En dépit des apparences le feu couve à la Majorité présidentielle (MP) où l’autorité de son Secrétaire exécutif, Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, est ouvertement contestée! Selon des sources proches du pouvoir, 7 chefs de partis membres de la MP ont décidé de le zapper en s’adressant directement à Joseph Kabila via une correspondance. D’après notre source, parmi les signataires de cette lettre figurent notamment les noms des personnalités comme Pierre Lumbi (MSR), Mwando Simba (UNADEF) et Olivier Kamitatu (ARC). En principe, pour des questions politiques c’est Minaku, en sa qualité de patron de la MP, qui est le relais entre les membres de cette plateforme et Joseph Kabila leur autorité morale.
Lassés par les excuses de Minaku et dégoûté par ses faux-fuyants, certains chefs de partis ont donc soumis à Kabila leurs préoccupations en rapport notamment avec sa succession. C’est la substance de cette missive renseigne notre source.
Mais un cadre de la Majorité a dit « qu’il en serait pas arrivé là si Minaku faisait bien son job » en sa qualité de courroie de transmission entre la Majorité présidentielle et son autorité morale. Et d’ajouter « que le président de l’Assemblée nationale est sans doute préoccupé à succéder à Kabila lui-même. Il en a fait une telle succession qu’il voit en chaque chef de parti, qui a pignon rue, un rival potentiel de la course à l’adoubement par Kabila ». Cela a rendu des rapports tendus et suspicieux entre différents partenaires de la MP. Mais Minaku fait au moins l’unanimité sur le fait qu’il est peu accessible non seulement à ses partenaires de la Majorité mais aussi à ses pairs députés. Sa spécialité : faux rendez-vous, difficile décrochage du téléphone et ne répond presque pas aux correspondances lui adressées.
Et ça même les barons de la Majorité l’ont expérimenté. Il n’y a pas que José Makila, lassé par des reports interminables de ses rendez-vous avec Minaku, poussa un grand coup de gueule dans les couloirs qui mènent à son bureau. Le député national menaça même de forcer l’entrée du bureau avant de se calmer. La plupart des députés que C-NEWS a contactés ont confirmé que le comportement de l’ancien directeur du ministre de l’Industrie Me Mbuyu (1+4), frise parfois l’irrespect. Alors que l’actualité politique est brûlante, Minaku n’a pas encore reçu les chefs de parti ni en aparté ni collectivement fait remarquer un député de la Majorité. A la décharge de Minaku qui esquive les rendez-vous politiques de ses partenaires de la MP, c’est tout simplement qu’il n’a pas la réponse à leurs préoccupations. Situation qui découle elle-même de l’absence, au sein de la MP, d’une vision politique claire et objective à suivre à l’’aube des échéances électorales générales étalées sur deux ans.
Les élections c’est pas une mince affaire car il faut prévoir un budget conséquent et des alliances à nouer avec d’autres forces politiques. Les appétits politiques des uns et des autres (cadres de la Majorité) ne font que compliquer cette cohabitation dans une certaine mesure contre-nature. Mais la levure qui fait gonfler cette pâte politique qui risque de faire voler la Majorité en éclats, c’est la succession de Joseph Kabila. Cette question n’est plus taboue. Plutôt on en saura sur la position de Kabila mieux ça sera pour les cadres de la Majorité qui entendent déjà siffler les sirènes de Katumbi, de Bemba et de Kamerhe. Les chefs de partis de la Majorité n’ont pas l’intention de se saborder avec une Majorité conduite par Minaku qui fonce tête baissée dans un mur. Si Minaku est désigné, prévient l’un d’entre-eux, la rébellion sera ouverte. La menace d’un prochain remaniement (Matata III) pour les tenir en laisse ne les effraie plus. La petite fronde qui gagne la Majorité démontre que Minaku n’a pas l’étoffe d’un leader malgré les deux postes prestigieux qu’il occupe. Il lui manque du charisme. Ne devient pas charismatique qui veut même en occupant un poste aussi médiatiquement exposé que le président de l’Assemblée nationale.
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