidéos pornographiques, le ravitaillement des FDLR
en armes et munitions et dont les journalistes témoins gênants étaient
assassinés un peu après dans des circonstances louches, le trafic d’or et de
diamant, etc. sont associés dans l’imaginaire congolais aux casques bleus à la
peau claire. Mais le montage de Goma a voulu que l’agent de la Monusco attrapé
la main dans le sac fut un noir, congolais, roulant seul dans un véhicule de l’ONU.
Attendons comment évoluera son jugement! Mr Julien MUKALA, Agent de la Monusco accusé de fraude de
cassitérite, Carte de Service Nº 50316. Il transportait 50 sacs de
cassitérite soit 1200 Kg dans la Jeep de la Monusco immatriculée
1727. (Photo site Gouvernorat du Nord-Kivu) Pour la première fois, le site du gouvernorat s’est montré brave en produisant
les photos de l’agent congolais de la Monuc, des sacs de cassitérite et des
véhicules de la Monusco. Les journaux de Kinshasa ont aussi répercuté la
nouvelle sans ambages. C’est du courage et de l’empressement jamais vus.
Le site de RFI n’a pas non plus raté l’occasion d’enfoncer son clou dans
le cercueil de la Monusco. Il ne reste plus que Colette Braeckman et Jeune
Afrique pour boucler la boucle des caisses de résonance du matraquage
médiatique dont la spécialité est de réfléchir à la place des congolais pour les
aveugler. 1200 Kg de cassiterite (Photo site Gouvernorat du Nord-Kivu) Du destinataire du crime Le crime imputé à l’agent congolais de la Monusco est certes moins grave que
ceux commis par la Monuc/Monusco au Congo depuis septembre 1999. La
fraude de la cassitérite du Nord-Kivu est un crime destiné à la consommation
des décideurs américains qui voudraient réglementer le commerce des
minerais de sang à l’Est de la R.D.Congo. En effet, il n’y a qu’eux qui peuvent
voter la fin du financement des opérations de la Monusco financée en 95% par
les USA. Les multinationales américaines qui attendent depuis des années
l’annexion de l’Est de la RDC au Rwanda et à l’Ouganda font pression sur
l’administration d’OBAMA pour ouvrir les grands corridors des mines à ciel
ouvert qu’elles attendent exploiter depuis plus de dix ans. Avec la
présence de la Monusco, certaines opérations militaires de grande envergure
contre les populations civiles congolaises habitant les zones minières ciblées
ne sont pas possibles. C’est cela l’ambivalence de la Monusco en RDC.
En dépit de son parti pris pour les occupants de la RDC, la seule présence
de la Monusco gène certaines opérations des occupants, notamment les
massacres des populations congolaises, le génocide en grande échelle des
congolais. Après le départ de la Monusco, les exactions contre les
populations congolaises de la part des occupants rwandais assimilés par
brassage au pouvoir congolais, passeront comme des opérations de police
pour mettre de l’ordre à l’Est du pays. D’où la prudence de la part des
congolais laudateurs de la diabolisation de la Monusco, une vieille dame
ridée mais qui peut faire le gardiennage d’un ou deux enfants. Il n’y a pas longtemps, que la société civile de Beni-Lubero se plaignait du
comportement de la Monusco qui refusait de la rencontrer. A la place, la
Monusco préférait rencontrer les militaires et les policiers accusés par la
société civile comme responsables des massacres et des viols des
populations civiles congolaises. C’était le début du changement du rôle de
la Monusco. Profitant de l’occasion des élections du 28 novembre prochain qui offre
une occasion en or au Rwanda d’intervenir en RDC, le Ministre des
Affaires Etrangères, Alexis Thambwe Mwamba a annoncé il y a deux
semaines la participation du Rwanda à la mission internationale
d’observation des élections de la R.D.Congo. Cette annonce avait été
dénoncée par les congolais pour qui le Rwanda est un pays ennemi,
agresseur et dont les dirigeants actuels devraient répondre un jour de
leurs crimes de génocide en RDC. Accepter cette offre du Rwanda
après tous les désastres des offres précédentes de la part du Rwanda
est une preuve de plus que les dirigeants actuels de la RDC ne sont
que des marionnettes du Rwanda et qu’ils n’écoutent pas le peuple
congolais. D’après les habitués des couloirs politiques congolais, le Rwanda a reçu de grandes puissances prédatrices des minerais de la RDC, la permission d’assurer la sécurité ou mieux l’insécurité des élections du 28 novembre 2011 pour faire réélire le candidat du Rwanda et par conséquent des puissances prédatrices occidentales. Les puissances prédatrices occidentales attendent que les dirigeants
rwandais utilisent la même méthode forte qui a fait réélire l’an dernier
Paul Kagame comme Président du Rwanda avec un score hitlérien.
En effet, lors des dernières élections rwandaises, les Hutu étaient intimidés
et obligés par l’armée, la police, les services secrets de voter pour
Paul Kagame au risque de mourir en prison.
Le Rwanda aurait reçu l’ordre d’utiliser la même méthode en R.D.C,
notamment au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, Maniema, et dans la Province
Orientale, quatre provinces hostiles au régime actuel et contrôlées
militairement par les officiers de l’armée rwandaise et du CNDP, avec
un appui logistique de l’Africom basé à Kisangani. La surmilitarisation de
ces quatre provinces est voulue pour que, quelle que soit l’issue des
élections du 28 novembre 2011, ces quatre provinces n’échappent aux
puissances anglosaxonnes et à leurs marionnettes congolaises, rwandaises,
et ougandaises. Tenant compte du fait que les congolais de l’Est peuvent résister aux
intimidations des observateurs militaires rwandais, les cerveaux moteurs de
ce plan ont fait enrôler des rwandais et des ougandais habitant le long de la
frontière congolaise. Le jour des élections, les rwandais et ougandais ainsi
enrôlés entreront en RDC pour voter pour Joseph Kabila et pour les députés
rwandophones. Les postes frontaliers où les bureaux de vote pour ces
étrangers seront installés sont Bunagana, Kibumba, Rubare, et Goma. C’est
dans ces centres qu’il y avait le plus grand nombre des bureaux et des kits
d’enrôlement lors de la révision du fichier électoral alors que les cités
peuplées des Nande comme Kiwanja, Rutshuru n’avaient chacun que trois
bureaux d’enrôlement. Les manif contre l’invasion des rwandais lors de
la révision du fichier électoral en territoire de Rutshuru avaient toutes étés
étouffées dans l’œuf par l’armée et la police mono-ethnique rwandophones. Selon, les fuites de ce plan machiavélique, dans l’espace Beni-Lubero où les
rwandais n’ont pas toujours réussi à s’infiltrer massivement, les militaires et
policiers ont été enrôlés ( cas du général Kakolele à Beni) pour qu’ils
participent aux prochaines élections, et surtout pour bourrer les urnes des
bulletins remplis d’avance. C’est dommage que le débat sur l’audit du fichier électoral n’ait pas eu lieu
en RDC car tous les germes de la mascarade électorale du 28 novembre
2011 y sont contenus. Le simple affichage des listes électorales n’a jamais
eu lieu et n’aura certainement pas lieu car la CENI dira qu’elle n’a pas assez
d’argent pour les afficher. Sinon, les noms et les photos des militaires,
des policiers, et des inconnus qui y figurent en bonne place par milliers
seraient mis à nu. Sur le plan militaire, 7000 nouveaux soldats rwandais se prépareraient pour
investir le Nord Kivu pour épauler les deux brigades de l’armée rwandaise
brassées avec les Fardc depuis deux ans. 600 de ces éléments annoncés sont arrivés sur le territoire de Rutshuru le
14 Août 2011. 1500 autres seraient en route pour le Territoire de Masisi
pour la même mission. La formation en cours des régiments militaires à
Nyaleke/Beni participerait aussi de la même opération de cession
progressive de la securité de l’Est de la RDC au Rwanda. Le succès apparent de cette préparation militaire est, d'après les
observateurs ce qui serait à la source du montage larguée dans l’opinion
congolaise pendant le week-end dernier, notamment la diabolisation de la
Monusco accusée de fraude de la cassitérite. Qui veut noyer son chien,
l’accuse de rage ! Les observateurs avaient déjà prédit cette cabale contre
la Monusco une fois qu’elle aurait remplie sa sale besogne. En effet, avec la présence de l’armée rwandaise et de l’Africom en RDC, la
Monusco financée par la même source que l’Africom devient de trop! Les propos d’Herman Cohen selon lesquels pour le Département Américain, le
Kivu appartient déjà au Rwanda étaient une vérité qui corrobore le plan
machiavélique dépeint ci-dessus. L’armée ougandaise serait aussi de la partie.
Pour l’instant, l’Ouganda attend jouer le rôle qu’il avait joué en 1998 quand il
trompa les opposants congolais du RCD-Goma qu’il était ennemi au Rwanda.
Les opposants congolais se jetèrent dans les bras de Museveni ignorant qu’il
était le principal allié du Rwanda dans la guerre d’agression et d’occupation de
la R.D.Congo. En voulant fuir la pluie du Rwanda, les opposants congolais
se jetèrent dans les lacs de l’Ouganda où ils se sont tous noyés (cas de
Jean-Pierre Bemba, Wamba dia Wamba, Mbusa Nyamwisi, Roger Lumbala,
etc). L'actuel Ambassadeur Américain en poste à Kinshasa, Mr. James Entwistle
vient de jouer sa partition dans cette cabale dans son discours fait au Wilson
Center à Washington DC en disant que le gouvernement américain n’attend
pas s’ingérer dans les affaires congolaises notamment la certification des
élections congolaises. Le plus naïf des congolais dira que le diplomate
américain reconnait par là la souveraineté de la RDC oubliant que les USA
soutiennent les agresseurs et les occupants contre le souverain primaire
congolais. Les USA brandissent la souveraineté de la RDC parce qu’ils
savent très bien que les congolais n’ont pas les moyens militaires pour
défendre leur souveraineté. Et pour qui connait l’histoire, les USA n’ont
que faire d’une souveraineté nationale quand leurs intérêts sont en danger.
Autrement ils auraient reconnu la souveraineté de la Libye, de la Côte
d’Ivoire, etc. Que faire ? On ne peut pas reprocher aux USA de coloniser la RDC par le Rwanda et
l’Ouganda interposés. Le succès de leur colonisation dépend de la médiocrité
des congolais, et notamment celle de la classe politique congolaise.
Les congolais n’ont pas prouvé qu’ils peuvent servir les intérêts des USA en
RDC mieux que les rwandais et les ougandais. D’où le choix du Rwanda et
de l’Ouganda comme gendarmes des USA en RDC. En trois mois des élections dont les résultats risquent ainsi d’hypothéquer l’avenir de la RDC pendant des longues années, le peuple congolais et ses dirigeants politiques doivent prendre l’ampleur du danger qui les guette, notamment la consécration de la balkanisation de la RDC par le truchement des conflits ethniques post-électoraux programmés. Les candidats aux
prochaines élections et tous ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir en RDC doivent se surmonter pour faire échec aux fossoyeurs de la RDC. L’éducation des congolais sur les vrais enjeux qui guettent la RDC d’ici la fin de l’année 2011 peut éviter la RDC d’être le Kenya ou la Côte d’Ivoire. Les opposants politiques qui veulent faire cavaliers seuls et qui feraient leurs campagnes électorales dans certaines provinces et pas dans tout le pays ne feront que préparer le lit à la guerre fratricide dans laquelle l’ennemi voudrait entrainer la RDC. Les patriotes congolais qui travaillent à la refondation du pouvoir en RDC
n’ont pas besoin d’attendre l’issue des élections du 28 novembre prochain
pour activer leur plan de sauvetage de la patrie en danger. Les patriotes
congolais avaient fait retarder ce plan de la balkanisation en 2006. Il faut
qu’en 2011, ils le fassent enterrer pour toujours pour refonder le pouvoir
congolais à partir de zéro. Kakule Mathe Butembo |