CONSULTATIONS : Diongo décline farouchement le rendez-vous avec Joseph Kabila
Le dur à cuire, Franck Diongo rejette farouchement l’offre de Joseph Kabila des consultations. Le patron du MLP a, au cours d’un entretien à bâton rompu, hier vendredi 29 mai, dans son cabinet de travail, soutenu qu’il ne trouve pas d’opportunité de dialoguer avec Kabila en ce moment si crucial pour le pays. Pour lui, il attend de Kabila deux choses. Primo, que Kabila prononce un discours ferme devant l’opinion nationale et internationale soutenant qu’il ne briguera pas un mandat supplémentaire à l’issue de son mandat qui prend fin en 2016. Secundo, le farouche opposant à Kabila, tient à l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes dans le vrai sens du terme. A cela, Diongo envoie Kabila à réélire (relire, Ndlr) son mémo qu’il lui avait adressé à travers son émissaire, Kalev, patron de l’ANR.
A qui veut l’entendre, Diongo précise qu’il tient au mémo du MLP qui, pour lui, reflète le non de son parti de l’opposition radicale de dialoguer avec Kabila dos au mur qui tient ipso facto à se maintenir illégalement à la tête du pays. Ici, Diongo se réfère aux deux scrutins de 2006 et 2011 pour justifier son non à l’appel de Kabila. D’après l’élu de Lukunga, Kabila n’a pas initié un dialogue en 2006 ni 2011, alors que le pays était sous crique. «Pourquoi veut-il le faire seulement en 2016?», s’étonne-t-il. A lui de répondre: «C’est donc de la supercherie de la part de Kabila et de son entourage qui veulent prendre le pays en otage pour des intérêts obscures». Diongo pense qu’il fallait dialoguer quand Kabila tentait de modifier la Constitution.
Et aussi, ajoute-il, quand Kabila tenait à faire passer la très controversée loi électorale qui a causé des pertes en vies humaines, le 19 au 25 janvier derniers. «Là, Kabila, ne nous a pas invité. Il a voulu faire les choses à sa manière», soutient-il. Bien hélas! Diongo indique que le peuple s’est opposé à ce schéma diabolique. «Maintenant que Kabila est conscient que l’opinion est éveillé sur son départ, il cherche à créer une cohésion interne pour maquiller son maintien par le dialogue», a-t-il dit. Avant d’ajouter : «Que nous, le MLP, nous ne répondrons pas à l’appel de Kabila quoi qu’il en soit et quoi qu’il coute», fait remarquer l’intraitable Diongo. A la question de savoir comment le MLP se prépare pour affronter les provinciales, Diongo lâche qu’il met sa main à couper qu’il n’y aura pas des élections provinciales. Car, défend-il, la CENI n’est pas encore prête à organiser ces élections. Comment, parce que, les kits posent problème, les matériels à imprimer ne sont pas encore dispo. Jusque-là, la CENI n’a pas encore passé la commande de la logistique.
Que le premier, couac se situe au niveau du budget. Sur le total du budget exigé par la CENI, le gouvernement n’a débloqué que 5 pourcents de la somme exigée par la CENI, explique-t-il. «Il est pratiquement impossible que la CENI organise les élections à l’échéance fixée soit le 25 octobre 2015», a-t-il exprimé. Profitant de l’entretien avec C-NEWS, Diongo a lancé un appel à Kabila pour respecter la Constitution et qu’il s’apprête à partir en 2016. Car, l’actuel locataire du Palais de la nation n’aura aucun souci du fait qu’il y a une loi dans la Constitution qui définie le statut d’ancien président. Et il devra ensuite passer aux aveux devant les Rd-Congolais suite à sa mégestion de la chose publique depuis plus de quinze années passées, fait-il savoir d’un ton ferme. «Si Kabila refuse de partir, le peuple se prendra en charge comme ce fut le cas le 19 au 25 janvier dernier. L’heure est à l’action et à la responsabilité. Nous n’avons pas besoin d’une démocratie octroyée ou en résidence surveillée. Nous avons besoin d’une démocratie méritée», conclut-il.
XAVIERZ PEREZ
http://7sur7.cd/new/consultations-diongo-decline-farouchement-le-rendez-vous-avec-joseph-kabila/