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SACREBOPOL

mercredi 31 octobre 2012

Le Dr Denis Mukwege échappe à la mort


Le Dr Denis Mukwege échappe à la mort



« Vivre, c’est relatif… Vaut-il la peine de vivre jusque 80 ans en voyant ce que je vois chaque jour… »Lundi dernier à Bruxelles, le Dr Denis Mukwege, médecin-chef de l’hôpital de Panzi à Bukavu, concluait par cette phrase désabusée une soirée-débat où, une fois de plus, il avait témoigné du sort des femmes du Kivu victimes de violences sexuelles et s’était interrogé sur l’impuissance de la communauté internationale.
Deux jours plus tard, soit jeudi soir, alors qu’il venait de rentrer à Bukavu, quatre hommes en civil, lourdement armés, le guettaient dans sa maison du quartier de Muhumba, commune d’Ibanda. Peu avant 18 heures, il avaient forcé la porte, menacé les deux filles du médecin et leur ami, les obligeant à se coucher sur le sol en attendant le retour de leur père. Trente minutes plus tard, alors que la voiture approchait, les deux hommes se mirent en position de tir et se dirigèrent vers la porte de la maison. C’est alors que la sentinelle se précipita vers le véhicule, hurlant au docteur qu’il était menacé. Le malheureux gardien fut abattu sur le champ. Quittant la maison, les tueurs s’approchèrent alors du Dr Mukwege, l’arrachèrent de sa voiture en prenant les clés du véhicule. Le médecin se jeta au sol, tentant d’échapper aux tirs. C’est de justesse qu’il eut la vie sauve. En effet, les cris de la sentinelle, le bruit du coup de feu avaient alerté le quartier et les voisins se précipitèrent sur les lieux. Les deux assaillants prirent alors la fuite dans le 4X4 de leur victime et l’ abandonnèrent peu après pour un autre véhicule après y avoir mis le feu.
Sous le choc, le Docteur Mukwege appela alors ses amis et collègues de Bruxelles, qu’il avait quitté la veille, en particulier Louis Michel. Ce dernier poussa la Monusco à dépêcher vers Ibanda des équipes de protection tandis que le gouverneur du Sud Kivu, Marcellin Cishambo, s’activait de son côté. Dans les heures qui suivirent, les Casques bleus, qui n’avaient jamais accordé de protection particulière à un homme particulièrement menacé, s’affairèrent à prendre des photos des lieux du crime et à préparer des rapports.
Ce soir là, la sentinelle du Dr Mukwege ne fut pas la seule victime : des sources locales nous ont rapporté un autre assassinat dans le quartier populaire de Kadutu tandis que plus au sud, la ville d’Uvira, voisine du Burundi, était déclarée ville morte à cause de l’insécurité.
Si l’on ignore l’identité des tueurs en civil, équipés d’armes de guerre, la population du Sud Kivu redoute d’être victime à son tour d’une stratégie de la tension, à l’instar de Goma, la capitale du Nord Kivu, endeuillée par une vague d’assassinats jusqu’à ce que les autorités se décident à fermer la frontière avec le Rwanda.
Les circonstances de l’agression, manquée de justesse, contre le Dr Mukwege rappellent la manière dont d’autres personnalités de premier plan furent assassinées à Bukavu, dont l’évêque Mgr Munzihirwa, qui avait dénoncé, lors de la première guerre du Congo, les menées d’intérêts étrangers désireux de prendre le contrôle des ressources du pays.
Le médecin-chef de l’hôpital de Panzi était, lui aussi, devenu de plus en plus précis dans sa dénonciation de la stratégie de la terreur, expliquant comment le viol est utilisé comme arme de guerre, pour démoraliser, humilier et finalement soumettre une population.
C’est que Denis Mukwege, gynécologue formé à Angers en France, estimait qu’il ne suffisait pas, inlassablement, de porter secours aux femmes détruites par les violences sexuelles, de les guérir de la fistule et de traiter leurs atroces blessures : il avait décidé d’utiliser sa notoriété, les nombreux prix internationaux ( Prix Olof Palme, prix de la Fondation Roi Baudouin, prix Jean Rey et bien d’autres) qui avaient couronné son action, pour prendre à témoin l’opinion internationale. Cette année encore, le Docteur Mukwege s’était adressé à l’Assemblée générale de l’ONU, il avait voyagé dans les pays scandinaves où son nom avait été cité pour le Prix Nobel, il avait été reçu en 2011 par le roi Albert II qui, dans une démarche tout à fait inhabituelle, s’était adressé personnellement au secrétaire général de l’ONU pour lui demander de prendre en compte le témoignage du médecin-chef de Panzi.
Le seul à n’avoir jamais reçu en audience particulière l’un des plus connus des Congolais est le président Kabila, qui, à plusieurs reprises, a cependant visité l’hôpital de Panzi et fait des dons privés à certaines de ses sections, dont la maternité, tout en refusant de se rendre dans les salles réservées aux femmes victimes de violences sexuelles. C’est que le Docteur Mukwege ne dérange pas seulement les voisins du Congo et en particulier le Rwanda, considéré comme la matrice de la violence qui déferle sur la région depuis 1994. Il dérange aussi le pouvoir de Kinshasa, qui, depuis les accords de paix conclus avec Kigali en 2009, aurait voulu faire croire que la région allait retrouver la paix et faisait preuve d’un optimisme que les populations locales ne partageaient guère.
La guerre menée aujourd’hui au Nord Kivu par les mutins du M23, soutenus par le Rwanda, les tentatives de déstabilisation du Sud Kivu, confirment, tragiquement, les mises en garde du Docteur Mukwege qui a failli être victime du fait d’avoir eu raison car il répercutait, lui, le cri de désespoir des victimes et non les impératifs de la raison d’Etat.

http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/10/26/le-dr-denis-mukwege-echappe-a-la-mort/

RDC: Bukavu, ville morte pour protester contre l'insécurité




RCD : à Bukavu, l'opération ville morte a été très suivie 

 Par RFI

Bukavu, 800 000 habitants, est la capitale du Sud-Kivu.
Bukavu, 800 000 habitants, est la capitale du Sud-Kivu.
RFI

Bukavu, l'immense cité du Sud-Kivu est aujourd'hui endormie. La société civile avait appelé à une journée ville morte, ce mercredi 31 octobre, pour dénoncer l'insécurité en ville et dans la région, et notamment la multiplication des assassinats. Malgré les pressions, la population a suivi le mouvement.

Malgré le message des autorités diffusé par la RTNC, la radio télévision nationale, qui appelait à ne pas suivre ce mouvement, malgré les menaces des certains employeurs sur leurs ouvriers pour qu'ils viennnent travailler ce mercredi matin, Bukavu vit au ralenti.

« Aujourd'hui, Bukavu ressemble à un dimanche, témoigne Thierry, un fonctionnaire qui vient de traverser la ville. Tout semble dormir, toute la population est à domicile, à la maison. Egalement tous les bureaux que ce soit de l'Etat ou du privé n'ont pas ouvert. Et j'ai mon enfant qui va à l'école. Je suis à quelques mètres de l'école, ça n'a pas tourné. »

A travers cette opération ville morte, la population exprime son ras-le-bol sur l'augmentation récente des violences : quatre meurtres en une semaine, la tentative d'assassinat contre le célèbre docteur Denis Mukwégé jeudi dernier. « Trop c'est trop », estime Lucienne, une jeune juriste :
« Nous remarquons que depuis beaucoup de temps, les droits sont violés. Il n'y a pas le respect de la personne humaine. C'est ce qui nous manque chez nous. Il y a des actions qui se font, mais le changement n'est pas palpable parce que les violences continuent. Et tout commence par le rétablissement de la paix. »

Joint par RFI, le maire de Bukavu estime que cette opération ville morte n'a pas d'impact sur les problèmes de violences. Portée par ce succès, la société civile a déjà décidé d'organiser de nouvelles actions pour obliger les autorités à s'investir contre l'insécurité.



RDC: Bukavu, ville morte pour protester contre l'insécurité

Par RFI

La ville de Bukavu en RDC.
La ville de Bukavu en RDC semble avoir été la plus touchée par la première secousse.
(Source : www.interet-general.info)
La ville de Bukavu en RDC.

A Bukavu, capitale du Sud-Kivu dans l'est de la RDC, la société civile appelle à une journée ville morte ce mercredi 31 octobre 2012. L'objectif est de dénoncer l'insécurité, notamment les assassinats qui se multiplient.

Elodie Ntamuzinda: «Nous allons nous taire jusqu’à quand ?... 
la sécurité est l’affaire de tous !»
31/10/2012
par Guillaume Thibault























Ville dangereuse, crimes qui se multiplient, l'insécurité grandissante exaspère Elodie Ntamuzinda. La présidente de la société civile de Bukavu veut une ville morte pour que les autorités prennent leurs responsabilités. «Nous voulons voir toutes boutiques fermées. Nous ne voulons pas voir les écoles ouvrir. Nous n’avons pas oublié les taxis-motos, les bus et autres… La province du Sud-Kivu doit montrer aux yeux du monde son ras-le-bol !», assure-t-elle.
Solidaire de cette journée ville morte, le personnel de l'hôpital Panzi, le centre de santé dirigé par le célèbre docteur Denis Mukwégé agressé jeudi dernier chez lui. «Le docteur va bien mais la violence on n'en veut plus» affirme Ephrem Disimwa, le responsable communication de l'hôpital.
Femmes victimes de viol à l'hôpital Panzi de Bukavu (RDC) en 2009.
AFP / Adia Tshipuku
L'idée de faire de Bukavo une ville morte énerve par contre les autorités. Pour le maire, Philémon Lutombo Yogolelo, ce type d'initiative ne sert pas à grand chose. « Tout ce qu’on annonce, cette recrudescence de l’insécurité dans la ville, je ne crois que pas l’organisation d’une journée ville morte soit vraiment une réponse à cette question-là… il n’y aura pas franchement d’avancée par rapport à l’insécurité
Il est difficile de savoir si les habitants de Bukavu se joindront à cette initiative. Un membre de l'opposition politique ne voit pas l'intérêt de cette journée ville morte : «Même si cela provoque un éclat à l'extérieur, explique-t-il, ça ne fera pas malheureusement pas bouger les décideurs
http://www.rfi.fr/afrique/20121031-rdc-bukavu-ville-morte-insecurite-hopital-panzi-elodie-ntamuzinda



l'émotion toujours vivace à Bukavu après l'agression d'un «homme de paix»

Par RFI

Le docteur Denis Mukwege, directeur de l'hôpital Panzi, à Bukavu, dans l'est de la RDC.
Le docteur Denis Mukwege, directeur de l'hôpital Panzi, à Bukavu, dans l'est de la RDC.
AFP

Le gynécologue congolais Denis Mukwege, qui a échappé jeudi 25 octobre à une tentative d'assassinat à son domicile à Bukavu, se trouve au Burundi, a indiqué dimanche le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders. Le ministre précise qu'il n'est pas exclu qu'il vienne en Belgique. L'agression dont a été victime cette personnalité internationalement respectée pour son engagement contre les violences sexuelles, et dans laquelle l'un de ses employés a été tué, provoque une vive émotion. Denis Mukwege directeur de l'hôpital Panzi qui soigne chaque année environ 3 000 femmes victimes de violences sexuelles, intervient régulièrement à la Cité de la Joie de Bukavu, un lieu de reconstruction physique et psychologique pour toutes ces femmes violées. Marie-Jeanne Mwabachu, chargée de programme à la Cité de la Joie se dit très choquée par cette agression contre un « homme de paix ».

Marie-Jeanne Mwabachu
Chargée de programme à la Cité de la Joie
Ce docteur se donne corps et âme pour essayer de sauver la femme et de lui redonner sa dignité
29/10/2012 par Christine Muratet