Lambert Mende et la stratégie de Paul Kagame
Mbelu Babanya Kabudi
« Une idée devient une force quand elle s’empare des masses. » K. Marx
Quand Lambert Mende dit que les obus tombés sur la ville de Goma ont été tirés à partir du Rwanda, il pourrait avoir raison.. Transfuge du RCD, il connaît le modus operendi de Paul Kagame. Cela étant, la politique du chaos que servent ce genre de dénonciations doit être questionnée.. Pourquoi la plainte déposée contre le Rwanda de Paul Kagame à la cour internationale de justice en 1999 a-t-elle été retirée sous l’instigation de « l’autorité morale » du gouvernement fantoche de Kinshasa dont Lambert Mende est le porte-parole ? Les crimes causés par ces obus ne sont pas les premiers que le Rwanda commet sur le sol congolais. Pourquoi soulève-t-il un tollé dans le chef de tous ces messieurs participant aux mêmes réseaux transnationaux de prédation que le tyran rwandais ?
Jeudi 22 août 2013, des obus sont tombés sur la ville de Goma. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement fantoche de Kinshasa, a donné une conférence de presse vendredi 23 août 2013 au cours de laquelle il a affirmé que cet acte commandité à partir du Rwanda était dirigé contre les populations civiles et constituait un crime de guerre et un crime contre l’humanité. Voici ce qu’il a exactement dit selon la radio onusienne Okapi : «Ces attaques sanglantes visaient délibérément la population civile de Goma [...] Il faut bien en déduire qu’on se trouve bien en face des crimes de guerre au sens du droit international lorsqu’on cible des populations civiles. Le gouvernement de la RDC invite les Nations unies et la Cour pénale internationale à traiter ces faits comme tels : des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité.»
La conférence de presse de Mende intervenait après que le ministère de la défense rwandais ait publié un communiqué accusant la RDC de l’avoir provoqué en lançant délibérément une roquette sur son territoire. Mende réagissait à ce communiqué en ces termes : « C’est le M23 qui a lancé ces bombes au Rwanda pour ensuite accuser l’armée congolaise afin de justifier l’entrée en guerre contre la RDC de ce pays (le Rwanda, ndlr) qui le soutient déjà de manière officieuse. »
Qui faut-il croire ? Mende ou le Rwanda ? Ou les deux ? Il faudrait peut-être croire Mende. Pour cause. Le modus operendi du Rwanda de Paul Kagame est bien connu en RDC. Cela d’autant plus que Mende lui-même est un transfuge du RCD, ancêtre proche du CNDP et du M23. Il parle à partir de l’expérience qu’il a faite de « leur créateur » commun, de ses méthodes et de sa stratégie.
Depuis les années 90, en effet, Paul Kagame et le FPR :APR créent « des événements profonds[1] » avant de passer à des attaques guerrières pour le pouvoir de domination et/ou la prédation. Ses parrains et lui-même sont convaincus que le Rwanda n’a pas d’avenir en marge du pillage des ressources du sol et du sous-sol congolais. Disons que la guerre raciste de basse intensité et de prédation à laquelle Museveni et Kagame participent depuis les années 80 est toujours précédée des « événements profonds » à l’instar de la guerre du Laos, du Vietnam, de l’Afghanistan, de l’Irak, etc. De ce point de vue, il est le véritable « kind of guy » pour ses « protecteurs » et « créateurs ».
Dans un encadré de son dernier livre, Bernard Lugan[2] essaie de bien décrire la stratégie de Paul Kagame avant « sa guerre contre le génocide » : il organise les massacres et les autres tueries ; il met cela sur le dos de celui ou ceux qu’il considère comme « ennemi s» ; les médias financés par le lobby qui le soutient en parlent, font tout pour édulcorer la vérité des faits et organisent une propagande de « la réaction réussie » de Paul Kagame. Mais après coup, « les fouineurs » finissent par se rendre compte de la supercherie.
Donnons quelques exemples. « Entre 1991 et 1994, plusieurs responsables hutu « modérés » furent assassinés, ce qui provoqua la condamnation et la mise au ban du régime Habyarimana accusé d’avoir commandité ces crimes. Or, écrit Bernard Lugan, expert du TPIR, nous savons aujourd’hui que ces crimes furent ordonnés par le FPR. Nous connaissons même les noms des tireurs. » Il ajoute : « En 1991 et en 1992, des dizaines d’attentats aveugles (mines, grenades, etc.) provoquèrent l’exacerbation de la haine ethnique. Attribués à l’époque aux hommes de main du président Habyarimana, les fameux « escadrons de la mort ». Nous savons aujourd’hui qu’ils furent commis par les membres du FPR. » Il ajoute encore : « Les interahamwe dont le nom est associé au génocide Tutsi, furent créés par un Tutsi devenu plus tard ministre dans le gouvernement tutsi du général Kagame. Le chef de la milice à Kigali était lui-même tutsi ainsi que nombre d’infiltrés dont nous connaissons les noms et jusqu’au pseudonymes et qui avaient étaient désignés en raison de leur apparence physique « hutu ». Leur mission était double : provoquer le chaos afin de créer l’irréversible et discréditer les Hutu aux yeux de l’opinion internationale. » Certains rapports des experts de l’ONU en Afrique centrale corroborent cette description que Bernard Lugan fait de la stratégie de Paul Kagame. Le rapport Gersony de 1994 en est un. « Gersony et ses collaborateurs décrivent des massacres de masse systématiques organisés par l’APR à l’occasion de rencontres de « paix », de « sécurité » ou de « distribution de vivres » ; des chasses à l’homme menées par des militaires APR guidés par des civils tutsi : des tueries d’enfants, de vieillards et malades. [3]»
Bernard Lugan décrivant la stratégie du FPR/APR nous permet de comprendre ce que peut être « un événement profond » : un fait souvent violent orchestré dans le secret comme prétexte par un réseau ou une minorité organisée en vue d’une fin étudiée au préalable. Cet « événement profond » a pour mission de falsifier la réalité et d’induire en erreur la conscience collective ainsi que l’opinion internationale (par médiamensonges interposés) Le chaos qu’il provoque expressément prépare l’ultime intervention de l’un des membres du réseau pour décanter la situation en vue d’un nouvel ordre contrôlé par ledit réseau.
Aussi, Bernard Lugan nous aide-t-il à comprendre le rôle de l’infiltration dans la fabrication des « événements profonds » : elle participe de la fabrication des prétextes rendant l’intervention du membre-sauveur du réseau incontournable. Soulignons que pour le réseau (souvent transnational), la comptabilité du nombre des morts indiffère. L’essentiel, c’est l’objectif poursuivi : le pouvoir de domination fondé sur la prédation.
Pour ceux d’entre nous qui savent que Lambert Mende est un transfuge du RCD, ses dénonciations du Rwanda de Paul Kagame peuvent participer du modus operendi du système de prédation que lui-même sert à partir du réseau congolais. Ceci peut paraître difficile à comprendre. Explicitons.
Les maîtres du réseau transnational de prédation opérant en RDC ne sont ni Lambert Mende, ni Paul Kagame. Ces deux en sont les pions.
Or, ces maîtres obéissent (entre autres) à un double principe géostratégique cher à l’ex-conseiller en matière de sécurité du président américain Carter et homme de main de l’un des parrains de Barack Obama, Brzezinski : « éviter la collusion entre vassaux et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité.[4] »
Qui dit « collusion » dit entente, complicité, connivence. Bien que plusieurs compatriotes ne soient pas disposés à coaliser avec Paul Kagame, l’identification du Rwanda à ce tyran peut créer, sur le terme, un imaginaire de rejet de tous les rwandais chez une bonne partie de congolais. Cela pourrait constituer un danger pour le panafricanisme des peuples de l’Afrique centrale. Cela peut exacerber « la haine identitaire » et fabriquer des « identités meurtrières » au cœur de l’Afrique. C’est-à-dire y entretenir le chaos. Or, « la stratégie du choc » prônée par les maitres du monde est une politique de leur règne par le chaos orchestré. Donc, les dénonciations de Lambert Mende, membre du même réseau raciste, impérialiste et néocolonialiste que Kagame servent la politique du chaos chère à leurs maîtres communs. Et cette politique les maintiens dans leurs rangs de vassaux dont la sécurité dépend du bon vouloir de leurs maîtres.
Lambert Mende le reconnaît en filigrane quand, traitant des obus tirés sur Goma, il dit : « Ces attaques sanglantes visaient délibérément la population civile de Goma [...] Il faut bien en déduire qu’on se trouve bien en face des crimes de guerre au sens du droit international lorsqu’on cible des populations civiles. Le gouvernement de la RDC invite les Nations unies et la Cour pénale internationale à traiter ces faits comme tels : des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité. » Mende ne dit pas que son gouvernement fantoche va traduire le Rwanda devant la cour internationale de justice. Non. Il invité les Nations unies, instrument de la néocolonisation de la RDC et la cour pénale internationale à tirer toutes les conséquences des crimes commis par Paul Kagame. Le texte de Mende mérite d’être lu entre les lignes. Il ne pouvait pas affirmer que le gouvernement de la RDC traduit le Rwanda devant le Rwanda de Paul Kagame devant la cour internationale de justice parce que son « autorité morale » a retiré la plainte qui avait été déposée là-bas le 23 juin 1999 après la deuxième intensification de cette même guerre de prédation le 02 août 1998.
Dénoncer haut et fort le Rwanda et envoyer nos soldats souvent sous-informés sur les véritables enjeux de cette guerre de prédation entretenue par des réseaux ougandais, rwandais, congolais et anglo-saxons auxquels participent Paul Kagame, Yoweri Museveni, Joseph Kabila, Lambert Mende, le RCD, le CNDP, le M23, le PPRD, etc. peut relever de la psychopathie nécessaire à la pratique de la politique du chaos. Contrairement aux apparences, il n’y a pas guerre qu’à l’Est du Congo. Non. Il y a guerre raciste de prédation partout en RDC. Menée intensément et par intermittence à l’Est de la RDC , cette guerre raciste de prédation est une prolongation de la politique du chaos que « les maîtres du monde » veulent imposer à toute la RDC ainsi qu’à toute l’Afrique centrale. Vivant de « la tolérance culturelle à la violence et au meurtre », ayant perdu toute boussole éthique, ils n’ont rien à voir avec l’explosion quantitative de morts en RDC. En 1961, avec la CIA , Allen Dulles et ses alliés prévoyaient une frappe nucléaire contre l’URSS en estimant le nombre de morts qu’elle allait provoquer 140 millions[5] .
Ancien d’une école militaire américaine et allié des anglo-saxons, Paul Kagame a pu apprendre à fabriquer « les événements profonds ». Il a aussi appris à ne pas compter les morts que sa participation à la politique du chaos provoque. Malheureusement pour lui (et ses parrains), les mensonges et la propagande médiatique sur lesquels ces événements sont fondés ne résistent pas à l’offensive de la vérité sur le long terme. Cet échec peut engendrer des résistances invincibles. (A suivre)
Jeudi 22 août 2013, des obus sont tombés sur la ville de Goma. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement fantoche de Kinshasa, a donné une conférence de presse vendredi 23 août 2013 au cours de laquelle il a affirmé que cet acte commandité à partir du Rwanda était dirigé contre les populations civiles et constituait un crime de guerre et un crime contre l’humanité. Voici ce qu’il a exactement dit selon la radio onusienne Okapi : «Ces attaques sanglantes visaient délibérément la population civile de Goma [...] Il faut bien en déduire qu’on se trouve bien en face des crimes de guerre au sens du droit international lorsqu’on cible des populations civiles. Le gouvernement de la RDC invite les Nations unies et la Cour pénale internationale à traiter ces faits comme tels : des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité.»
La conférence de presse de Mende intervenait après que le ministère de la défense rwandais ait publié un communiqué accusant la RDC de l’avoir provoqué en lançant délibérément une roquette sur son territoire. Mende réagissait à ce communiqué en ces termes : « C’est le M23 qui a lancé ces bombes au Rwanda pour ensuite accuser l’armée congolaise afin de justifier l’entrée en guerre contre la RDC de ce pays (le Rwanda, ndlr) qui le soutient déjà de manière officieuse. »
Qui faut-il croire ? Mende ou le Rwanda ? Ou les deux ? Il faudrait peut-être croire Mende. Pour cause. Le modus operendi du Rwanda de Paul Kagame est bien connu en RDC. Cela d’autant plus que Mende lui-même est un transfuge du RCD, ancêtre proche du CNDP et du M23. Il parle à partir de l’expérience qu’il a faite de « leur créateur » commun, de ses méthodes et de sa stratégie.
Depuis les années 90, en effet, Paul Kagame et le FPR :APR créent « des événements profonds[1] » avant de passer à des attaques guerrières pour le pouvoir de domination et/ou la prédation. Ses parrains et lui-même sont convaincus que le Rwanda n’a pas d’avenir en marge du pillage des ressources du sol et du sous-sol congolais. Disons que la guerre raciste de basse intensité et de prédation à laquelle Museveni et Kagame participent depuis les années 80 est toujours précédée des « événements profonds » à l’instar de la guerre du Laos, du Vietnam, de l’Afghanistan, de l’Irak, etc. De ce point de vue, il est le véritable « kind of guy » pour ses « protecteurs » et « créateurs ».
Dans un encadré de son dernier livre, Bernard Lugan[2] essaie de bien décrire la stratégie de Paul Kagame avant « sa guerre contre le génocide » : il organise les massacres et les autres tueries ; il met cela sur le dos de celui ou ceux qu’il considère comme « ennemi s» ; les médias financés par le lobby qui le soutient en parlent, font tout pour édulcorer la vérité des faits et organisent une propagande de « la réaction réussie » de Paul Kagame. Mais après coup, « les fouineurs » finissent par se rendre compte de la supercherie.
Donnons quelques exemples. « Entre 1991 et 1994, plusieurs responsables hutu « modérés » furent assassinés, ce qui provoqua la condamnation et la mise au ban du régime Habyarimana accusé d’avoir commandité ces crimes. Or, écrit Bernard Lugan, expert du TPIR, nous savons aujourd’hui que ces crimes furent ordonnés par le FPR. Nous connaissons même les noms des tireurs. » Il ajoute : « En 1991 et en 1992, des dizaines d’attentats aveugles (mines, grenades, etc.) provoquèrent l’exacerbation de la haine ethnique. Attribués à l’époque aux hommes de main du président Habyarimana, les fameux « escadrons de la mort ». Nous savons aujourd’hui qu’ils furent commis par les membres du FPR. » Il ajoute encore : « Les interahamwe dont le nom est associé au génocide Tutsi, furent créés par un Tutsi devenu plus tard ministre dans le gouvernement tutsi du général Kagame. Le chef de la milice à Kigali était lui-même tutsi ainsi que nombre d’infiltrés dont nous connaissons les noms et jusqu’au pseudonymes et qui avaient étaient désignés en raison de leur apparence physique « hutu ». Leur mission était double : provoquer le chaos afin de créer l’irréversible et discréditer les Hutu aux yeux de l’opinion internationale. » Certains rapports des experts de l’ONU en Afrique centrale corroborent cette description que Bernard Lugan fait de la stratégie de Paul Kagame. Le rapport Gersony de 1994 en est un. « Gersony et ses collaborateurs décrivent des massacres de masse systématiques organisés par l’APR à l’occasion de rencontres de « paix », de « sécurité » ou de « distribution de vivres » ; des chasses à l’homme menées par des militaires APR guidés par des civils tutsi : des tueries d’enfants, de vieillards et malades. [3]»
Bernard Lugan décrivant la stratégie du FPR/APR nous permet de comprendre ce que peut être « un événement profond » : un fait souvent violent orchestré dans le secret comme prétexte par un réseau ou une minorité organisée en vue d’une fin étudiée au préalable. Cet « événement profond » a pour mission de falsifier la réalité et d’induire en erreur la conscience collective ainsi que l’opinion internationale (par médiamensonges interposés) Le chaos qu’il provoque expressément prépare l’ultime intervention de l’un des membres du réseau pour décanter la situation en vue d’un nouvel ordre contrôlé par ledit réseau.
Aussi, Bernard Lugan nous aide-t-il à comprendre le rôle de l’infiltration dans la fabrication des « événements profonds » : elle participe de la fabrication des prétextes rendant l’intervention du membre-sauveur du réseau incontournable. Soulignons que pour le réseau (souvent transnational), la comptabilité du nombre des morts indiffère. L’essentiel, c’est l’objectif poursuivi : le pouvoir de domination fondé sur la prédation.
Pour ceux d’entre nous qui savent que Lambert Mende est un transfuge du RCD, ses dénonciations du Rwanda de Paul Kagame peuvent participer du modus operendi du système de prédation que lui-même sert à partir du réseau congolais. Ceci peut paraître difficile à comprendre. Explicitons.
Les maîtres du réseau transnational de prédation opérant en RDC ne sont ni Lambert Mende, ni Paul Kagame. Ces deux en sont les pions.
Or, ces maîtres obéissent (entre autres) à un double principe géostratégique cher à l’ex-conseiller en matière de sécurité du président américain Carter et homme de main de l’un des parrains de Barack Obama, Brzezinski : « éviter la collusion entre vassaux et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité.[4] »
Qui dit « collusion » dit entente, complicité, connivence. Bien que plusieurs compatriotes ne soient pas disposés à coaliser avec Paul Kagame, l’identification du Rwanda à ce tyran peut créer, sur le terme, un imaginaire de rejet de tous les rwandais chez une bonne partie de congolais. Cela pourrait constituer un danger pour le panafricanisme des peuples de l’Afrique centrale. Cela peut exacerber « la haine identitaire » et fabriquer des « identités meurtrières » au cœur de l’Afrique. C’est-à-dire y entretenir le chaos. Or, « la stratégie du choc » prônée par les maitres du monde est une politique de leur règne par le chaos orchestré. Donc, les dénonciations de Lambert Mende, membre du même réseau raciste, impérialiste et néocolonialiste que Kagame servent la politique du chaos chère à leurs maîtres communs. Et cette politique les maintiens dans leurs rangs de vassaux dont la sécurité dépend du bon vouloir de leurs maîtres.
Lambert Mende le reconnaît en filigrane quand, traitant des obus tirés sur Goma, il dit : « Ces attaques sanglantes visaient délibérément la population civile de Goma [...] Il faut bien en déduire qu’on se trouve bien en face des crimes de guerre au sens du droit international lorsqu’on cible des populations civiles. Le gouvernement de la RDC invite les Nations unies et la Cour pénale internationale à traiter ces faits comme tels : des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité. » Mende ne dit pas que son gouvernement fantoche va traduire le Rwanda devant la cour internationale de justice. Non. Il invité les Nations unies, instrument de la néocolonisation de la RDC et la cour pénale internationale à tirer toutes les conséquences des crimes commis par Paul Kagame. Le texte de Mende mérite d’être lu entre les lignes. Il ne pouvait pas affirmer que le gouvernement de la RDC traduit le Rwanda devant le Rwanda de Paul Kagame devant la cour internationale de justice parce que son « autorité morale » a retiré la plainte qui avait été déposée là-bas le 23 juin 1999 après la deuxième intensification de cette même guerre de prédation le 02 août 1998.
Dénoncer haut et fort le Rwanda et envoyer nos soldats souvent sous-informés sur les véritables enjeux de cette guerre de prédation entretenue par des réseaux ougandais, rwandais, congolais et anglo-saxons auxquels participent Paul Kagame, Yoweri Museveni, Joseph Kabila, Lambert Mende, le RCD, le CNDP, le M23, le PPRD, etc. peut relever de la psychopathie nécessaire à la pratique de la politique du chaos. Contrairement aux apparences, il n’y a pas guerre qu’à l’Est du Congo. Non. Il y a guerre raciste de prédation partout en RDC. Menée intensément et par intermittence à l’Est de la RDC , cette guerre raciste de prédation est une prolongation de la politique du chaos que « les maîtres du monde » veulent imposer à toute la RDC ainsi qu’à toute l’Afrique centrale. Vivant de « la tolérance culturelle à la violence et au meurtre », ayant perdu toute boussole éthique, ils n’ont rien à voir avec l’explosion quantitative de morts en RDC. En 1961, avec la CIA , Allen Dulles et ses alliés prévoyaient une frappe nucléaire contre l’URSS en estimant le nombre de morts qu’elle allait provoquer 140 millions[5] .
Ancien d’une école militaire américaine et allié des anglo-saxons, Paul Kagame a pu apprendre à fabriquer « les événements profonds ». Il a aussi appris à ne pas compter les morts que sa participation à la politique du chaos provoque. Malheureusement pour lui (et ses parrains), les mensonges et la propagande médiatique sur lesquels ces événements sont fondés ne résistent pas à l’offensive de la vérité sur le long terme. Cet échec peut engendrer des résistances invincibles. (A suivre)
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