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SACREBOPOL

vendredi 23 novembre 2012

LE CONGO EST-IL GOUVERNÉ ?





Le Congo est-il gouverné ?

La première faute majeure des dirigeants congolais, le Président Kabila en premier, c’est de n’avoir pas doté le pays d’une véritable armée, ce qui est assez incompréhensible pour des gens parvenus au pouvoir par la guerre. Depuis des années, on déplore l’état lamentable de l’armée congolaise. Elle ne pouvait rien faire face à une armée aussi structurée que l’armée rwandaise. Puisqu’il s’agit bien de l’armée rwandaise. Le M23 n’est qu’une façade.

Tous les pays de la région, dont les dirigeants ont été confrontés à la guerre, ont entrepris de bâtir des armées nationales avant toute chose (Angola, Ouganda, Rwanda). Le Président Kabila est au pouvoir depuis janvier 2001. Il faisait déjà partie du premier cercle des décideurs du pays aux côtés de son père, Laurent-Désiré Kabila, dès 1997.

Joseph Kabila, ancien maquisard, aura donc mis plus de 15 ans sans se rendre compte que le Congo a besoin d’une armée à la hauteur de ses défis ? C’est à n’y rien comprendre.

En tout cas, de nombreux Congolais soutiennent que la faiblesse de l’armée congolaise est sciemment entretenue dans le but de faciliter aux dirigeants rwandais l’annexion du Kivu. Difficile de leur donner tort lorsqu’on observe à la fois l’état chronique de l’armée congolaise, la « facilité » avec laquelle les « rebelles », soutenus par le Rwanda, progressent sur le terrain et le silence de Joseph Kabila. Il n’a pas dit « un mot » et ne semble pas concerné alors qu’une région stratégique de son pays (80% des réserves mondiales de coltan à téléphones portables) est en train de passer sous contrôle d’une puissance « ennemie ».

Qui sont les membres du M23 ?




Congo: Qui sont les membres du M23 ?

Propos recueillis par G. Gautier



"Pour le Rwanda comme pour le M23, une prise de Kinshasa et un renversement du président ne sont pas un scénario idéal"
Les affrontements entre l'armée congolaise et le M23 continuent de faire rage dans l'est du Congo. Les rebelles ont pris le contrôle de la ville de Goma, et ne semblent pas disposés à s'arrêter là. L'occasion de s'interroger sur l'identité et les motivations, affichées ou cachées, du M23. 

Marie-France Cros, notre journaliste spécialiste de l'Afrique, répond à nos questions.

Qui sont les membres du M23 ?
"Ce sont d'anciens rebelles tutsis congolais qui avaient été intégrés à l'armée. Face à l'absence de réaction du président Kabila devant leurs revendications, ils se sont d'abord mutinés, avant de se transformer en véritable rébellion."

Quelles étaient leurs revendications ?
"Elles sont doubles. Des revendications "syndicales" d'abord : le M23 exige une meilleure tenue de l'armée congolaise, avec de meilleurs salaires et des conditions de vie moins inhumaines. Des revendications régionales, ensuite : les rebelles luttent pour le retour en RDC des réfugiés congolais tutsis, et pour une meilleure protection de ces Tutsis dans les deux provinces du Kivu."

Pourquoi les Tutsis ne sont-ils pas en sécurité au Kivu ?
"À cause des FLDR, les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda. C'est un groupe issu d'anciens génocidaires hutus rwandais qui ont trouvé refuge dans les provinces de l'Est. Depuis 2009, la RDC et le Rwanda luttaient de concert dans la région contre les FDLR, avant que le président Kabila ne décide de mettre fin aux opérations au printemps dernier. C'est ce qui a mis le feu aux poudres. Le M23 a alors été créé. Chaque avancée significative, chaque nouvelle ville prise est une manière de mettre la pression sur Kabila, de l'amener à céder aux revendications des Tutsis. Mais le président ne craque pas. Et la progression du M23 continue."

Jusqu'à Kinshasa ?
"C'est en tout cas le nouvel objectif annoncé par le M23. Les succès militaires leur font revoir leurs ambitions à la hausse. Ils espèrent ainsi rendre la situation insoutenable et en arriver à un renversement populaire du président Kabila.

Quels scénarios envisager en cas de chute du président ?
"Il y a deux scénarios : une prise de pouvoir d'Etienne Tshisekedi, grand rival de Kabila lors des présidentielles frauduleuses de 2011. Une situation qui n'avantagerait en aucun cas les Tutsis, puisque le parti de Tshisekedi accuse Kabila d'être lui-même tutsi.
L'autre possibilité, bien moins probable, ce serait l'arrivée au pouvoir d'une "créature" du Rwanda, qui se cache derrière le M23. Là, c'est le peuple congolais qui n'accepterait pas le scénario. Mais, pour le Rwanda comme pour le M23, une prise de Kinshasa et un renversement du président ne sont pas un scénario idéal. L'objectif est avant tout de faire craquer Kabila sous la pression."


Vous évoquez le rôle de l'ombre joué par le Rwanda. Quels sont leurs intérêts dans ce conflit ?
"Tout d'abord, les Rwandais ont des problèmes sécuritaires avec la région du Kivu. Toujours à cause des FDLR, qui sévissent à la frontière entre Rwanda et Kivu en menaçant notamment la sécurité des Tutsis. Une menace que Kigali aimerait écarter.
Ce conflit pourrait aussi permettre au Rwanda de calmer ses officiers en les laissant s'enrichir au Congo. Le pays éviterait surtout l'alliance de ses soldats avec d'autres groupes armés pour tenter de renverser le régime rwandais."


Qu'en est-il des objectifs économiques ? Les Rwandais ne visent-ils pas les richesses du Kivu ?
"C'est un argument que l'on évoque toujours, surtout du côté des ONG parce qu'il est facile à comprendre, mais ce n'est pas tout à fait exact. Il faut se rendre compte de la situation dans laquelle vivent les gens à l'est du Congo. Il n'existe pratiquement aucune route entre Kinshasa et la région du Kivu. Un camion ne pourrait jamais relier les deux extrémités du pays. C'est un bulldozer qu'il faudrait. Impossible également de transporter les minerais en avion, car ils sont beaucoup trop lourds.

Le commerce se fait donc naturellement avec les voisins et le Kivu vend ses richesses au Kenya, à l'Ouganda et au Rwanda. Faire une guerre pour un commerce qu'il contrôle déjà est donc inutile pour Kigali."

http://www.lalibre.be/actu/international/article/779273/qui-sont-les-membres-du-m23.html

la rébellion semble marquer le pas, avant le sommet de Kampala



RDC: la rébellion semble marquer le pas, avant le sommet de Kampala_1
Des milliers de Congolais fuient la ville de Sake, après des combats entre les rebelles et l'armée, le 22 novembre 2012 en RDC - Photo de Phil Moore - AFP © 2012 AFPafp logo



SAKE (RDC) (AFP)

 
L'offensive des rebelles du M23 semblait marquer le pas vendredi autour de Sake dans l'est la République démocratique du Congo (RDC), où l'armée congolaise se réorganise, et la situation de milliers de déplacés inquiète, à la veille d'un sommet régional à Kampala sur cette crise.
L'avancée du M23, qui a conquis mardi Goma, la capitale stratégique du Nord-Kivu, puis mercredi Sake, à une trentaine de kilomètres à l'ouest, "a été stoppée jeudi" à moins de 10 km au sud de Sake, après des combats contre des soldats de l'armée régulière alliés à un groupe d'une milice locale, a indiqué à l'AFP une source onusienne.

Selon un habitant de Ngumba, une petite localité à 4 km au sud de Sake, interrogé par un photographe de l'AFP jeudi après-midi les soldats réguliers "ont volé des vaches et des chèvres dans leur fuite" après les combats. Les habitants aussi "ont fui dans toutes les directions", a-t-il ajouté
Au moins 25 civils ont été blessés au cours des affrontements, selon l'ONG Médecins sans frontières (MSF). Aucun bilan n'a été donné par les belligérants.

Dans une rue du centre de Sake, quasiment vidé de sa population, où quelques rebelles étaient présents, le photographe a vu le corps d'un civil, et des caisses de munitions vides.
"Il y a des cadavres le long de la route" vers Kirotshe, localité à environ 8 km au sud de Sake, vers où "la ligne de front s'est déplacée", a déclaré à l'AFP Thierry Goffeau, chef de mission de MSF à Goma.
Sake est un verrou stratégique d'où partent notamment deux routes: l'une au sud qui mène à Bukavu, la capitale de la province voisine du Sud-Kivu que les rebelles avaient annoncé vouloir prendre, et l'autre vers l'ouest à Masisi, territoire éponyme du Nord-Kivu.
C'est dans le Masisi qu'a commencé fin avril la mutinerie d'officiers et soldats de l'armée qui deviendra la rébellion du M23.

Ce territoire était aussi l'un des fiefs de l'ex-mouvement rebelle tutsi congolais du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont sont issus la majorité des membres du M23.
"Tout est concentré autour de Sake", a indiqué à l'AFP une source onusienne, précisant que l'armée congolaise "est en train de réorganiser son dispositif" au sud de cette localité, vers Minova dans le Sud-Kivu. Selon une source militaire occidentale elle compterait sur place environ 3500 hommes.
Un porte-parole de l'armée congolaise, le colonel Olivier Amuli, a confirmé à l'AFP cette réorganisation, ajoutant simplement que "l'objectif est de recouvrer l'intégrité du territoire congolais".
"S'ils nous attaquent (à Sake) nous allons réagir", a déclaré à l'AFP le porte-parole militaire du M23, le colonel Vianney Kazarama.

Comme jeudi, des milliers de civils continuaient de fuir la région de Sake pour se diriger vers le camp de déplacés de Mugunga, près de Goma, dans des conditions sanitaires difficiles.
Côté diplomatique, le président du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, était toujours à Kampala vendredi où il pourrait rencontrer le président ougandais Yoweri Museveni Museveni, qui l'a fait venir hier de Goma, selon le M23.

M. Runiga Lugerero pourrait être présent samedi à Kampala où se tiendra un sommet régional sur la crise en RDC, en présence des présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame.
Le M23, qui a de multiples revendications politiques "pour les Congolais" (sociales, droits de l'Homme, gouvernance...), réclame un dialogue "direct" avec le président Kabila comme préalable à tout retrait de Goma, un retrait exigé par les présidents Kabila, Museveni et Kagame.

L'ONU et la RDC accusent le M23 d'être une force supplétive du Rwanda, et des experts de l'ONU ont aussi accusé l'Ouganda de soutenir militairement cette rébellion.
Kigali et Kampala démentent catégoriquement malgré un rapport explicite diffusé jeudi.




RD Congo : le M23 progresse vers Bukavu

Les rebelles ont progressé ce vendredi en direction du sud le long du lac Kivu après avoir repoussé une contre-offensive des forces gouvernementales à Saké, à 20 kilomètres à l’ouest de Goma.

http://www.dw.de/rd-congo-le-m23-progresse-vers-bukavu/a-16401832