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SACREBOPOL

mardi 27 août 2013

Lambert Mende et la stratégie de Paul Kagame

Lambert Mende et la stratégie de Paul Kagame
 
 
Mbelu Babanya Kabudi


« Une idée devient une force quand elle s’empare des masses. » K. Marx


Quand Lambert Mende dit que les obus tombés sur la ville de Goma ont été tirés à partir du Rwanda, il pourrait avoir raison.. Transfuge du RCD, il connaît le modus operendi de Paul Kagame. Cela étant, la politique du chaos que servent ce genre de dénonciations doit être questionnée.. Pourquoi la plainte déposée contre le Rwanda de Paul Kagame à la cour internationale de justice en 1999 a-t-elle été retirée sous l’instigation de « l’autorité morale » du gouvernement fantoche de Kinshasa dont Lambert Mende est le porte-parole ? Les crimes causés par ces obus ne sont pas les premiers que le Rwanda commet sur le sol congolais. Pourquoi soulève-t-il un tollé dans le chef de tous ces messieurs participant aux mêmes réseaux transnationaux de prédation que le tyran rwandais ?

Jeudi 22 août 2013, des obus sont tombés sur la ville de Goma. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement fantoche de Kinshasa, a donné une conférence de presse vendredi 23 août 2013 au cours de laquelle il a affirmé que cet acte commandité à partir du Rwanda était dirigé contre les populations civiles et constituait un crime de guerre et un crime contre l’humanité. Voici ce qu’il a exactement dit selon la radio onusienne Okapi : «Ces attaques sanglantes visaient délibérément la population civile de Goma [...] Il faut bien en déduire qu’on se trouve bien en face des crimes de guerre au sens du droit international lorsqu’on cible des populations civiles. Le gouvernement de la RDC invite les Nations unies et la Cour pénale internationale à traiter ces faits comme tels : des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité.»

La conférence de presse de Mende intervenait après que le ministère de la défense rwandais ait publié un communiqué accusant la RDC de l’avoir provoqué en lançant délibérément une roquette sur son territoire. Mende réagissait à ce communiqué en ces termes : « C’est le M23 qui a lancé ces bombes au Rwanda pour ensuite accuser l’armée congolaise afin de justifier l’entrée en guerre contre la RDC de ce pays (le Rwanda, ndlr) qui le soutient déjà de manière officieuse. »

Qui faut-il croire ? Mende ou le Rwanda ? Ou les deux ? Il faudrait peut-être croire Mende. Pour cause. Le modus operendi du Rwanda de Paul Kagame est bien connu en RDC. Cela d’autant plus que Mende lui-même est un transfuge du RCD, ancêtre proche du CNDP et du M23. Il parle à partir de l’expérience qu’il a faite de « leur créateur » commun, de ses méthodes et de sa stratégie.

Depuis les années 90, en effet, Paul Kagame et le FPR :APR créent « des événements profonds[1] » avant de passer à des attaques guerrières pour le pouvoir de domination et/ou la prédation. Ses parrains et lui-même sont convaincus que le Rwanda n’a pas d’avenir en marge du pillage des ressources du sol et du sous-sol congolais. Disons que la guerre raciste de basse intensité et de prédation à laquelle Museveni et Kagame participent depuis les années 80 est toujours précédée des « événements profonds » à l’instar de la guerre du Laos, du Vietnam, de l’Afghanistan, de l’Irak, etc. De ce point de vue, il est le véritable « kind of guy » pour ses « protecteurs » et « créateurs ».

Dans un encadré de son dernier livre, Bernard Lugan[2] essaie de bien décrire la stratégie de Paul Kagame avant « sa guerre contre le génocide » : il organise les massacres et les autres tueries ; il met cela sur le dos de celui ou ceux qu’il considère comme « ennemi s» ; les médias financés par le lobby qui le soutient en parlent, font tout pour édulcorer la vérité des faits et organisent une propagande de « la réaction réussie » de Paul Kagame. Mais après coup, « les fouineurs » finissent par se rendre compte de la supercherie.

Donnons quelques exemples. « Entre 1991 et 1994, plusieurs responsables hutu « modérés » furent assassinés, ce qui provoqua la condamnation et la mise au ban du régime Habyarimana accusé d’avoir commandité ces crimes. Or, écrit Bernard Lugan, expert du TPIR, nous savons aujourd’hui que ces crimes furent ordonnés par le FPR. Nous connaissons même les noms des tireurs. » Il ajoute : « En 1991 et en 1992, des dizaines d’attentats aveugles (mines, grenades, etc.) provoquèrent l’exacerbation de la haine ethnique. Attribués à l’époque aux hommes de main du président Habyarimana, les fameux « escadrons de la mort ». Nous savons aujourd’hui qu’ils furent commis par les membres du FPR. » Il ajoute encore : « Les interahamwe dont le nom est associé au génocide Tutsi, furent créés par un Tutsi devenu plus tard ministre dans le gouvernement tutsi du général Kagame. Le chef de la milice à Kigali était lui-même tutsi ainsi que nombre d’infiltrés dont nous connaissons les noms et jusqu’au pseudonymes et qui avaient étaient désignés en raison de leur apparence physique « hutu ». Leur mission était double : provoquer le chaos afin de créer l’irréversible et discréditer les Hutu aux yeux de l’opinion internationale. » Certains rapports des experts de l’ONU en Afrique centrale corroborent cette description que Bernard Lugan fait de la stratégie de Paul Kagame. Le rapport Gersony de 1994 en est un. « Gersony et ses collaborateurs décrivent des massacres de masse systématiques organisés par l’APR à l’occasion de rencontres de « paix », de « sécurité » ou de « distribution de vivres » ; des chasses à l’homme menées par des militaires APR guidés par des civils tutsi : des tueries d’enfants, de vieillards et malades. [3]»

Bernard Lugan décrivant la stratégie du FPR/APR nous permet de comprendre ce que peut être « un événement profond » : un fait souvent violent orchestré dans le secret comme prétexte par un réseau ou une minorité organisée en vue d’une fin étudiée au préalable. Cet « événement profond » a pour mission de falsifier la réalité et d’induire en erreur la conscience collective ainsi que l’opinion internationale (par médiamensonges interposés) Le chaos qu’il provoque expressément prépare l’ultime intervention de l’un des membres du réseau pour décanter la situation en vue d’un nouvel ordre contrôlé par ledit réseau.

Aussi, Bernard Lugan nous aide-t-il à comprendre le rôle de l’infiltration dans la fabrication des « événements profonds » : elle participe de la fabrication des prétextes rendant l’intervention du membre-sauveur du réseau incontournable. Soulignons que pour le réseau (souvent transnational), la comptabilité du nombre des morts indiffère. L’essentiel, c’est l’objectif poursuivi : le pouvoir de domination fondé sur la prédation.

Pour ceux d’entre nous qui savent que Lambert Mende est un transfuge du RCD, ses dénonciations du Rwanda de Paul Kagame peuvent participer du modus operendi du système de prédation que lui-même sert à partir du réseau congolais. Ceci peut paraître difficile à comprendre. Explicitons.

Les maîtres du réseau transnational de prédation opérant en RDC ne sont ni Lambert Mende, ni Paul Kagame. Ces deux en sont les pions.

Or, ces maîtres obéissent (entre autres) à un double principe géostratégique cher à l’ex-conseiller en matière de sécurité du président américain Carter et homme de main de l’un des parrains de Barack Obama, Brzezinski : « éviter la collusion entre vassaux et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité.[4] »

Qui dit « collusion » dit entente, complicité, connivence. Bien que plusieurs compatriotes ne soient pas disposés à coaliser avec Paul Kagame, l’identification du Rwanda à ce tyran peut créer, sur le terme, un imaginaire de rejet de tous les rwandais chez une bonne partie de congolais. Cela pourrait constituer un danger pour le panafricanisme des peuples de l’Afrique centrale. Cela peut exacerber « la haine identitaire » et fabriquer des « identités meurtrières » au cœur de l’Afrique. C’est-à-dire y entretenir le chaos. Or, « la stratégie du choc » prônée par les maitres du monde est une politique de leur règne par le chaos orchestré. Donc, les dénonciations de Lambert Mende, membre du même réseau raciste, impérialiste et néocolonialiste que Kagame servent la politique du chaos chère à leurs maîtres communs. Et cette politique les maintiens dans leurs rangs de vassaux dont la sécurité dépend du bon vouloir de leurs maîtres.

Lambert Mende le reconnaît en filigrane quand, traitant des obus tirés sur Goma, il dit : « Ces attaques sanglantes visaient délibérément la population civile de Goma [...] Il faut bien en déduire qu’on se trouve bien en face des crimes de guerre au sens du droit international lorsqu’on cible des populations civiles. Le gouvernement de la RDC invite les Nations unies et la Cour pénale internationale à traiter ces faits comme tels : des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité. » Mende ne dit pas que son gouvernement fantoche va traduire le Rwanda devant la cour internationale de justice. Non. Il invité les Nations unies, instrument de la néocolonisation de la RDC et la cour pénale internationale à tirer toutes les conséquences des crimes commis par Paul Kagame. Le texte de Mende mérite d’être lu entre les lignes. Il ne pouvait pas affirmer que le gouvernement de la RDC traduit le Rwanda devant le Rwanda de Paul Kagame devant la cour internationale de justice parce que son « autorité morale » a retiré la plainte qui avait été déposée là-bas le 23 juin 1999 après la deuxième intensification de cette même guerre de prédation le 02 août 1998.

Dénoncer haut et fort le Rwanda et envoyer nos soldats souvent sous-informés sur les véritables enjeux de cette guerre de prédation entretenue par des réseaux ougandais, rwandais, congolais et anglo-saxons auxquels participent Paul Kagame, Yoweri Museveni, Joseph Kabila, Lambert Mende, le RCD, le CNDP, le M23, le PPRD, etc. peut relever de la psychopathie nécessaire à la pratique de la politique du chaos. Contrairement aux apparences, il n’y a pas guerre qu’à l’Est du Congo. Non. Il y a guerre raciste de prédation partout en RDC. Menée intensément et par intermittence à l’Est de la RDC , cette guerre raciste de prédation est une prolongation de la politique du chaos que « les maîtres du monde » veulent imposer à toute la RDC ainsi qu’à toute l’Afrique centrale. Vivant de « la tolérance culturelle à la violence et au meurtre », ayant perdu toute boussole éthique, ils n’ont rien à voir avec l’explosion quantitative de morts en RDC. En 1961, avec la CIA , Allen Dulles et ses alliés prévoyaient une frappe nucléaire contre l’URSS en estimant le nombre de morts qu’elle allait provoquer 140 millions[5] .

Ancien d’une école militaire américaine et allié des anglo-saxons, Paul Kagame a pu apprendre à fabriquer « les événements profonds ». Il a aussi appris à ne pas compter les morts que sa participation à la politique du chaos provoque. Malheureusement pour lui (et ses parrains), les mensonges et la propagande médiatique sur lesquels ces événements sont fondés ne résistent pas à l’offensive de la vérité sur le long terme. Cet échec peut engendrer des résistances invincibles. (A suivre)


Mbelu Babanya Kabudi 
© Congoindépendant 2003-2013

"Joseph Kabila", un président aphone

"Joseph Kabila", un président aphone


 
 
"Joseph Kabila"


Depuis une semaine, des combats sanglants opposent l’armée congolaise aux rebelles du M23 aux environs de Goma. Un médecin a fait état de "lourdes pertes" de part et d’autre. En l’espace de 72 heures, plusieurs obus sont tombés sur cette ville tuant plusieurs civils et blessant tant d’autres.

Samedi 24 août, des Gomatraciens "fatigués" par les "atermoiements" des forces onusiennes, face au M23, sont allés manifester devant les installations de la Monusco au quartier Birere. Des coups de feu sont tirés. Bilan : deux morts. Qui a tiré? Pourquoi? Les protestataires accusent les casques bleus. Ceux-ci démentent. Une enquête sera ouverte incessamment.

Pendant que le sang des enfants de ce pays coule, "Joseph Kabila" reste non seulement invisible mais surtout aphone. Où se trouve-t-il? Que fait-il? L’homme ignore manifestement les devoirs de sa charge. Il voyage. Sous d’autres cieux, le chef de l’Etat aurait fait un bref message à la Nation non seulement pour exprimer la "compassion nationale" aux familles des victimes mais aussi pour rassurer la population sur les dispositions prises par les pouvoirs publics pour mieux garantir la sécurité des personnes et des biens. Rien!

Point n’est besoin de rappeler qu’après le déclenchement de la mutinerie des éléments des FARDC étiquetés "CNDP" en avril 2012, le "raïs" aura attendu deux mois avant d’exercer le ministère de la parole à travers un entretien accordé le 28 juin de cette année à un quatuor de journalistes kinois triés sur le volet. Et pourtant, le pays se trouvait à l’aube d’une grave crise. Gouverner ne consiste-t-il pas à résoudre des problèmes?

Cela fait bientôt treize ans que "Joseph Kabila" se trouve à la tête de ce pays. L’homme donne l’impression d’éviter - de fuir? - tout contact avec ses administrés. Qu’il vente ou qu’il pleuve, le "raïs" préfère se murer dans son mutisme devenu légendaire. Les réunions du Conseil des ministres sont rarissimes. Ne parlons pas non plus des conférences presse périodiques.

Au lieu d’assumer sa charge, l’homme se balade. Lorsqu’il n’est pas dans un avion, on le voit au volant de son véhicule 4x4. Il passe le clair de son temps à s’occuper des activités frivoles. Pour lui, le pouvoir d’Etat cesse d’être un service à rendre à la Collectivité pour se limiter aux privilèges et plaisirs qui s’y rattachent.

Incapable de "présider" effectivement le pays, "Joseph Kabila" a mis en place un système répressif pour faire taire voire éliminer physiquement ses contradicteurs. Pire, des magistrats inféodés au pouvoir ont érigé toute stigmatisation de la mauvaise gouvernance ambiante en crime d’"offense au chef de l’Etat". Le "raïs" qui intervient - en lieu et place du gouvernement - dans tous les domaines de la vie nationale est ainsi "exonéré" de l’obligation de rendre compte.

Dilettante, "Joseph Kabila" est également un carriériste. Il brûle d’ambition. L’ambition de demeurer Calife à la place du Calife. Pour quoi faire? Les Congolais ne cachent plus un ras-le-bol certain d’être dirigé un Président évanescent. Muet. Un Président de pacotille, dénué de sens de responsabilité et de l’intérêt général.

Les Congolais en ont marre d’un Président impotent, sectaire, inapte de jouer son rôle d’"arbitre suprême" autant que de garantir "un fonctionnement régulier des pouvoirs publics". Les Congolais ont besoin d’un Président capable de promouvoir le progrès et la paix civile aux quatre coins du pays.

En treize années de pouvoir, "Joseph Kabila" n’a pu réaliser qu’un seul "haut fait" : il a restauré l’autoritarisme que les Zaïrois d’alors avaient vomi bruyamment lors des consultations nationales initiées début 1990 par le maréchal Mobutu et lors des travaux de la Conférence nationale souveraine. La violence, l’arbitraire et la corruption constituent pour lui un "projet politique" autant que les piliers de son "système". Un système aux contours mafieux qui considère le pouvoir plus comme un butin de guerre qu’un service pour le bien commun.


Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2013

Les tensions en RDC font craindre un conflit ouvert,,,

Les tensions en RDC font craindre un conflit ouvert entre casques bleus et rebelles du M23



Voilà une escalade militaire et politique qui peine à dire son nom, tant ses acteurs semblent nombreux. Dans les environs de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), des combats impliquent à nouveau l'armée régulière congolaise, les rebelles du M23, mais aussi les casques bleus des Nations unies, sur fond de manœuvres régionales. Le Rwanda, soutien du M23, dit avoir été visé par des tirs congolais. Les Nations unies, de leur côté, affirment que ces tirs ont été effectués par le M23. Pendant ce temps, la population de Goma s'en prend violemment aux casques bleus. Cette complexité n'a rien de chaotique. C'est une épreuve de force qui est à l'œuvre dans l'est du Congo, où le M23 est engagé dans des affrontements avec les troupes congolaises, les Forces armées de RDC (FARDC), désormais appuyées par la Monusco, la mission des Nations unies. Les casques bleus ont déjà fait usage de leur artillerie et de leurs hélicoptères pour contribuer à éloigner le M23 de quelques kilomètres de la ville de Goma, proche de la frontière rwandaise. En novembre, les casques bleus avaient échoué à empêcher la prise de la ville par le M23. Cette fois, une brigade d'intervention spécialement créée est destinée à protéger plus efficacement la capitale du Nord-Kivu (est de la RDC) et son million d'habitants. L'essentiel des affrontements ou des échanges de tirs de mortier (ou de chars) a lieu à une quinzaine de kilomètres, dans une zone comprise entre Munigi et Kibati. Les deux camps, traditionnellement, dissimulent leurs pertes et exagèrent considérablement celles de l'ennemi. Des sources médicales, citées par Associated Press, avancent qu'un nombre important de blessés et de morts se trouveraient dans les hôpitaux de Goma.

MANIFESTATIONS VIOLENTES CONTRE LES NATIONS UNIES

Le M23 a reculé, mais tient toujours la zone dite des "Trois Antennes", au-dessus de Kibati, un point en surplomb qui ne permet pas d'atteindre directement Goma avec des mortiers, mais dont la position est cruciale pour la suite des engagements. En mars, la décision de créer une brigade d'intervention des Nations unies avait été prise pour combattre les nombreux groupes armés de la région des Kivus, qui multiplient atrocités et pillages depuis bientôt deux décennies. Ces troupes, dont le déploiement n'est pas achevé, sont entrées progressivement dans les affrontements les jours derniers.

Mais la dynamique locale se complique avec l'organisation de manifestations violentes contre les Nations unies. Samedi 24 août, les combats entre les FARDC et le M23 avaient repris à l'aube dans le secteur de Kibati. Des obus du M23 sont tombés dans un quartier périphérique de Goma et vers le camp de Mugunga, dans la zone de sécurité que doit défendre la Monusco, faisant plusieurs victimes.

La mort d'une personne a entraîné des manifestations anti-Monusco, plus dures encore que celles des jours passés. Plusieurs véhicules ont été incendiés par la foule. Au moins un casque bleu a été blessé par des jets de pierres. Dans des circonstances non encore élucidées, des coups de feu ont été tirés lors d'une tentative pour envahir un camp de la Monusco, faisant deux morts.

OUTILS DE NÉGOCIATION

La brigade d'intervention, en cours de déploiement, doit compter un peu plus de 3 000 hommes en provenance de Tanzanie, du Malawi et d'Afrique du Sud. La Tanzanie entretient de mauvaises relations avec le Rwanda, et l'Afrique du Sud s'est rapprochée de la RDC et de son président, Joseph Kabila. Quant au Malawi, il suit les orientations sud-africaines. Globalement, ce contingent n'est donc pas supposé faire le jeu du Rwanda qui, à l'inverse, est proche du M23.

Dans la méthodologie conflictuelle régionale, ces liens sont systématiquement niés par les autorités concernées. Mais si d'aventure, des casques bleus sud-africains étaient tués dans des engagements contre le M23, cela pourrait entraîner des conséquences sérieuses. Le pouvoir congolais a de grosses difficultés financières, mais il jette toute son énergie et ses ressources dans la bataille de Goma.

L'Afrique du Sud, le Congo et l'Angola se sont retrouvés à Luanda en fin de semaine pour signer des accords économiques et militaires, envisageant l'entraînement de forces congolaises par la tout-puissante armée angolaise, ce qui offre au Congo une "ligne de défense" renforcée par l'éventualité d'un engagement plus musclé de ses alliés. Avant d'en arriver à cette extrémité, des efforts sont en cours pour remettre en place des outils de négociation entre le M23 et le pouvoir congolais.

Par Jean-Philippe Rémy (Johannesburg, correspondant régional )


Lien externe:
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/08/26/les-tension...
- See more at: http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/les-tensions-en-rdc-font-craindre-un-conflit-ouvert-entre-casques-bleus-et-rebelles-du-m23#sthash.VXZo90Au.dpuf

"Martin Kobler: «La Monusco n'est pas responsable de tout ce qui se passe en RDC»


Lisez attentivement les paroles de Kobler; elles résument la position de L’ONU (ou des puissances de la CI) et surtout mettent au jour les contradictions en son sein ou plutôt les différents niveaux de leur action qui s'entrechoquent pour le moins...


"Martin Kobler: «La Monusco n'est pas responsable de tout ce qui se passe en RDC»



En République démocratique du Congo, Goma a été frappée par de nouveaux tirs d'obus ces derniers jours. Des tirs qui ont fait trois morts et ont déclenché des manifestations d'habitants en colère contre la mission de l'ONU qu'ils accusent d'être inactive face à la rébellion du M23. Dans ce contexte, Martin Kobler, chef de la Monusco et représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en RDC, est allé passer trois jours à Goma.

RFI : Les habitants de Goma sont exaspérés. Ils ne comprennent pas que des obus puissent encore tomber sur la ville, alors que la Monusco a annoncé la mise en place d’une zone de sécurité pour protéger les civils. Que leur dites-vous ?
Je comprends très, très bien l’impatience et la frustration de la population de Goma. Des obus ont été tirés sur la ville. Il y a eu des morts ici à Goma. Et je leur dis que nous sommes là pour les aider, que nous condamnons fermement les attaques sur la population civile, qui constituent un crime de guerre ! Qu’on va réagir fermement. Et j’ai donné l’ordre au commandant de la force de réagir fermement. Nous avons combattu ensemble, avec les forces armées de la République démocratique du Congo, d’une manière très, très décidée. On a utilisé tous les moyens qu’on a.
J'ai vu moi-même des attaques d’hélicoptères et de l’artillerie de la part de la Monusco, contre des positions du M23, et je crois que ça a eu un effet. On a contre-attaqué avec les forces armées de la République démocratique du Congo. Pour nous, c’est très, très important de coordonner les actions avec les Congolais.

Vous, vous avez des experts en balistique. Vous savez d’où viennent ces tirs. Alors qui tire ces obus sur Goma ?
Ce n’est pas à nous de commenter qui a tiré sur qui. Nous le savons, c’est un détail très, important. Maintenant, dans cette situation de crise très importante, nous devons désamorcer la situation et ne pas risquer une escalade, en particulier entre les pays voisins. Nous avons notre position sur tout cela, et nous allons communiquer avec les  gouvernements des pays voisins.
J’ai aussi informé les ambassadeurs des membres permanents du Conseil de sécurité, hier à Kinshasa, sur ce qui se passe ici, afin qu’ils puissent utiliser leurs contacts avec les pays de la région pour désamorcer la situation.

Depuis le départ, la population de Goma reproche à la Monusco d’avoir défini une zone de sécurité sur un espace restreint et qui ne comprend pas, justement, les positions du M23. Et donc la population vous demande d’aller plus avant, d’attaquer le M23 sur ses positions.
Permettez-moi de dire que la Monusco, ce n’est pas une solution magique pour tous les problèmes, ici dans l’est du Congo. Ce sont des problèmes congolais, ce sont aussi des solutions congolaises. Nous ne sommes pas responsables de tout ce qui se passe ici. Ce que nous faisons, c’est que nous soutenons le gouvernement congolais à combattre les groupes armés ici.
C’est très important pour tout le monde de comprendre que les attentes vis-à-vis de la Monusco sont trop lourdes. Nous ne pouvons pas défendre toute la population ici ! On fait tout ce que l’on peut ! Mais en première ligne, c’est le gouvernement congolais qui est responsable, qui doit protéger la population.

L’émissaire de l’ONU pour les Grands Lacs Mary Robinson, appelle, elle, à privilégier le dialogue en soulignant l’urgence d’une solution politique. Est-ce qu’il y a des divergences d’interprétation au sein des Nations unies sur ce qu’il faut faire face au M23 ?
Non, pas du tout. C’est exactement ma position ici, et je consulte très étroitement Mme Robinson. Hier, on a téléphoné quatre fois et je suis tout à fait d’accord avec Mary Robinson. Ce conflit peut être résolu seulement par la politique. Pour avoir une solution à long terme, il faut avoir une solution politique. Par exemple, les entretiens de Kampala sont en cours. Mais comme je l’ai dit, ce n’est pas acceptable d’attaquer la population civile. Et nous avons notre mandat, donné par le Conseil de sécurité, de défendre la population civile.

Oui, mais les négociations de Kampala sont au point mort. Alors est-ce qu’une reprise du dialogue est possible aujourd’hui ?
On a des exemples dans d’autres régions du monde : les exactions militaires n’excluent pas la reprise des contacts politiques. Ça vaut aussi pour les entretiens de Kampala. Mais c’est aux facilitateurs de le décider et aux partis du gouvernement de la République démocratique du Congo et le M23, l’Ouganda. Et nous souhaitons que ces entretiens de Kampala continuent.

Est-ce que le Rwanda est un partenaire fiable pour la communauté internationale dans la résolution de la crise dans l’est de la RDC ?
Nous coopérons avec tous les membres du Conseil de sécurité. Le Rwanda est un partenaire important dans la Conférence internationale des Grands Lacs. Et c’est pourquoi c’est très important d’avoir une relation très bonne, en particulier, nous, en tant que Monusco, afin de désamorcer la situation."

Lisanga Bonganga et compagnie rattrapés par leurs propres turpitudes

Lisanga Bonganga et compagnie

 rattrapés par leurs propres turpitudes




Des apprentis sorciers, rien que des apprentis sorciers. Les sociétaires des FAC aille-Kabinda avec Jean-Pierre Lisanga Bonganga en tête ont trahi leur amateurisme en politique. Ils ont dégarni toute leur ligne de défense dès l’entrée du jeu dans la confrontation qui les oppose à la majorité dans le cadre des Concertations nationales. 
Les voilà déjà pleurnichards comme des petits enfants entrain de se plaindre des «manœuvres pernicieuses» d’une frange de la majorité contre leur mentor Léon Kengo wa Dondo. Oh! pauvre Lisanga, quelle naïveté d’avoir donné à Joseph Kabila le bon Dieu sans confession et de chercher aujourd’hui à se prévaloir de ses propres turpitudes. Vos turpitudes à toi et tes camarades de Kabinda ont commencé le jour où vous avez applaudi, à Notre Dame de Fatima, à l’annonce de Kengo sur la mise en place prochaine d’un gouvernement d’union nationale à l’issue des Concertations nationales. C’était avaler l’appât jusqu’à l’hameçon dans son entièreté. Et des concessions s’en sont suivies sans que personne ne se rende compte dans l’auditoire de Fatima que c’est plutôt Joseph Kabila qui avait besoin de ces concertations dans un rapport de forces très favorable à l’opposition. Des concessions sur des préalables fondamentaux comme la présence d’une médiation internationale qui détermine l’enjeu quant à la main mise sur les négociations. Ce faisant, une règle d’or a été brûlé sur le plan tactique et stratégique pour se retrouver dans une négociation où l’initiative revient totalement à celui qui a convoqué les Concertations nationales. En conséquence, l’autre partie n’a plus qu’à subir. Surtout qu’elle porte en elle la faiblesse congénitale d’avoir laissé certaines de ses forces les plus représentatives au bord du chemin balisé à partir de la déclaration du CEPAS, puis au Conclave de l’opposition, à la 15ème rue Limete industriel, outre que l’opinion, celle des forces du changement prend sa démarche pour un acte de ralliement au pouvoir. A Lisanga de se mettre en tête qu’il faudra désormais faire avec et qu’il devient plus difficile d’affronter le pouvoir sans que certains opposants pro-concertations ne prennent le contre-pied des autres, chacun étant mû par le seul intérêt personnel dans la perspective du gouvernement d’union nationale.

PAUL MULAND

La guerre en RDC est pilotée par des « multinationales anglo-saxonnes et belges »

Mediapart le confirme : La guerre en RDC est pilotée par des « multinationales anglo-saxonnes et belges »


Elio DI RUPO et Barack OBAMA

Le drame de l’Est de la République démocratique du Congo s’est désormais déporté sur les grands médias internationaux. Le monde s’est finalement souvenu de six millions de morts de l’Est de la RDC. Le célèbre site français d’investigation, Mediapart, a consacré toute une enquête sur le « conflit oublié » de la RDC et ses « millions de morts ». Comme d’autres voix qui ont eu à condamner ce désastre, Mediapart pense que le conflit de l’Est est piloté par des « multinationales anglo-saxonnes et belges » qui n’ont pour seul objectif que l’exploitation illégale et illicite des ressources naturelles de la RDC. Mediapart, qui cite l’International Rescue Committee, est d’avis que le conflit de la RDC a battu tous les records en termes de nombre de victimes qui s’élèvent à des millions. 
« Ce conflit serait le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale », soutient-il. Au-delà de la guerre récurrente qui ronge cette partie de la RDC, Mediapart y voit également l’ombre de la « balkanisation lente voulue par les grandes puissances au travers d’une politique de chaos sciemment organisée », et ce, « sous les yeux impuissants de l’ONU accusée d’être complice ». 
Le site français est convaincu que tout a été mis en place au  niveau international pour affaiblir davantage la RDC et ne pas lui permettre d’administrer correctement son territoire. « Un Etat fort, démocratique qui contrôle ses matières premières et influe sur les prix du marché est devenu la hantise de celles-ci », rappelle-t-il. Ce qui confirme noir sur blanc la thèse de la conspiration internationale dont est victime la RDC. 
Pendant longtemps, Le Potentiel a relayé cette thèse, s’attirant par moments la foudre de certains milieux, nationaux et internationaux, impliqués directement ou indirectement dans le projet de démantèlement de la RDC. Aujourd’hui, c’est en Occident que se passe le débat.  Ainsi sonne le glas d’un complot, voué désormais à l’échec.
Voici l’intégralité de l’article repris dans le site de Mediapart.fr
« Dans le silence médiatique le plus scandaleux, la population d’un pays nommé, RDC en Afrique, est livrée aux pires exactions. La population civile est la cible d’exterminateurs chargés de nettoyer le terrain pour le compte de multinationales anglo-saxonnes et belges pour une grande part selon un rapport de l’ONU de 2003 ( Ces sociétés qui pillent la République Démocratique du Congo ; La guerre du coltan en RDC - Infoguerre ;Les métaux contenus dans les téléphones mobiles servent à financer une guerre d’une grande brutalité au Congo ; Congo : Banque mondiale et multinationales ont organisé le super-pillage des matières premières ; et aussi The Lutundula Report (December 2005) ; Rights and Accountability in Development (RAID): The Unanswered Questions: Companies, Conflict and the Democratic Republic of the Congo (May 2004)). Il s’agit ni plus ni moins que de faire fuir les populations des zones minières convoitées par des multinationales.
Les armes utilisées sont le viol des femmes organisé par les rebelles en provenance du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi (Funding a Women’s Movement Against Sexual Violence in the Democratic Republic of Congo: 2004-2009) mais aussi par les forces loyalistes (Le Figaro, RDC : les soldats armés qui sont porteurs du Sida sont payés deux fois plus cher pour violer) quand il ne s’agit pas tout simplement de l’extermination pure et simple des populations issues des villages sur des terrains miniers convoités.
Le bilan s’élève à des millions de morts (Caritas). Selon l’International Rescue Committee, ce conflit serait le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale.
Et la guerre semble reprendre sous les yeux impuissants de l’ONU accusée d’être complice d’une balkanisation lente voulue par les grandes puissances au travers d’une politique de chaos sciemment organisé. Un Etat fort, démocratique qui contrôle ses matières premières et influe sur les prix du marché est devenu la hantise de celles-ci.
Cinq étapes pour comprendre ce conflit
1. L’armée française, après les avoir soutenus, exfiltre les génocidaires rwandais en juillet 1994 en RDC sous le gouvernement du dictateur Mobutu acquis à l’époque à l’autorité française et lâché par les Etats-Unis. Les forces génocidaires rwandaises continuent à massacrer les populations au Rwanda.
2. Le Rwanda prend ce prétexte pour envahir le Congo avec le soutien des Etats-Unis et des Britanniques. Il est épaulé par l’Ouganda grand allié du Rwanda et soutenu par les Etats-Unis. Sur leur passage les forces rwandaises massacrent les populations qui ont fui le Rwanda et sont prises en otage par les anciens forces génocidaires rwandaises en RDC et prennent la direction de Kinshasa. Le 8 octobre 1997, Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l’homme affirment détenir « la preuve matérielle irréfutable » de massacres perpétrés dans l’est de l’ex-Zaïre par l’AFDL de Kabila et le FPR-APR, alliés rwandais. Les troupes rwandaises finissent par imposer à la tête du pays : Laurent Désiré Kabila (alias le Mzee) en 1997.
3. En 1998, le Mzee se retourne contre ses anciens alliés rwandais et s’appuie sur une coalition hétéroclite soutenue par la France (Angola, Zimbabwe,...) contre une coalition rwandaise et ougandaise anglo-saxonne (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Belgique : Pourquoi les Occidentaux soutiennent le Rwanda et l’Ouganda). Cette guerre terrible de libération de la RDC entre 1998 à 2003 aurait fait plus de 4 millions de morts. 
4. En 2001, le Mzee est assassiné dans des circonstances non encore élucidées et est remplacé par son fils qui a combattu avec les forces rwandaises. Il s’ensuit une poursuite du pillage de l’Est de la RDC par rebelles interposés qui sont dirigés par les pays frontaliers (Rwanda, Ouganda, Burundi).
5. Depuis 2005, la guerre soutenue par les grandes puissances et leurs multinationales se poursuit à l’Est pour le contrôle des richesses minières faramineuses (or, Coltan, Diamants, ...). Les rebelles pullulent, armés par le Rwanda et l’Ouganda qui profitent du chaos dans la sous-région tandis que le régime en place à Kinshasa est accusé de laisser faire en étant le vassal du Rwanda et l’Ouganda. Les forces loyalistes sont accusées tout autant de recourir aux viols et massacres que les rebelles soutenus ou combattus par le Rwanda ou l’Ouganda ».

[MEDIAPART.FR/LP]