La montagne accouche d'une souris
Lundi, 05 Août 2013 08:52 


Entourée d'une tonitruante publicité et d'une sommation aux ministres en 
missions en provinces ou à l'étranger de revenir illico presto à Kinshasa, la 
réunion extraordinaire du gouvernement que devait présider le Chef de l'Etat le 
vendredi 02 août à la Cité de l'Union Africaine a été renvoyée sine die. 
Rassemblés matinalement à l'Hôtel du gouvernement par le Premier ministre 
Augustin Matata Ponyo, qui tenait à s'assurer de la présence d'un chacun, les 
ministres avaient bel et bien pris la direction de la présidence de la 
République.
Une seule idée trottait dans les têtes ministérielles: l'ordre du jour de 
la réunion.
Mais, une fois sur place, une surprise de taille les attendait: 
réunion annulée. Nouvelle activité inscrite au programme: c'était la pose, par 
le Chef de l'Etat, de la première pierre du futur et nouvel Hôtel du 
gouvernement, dans le périmètre de l'immeuble Le Royal, dans la commune de 
Gombe. Le bâtiment, selon les indiscrétions échappées de l'entourage du Premier 
ministre, devrait comprendre plusieurs niveaux et abriter tous les cabinets 
ministériels.
Résignés, leurs '"Excellences" ont dû se plier au rituel d'une 
cérémonie qui, au terme d'une longue attente, n'aura duré que quelques minutes 
pour ensuite accompagner à pieds le Chef de l'Etat jusqu'à sa résidence du 
Glm.Tout Kinshasa, laissé pendant 48 heures à la merci de la radio-trottoir, 
n'en croyait pas ses oreilles. Des sources crédibles assurent que le rappel des 
troupes était l'astuce imaginé par Matata pour éviter le sabotage de la 
cérémonie par certains ministres en "rébellion" ouverte contre lui depuis 
l'étalage sur la place publique, au mois de mai dernier, de leurs fiches de 
cotation.
Mais, dans les salons politiques de Kinshasa, on soutient que le 
Raïs n'a pas renoncé à son idée d'un remaniement ministériel. Des sources 
révèlent que c'est l'absence du président du sénat leon kengo qui retarde le 
début des grandes manœuvres avec à la clé une nouvelle majorité présidentielle 
et un éventuel compromis politique avec l'Opposition, dans le cadre des 
"Concertations" ou du Dialogue national encore en ballottage.

 
