2016 : le plan de glissement en marche !
La nouvelle guerre qui vient d’être lancée au Kivu ajoutée aux dépenses imprévues que pourraient occasionner le découpage du pays en 26 provinces et l’installation de celles-ci parmi les stratégies de maintien de l’actuel chef de l’Etat au pouvoir après l’échéance constitutionnelle de 2016.
On parle chaque jour avec passion en République démocratique du Congo du calendrier électoral et des manœuvres orchestrées par le pouvoir pour obtenir le renvoi sine die des élections et, par ricochet, le prolongement illégal de la durée de vie du régime politique en place dans ce pays !
A ce jour, des spécialistes des questions politiques en RDC invitent les Congolais et les leaders de l’opposition à se détourner de ces deux thèmes largement dépassés pour tourner leur regard critique vers deux faits nouveaux dont on ne parle malheureusement aujourd’hui que du bout de lèvres. A savoir la perspective d’une nouvelle guerre à l’Est du pays et les dépenses imprévues de l’Etat qui menacent de tout remettre en question !
Oui. Il n’est pas abusif d’affirmer qu’une réelle hypothèque pèse déjà sur ma tenue d’élections crédibles et apaisées en RDC.
En effet, s’agissant d’une nouvelle guerre qui menace de se produire dans la partie orientale du pays, on relève l’amoncellement des causes qui pourraient être à l’origine de celle-ci : les frustrations nées de la déroute du Mouvement politico-militaire du 23 mars 2009 (M23) auxquelles restent arrimés le Rwanda et l’Ouganda pour faire payer leurs turpitudes à leurs anciens protégés congolais (de l’AFDL, RCD, RCDL-ML, etc) ; les éventuelles prétentions de souveraineté du Rwanda sur les terres congolaises voisines de ce pays après la bornage effectif de la frontière commune (bornage qui pose déjà d’énormes problèmes dans les environs immédiats de la ville de Goma où il y a eu récemment usage de armes de guerre) les dépenses imprévues de l’Etat, notamment celles relatives à la mise en place de nouvelles provinces et à l’organisation de prochaines élections.
Un appui déjà aléatoire !
En ce qui concerne particulièrement les dépenses en rapport avec la mise en place de nouvelles provinces, aucun sou n’avait été prévu dans le cadre du budget de voies et moyens de l’exercice en cours tant et si bien que le gouvernement est obligé ici et maintenant de procéder à une compression drastique de ses dépenses afin de réunir un fonds à destiner auxdites provinces de création récente (Cfr une correspondance du Premier Ministre datée du 20 avril2015).
S’agissant des élections crédibles et apaisées à tenir dans les délais constitutionnels, les mêmes spécialistes de questions de gouvernance en RDC mettent l’Equipe en place de l’Exécutif central au défi en indiquant sans crainte d’être contredits que l’appui au processus électoral en cours ne doit être considéré que comme un appoint et que, à cause de l’inflexibilité du régime face aux conditions fixées par celle-ci, l’appui promis devient à ce jour, de plus en plus aléatoire. Combien de Congolais font-ils attention à ses deux difficultés qui risquent de surprendre tout le monde.
Par KAMBALE MUTOGHERWA
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