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SACREBOPOL

mercredi 7 décembre 2011

La hiérarchie de l’Eglise Catholique pouvait empêcher le hold-up électoral dixit Abbé José Mpundu

L’entretien avec l’Abbé José Mpundu que Beni-Lubero Online publie ci-dessous revient sur la demande des congolais épris de vérité et de paix. Comme l’hiérarchie de l’Eglise Catholique, notamment la CENO, avait déployé 30 000 observateurs lors des élections du 28 novembre 2011, la majorité du peuple congolais aurait voulu qu’elle publie les résultats des bureaux de vote où ses observateurs étaient déployés pour offrir une troisième voie de vérification de la véracité des résultats de la CENI et de ceux de l’opposition politique. Les autres observateurs devraient se livrer au même exercice. Mais pour l’hiérarchie d’une église qui se veut apolitique, neutre, et témoin de la vérité, c’est un devoir moral. Il est vrai que les 23% des bureaux de vote couverts par les observateurs catholiques ne peuvent donner qu’une tendance et non un résultat définitif. Une raison de plus pour l’hiérarchie de l’Eglise Catholique de ne pas avoir peur de publier ses résultats partiels. Aussi, on ose penser que l’Eglise Catholique avec 30 000 observateurs était au moins présent dans chacun de 169 centres de compilation. Le fait de ne pas publier avant l’annonce du gagnant les résultats partiels récoltés par les 30 000 observateurs catholiques mettrait l’hiérarchie de l’Eglise Catholique à la même enseigne que l’abbé Malu Malu et le Pasteur Mulunda. Quelle opportunité gaspillée pour renforcer la démocratie en R.D.Congo ? Réduire 30 000 observateurs catholiques au silence n’aide pas à pacifier la RDC à l’heure d’une crise postélectorale. (BLO)
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Hold up électoral: L'abbé José Mpundu réaffirme la mission prophétique de l'Eglise du Christ mise à mal par le tripatouillage de Daniel Ngoyi Mulunda !
Par Hippolyte Kimbalanga, mercredi 7 décembre 2011 à 13:50 :: liens :: #1920 :: rss

L’abbé José Mpundu est le curé de la paroisse Saint-Alphonse de Mateté à Kinshasa. Il est une figure de prou et emblématique des organisateurs de la marche des Chrétiens du 16 février 1992 contre la dictature mobutienne pour la réouverture sans condition de la Conférence Nationale Souveraine (CNS). Photo Réveil-FM, archives

Rôle prophétique de l'Eglise catholique romaine
La plupart des rapports que nous entendons sur les élections du 28 novembre 2011 en RDC, qu’ils viennent des missions d’observations tant internationales que nationales, disent pratiquement la même chose. En résumé, ils disent ceci : « Les élections, d’une manière générale, se sont bien déroulées selon les normes universelles, hormis quelques irrégularités observées par ci par là et des cas de violence avec mort d’hommes, irrégularités qui ne peuvent pas influencer les résultats des urnes ». Ces irrégularités, expliquent les uns et les autres, sont à mettre dans le compte d’une mauvaise préparation ou d’une négligence ou encore d’un manque de professionnalisme de la part des agents de la CENI. Presque tous terminent par inviter les candidats et le peuple à accepter le verdict des urnes qui aurait pu être connu le 6 décembre à l’occasion de la proclamation des résultats provisoires par le Président de la CENI.
Ces rapports sont manifestement idéologiquement orientés. Derrière ces rapports officiels obéissant à une certaine idéologie se cache la vraie réalité de nos élections.
Pour moi, cette vérité du scrutin du 28 novembre pourrait se résumer en ces termes : des élections bâclées avec une volonté délibérée de tricher dans un climat de violence organisée. Elections bâclées Durant les cinq années de la législature qui s’achève, nous n’avons pas vu dans le budget de l’Etat une rubrique concernant la préparation des échéances électorales prévues par la constitution du pays. Bien plus, la mise en place de la CENI qui devait remplacer la CEI s’est faite tardivement et on dirait dans la précipitation et sous une certaine pression tant interne qu’externe.
La loi organique portant organisation et fonctionnement de la dite CENI porte en elle les germes du débâcle électoral que nous sommes en train de vivre. En effet, comment espérer avoir une commission nationale électorale indépendante lorsque celle-ci est composée par les politiciens qui vont concourir aux élections et que la majorité au pouvoir soit aussi majoritaire dans le bureau de cette institution?
Comment avoir confiance en une institution qui n’a d’indépendance que le nom ? Le calendrier établi et annoncé par la CENI n’a pas été respecté.
En effet, à part la date du 28 novembre qui a été maintenue à tout prix, les autres opérations ont toutes connues un grand retard qui normalement devait amener à repousser la date de la tenue du scrutin.
Par conséquent, les élections se sont tenues malgré le fait que le matériel électoral n’ait pas été déployé dans tous les centres de vote. Tout s’est passé dans un climat de précipitation comme si les élections étaient un but en soi et qu’il fallait les tenir même dans le désordre.
Volonté délibérée de tricher Cette volonté de tricher ou de manipuler le processus électoral en faveur d’un candidat a commencé avec la révision cavalière de la constitution en réduisant le nombre de tour du scrutin à un seul tour.
Une révision constitutionnelle qui n’a pas fait l’objet d’un référendum populaire et qui a été réalisée dans un climat de corruption avérée. La révision du fichier électoral a été aussi réalisée dans le même climat de laisser-aller.
On a parlé des doublons, des omissions, de la remise des cartes d’électeurs à des enfants, à des policiers et militaires ainsi qu’à des étrangers.
La résistance opposée par la CENI à la demande d’un audit du fichier électoral s’inscrit dans le même cadre d’une volonté de tricher. Durant le déroulement du scrutin, la présence des bulletins de vote déjà cochés en faveur d’un candidat est une preuve de cette volonté de tricher.
On ne peut pas parler ici d’une simple irrégularité. Comment ces bulletins se sont-ils retrouvés entre les mains de ces particuliers ? Qui les leur a donnés ? L’exclusion ou la mise à l’écart de certains témoins des bureaux de vote ainsi que l’enlèvement de certaines urnes par des éléments armés pour des destinations inconnues sont aussi autant des preuves de fraude électorale.
Elections dans un climat de violence organisée Déjà dans la période préélectorale, avant même la campagne électorale, nous avons observé des scènes de violence de la part de deux camps : la majorité et l’opposition.
Nous noterons par exemple la destruction méchante voire l’incendie des sièges des partis ou des chaînes de télévision… des morts d’homme…
Pendant la campagne et surtout le dernier jour de la campagne à Kinshasa, nous avons assisté à des scènes de grande violence. Le jour même de la tenue du scrutin, on a enregistré des morts d’homme dans différents coins de la capitale et du pays.
Et cela de la part de la population et de la part des éléments armés sous contrôle du pouvoir finissant. Tous ces éléments que nous venons d’évoquer montre clairement, nous n’avons pas eu de vraies élections.
Comme en 2006, nous nous sommes retrouvés dans une mascarade d’élections n’ayant pour seul objectif de donner une légitimité interne à celui qui a déjà été choisi par les « faiseurs de rois » dans nos pays du Tiers du monde et particulièrement en Afrique. D’où la manipulation non seulement des résultats mais aussi de l’opinion tant nationale qu’internationale pour l’acceptation du « verdict » des urnes.
Un verdict que nous savons à l’avance truqué et trafiqué en faveur d’un candidat. Avec comme conséquence, comme en Côte d’Ivoire, la guerre civile. Que devrait être le rôle de l’Eglise dans cette situation ? L’Eglise qui a participé activement à ce processus en s’investissant d’abord dans un grand travail d’éducation civique et électorale et ensuite dans l’observation des opérations du scrutin en déployant 30.000 observateurs à travers tout le territoire national, a le devoir de veiller à la proclamation de vrais résultats des élections.
Au regard de ce qui se prépare, nous pouvons dire qu’il n’y a que la hiérarchie de l’Eglise catholique qui peut éviter au pays un second hold-up électoral et un coup d’état organisé qui pourrait déboucher à un bain de sang. Aussi, nous croyons que notre Eglise pourrait s’inspirer de ce qui s’était passé aux Philippines à l’époque du président Marcos. En effet, après avoir triché aux élections, le président Marcos s’est proclamé vainqueur aux élections qui l’opposait à Madame Cori Aquino. C’est le Cardinal Sin, d’heureuse mémoire, qui a pris son courage prophétique à deux mains pour proclamer, à partir de la Radio Veritas , les vrais résultats des élections. A la suite de cette proclamation, les américains ont envoyé un hélicoptère pour prendre Marcos et l’ont amené aux USA où il est allé en exil. Les évêques de la CENCO auront-ils ce même courage prophétique qui a animé le Cardinal Sin ? C’est le souhait et l’attente de tout le peuple congolais.

Abbé José MPUNDU

Prêtre de l’archidiocèse de Kinshasa
Tél. : +243997030932 ou +243818133765
Fait à Kinshasa, le 3 décembre 2011

Source: Blogs des Congolais/Internet

DECLARATION DE SOUVERAINETE DU PEUPLE CONGOLAIS,

DECLARATION DE SOUVERAINETE DU PEUPLE CONGOLAIS,

SOUVERAIN PRIMAIRE ET SOURCE DE TOUTE LEGITIMITE

      L’OPPOSITION POLITIQUE CONGOLAISE, au nom du Peuple Congolais, véritable souverain primaire et unique source de toute légitimité, réunie autour de Son Excellence Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba, en qui la majorité  de ce peuple a placé sa confiance afin de présider à ses destinées pendant les cinq prochaines années ;
Saluant  la majorité politique et civique du peuple congolais en allant massivement au vote du 28 novembre 2011 pour choisir librement  ses dirigeants et représentants au parlement et, ce faisant, bravant toutes les antivaleurs savamment orchestrées dans le seul but de détourner sa volonté  sa volonté souveraine qu’elle a réussi à imposer par son vote « sanction » du 28 novembre 2011 ;
     Attendu que, pour consolider cet acquis, l’opposition politique congolaise, devant les atermoiements funestes  et autres manœuvre  dilatoires de la Commission Electorale Nationale Indépendante, a exigé de celle-ci la publication progressive des résultats au prorata de leur réception sur base des procès-verbaux  authentiques des dépouillements par bureau de vote en sa disposition, pour permettre à tous de prendre progressivement  connaissance  des tendances de la vérité des urnes ainsi qu’aux uns et aux autres  de se disposer à son acceptation ;
Attendu qu’après constat des violations de la loi électorale délibérément entretenues par la CENI dans le seul dessin inavoué d’édulcorer le vrai verdict des urnes par la publication des résultats partiels non désagrégés en référence aux aspects techniques relatifs aux bureaux de vote, aux taux de participation, aux bulletins nuls, aux PV des dépouillements authentiques affichés disponibles afin d’en assurer la traçabilité, et que l’OPPOSITION POLITIQUE CONGOLAISE, de ce fait,  a refusé cette mascarade de publication de résultats fantaisistes déjà au cours de sa conférence de presse du lundi 05 décembre 2011;
 Constatant que la même CENI, dans sa  publication du lundi 05 décembre 2011, a fait comprendre qu’elle serait revenue à la raison par la prise en compte de la raison fondamentale du rejet en bloc de ses publications par l’opposition politique, à savoir l’exigence de se référer aux PV authentiques des dépouillements par bureaux de vote, par l’annonce d’avance d’un report éventuel de la proclamation de résultats provisoires dans le délai à défaut de la disponibilité totale desdits  procès-verbaux ;
    Attendu qu’au finish la CENI n’a pas tenu promesse et persévère  dangereusement dans une ligne de conduite qui n’est ni technique, ni transparente, oubliant que le processus électoral ne lui appartient pas ;
Prenant ainsi acte de la dérive spectaculaire de la Commission Electorale Nationale Indépendante dans sa voie controversée de torpiller et détourner la volonté du souverain primaire exprimée à travers  le « vote sanction » du 28 novembre 2011 telle que transcrite dans les PV authentiques des dépouillements par bureau de vote ;
    Attendu que le PV authentiques des dépouillements affichés et opposables à tous, donnent Etienne Tshisekedi wa Mulumba  largement vainqueur avec 55% des suffrages exprimés et que cette tendance s’avère irrémédiablement irréversible à ce jour ;
Soulignant le niveau inadmissible de fraude et bourrage des urnes démasqués par le peuple congolais lui-même ;
En foi de quoivu la nécessité et l’urgence, dans l’intérêt supérieur  de la Nation et dans le souci de préserver la vérité des urnes, l’unique voie d’expression de la volonté du souverain primaire ainsi que  de toute légitimité, afin d’éviter  tout vide juridique au sommet de l’Etat, déclarons que nous reconnaissons Monsieur Tshisekedi wa Mulumba élu Président de la République Démocratique du Congo à l’issue du scrutin du 28 novembre 2011 ;
Par voie de conséquence, recommandons ce qui suit :
1.    la Cour Suprême de Justice  d’assurer une administration neutre et impartiale de la justice si elle ne veut pas se disqualifier et céder son  rôle de garant de la légalité au Peuple Congolais à qui, de toutes les façon,  revient le devoir finale d’acceptation et  « validation » des élections en RDC ;
2.    Aux éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) et aux Forces Armées de la RDC,  d’observer strictement leur apolitisme et de veiller, chacun en ce  qui le concerne, respectivement  à la protection des biens et des personnes pour les uns, et  à l’intégrité du territoire nationale et à l’intangibilité des frontière  pour les autres, sans réprimer le Peuple Souverain qui s’exprime conformément à l’Article 64 de la Constitution actuellement en vigueur ;
3. Aux confessions religieuses de veiller en âme et conscience sous l’ éclairage de la parole inspirée et sans complaisance ou compromission à l’observation conséquente de leur dernier appel  à la paix, plus particulièrement la CENCO qui, dans sa déclaration du 3 décembre 2011, n’a pas caché son inquiétude de voir le train « RDC » aller contre le mur, se doit non seulement de mettre, à tous fins utiles, à la disposition du peuple congolais et de la Communauté internationale tous les PV authentiques de dépouillement dont elle dispose, mais aussi et surtout de tenir  « en aeternam » à ses objectifs et son devoir de vérité et justice, selon l’engagement pris par Mons. Fridolin BESUNGU, Président de la Commission Justice et Paix, assumé et rendu publique sur les antennes de RFI le 21 novembre 2011 ;
4. A la Communauté Internationale, à qui l’occasion est offerte de jouer son rôled’accompagnement positif et  dans la neutralité par rapport au processus électoral, de s’impliquer  dans la dynamique de sauvegarde de la volonté populaireexprimée au cours des élections tenue en RDC, mais aussi et surtout de veiller à travers la Monusco, à la stricte  application de l’Article 7 de son mandat de protection de civils ;
5. Enfin, au Peuple Congolais, acteur principal et  l’Unique Souverain Primaire et source de toute légitimité, dont nous saluons  la maturité  politique et civique, de prendre résolument sa responsabilité pour assurer sans faille la VALIDATION  des vérités des urnes, exprimée à travers le « vote sanction » du 28 novembre 2011.
Vive la République Démocratique du Congo !
Vive la Démocratie !
Vive le Peuple Congolais !
Fait à Kinshasa, le 07/12/2011
Eugène DIOMI NDONGALA,
Coordonnateur de l’Union Sacrée pour l’Alternance, USA
Président National de la Démocratie Chrétienne, DC

ARNAUD ZAJTMAN DÉNONCE LES FRAUDES ÉLECTORALES

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Il est moins une à Kinshasa
Mis en ligne le 07/12/2011
Les mots manquent pour qualifier la gravité de la situation qui prévaut actuellement au Congo. La commission électorale congolaise s’apprête à annoncer la victoire du président sortant Joseph Kabila sur la base de résultats frauduleux rejetés par la majorité des Congolais, jetant ainsi les bases du conflit le plus meurtrier qui puisse advenir, celui qui oppose un appareil d’Etat à sa population. L’Occident, qui depuis dix ans dépense plus d’un million de dollars par jour pour la restauration de la paix et de l’Etat de droit au Congo, via la mission de maintien de la paix des Nations unies, s’apprête à valider ces résultats, signant ainsi l’échec de sa propre politique.
Les tendances déjà publiées par la commission électorale qui donnent la victoire à Kabila ne résistent pas à l’analyse. Par exemple, au Katanga, censé être le fief traditionnel de Kabila, la CENI donne près de 90 % des voix à Kabila alors que le jour du scrutin, les chiffres qui parvenaient des bureaux de vote disséminés dans les grandes villes de cette province donnaient seulement une légère avance de Kabila sur son rival Etienne Tshisekedi.
Au Kivu, les chiffres donnent une écrasante majorité à Kabila alors que le jour du scrutin, c’est l’opposant Kamerhe qui y était largement en tête. Dans les provinces de l’ouest et du centre qui ont voté massivement pour Tshisekedi, les chiffres sont incomplets ou peu crédibles. La fraude est grossière et tous les observateurs de la vie politique congolaise le constatent. En réalité, les journalistes qui ont travaillé sérieusement sur ces élections et ont fait la tournée des bureaux de vote ont noté des tendances lourdes qui augurent de la victoire de Tshisekedi. La population congolaise non plus n’est pas dupe. Lors des élections de 2006, la capitale Kinshasa n’avait pas plébiscité Kabila.
Cependant les Kinois avaient accepté les résultats, comprenant que Kabila avait remporté la majorité des suffrages ailleurs dans le pays. Ils exprimaient ainsi avec sagesse l’espoir que ces élections marquaient le début d’un développement économique au Congo. Aujourd’hui, les choses sont totalement différentes.Les électeurs congolais savent que Kabila n’a pas remporté l’élection. De plus, les révolutions arabes et, plus au sud du Sahara, le conflit en Côte-d’Ivoire avec l’invalidation par la communauté internationale des résultats frauduleux prononcés par la Cour suprême ivoirienne ont renforcé la conviction des Congolais dans leur lutte pour un Etat de droit.
Par ailleurs,Kabila, qui avait promis lors de son élection "la fin de la récréation", a en réalité bradé les ressources minières du Congo, mettant les entreprises d’Etat, notamment la MIBA, qui possède les immenses mines de diamant au Kasai, et la Gécamines, qui possède les gisements du Katanga, à genoux, créant, selon le rapport très précis du député britannique Eric Joyce, chef de la commission parlementaire britannique consacrée à l’Afrique centrale, un trou dans la caisse de plus de cinq milliards de dollars en à peine cinq ans, soit autant que le pillage organisé par Mobutu en 32 ans de règne sans partage !
Enfin, les électeurs congolais voient en Tshisekedi un leader charismatique, dont l’intransigeance certes inquiète parfois hommes politiques et diplomates occidentaux habitués à plus de déférence de la part de leurs interlocuteurs congolais, mais qui porte à son crédit le fait d’avoir mené une longue lutte pacifique et sans compromis pour l’émergence d’un Etat de droit au Congo, ce dont aucun autre homme politique congolais ne peut se prévaloir. Face à cette situation explosive, la question de la position de l’Occident, et plus particulièrement de la Belgique, se pose avec acuité.
Il est essentiel pour nos relations futures avec le Congo que la Belgique, elle aussi, réalise que l’époque a changé, et évite l’écueil dans lequel est tombée la France en Tunisie en ne voyant pas la révolution venir et en faisant perdurer un soutien à un régime autoritaire digne d’un autre âge. Rappelez-vous comment l’ambassade française en Tunisie avait ensuite été critiquée par Paris ! On assiste à une situation semblable au Congo, où les ambassadeurs occidentaux soutiennent Kabila face à un Tshisekedi qu’ils jugent imprévisible. Un jugement qui rappelle celui que l’Occident proférait envers le Premier ministre congolais Patrice Lumumba au moment de l’indépendance du Congo.
C’est pourtant en notre nom que les ambassadeurs agissent. Ce sont nos taxes qui leur permettent de mener sous les tropiques un mode de vie dispendieux. Nous avons droit à des explications sur leurs actions. Pourquoi apportent-ils un soutien tacite, sinon actif, au coup de force que prépare Kabila, comme on l’apprend de différentes sources à Kinshasa ? Au nom de quelles valeurs ? De quels intérêts ? Est-ce de nature à sécuriser les intérêts de la Belgique et la présence des ressortissants belges au Congo ? Je ne le crois pas. Au contraire ! Les temps ont changé et il est essentiel que la Belgique le comprenne sans tarder.
Il faut aussi que la Belgique mobilise ses alliés traditionnels au Conseil de sécurité des Nations unies : la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, et imprime une politique commune sur le Congo, comme elle l’a fait avec succès lors du tortueux processus politique qui a mené aux élections de 2006 au Congo. Il faut faire comprendre de toute urgence à Kabila que son coup de force et les massacres qui s’ensuivront immanquablement ne seront pas avalisés et qu’il est de son intérêt de sortir par la grande porte tant qu’il en est encore temps. Il a l’occasion d’entrer dans l’histoire comme le premier Président ayant permis l’alternance politique au Congo.
Cela sera à son crédit et lui permettra peut-être de revenir aux affaires ultérieurement par la voie des urnes, comme on l’a déjà vu ailleurs en Afrique. Lorsque le Congo a traversé des moments difficiles, la Belgique a souvent été en pointe. Il est important qu’il en soit ainsi en ce moment crucial et que notre ministre des Affaires étrangères agisse. Il en va de l’avenir du Congo et de l’avenir de nos relations avec le pays africain le plus peuplé appelé, s’il est bien géré, à devenir un pôle de développement pour l’Afrique et d’expansion économique pour l’Europe.

Arnaud ZAJTMAN
Réalisateur de documentaires sur le Congo et ancien correspondant permanent au Congo pour la BBC et la RTBF (de 2000 à 2010)

LES RESULTATS PROVISOIRES DES ELECTIONS EN RDC DU 29 NOVEMBRE 2011
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