Elections 2011 : Bemba séjournerait moins d’une heure à Kinshasa pour s’enrôler
 Jean-Pierre BEMBA
  Jean-Pierre BEMBASelon l’accord conclu avec la Cour  pénale internationale (CPI), Jean-Pierre Bemba séjournerait moins d’une heure à  Kin, pour s’enrôler à un bureau spécial de la CÉNI à l'aéroport international de  N'Djili.
Selon l’accord conclu, notre compatriote  arriverait incognito, atterrirait par jet privé affrété à ses frais,  séjournerait moins d’une heure, serait bourré d’une nuée de policiers de la CPI,  d’agents secrets et d’avocats, s’enrôlerait à un bureau spécial de la CÉNI et  redécollerait aussitôt en s’abstenant de tout bain de foule malencontreux.
Si d’ici le 28 novembre 2011 - date annoncée de  la Présidentielle couplée avec les Législatives - notre compatriote n’est pas  condamné par un jugement irrévocable à la Cour Pénale Internationale, ce qui  paraît de plus en plus probable au regard des procédures régissant devant la  CPI, il bénéficie de la plénitude de ses droits civils et politiques et, guère  concerné par l’«un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale» (art. 72 de  la Constitution de la République Démocratique du Congo, 18 février 2006),  Jean-Pierre Bemba Gombo pourra voter au pays et même concourir à la Députation  nationale, à la Sénatoriale ou prendre la course de la Présidence de la  République s’il souhaite postuler à l’un de ces mandats. Légalement, rien ne lui  interdirait rien. 
Du coup, le président du MLC - Mouvement de  Libération du Congo - a tout droit de se faire inscrire sur les nouvelles listes  électorales ouvertes par le pasteur président de la CÉNI Daniel Ngoy Mulunda  Nyanga. 
Or, se trouvant présentement sur le sol étranger,  la loi r-dcongolaise n’autorisant pas le vote des compatriotes séjournant hors  du territoire national, s’il veut accomplir ce devoir citoyen, Jean-Pierre Bemba  Gombo qui continue de diriger le MLC - comme il vient récemment d’en donner la  preuve éclatante en convoquant le Congrès de ce parti depuis La Haye et en  prenant des décisions de limogeage et de radiation de son Secrétaire général  François Muamba Tshishimbi qui le lui contestait à tort arguant que détenu à la  CPI, le président du MLC avait perdu tout exercice de ses droits civils et  politiques - ne peut que se rendre à un bureau ouvert par la CÉNI sur le  territoire du pays. Détenu à La Haye, son cas se complique encore plus. 
«MÉDIATIQUEMENT PRÉSENT SUR SCENE, DONC J’EXISTE».
Il lui faudrait en effet une autorisation d’un  juge de la CPI inattaquée et inattaquable par le procureur de la Cour Pénale  Internationale qui le poursuit pour crimes perpétrés par les soldats de son  armée en Centrafrique du temps de la rébellion du MLC. Il lui faudrait aussi et  surtout l’autorisation des Dirigeants du pays, en l’occurrence, le ministère de  l’Intérieur de R-dC - et certainement le Président de la République Joseph  Kabila Kabange - la R-dC du coup garantissant au Sénateur détenu toute la  sécurité physique requise. 
Jean-Pierre Bemba Gombo aurait par courrier  adressé à Kinshasa demandé la prise des «mesures exceptionnelles», ce qui lui  aurait été répondu qu’il n’en était pas question, le pays vivant en paix, la  sécurité physique du Sénateur était d’office garantie. 
Mais Bemba est loin d’être au bout de ses peines.  N’étant pas un détenu comme un autre, ne pouvant voyager à bord d’un avion de  ligne - ce que peu de compagnies aériennes accepteraient pour des raisons  sécuritaires évidentes -, il lui faudrait un convoi aérien spécial. Mais ce ne  sont pas les moyens qui font défaut à Jean-Pierre Bemba Gombo, longtemps  Vice-président de la République en charge de l’Économie et des Finances du  régime 1+4 après avoir dirigé sa rébellion des années durant dans la partie  Nord-Est riche du pays et dont la famille disposait d’un colossal pactole  financier. Reste que l’ancien VIPI n’a pas eu recours à l’un des avions de sa  flotte aérienne personnelle. Pas évident - on peut comprendre aisément - pour  déplacer un contingent international de la CPI...
Pour monter son dossier et lui donner plus de  crédibilité et de chance d'aboutir devant un juge de la Cour, il a fait  positionner un jet affrété sur une piste aérienne proche de Scheveningen, le  quartier de sa détention à La Haye. 
Ses avocats ont offert toutes les garanties pour  que cet aller-retour éclair au pays soit possible: le président du MLC  arriverait quasi incognito sur la piste de l’aéroport international de N’Djili  dans la Capitale Kinshasa, serait accompagné d’une flopée de policiers de la  CPI, d’agents des services secrets en civil, de gardes du corps, de ses avocats  et des conseillers du procureur de la CPI. 
Sauf s’il se fait inscrire sur la piste à  l’aéroport - ce qui est envisageable, la CÉNI ayant donné par courrier début  juin toute garantie à ce propos - son convoi emprunterait un parcours gardé  secret. L’ancien VIPI s’abtiendrait de tout bain de foule de ses partisans - à  la plus grande désolation de ceux -ci - pour des raisons d’ordre public, ne  rencontrerait personne hormis des fonctionnaires de la CÉNI et une poignée de  dirigeants de son parti triés sur les volets en présence et sous la viligance de  policiers et agents secrets armés de la CPI, passerait moins d’une heure sur le  sol de R-dC - le temps d’atterrir, de se rendre à un bureau de la CÉNI, de se  faire inscrire sur les listes électorales et de redécoller en direction de  Scheveningen.
On pourrait objecter sur la fin mi-juillet des  opérations d’inscription sur les listes électorales et sur un régime spécial qui  serait appliqué au candidat malheureux de la Présidentielle de 2006, c’est  oublier les dispositions pertinentes de la Loi électorale qui prévoient que tout  candidat à une élection peut se faire «identifier et enrôler lors du dépôt de sa  candidature» (art. 9, al. 5, La loi n°11/003 du 25 juin 2011 modifiant la Loi n°  06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle,  législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales, Journal officiel  de la République Démocratique du Congo, 1er juillet 2011). 
Aux termes de l’art. 104 de cette loi, Bemba,  désigné candidat à l’élection présidentielle par le congrès de son parti, fera  acte de candidature auprès de la CÉNI, par une déclaration. Celle-ci comprendra,  selon la loi (art. 104, de la Loi électorale, op. cit.): 
1. une lettre de consentement conforme au modèle  fixé par la Commission Electorale Nationale Indépendante signée par le  candidat; 
2. une fiche d’identité suivie d’un curriculum  vitae détaillé, le tout se terminant par la formule «Je jure sur l’honneur que  les renseignements ci-dessus sont sincères et exacts»;
3. quatre photos format passeport; 
4. un symbole ou un logo de son parti  politique. 
Seront jointes à cette déclaration les pièces ci-après:
a. un certificat de nationalité; 
b. un extrait de casier judiciaire en cours de  validité;
c. une photocopie de la carte d’électeur; 
d. un récépissé du versement, dans le compte du  Trésor public, d’un cautionnement électoral non remboursable de 50.000.000 de  FC; 
e. la lettre d’investiture par son parti  politique MLC ou, éventuellement par son regroupement politique UN; 
f. une photocopie certifiée conforme de ses  diplômes en l’espèce de l’ICHEC.
Certes, rien n’était totalement acquis pour JPBG.  Si, à La Haye, le go head est quasi acquis pour ce voyage éclair de Kinshasa -  Bemba a fait montre d’un comportement exemplaire par deux fois où il a bénéficié  d’une autorisation de sortie vers la Belgique, lors du deuil de son père Jeannot  Bemba Saolona et de celui de sa belle-mère Josette Lenoir, l’avant dernière  épouse de Bemba Sr - des milieux proches du dossier à Kinshasa expliquent qu’«il  ne restait plus que quelques derniers réglages à faire». Le Chef de l’État qui  regrette d’avoir perdu tout contact avec son ancien collaborateur du régime 1+4  et qui confiait au Soft International (n°1037 daté 15 mars 2010). dans une  interview exclusive mi-mars 2010: «Quand on a travaillé avec un homme pendant  autant de temps que j’ai eu à passer avec le Sénateur Bemba, on ne peut rien  oublier...», ne trouverait aucun problème, a appris jeudi soir Le Soft  International, à le laisser venir accomplir son devoir civique dans la Capitale.  Ce dossier serait donc suffisamment avancé. 
Son dossier de candidature, JPBG aurait pu le  faire déposer par un mandataire de son choix contre récépissé à la CÉNI (art.  105 de la Loi électorale, op. cit.).
En voulant accomplir lui-même ce devoir civique,  en désirant effectuer ce coûteux voyage, Jean-Pierre Bemba Gombo adresse un  message à ses troupes qui en ont bien besoin et dont l’élection pour certains  dépend de l’engagement physique personnel de leur président. S’il veut faire  exister son parti que nombre d’analystes donnent comme un ex-parti, le Chairman  sait qu’il ne peut lésiner sur les moyens à engager. 
S’il sait que depuis La Haye, ses chances sont  minces de rééditer l’exploit de 2006 quand il s’était offert la deuxième place à  la Présidentielle et avait participé au duel du second tour alors qu’aujourd’hui  de grands fauves sont déjà dans l’arène (Tshisekedi, Kengo, Kamerhe en attendant  le président en exercice Joseph Kabila Kabange), guère en mesure jusqu’à preuve  du contraire de s’engager personnellement, physiquement dans la course en  battant lui-même sa campagne, Bemba sait que la seule façon d’exister pour lui  et de maintenir la flamme de ses partisans allumée, est d’être présent quoique  médiatiquement sur la scène. Comme qui dirait: Médiatiquement présent sur scène,  donc j’existe politiquement.
D. DADEI/Le Soft
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Sacrebopol, Le Jalon Congolais
Kinshasa : l’ONG Codho dénonce une vingtaine d’enlèvements à la Funa
Dans un communiqué rendu public vendredi 12 août,  Me Nsi Luanda livre le résultat de l’enquête de son organisation auprès des  familles de victimes. Résultat selon lequel  les auteurs de ces actes seraient  quelques militaires des FARDC.
Me Nsi Luanda, président du Codho, explique les circonstances de ces enlèvements:
«Des militaires et policiers ont débarqué dans ce quartier à bord de deux pick-up de couleur blanche. Ils sont entrés brutalement dans des maisons et ont cassé les portes et les fenêtres. Ils ont pris tous les hommes qui étaient dans ces trois habitations et les ont amenés vers une destination inconnue. Ils ont emporté des matériels, des cameras, des vidéos, des téléphones portables, de l’argent parce que parmi les détenus il y avait un cambiste.»
Le président du Codho affirme avoir obtenu ces  informations  des familles de victimes et du constat fait sur place par son  ONG.
Dans le même document, le Codho demande aux  autorités civiles et militaires de faire tout pour révéler le lieu de détention  des victimes et d’appliquer la justice.
Dans son communiqué, Codho affirme avoir constaté  que la majorité des victimes sont des ressortissants de la province de  l’Equateur qui se disent victimes de discrimination liée à leur origine  provinciale.
La province de l’Equateur est le fief politique  de Jean-Pierre Bemba, président national du Mouvement de libération du Congo  (MLC), actuellement poursuivi par la Cour pénale internationale à La Haye aux  Pays-Bas. Il a été le chalengeur du président de la République Joseph Kabila au  second tour de l’élection présidentielle de 2006 en RDC.
Au lendemain de la proclamation des résultats de  cette élection, ces derniers ont été contestés par l’opposition politique; des  événements malheureux ont ensanglanté le pays, particulièrement à Kinshasa, à la  suite des affrontements entre les éléments de la Garde républicaine (GR)  dépendant du président Joseph Kabila et ceux de la garde rapprochée de  Jean-Pierre Bemba Gombo.
http://radiookapi.net/actualite/2011/08/13/kinshasa-l%e2%80%99ong-codho-denonce-une-vingtaine-d%e2%80%99enlevements-a-la-funa/
Sacrebopol, Le Jalon Congolais

 
