Week-end politique très chaud à Kinshasa !
Deux meetings de l’Opposition sont annoncés ce week-end à Kinshasa. Le premier, avec l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) est prévu ce samedi , 23 avril à partir de 12 heures 30 devant la permanence de ce parti, sur l’avenue Zinnias, 10me Rue, quartier Résidentiel, dans la commune de Limete. Le message de circonstance sera livré par Bruno Mavungu, Secrétaire général, qui aura sûrement reçu du président du parti, Etienne Tshisekedi, les consignes requises à communiquer à la « base ».
Le second, celui de la Dynamique de l’Opposition, est programmé le dimanche 24 avril 2016, dans la zone neutre comprise entre l’avenue de l’Enseignement et le boulevard Triomphal, dans la commune de Kasa-Vubu.
Plusieurs orateurs de cette plate-forme politique pourraient se succéder à la tribune, entre autres Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Jean-Claude Vuemba, Jean-Lucien Busa, Delly Sessanga, Eve Bazaiba, Mwenze Kongolo, Joseph Olenghankoy, etc.
Les observateurs notent que les deux activités interviennent dans un climat politique fort trouble et tendu. Il s’agit notamment de la gué-guerre entre pro et anti-dialogue, du blocage du Comité préparatoire par la guerre des quotas, de l’agitation créée par la Majorité présidentielle suite au dépôt à la Cour Constitutionnelle d’une requête en interprétation, de l’article 70 de la Constitution, etc.
Le choix des dates de ce week-end n’est pas fortuit. L’UDPS et la Dynamique tiennent sans doute à rappeler au peuple congolais que la démocratisation de l’ex-Zaïre avait été lancée par le Maréchal Mobutu Sese Seko, alors Président-fondateur du MPR et Président de la République, un certain 24 avril 1990. Cela fait 26 ans que le pays vit l’expérience d’une démocratie à plusieurs vitesses, où les ambitions politiques empêchent le souverain primaire de faire le libre choix de ses gouvernants, à tous les niveaux.
L’UDPS face au dialogue et au Comité préparatoire
Premier parti de l’Opposition à avoir exigé la tenue d’un dialogue national en vue de résoudre la crise de légitimité au sommet de l’Etat et de débloquer le processus électoral, l’UDPS se trouve dans l’obligation de fixer ses cadres et militants sur l’état des lieux. Sa « base » voudrait notamment connaître la position du parti par rapport au dossier de la gestion des quotas de participation au Comité préparatoire, étant donné que des informations circulent dans tous les sens au sujet de sa décision d’en exclure tous les faux opposants ou présumés tels. Elle serait également curieuse de savoir la conduite à suivre dans l’hypothèse de la non tenue du dialogue et partant des élections synonyme du « glissement » certain des mandats des animateurs actuels des institutions de la République.
Les masses combattantes de l’UDPS sont également impatientes d’être fixées sur la lecture que leur parti fait de l’article 70 de la Constitution, lequel règle la fin de mandat du Président de la République. Chaud partisan de l’alternance au pouvoir et défenseur acharné de la loi fondamentale de la République, ce parti ne va pas rester muet sur cette disposition constitutionnelle ainsi que d’autres qui traitent de la fin de mandat du Chef de l’Etat et des modalités d’organisation de la vacance au sommet de l’Etat.
Naturellement, le Secrétaire général Mavungu serait amené à dire un mot sur la santé d’Etienne Tshisekedi et sur la date probable de son retour au pays.
La Dynamique pour réaffirmer son refus du dialogue
La Dynamique fait circuler, depuis une semaine, des messages écrits annonciateurs de son meeting de ce dimanche 24 avril 2016 dans l’espace compris entre l’avenue de l’Enseignement et le boulevard Triomphal Les observateurs s’attendent à ce que ses leaders – Kamerhe, Fayulu, Olenghankoy, Sessanga, Bussa, Bazaiba, Vuemba … réaffirment avec force leur refus de siéger dans le Comité préparatoire et de venir au dialogue. Ils vont en profiter pour marteler qu’ils considèrent ce forum comme une pure distraction destinée à faire le lit du «glissement » et que leur credo, c’est la tenue des élections présidentielle et législatives nationales’ dans les délais constitutionnels. Quant à leur avis sur l’article 70 de la Constitution, c’est la consécration de la fin du mandat du président actuellement en fonction et l’ouverture d’une période de vacance à gérer par un Président de la République intérimaire dans l’hypothèse de la non organisation de la présidentielle en novembre 2016 et de la non investiture d’un nouveau Chef de l’Etat dix jours après l’expiration du mandat de son prédécesseur.
Par KIMP