Les autorités congolaises ont dénoncé les agissements du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (Bcnudh), en fonction dans le pays. Elles l’accusent de recourir à une «méthodologie» consistant à «acheter» les témoignages.
Face aux incessants rapports des organisations humanitaires et des organismes de l’Onu, concernant les viols de populations civiles dans le Nord Kivu, les autorités de Kinshasa ont décidé de réagir. Elles ont accusé ces organisations, notamment le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Bcnudh «d’acheter» les témoignages. La méthodologie utilisée par le Bcnudh et les Ong étrangères, consiste à «acheter avec de l’argent les témoignages de femmes», et ce «à condition qu’elles disent qu’elles ont été victimes de viols», a affirmé Lambert Mende, le porte-parole du Gouvernement. Cette méthodologie «remet totalement en cause certains chiffres», a-t-il ajouté. Contestant les chiffres des différentes organisations de défense des droits de l’homme exerçant dans le Nord Kivu et du Bcnudh, Lambert Mende a précisé : «nous allons de nouveau consulter l’auditeur supérieur militaire de Goma».
Selon, le porte-parole du Gouvernement congolais, «nombres de victimes présumées des viols ont renoncé à déposer plainte, même contre X, car ce qui les intéressait, c’était les appuis financiers qui auraient été promis exclusivement à celles qui se déclareraient victimes de violences sexuelles».
Le porte-parole de la mission onusienne dans le pays, Madnodje Mounoubai a démenti les assertions des autorités congolaises. «Nous avons un protocole d’enquête très strict. Nous ne donnons pas d’argent à nos informateurs», a précisé Madnodje Mounoubai.
On se rappelle qu’au début du mois, les autorités congolaises avaient critiqué un rapport qui indiquait des viols d’au moins 387 civils, dont 300 femmes, commis par des rebelles au mois d’août de l’an dernier. 250 femmes dans trois villages du Sud-Kivu s’étaient déclarées victimes de viol la mi-juin. Accusant des soldats déserteurs sous la conduite d’un colonel. Neuf soldats ont été condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans, au mois de février dernier pour viol d’une soixantaine de femmes dans le Sud Kivu.
Soldats et rebelles sont régulièrement accusés de commettre des viols de civils, dans l’est du Congo, où foisonnent des factions armées.