Mediapart le confirme : La guerre en RDC est pilotée par des «
multinationales anglo-saxonnes et belges »
Elio
DI RUPO et Barack OBAMA
[MEDIAPART.FR/LP]
Le drame de l’Est de la République
démocratique du Congo s’est désormais déporté sur les grands médias
internationaux. Le monde s’est finalement souvenu de six millions de morts de
l’Est de la RDC. Le célèbre site français d’investigation, Mediapart, a consacré
toute une enquête sur le « conflit oublié » de la RDC et ses « millions de morts
». Comme d’autres voix qui ont eu à condamner ce désastre, Mediapart pense que
le conflit de l’Est est piloté par des « multinationales anglo-saxonnes et
belges » qui n’ont pour seul objectif que l’exploitation illégale et illicite
des ressources naturelles de la RDC. Mediapart, qui cite l’International Rescue
Committee, est d’avis que le conflit de la RDC a battu tous les records en
termes de nombre de victimes qui s’élèvent à des millions.
« Ce
conflit serait le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale »,
soutient-il. Au-delà de la guerre récurrente qui ronge cette partie de la RDC,
Mediapart y voit également l’ombre de la « balkanisation lente voulue par les
grandes puissances au travers d’une politique de chaos sciemment organisée », et
ce, « sous les yeux impuissants de l’ONU accusée d’être complice ».
Le site
français est convaincu que tout a été mis en place au niveau international pour
affaiblir davantage la RDC et ne pas lui permettre d’administrer correctement
son territoire. « Un Etat fort, démocratique qui contrôle ses matières premières
et influe sur les prix du marché est devenu la hantise de celles-ci »,
rappelle-t-il. Ce qui confirme noir sur blanc la thèse de la conspiration
internationale dont est victime la RDC.
Pendant longtemps, Le Potentiel a
relayé cette thèse, s’attirant par moments la foudre de certains milieux,
nationaux et internationaux, impliqués directement ou indirectement dans le
projet de démantèlement de la RDC. Aujourd’hui, c’est en Occident que se passe
le débat. Ainsi sonne le glas d’un complot, voué désormais à l’échec.
Voici
l’intégralité de l’article repris dans le site de Mediapart.fr
« Dans le
silence médiatique le plus scandaleux, la population d’un pays nommé, RDC en
Afrique, est livrée aux pires exactions. La population civile est la cible
d’exterminateurs chargés de nettoyer le terrain pour le compte de
multinationales anglo-saxonnes et belges pour une grande part selon un rapport
de l’ONU de 2003 ( Ces sociétés qui pillent la République Démocratique du Congo
; La guerre du coltan en RDC - Infoguerre ;Les métaux contenus dans les
téléphones mobiles servent à financer une guerre d’une grande brutalité au Congo
; Congo : Banque mondiale et multinationales ont organisé le super-pillage des
matières premières ; et aussi The Lutundula Report (December 2005) ; Rights and
Accountability in Development (RAID): The Unanswered Questions: Companies,
Conflict and the Democratic Republic of the Congo (May 2004)). Il s’agit ni plus
ni moins que de faire fuir les populations des zones minières convoitées par des
multinationales.
Les armes utilisées sont le viol des femmes organisé par les
rebelles en provenance du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi (Funding a Women’s
Movement Against Sexual Violence in the Democratic Republic of Congo: 2004-2009)
mais aussi par les forces loyalistes (Le Figaro, RDC : les soldats armés qui
sont porteurs du Sida sont payés deux fois plus cher pour violer) quand il ne
s’agit pas tout simplement de l’extermination pure et simple des populations
issues des villages sur des terrains miniers convoités.
Le bilan s’élève à
des millions de morts (Caritas). Selon l’International Rescue Committee, ce
conflit serait le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale.
Et la
guerre semble reprendre sous les yeux impuissants de l’ONU accusée d’être
complice d’une balkanisation lente voulue par les grandes puissances au travers
d’une politique de chaos sciemment organisé. Un Etat fort, démocratique qui
contrôle ses matières premières et influe sur les prix du marché est devenu la
hantise de celles-ci.
Cinq étapes pour comprendre ce conflit
1. L’armée
française, après les avoir soutenus, exfiltre les génocidaires rwandais en
juillet 1994 en RDC sous le gouvernement du dictateur Mobutu acquis à l’époque à
l’autorité française et lâché par les Etats-Unis. Les forces génocidaires
rwandaises continuent à massacrer les populations au Rwanda.
2. Le Rwanda
prend ce prétexte pour envahir le Congo avec le soutien des Etats-Unis et des
Britanniques. Il est épaulé par l’Ouganda grand allié du Rwanda et soutenu par
les Etats-Unis. Sur leur passage les forces rwandaises massacrent les
populations qui ont fui le Rwanda et sont prises en otage par les anciens forces
génocidaires rwandaises en RDC et prennent la direction de Kinshasa. Le 8
octobre 1997, Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de
l’homme affirment détenir « la preuve matérielle irréfutable » de massacres
perpétrés dans l’est de l’ex-Zaïre par l’AFDL de Kabila et le FPR-APR, alliés
rwandais. Les troupes rwandaises finissent par imposer à la tête du pays :
Laurent Désiré Kabila (alias le Mzee) en 1997.
3. En 1998, le Mzee se
retourne contre ses anciens alliés rwandais et s’appuie sur une coalition
hétéroclite soutenue par la France (Angola, Zimbabwe,...) contre une coalition
rwandaise et ougandaise anglo-saxonne (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Belgique :
Pourquoi les Occidentaux soutiennent le Rwanda et l’Ouganda). Cette guerre
terrible de libération de la RDC entre 1998 à 2003 aurait fait plus de 4
millions de morts.
4. En 2001, le Mzee est assassiné dans des circonstances
non encore élucidées et est remplacé par son fils qui a combattu avec les forces
rwandaises. Il s’ensuit une poursuite du pillage de l’Est de la RDC par rebelles
interposés qui sont dirigés par les pays frontaliers (Rwanda, Ouganda,
Burundi).
5. Depuis 2005, la guerre soutenue par les grandes puissances et
leurs multinationales se poursuit à l’Est pour le contrôle des richesses
minières faramineuses (or, Coltan, Diamants, ...). Les rebelles pullulent, armés
par le Rwanda et l’Ouganda qui profitent du chaos dans la sous-région tandis que
le régime en place à Kinshasa est accusé de laisser faire en étant le vassal du
Rwanda et l’Ouganda. Les forces loyalistes sont accusées tout autant de recourir
aux viols et massacres que les rebelles soutenus ou combattus par le Rwanda ou
l’Ouganda ».
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