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SACREBOPOL

mardi 22 mai 2012

Le Congo-Kinshasa trahi par «Joseph Kabila»


Oui, le Congo est trahi. Mais le traitre, ce n’est pas "Joseph Kabila". Ce dernier fait tres bien son travail qui consiste a piloter en douceur et de l’interieur la balkanisation du pays. Les traitres, ce sont les Congolais qui, politique du ventre oblige, ne semblent avoir d’autres choix que de collaborer a la destruction de leur propre pays. Un phenomene universel qui, au Congo, etonne tout simplement parce qu’en face des collabos, il n’y a pas (encore) de resistance armee organisee. Notre seule consolation aujourd’hui demeure dans la dynamique propre a l’Histoire, car aucun peuple ne peut etre humilie ad vitam eternam.



      Le Congo-Kinshasa trahi par «Joseph Kabila»


"Joseph Kabila", ancien soldat de l’ex-Armée patriotique rwandaise et aide de camp de James Kabarebe

C’est une étrange réunion de grande commission mixte congolo-rwandaise qui s’est tenue du 17 au 19 mai à Kigali, au Rwanda. Face à des homologues rwandais aguerris du fait de leur ancienneté, des ministres congolais en fonction depuis une dizaine de jours ont eu à évoquer des questions "sensibles" touchant à l’ensemble des relations entre les deux pays notamment la politique, la défense, la sécurité et l’économie. Selon le communiqué final, les deux pays se sont convenus de mettre sur pied un «front commun» pour lutter contre «les forces négatives» ainsi que «les groupes dits opportunistes». Par la félonie évidente de «Joseph Kabila», le régime rwandais va à nouveau infiltrer en toute légalité ses troupes dans les deux provinces du Kivu renforçant ainsi son emprise sur cette partie du territoire congolais. C’est une trahison!

Depuis la disparition de Laurent-Désiré Kabila, les relations entre Kinshasa et Kigali ressemblent de plus en plus aux rapports existant entre le cheval et le cavalier. «Joseph Kabila» (le cheval) et Paul Kagame (le cavalier) ont décidé de relancer leur cirque diplomatico-militaire. Ils vont rejouer une nouvelle pièce théâtrale du genre «Umoja wetu» et autre «Kimya» et "Amani léo". Et ce, au mépris de la sécurité des personnes et des biens dans les provinces du Kivu. L’objectif avoué est de «traquer» les «forces négatives», autrement dit les miliciens Hutu des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et les «groupes» dits «opportunistes». Il s’agit encore une fois des combattants FDLR tentés, semble-t-il, de faire «jonction» avec des officiers rwandais (Patrick Karegeya et Kayumba Nyamwasa) en exil.

La rencontre qui a eu lieu dans la capitale rwandaise intervient dans un contexte assez particulier pour le Congo-Kinshasa. D’abord parce que le pays vient de se doter d’un nouveau gouvernement dirigé par un tout nouveau Premier ministre. Ensuite, les provinces du Kivu font face à une mutinerie pour le moins organisée par des ex-combattants du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple)
«intégrés» dans les Forces armées congolaises. Enfin, le Rwanda de Paul Kagame est suspecté de manipuler les bandes armées qui entretiennent l’instabilité dans cette partie du Congo. Le même Rwanda offre sa médiation entre les autorités de Kinshasa et la nouvelle «rébellion» pro-rwandaise. C’est l’histoire du loup qui offre ses services en qualité de berger.

Revenons à la délégation congolaise. A Kigali, le Congo a été représenté par des «pieds nickelés». Des ministres qui découvrent à peine leurs dossiers. Si l’objectif était d’humilier le pays, il est atteint. On le sait, la composition de la nouvelle équipe gouvernementale a été divulguée le 28 avril dernier. La passation du pouvoir entre les «entrants» et les «sortants» n’a eu lieu qu’une dizaine de jours plus tard. Raymond Tshibanda (Affaires Etrangères), Muyej Mangez (Intérieur), Wivine Mumba (Justice), Bruno Kapandji Kalala (Ressources Hydrauliques & électricité) et Justin Kalumba Mwana Ngongo (Transports et Voies de communication), composaient la délégation ministérielle à cette rencontre bilatérale qui n’a pas été précédée par une réunion préparatoire entre experts des deux pays. Flory Kabange Numbi, Kalev Mutond, François Beya respectivement procureur général de la République, administrateur général des renseignements, directeur général des Migrations étaient également du voyage. Sans omettre les gouverneurs des province du Nord et du Sud Kivu et plusieurs experts. Ouf ! «La partie rwandaise était conduite par la ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Louise Mushikiwabo, du ministre de la Défense, du porte-parole de l’armée rwandaise et un nombre important d’experts», indique une dépêche de l’ACP.

Au service de la sécurité nationale du Rwanda

«Outre la sécurisation commune, note l’ACP, les deux parties se sont convenues pour le retour des réfugiés congolais vivant sur le sol rwandais dans leurs milieux d’origine». Qui doit sécuriser qui alrs que le territoire rwandais est quasiment "sanctuarisé" par le régime de fer de Kagame? Quelle est l’autorité congolaise qui a procédé à l’identification des «réfugiés» congolais ayant trouvé asile au pays des mille collines? Pourquoi le Rwanda doit-il se sentir concerné par les «forces négatives» et les «forces opportunistes» qui opèrent non pas à l’intérieur de ses terres mais dans un territoire étranger ? Ne s’agit-il pas d’une affaire congolo-congolaise laquelle doit être règlée par les pouvoirs publics congolais? De quoi se mêle donc le Rwanda qui, à travers les opérations «Umoja wetu», «Kimya» et "Amani" n’a contribué qu’à exacerber la désolation et à faire éparpiller les miliciens armés à l’intérieur du territoire congolais ? «Joseph Kabila» serait-il au service de la sécurité nationale du Rwanda de Paul Kagame? Des questions qui appèlent des réponses.

Parlons un peu de ce qui est convenu d’appeler les "forces négatives" et les«forces opportunistes». Des forces avec lesquelles le pouvoir kabiliste et celui de Kagame entretiennent pourtant des contacts par personnes interposées. A preuve, le 2 mai 2010, le «pasteur» Daniel Mulunda Ngoy, alors «simple» président de l’association «Parec» (Programme national pour la paix et la reconstruction) et «conseiller spirituel» de «Joseph Kabila» avait pris l’initiative, sans doute en accord avec celui-ci, d’embarquer à partir de Goma une soixantaine des combattants FDLR ainsi que des membres de leurs familles soit au total 164 personnes. Destination finale : Kisenge (Katanga). Histoire de les éloigner des frontières du Rwanda dont ils "menaçaient" la sécurité nationale. Que sont-ils devenus? Silence radio. Aux dernières nouvelles, l’ex-chef milicien Kyungu Mutanga, alias Gédéon, a repris du service. Des combattants FDLR auraient été aperçus dans le Nord Katanga.

En juin 2011, la presse flamande (Het Belang van Limburg) rapportait qu’à la demande du président Paul Kagame, «Joseph Kabila» a entamé des pourparlers avec les leaders Hutu des FDLR. A l’ordre du jour, le transfert des combattants de ce mouvement des environs de Walikale et Masisi au Kivu vers la province du Maniema. L’objectif, une fois de plus, consiste à éloigner ces opposants armés rwandais des frontières de leur pays d’origine. Les «négociations» étaient conduites, côté congolais, par …un officier belge nommé Jean-Pierre Breyne assistés de Jean-Luc Kuye Ndondo, président de la Commission vérité et réconciliation, et de Père Minani.. Ancien des services des renseignements militaires (SGR), l’homme a travaillé au «Bureau Afrique» du ministère belge de la Défense à l’époque du PS André Flahaut. Les FDLR, eux, étaient représentées par le général Gaston Iyamuremye aka Ramuri. Celui-ci aurait posé à la partie congolaise trois conditions. Primo : verser un montant oscillant entre 250 000 et un million US $ promis à Rome en 2005. Secundo : convaincre le régime de Kigali d’engager des « négociations directes » avec la milice hutue et enfin : arrêter toute attaque contre les miliciens. Ces faits attestent que « Kabila » et Kagame sont bel et bien des complices et ont tissé des "liens" avec les « forces» dites
«négatives» et «opportunistes» qu’ils manipulent au gré de leurs intérêts maffieux.

En janvier 2009, l’opinion congolaise a été stupéfaite d’apprendre le déploiement des forces régulières du Rwanda sur le sol congolais dans le cadre de l’opération «Umoja Wetu» suivie plus tard par «Kimya» et « Amani leo ». Depuis lors, les provinces du Kivu sont occupées de facto par les troupes de l’armée régulière rwandaise. L’occupation de facto risque de se muer en occupation de droit à moins que les Congolais décident de rompre avec la peur et la résignation ambiantes. La nation congolaise est en péril. Elle est trahie par l’homme qui trône au sommet de l’Etat...

Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2012