Powered By Blogger

Pages vues le mois dernier

Translate

SACREBOPOL

vendredi 17 août 2012

Interview de Paul Mwilambwe réalisée par Thierry Michel

Salut à tous. Après une longue absence sur le forum pour des raisons professionnelles, je reviens juste pour poster ce message. Il est si long. Il déroge aux règlements du forum. Je vous prie de m'en excuser. Il s'agit de l'interview du major Paul Mwilambwe accordée au réalisateur belge Thierry Michel sur l'assassinat de Chebeya et Bazana. Afin de rendre aisée votre lecture, vous pouvez le recopier sur une page word. Il y manque les croquis et le plan de google earth que je n'ai pas pu attacher suite à mes insuffisances sur les opérations pour attacher une photo. Bonne lecture et merci pour votre indulgence.

Decamo Fils.

Transcription de l’interview du
Major PAUL MWILAMBWE

réalisée par le cinéaste
Thierry MICHEL

Auteur du film
« L’affaire Chebeya, un crime d’Etat ? »


« Je précise qu'il s'agit de déclarations d'un témoin condamné par contumace à la peine capitale et ex membre des renseignements qui se dit victime d'arrestations extra-judiciaire alors qu'il s'était livré à la justice de lui-même !
C'est un témoignage à recouper, vérifier, confronter bien évidemment. Mais le major Mwilambwe est un témoin essentiel et ce témoignage un document clé pour la suite de l'enquête, des investigations et du procès. »

Cette interview est filmée.

Interview du Major PAUL MWILAMBWE
I. L’ASSASSINAT DE CHEBEYA 4
1. LES CAUSES DE SA MORT 4
A) DOSSIER BUNDU DIA KONGO 4
B) DOSSIER EQUATEUR 4
C) SOURCES DE CHEBEYA 4
D) PLAN DE CHEBEYA 4
2. LE PIÈGE 4
II. PLANIFICATION DE L’ASSASSINAT 5
1. LA SITUATION DE MWILAMBWE 5
2. LE CHANGEMENT D'EFFECTIFS 5
3. LE COLONEL DANIEL MUKALAY 5
4. L'INSTALLATION DE CAMÉRAS DE SURVEILLANCE 5
III. DÉROULEMENT DE L’ASSASSINAT – 1ER JUIN 2010 6
1. 15H (DERNIER TÉMOIGNAGE) - 15H30 (DANS SA MISSIVE) – 16H (DANS LES CONVERSATIONS SKYPE) 6
2. 16H00 6
3. 16H45 6
4. 18H 8
5. 18H30 8
6. 19H 8
7. 20 HEURES 9
8. 2 JUIN 10
9. LE 3 JUIN 11
IV. EVACUATION DES PERSONNES IMPLIQUÉES 13
1. 3 - 5 JUIN 13
2. RETOUR SUR L'ASSASSINAT 14
V. LE PARCOURS DE PAUL MWILAMBWE 16
1. 7 JUIN 2010 16
2. 8 JUIN 2010 - LE 9 DANS SON DERNIER TÉMOIGNAGE 16
3. 10 JUIN 2010 16
4. 11 JUIN 2010 17
5. 13 JUIN 2010 (DATE SUPPOSÉE) 18
6. DATES SUIVANTES 18
7. 24 MARS 201 19
8. 12 AVRIL 2011 19
9. 14 AVRIL 2011 19
10. LE 18 AVRIL 22
11. 22 ET 28 AVRIL 2011 23
12. DÉCOUVERTE DES FAVEURS 24
13. FIN JUIN 2011, LE 28 24
14. 7 JUILLET 2011 25
15. 8 JUILLET 2011 25
16. LE 12 JUILLET 2011 26
17. LE 16 JUILLET 2011 26
VI. COMPLÉMENTS 28
1. DEMANDES DE MWILAMBWE 28
6. "RÉVÉLATIONS" DE CHRISTIAN NGOY (PROVIENT DU RAPPORT COMPLET DE MWILAMBWE) 28
7. FOSSE COMMUNE (PROVIENT DU RAPPORT COMPLET DE MWILAMBWE) 29
A) PLAN DE LA FOSSE COMMUNE UTILISÉE DEPUIS 2009 DESSINÉ PAR PAUL MWILAMBWE 30
B) PLAN DE LA FOSSE COMMUNE UTILISÉE DEPUIS 2009 - GOOGLE MAP 31
Et
Curriculum Vitea Mwilambwe


Remarque :
La transcription provient essentiellement de l’interview (vidéo) réalisée le 15/06/2012 via skype. Les portions de textes marquées en jaunes sont issues d’interviews (audio) antérieures. Les parties en rouges sont des parties inaudibles.


I. L’assassinat de Chebeya

1. Les Causes de sa mort


Pourquoi CHEBEYA a été assassiné ? C'est parce qu’il a enquêté sur 2 dossiers tres importants.
Les massacres des adeptes de Bundu dia Kongo(BDK) dans la province du Bas-Congo, massacres perpertrés par les policiers du Bataillon SIMBA en 2007 et 2008.
Et Les massacres perpertrés par les mêmes policiers dans la province de l'Equateur.
Lorsque M. VITAL KAMERHE a été déchu comme President de l'Assemblée Nationale par la majorité Présidentielle, il etait mecontent. Il a dit à CHEBEYA tous les secrets de l’Etat, ceux que lui-même avait géré avec JOSEPH KABILA, en particulierement les massacres du Bas-Congo. Dès que CHEBEYA a eu tous les éléments de ces massacres de la bouche de VITAL KAMERHE, il a directement publié ça à l’attention de quelques membres des missions diplomatiques acréditées a Kinshasa, surtout ceux de l'Union Européenne. CHEBEYA devait dire ça au Roi ALBERT lors du 50ème anniversaire de l'Independance. C'est ce qui a motivé le meurtre rapide de CHEBEYA., Apres devait venir le tour de KAMERHE.
Les services des sécurité du pays comme : l’ANR, la DEMIAP, les SERVICES SPECIAUX de la PNC, ils suivaient tous les mouvements entre

V.KAMERHE et CHEBEYA.

II. Planification de l’assassinat

1. La situation de Mwilambwe
D’abord, comme je vous l’ai déjà écrit dans mon numéro email, l’assassinat de Monsieur Chebeya, ça a été bien préparé bien avant. Premier élément, moi j’étais à Lubumbashi en 2009 en congé sans travail. J’ai été appelé par le Général Numbi lui-même pour rejoindre Kinshasa. C’était au mois d’août 2009.
Lorsque je suis arrivé en 2009, j’ai été directement affecté à ce poste comme commandant sécuritaire à l’Inspection Générale de la police. Ça, c’est le 1er point.

2. Le changement d'effectifs

L'assassinat de CHEBEYA a été planifié 6 mois avant. Voici quelques élément très important que j'ai constaté.
L'Inspection Générale de la PNC était gardée et securisée par les policiers du Bataillon Police des Polices (PP) du camps LUFUNGULA sous le commandement du Lieutenant Colonel HENRY KAPEND. Bien qu'il soit originaire du katanga, le Général NUMBI n'a pas confiance en lui. Premièrement, il a fait un changement brusque en chassant ses policiers et en les remplacant avec ceux du bataillon SIMBA qui obeissent à tous ses ordres. C'était au mois de Novembre 2009.
Ce que j’ai remarqué dans tout ça à l’Inspection Générale de la police : ceux qui gardaient dans le bâtiment et faisaient la garde étaient des policiers du bataillon police des polices (PP) se trouvant dans le camp de Lufungula et brusquement le Général Numbi les a chassés et il a mis les éléments du bataillon SIMBA. Ça, c’est le 1er élément.
Ensuite, il a aussi doté le Colonel Daniel d'un bureau.

3. L'installation de caméras de surveillance

Des caméras ont été installées au mois de novembre 2009, sans enregisteur, par les techniciens de la direction de la transmission de la PNC, dirigée par le Colonnel BAHATI.
Ensuite, secrêtement, le Général NUMBI a acheté un enregistreur detecteur avec l'informaticien VICKY. Il a été installé par le Major TCHENG qui est son technicien privé. Seuls moi, le major TCHENG et le Général NUMBI lui-meme connaissaient ce secret, personne d'autre. L'assassinat de CHEBEYA a été bien enregistré, et lorsqu'on m'a enlevé, c'est le Major TCHENG accompagné du major ROMAIN ITOFE qui sont allé sortir cet enregistreur pour la remettre au general NUMBI lui-meme.

III. Déroulement de l’assassinat – 1er juin 2010

1. 15h (dernier témoignage) - 15h30 (dans sa missive) – 16h (dans les conversations skype)

Maintenant, revenons à ce qui concerne l’arrivée de Monsieur Chebeya à l’Inspection Générale de la police.
En date du premier juin. Normalement, selon l’horaire à l’Inspection Générale de la police, le Général Numbi reçoit les gens le mardi et le vendredi.
En voici le programme. Le lundi, nous portons la tenue de combat pour les parades. Mardi, mercredi et jeudi, nous portons des tenues de ville, mais le vendredi nous sommes en tenue civile et le samedi en tenue de sport.
Et lorsqu’il est arrivé un certain mardi, le Général Numbi effectivement n’était pas au bureau. Il était allé vers l’aéroport là-bas, j’oublie le nom. Là où l’on préparait le défilé. A Maluku, oui à Maluku tout justement.
Parce que comme j’habitais chez mon ami, le Major Christian. Lorsqu’on m’a fait revenir de Lubumbashi à Kinshasa, j’habitais chez mon ami le Major Christian. Et parce que lui, comme il est véhiculé, que ce soit le véhicule de la police, que ce soit son véhicule privé, souvent, quand il arrive à seize heures, il me téléphone, il passe à l’Inspection Générale et il me récupère. Nous partons à la maison.
Maintenant, vers 15 heures j’espère, 15h30, je lui ai téléphoné : "non, le Général Numbi ne viendra plus, passez me récupérer". Il m’a dit "non, attends-moi dans une heure de temps, j’ai un travail que le Général Numbi m’a conseillé de venir faire là-bas". "Okay". J’étais en tenue de ville, j’ai enlevé cette tenue et j’ai porté les habits que vous voyez.
Et arrivé à 16h juste, le Major Christian effectivement, est arrivé. D’abord, j’ai aperçu le Colonel Daniel (parce que compte tenu que mon bureau se trouve en haut, j’ai aperçu le Colonel Daniel en bas). Je l’ai vu en bas, que ce soit à mes yeux et sur les caméras de surveillance. Parce que mes caméras de surveillance (qui se trouvent dans mon bureau) captent à deux cent mètres aux environs de l’Inspection Générale de la police.

2. 16h00
A 16h juste, le Major Christian est arrivé. Il est d’abord venu me voir en me disant que dans quelques minutes, l’invité de marque du Général Numbi sera là. "Okay". Il est descendu, je l’ai vu, j’ai vu le Major Christian et le Colonel Daniel, Daniel Mukalay qui s’entretenaient. Eux en bas, moi je les voyais.

3. 16h45

Et tout d’un coup à 16h45 précise, le Major Christian lui-même accompagné de l’adjudant Banza. L’adjudant Banza était l’adjudant qui était commis à la garde à l’entrée principale. C’est lui qui était le chef de cette équipe qui maintenait la garde ce jour-là.
Chebeya est venu avec le Major Christian et l’adjudant Banza dans mon bureau. Et lorsqu’il est entré dans mon bureau, il m’a dit dans notre dialecte le « Kilubakat » parce que le Major Christian parle le « Kilubakat » et que Chebeya n’entendait pas le « Kilubakat ».
Il m’a dit ceci en « Kilubakat ». En « Kilubakat », il m’a dit ceci « ........... » c’est-à-dire ne parlez pas avec ce monsieur. Il m’a dit maintenant en français "non, c’est le visiteur du Général Numbi et dans quelques minutes le Général Numbi arrivera ici". "Okay". Le Major Christian est sorti.
Lorsque l’on est resté avec monsieur Chebeya, lui-même Monsieur Chebeya, malin qu’il était, il s’est présenté devant moi. Il m’a demandé, quel est ton nom, quel est votre grade ? Parce que dans ma chaisse, j’avais mis "...", quand j’enlève mes tennis, je mets souvent ça dans ma bretelle.
Il m’a dit "je vois que vous êtes Major", et moi aussi, je lui ai dit, comme lui-même m’a interessé de parler avec lui et que le principe était de ne plus parler avec lui, moi, je me suis présenté "je m’appelle le Major Paul" et lui aussi il m’a dit "non, moi c’est Monsieur Floribert Chebeya, le secrétaire exécutif de la Voix des Sans Voix. J’ai rendez-vous avec le Général Numbi". Je lui ai dit "non, le Général Numbi ne reviendra plus aujourd’hui", il m’a dit non, non, je suis confirmé, j’ai des confirmations, sous peu, il va revenir". On est resté avec Chebeya, on a parlé, on a parlé de beaucoup de choses, il m’a dit qu'il était de la Voix des Sans Voix que les droits de l’homme, ce n’était pas que pour les civiles, que c'était pour tout le monde.
On a commencé à parler. Le temps qu’on parlait avec Chebeya, là derrière, là en dehors, le Major Christian et le Colonel Daniel commençaient déjà à se préparer pour l’assassinat.
Maintenant, on a fait à peu près trente minutes et Chebeya était fatigué. J’ai vu qu'il a commencé à dormir dans mon bureau. Maintenant, j’ai vu qu'il avait uniquement des documents dans ses bras. En jetant un oeil, j’ai lu un passage là, un rapport concernant le massacre de Bundu Dia Kongo au Bas-Congo. Et moi aussi, j’ai vite compris que ce Monsieur des Droits de l’Homme avait un rapport secret pour le Général Numbi. J’ai déjà compris ça et c’est pourquoi il est venu avec le Major Christian! Parce que le massacre de Bundu Dia Kongo, le Major Christian et son bataillon sont concernés.
Alors Chebeya m’a dit "non, non, je crois Mukalay, … est-ce que vous pouvez appeler Mukalay?". J’ai pris mon téléphone et j’ai appelé le Colonel Mukalay, j’ai dit "mon Colonel, il y a un visiteur". Il m’a demandé "quel visiteur ?". J’ai dit "non, est-ce que tu connais un certain Monsieur Floribert Chebeya qui veut rencontrer le Général Numbi par votre canal ?". Il m’a dit, il m’a demandé "où est-ce qu’il est ?". J’ai dis "non, il est ici, nous sommes avec lui dans mon bureau". "Dis lui d’attendre et dans quelques minutes, le Général Numbi viendra".

4. 18h

Jusqu'à 18h juste, le temps qu’on était avec Chebeya, moi et Chebeya, nous avons aperçu un véhicule, un véhicule des services spéciaux venu avec un certain Monsieur Gomer. Moi et Chebeya on a aperçu ce véhicule et il s’est dirigé au bureau du Colonel Daniel.
Le temps que le Colonel Daniel s’entretenait avec ce monsieur Gomer, moi et Chebeya, on était toujours à mon bureau. Le temps que le Colonel Daniel s’entretenait avec Gomer, on s’est retrouvé à 18h30. C'est le moment où on a exécuté Bazana, parce que l’ordre était donné que toute personne qui accompagnerait Chebeya, que ce soit son épouse, que ce soit son enfant, que ce soit son père ou sa mère, il devait subir le même sort que Chebeya.

5. 18h30

Alors à 18h30, on a exécuté Bazana et lorsqu’on a exécuté Bazana, le Major Christian est allé faire son rapport au Colonel Daniel. "Mon Colonel, l’exécution est effectuée".
Le Colonel Daniel a alors demandé "Vous avez exécuté qui ?" "Non, on a déjà exécuté le chauffeur et il ne reste plus que Chebeya". Le Colonel Daniel a répondu "non, non, non! L’ordre que j’ai reçu est de faire revenir Chebeya a l’Inspection Générale et de l’arrêter!" Christian m’a dit qu'il avait répondu au colonel Daniel "non, moi j’ai reçu l’ordre d’exécuter, toi, tu as reçu l’ordre de faire venir Chebeya ici. Si tu refuses, toi aussi tu seras exécuté comme Chebeya". Le Colonel Daniel était mécontent. Directement, il est sorti et lorsqu’il est sorti, Christian avec ses huit policiers que je dois citer les noms, sont entrés dans mon bureau brusquement et lorsqu’il est entré il s’est excusé.
Je reviens d’abord en arrière. Avant que le Major Christian n'entre dans mon bureau, il y a un certain Lieutenant Katende. Le Lieutenant Katende, c’est un commandant du bataillon Canine adjoint. Il est entré dans mon bureau parce qu’il y a laissé son téléphone en charge, il est entré brusquement et il nous a trouvé moi et Chebeya. La seule personne qui a vu Chebeya, c’est le Lieutenant Katende, commandant de bataillon, adjoint du bataillon Canine. Il m’a demandé son téléphone, je lui ai remis son téléphone et il est parti.

6. 19h

Lorsqu’il est parti, le Major Christian est rentré avec ses huit policiers et a récupéré Chebeya!
Et lorsqu’on redescendait, j’ai suspecté du mouvement sur caméra. J’a vu Chebeya ligoté, Chebeya cagoulé. J’ai dit "mais ca ne va pas?! Ce monsieur doit être reçu par le Général Numbi, pourquoi est-il menotté? Pouquoi est-il cagoulé ? J’ai commencé à orienter les caméras de surveillance jusqu’à l'endroit où s’est dirigé le groupe avec Monsieur Chebeya : au hangar, là où le Général Numbi a l’habitude de parquer son véhicule.
Lorsqu’on a cagoulé Chebeya, vous voyez les caméras de surveillance, mes caméras de surveillance, ont un système d’enregistreur. Ça enregistre à partir de mon bureau jusqu'à deux cents mètres. A deux cents mètres carrés. Dès que vous vous commencez à entrer au grand bâtiment là où se trouve le bureau du Général Numbi, il y a la réception là-bas. C’est à partir de la réception qu’il a été cagoulé. Il a été cagoulé à partir de la réception et mes caméras suivaient tous ses mouvements. Et oui, il a résisté! Chebeya a résisté vraiment! C’est pourquoi on l’a cagoulé, c’est pourquoi on la menotté. Il a résisté, mais Bazana n’avait pas résisté selon le Major Christian. Mais moi-même, j’ai vu que Chebeya avait résisté. Il a résisté parce que lorsque je suis descendu, j’ai trouvé Chebeya en train de respirer et les policiers en train de continuer à l’étouffer. Il a résisté, vraiment. Il était très fort. Là c’était au hangar. Là où le Général Numbi à l’habitude de parquer ses jeeps. Au hangar à l’inspection Générale. Au hangar au parking. Il y a un hangar du coté d’un petit stade là-bas. Vous voyez l’inspection, il y a un petit stade là-bas. Et un hangar à coté là, c’est là où on était en train de cagouler Chebeya.
Moi-même, j’ai fermé le bureau et je suis descendu. J’ai trouvé Bazana qui était déjà mort. A ce moment-là, Chebeya était encore vivant. Il respirait toujours mais s'étouffait. Il avait cinq sachets et des systèmes scotchés sur le visage. J’ai appelé Christian "Major Christian, qu’est-ce qui se passe au juste parce que ce Monsieur, vous m’avez dit qu’il devait être reçu par le Général Numbi?!" Qu’est-ce qu’il a dit ? Il m’a dit "mon frère, c’est un ordre militaire, toi tu connais l’ordre militaire, ça vient de la hiérarchie, ça vient du sommet". Je lui ai demandé "quel sommet ? Parce qu’il n’y a que le Général Numbi et le Président". Il m’a dit "non, vous avez déjà cité son nom".
On a exécuté Chebeya. Et il m’a dit "Monsieur, non, non ! Il ne faut pas parler parce que les consignes qu’on a reçues, c’est de ne le dire à personne. Comme toi tu es le commandant chargé de la sécurité et que tu as vu la scène, et le Général ne sais pas que tu es au bureau! C’est moi qui ai initié de mettre Monsieur Floribert Chebeya dans ton bureau sans que le Colonel Daniel ne le sache, et sans que le Général Numbi ne le sache. Car à 18h, il n’y avait plus personne au bureau. Le bureau était fermé. Même les salles d’attente étaient fermées."
Okay ! J’ai vu qu'on a pris le corps de Chebeya, on a mis ça dans un véhicule de Canine, du bataillon Canine dirigé par un Major « Tonné » ? d’origine belge. C’est un blanc d’origine belge, mais qui a changé sa nationalité et c’est lui qui a initié le Général Numbi pour former le bataillon Canine.
Alors on a pris le corps de Chebeya, on a mis ça dans la jeep de Canine. Ce que j’ai constaté concernant Chebeya, ce que le Major Christian m’a dit, c'est que Chebeya a fait je crois, 25 minutes pour mourir. Mais pour Bazana, on a fait en 5 minutes. Bazana, on l’a mis dans le véhicule de la VSV, mais Chebeya dans le véhicule de Canine.

7. 20 heures

Il s’est dirigé comment ? Ils ont quitté l’Inspection Générale pour se diriger vers Bandal. Arrivé à Bandal il s’est dirigé vers Kintambo Magasin, c’est ça la destination. Avant d’arriver à Kintambo Magasin, ils sont passés d’abord par Socimat. Arrivés à Socimat, il y avait un embouteillage total. Il n’y avait pas moyen. Le chauffeur qui portait le corps de Bazana était devant. On a fermé l’imperméable militaire à Bazana et lorsqu’on a terminé de le fermer, le chauffeur a eu peur parce qu’il y avait l’embouteillage. Il a eu peur qu'il y ait un risque et qu'on retrouve le corps. Il a appelé le Major Christian "il y a un embouteillage, on est venu avec le Defender de Canine". Avec les sirènes, on a ouvert la route.
Et ils ont quitté Socimat jusqu'à Kintambo Magasin. De Kintambo Magasin, il s’est dirigé justement vers Saint Luc et arrivé à Saint Luc, il y a la route qui mène jusqu'à l’« ... ». C’est tout près de Chebeya et c’est tout près de là où nous habitons. Alors, on est passé là de l’ « ... » directement vers la route de Matadi et de la route de Matadi jusqu’à Mitendi, là où on est allé jeter le corps de Chebeya.
Lorsque Daniel a insisté pour y aller, Christian a fait directement rapport au Général Numbi et Daniel était mécontent de cet acte. Le Général Numbi a insisté, il a appelé Daniel et raisonné Christian pour faire enterrer ce corps parce que la mission était "on doit enterrer tout le monde". Mais arrivé là-bas à Mitendi, au lieu d’enterrer tout le monde, le Colonel Daniel a insisté encore, il a dit à Christian "on ne va pas enterrer les deux, on va laisser Chebeya! On va dire que Bazana est complice de cet assassinat.
Christian a dit "non, non! On doit les enterrer tous parce qu’il n’y a pas de place". Et lui a inisté "non, non. Enterrons, enterrons Bazana et laissons Chebeya! On va dire que Bazana est porté disparu. C’est lui qui a comploté avec les autres, avec qui que ce soit".
Alors on a fait de la sorte. En rentrant, le Major Christian et ses huit policiers ne sont pas passés directement à la maison, non. Ils sont passés directement à la résidence du Colonel Daniel, au rond-point NGaba, quartier « ... ». Là où on est allé boire.
Et le Général, c’est une autre information que j’ai reçue du Major Christian, le Général Numbi a donné dix mille dollars pour récompenser ces policiers. Pour boire et fêter...

8. 2 juin

Ils ont fêté jusqu'à 4h du matin. C’est à 4h du matin que le Major Christian et ses huit policiers ont regagné la maison et lorsqu’on a regagné la maison, tout le quartier a été alerté. Ces policiers parlaient en balubakat "on a déjà exécuté la mission". Tout le quartier était alerté. Ils ont exécuté qui? Alors je me suis réveillé et j’ai demandé au Major Christian "pourquoi est-ce que vous criez comme ça?". Il m’a dit "non, on a déjà exécuté, on nous a donné dix mille dollars. Mais Daniel est malin, il ne nous a donné que deux mille dollars. Il nous a pris les huit mille dollars. Non! Moi je suis content, je dois le dire au Général Numbi. J’entends que demain, on va me remettre cinq cent mille dollars. Et je vais vous donner quelque chose!". Moi j’ai dit "non, non, non, moi je suis Chrétien. Je suis en train d’étudier la bible avec les témoins de Jehova. Je ne peu pas accorder que vous me donniez même un dollars".
Non, alors, qu’est-ce qui se passe maintenant? Le matin maintenant, je me suis rendu au bureau. Lorsque j’entrais au bureau, j’ai vu une dame en dehors de l’enclos. Directement j'ai réfléchis "cette dame doit être la femme de Chebeya". Je ne l’ai pas saluée et je suis entré directement.
Lorsque je suis arrivé au bureau, c’est mon second, le Major Ngoy Mulongoy, le Major qu’on a acquitté, mon second. Il vient me faire rapport. Il me dit ceci "il y a la dame derrière, elle me dit que c’est la dame de Monsieur Floribert Chebeya. Son mari est venu ici pour répondre au rendez-vous du Général et jusqu'à présent, son époux est introuvable".
J’ai parlé à mon second "écoute Monsieur tais toi! Ce monsieur que vous parlez... Chebeya, j’étais avec lui. Chebeya ici dans mon bureau, il a été assassiné par le Major Christian en complicité avec le Général Numbi et en complicité avec le Colonel Daniel". J’ai parlé de ça à mon second.
Le même jour quand la femme de Chebeya était encore dehors et alors que les ONG des droits de l’homme, les Numbi et les autres, ils étaient en cours de route pour rejoindre l’Inspection Générale, j’ai appelé la deuxième personne. Il s’appelle le Major Jean-Baptiste Numbi. Il est le directeur adjoint de la police judiciaire. Il est aussi balubakat comme moi. Je l’ai appelé et je lui ai dit. Je lui ai présenté mon mécontentement "en voici le problème, il y a ça, ça, ça, ça". Je lui ai raconté.
Le même jour, j’ai appelé Maître Mbayo. Il est maintenant Major. Il est conseiller au cabinet juridique du Général Numbi. Je lui ai parlé de la même sorte. J’ai appelé papa Mukalay Christophe, il est le conseiller du Général Numbi en communication. Je lui ai parlé de la sorte. J’ai déjà parlé à beaucoup de personnes pour dire qu’on a exécuté le monsieur des droits de l’homme. Moi, étant commandant de la sécurité, je serais interpellé et je suis prêt à dire la vérité. Moi-même j’ai appelé dix à vingt fois au téléphone le Général Numbi qui ne m’a pas répondu.
Toutes les personnes à qui j'ai parlé, elles ont directement été le raconter au Général Numbi "mon Général, voici ce que le Major Mwilambwe nous raconte : A, B, C, D".
Maintenant, dès que c’est arrivé, le 4. D’abord le 2, le Major Christian n’était pas allé au travail, il était inquiété.

9. Le 3 juin

Le 3, j’ai vu le Major Christian. Il est venu me dire "ça devient grave mon frère. Vous avez raison, vous m’avez donné le conseil. Ca devient grave, on me dit de quitter". Le Major Christian m’a dit que le Général Numbi l’avait appelé d’urgence. On l'a appelé chez le Général Numbi et le Général Numbi lui a dit "Monsieur, apprête-toi. Tu va quitter le pays". Le Major Christian a posé la question au Général Numbi "je dois quitter le pays pour aller où ? ". "Tu dois aller à l’étranger". "Alors mon ami, le Major Paul qui connait ce circuit, qui a vu et qui est le témoin gênant, qu’est-ce que vous allez faire avec lui ?" Il a dit au Major Christian "lui aussi sera exécuté. Il ne faut pas dire sera exécuté par une autre personne, toi d’abord" vous allez.
Lorsque le Major Christian est rentré à la maison, il m’a dit "mon frère, je ne peux pas te sacrifier parce que tu es mon ami de longue date, depuis la vie civile. Je ne peux pas accepter de te sacrifier! Tes enfants et mes enfants se côtoient. Je ne peux pas accepter. Moi je vais quitter le pays, il faut être vigilant. S'il s’agit de dénoncer, il faut dénoncer! Il faut être vigilant parce que lui-même, le Général Numbi, m’a trompé. J’ai déjà exécuté depuis que je suis avec lui. J’ai déjà exécuté à peu près cent personnes".
Et après, il m’a indiqué là où ces personnes sont enterrées. Parce qu'avant ça, le Major Christian m’a amené à Mitendi. Il m’a d’abord dit "non, j’ai acheté une parcelle à Mitendi". On est allé avec lui et le Commandant David, le Commandant du bataillon PM de Kinshasa. Il m’a montré la parcelle à Mitendi or tout ça, il m’a trompé.
Il m’a rappelé ce jour-là avant de quitter "vous vous rappelez là où nous étions partis à Mitendi, là où je vous ai montré que j’avais acheté une parcelle? Ce n’est pas ma parcelle, c’est l’endroit où l’on est en train d’inhumer toute personne qui est contre ce pouvoir et c’est là où on a inhumé Bazana".
Il est parti. Le Général Numbi lui a remis dix mille dollars. Il est rentré, il a posé la question au Général "tu m’as dit cinq cent mille dollars, maintenant c’est dix mille dollars!". "Non mais c’est d’abord pour quitter, ça va vous faciliter à quitter et dès que vous allez arriver au Rwanda, on va vous transférer".


IV. Evacuation des personnes impliquées
1. 3 - 5 juin


Christian était déçu, des dix mille dollars, il m’a remis 4 mille dollars. J’ai encore refusé "je ne peux pas recevoir même un dollar" et il est parti à 4h du matin. La jeep du Général Numbi, sa jeep de commandant et sa suite est venue à 4h du matin récupérer le Major et ses huit policiers. A 4h du matin, le Général Numbi a envoyé son commandant de la sécurité, son Capitaine, Sadam Kongolo avec sa jeep. La jeep est venue avec Sadam. C’est le commandant de la sécurité du Général Numbi. Il est venu récupérer le Major Christian à la maison à 4h du matin. On a embarqué dans cette jeep, lui-même, le Major Christian, son Commandant de la sécurité, l’adjudant Jacques Mugabo, le lieutenant Bradoc... Il s’apelle encore comment ce Monsieur... Bruno. Surnommé Bradoc, le Lieutenant Bradoc. Deux adjudants Ilunga. Ces deux adjudants s’apellent Ilunga mais pour les différencier, il y a Ilunga originaire du territoire de Kabalo chez moi et Ilunga originaire de Kabongo. Tous ces territoires, ce sont des territoires qui se trouvent au Katanga. Il y a ensuite encore l’adjudant Sadam. Il y a ensuite le Brigadier en chef, le Brigadier Alain Kayeye Longwa. C’est lui qui était le chauffeur du véhicule de la VSV. Il y a encore le Brigadier Doudou et les autres je crois que ça suffit. Et l’adjudant Banza, l’adjudant qui avait accompagné Chebeya jusqu’au bureau. C’est lui qui était commis à la garde de l’Inspection Générale.
Ils sont allés à l’aéroport. On a loué un jet d'à peu près vingt ou 18 personnes. Ils sont arrivés à Lubumbashi, j’espère à six heures. J’espère à six heures ou sept heures de Lubumbashi. Dès qu’ils sont arrivés, le Major Christian m’a appelé me disant que "je suis à Lubumbashi". De là, quitter Lubumbashi, Zambie, Tanzanie, jusqu’à Kigali. A chaque étape, il m’appelait, à chaque étape.
Alors un certain samedi, le Général Numbi a été suspendu. Avant que le Général Numbi ne soit suspendu, voici la personne qui a donné l’ordre "il faut arrêter le Major Christian et le Colonel Daniel" : le même jour à vingt heures, le Président de la République a été informé de l’assassinat de Chebeya par la voie diplomatique. J’espère qu’il ne s’agit pas de l’ambassadeur de la Belgique ou de la France. Ca doit être l’ambassadeur du Canada qui a appelé directement le Président de la République pour lui dire que Chebeya avait été assassiné à l’Inspection Générale de la police sur rendez-vous du Général Numbi.
Le Président de la République lui-même a appelé son conseiller spécial en matière de sécurité : Monsieur Pierre Limbi. Il a appelé Monsieur Pierre Lumbi. Il a appelé le Général Amisi qui est le Commandant de la force terrestre, chez lui à la maison. Il a intimé l’ordre à son conseiller d’arrêter le Colonel Daniel et il a intimé l’ordre au Général Tango Fort (Amisi) d’arrêter le Major Christian. Compte tenu des bonnes relations qui existent entre le Général Numbi et le Général Tango Fort, le Général Tango Fort a appelé le Général Numbi "Mon Général, je viens de chez le Président. Le Président m’a donné l’ordre d’arrêter Christian et ça sera honteux si Christian était arreté. Il faut le faire fuir, oui". Et c’est pourquoi le Général Numbi s’est précipité pour faire fuir Christian. Sinon, s’il n’était pas signalé, le Major Christian devrait être arreté. Et le Colonel Daniel fut arrêté par le Général Numbi. le Général Numbi lui avait remis deux cent milles dollars. Il lui a dit "Monsieur, quittez d’abord le pays, allez en Afrique du Sud". Le Colonel Daniel, orgueilleux qu’il est, était en train de trainer à Kinshasa, alors que le Major Christian était déjà à Lubumbashi. Lorsqu’il était en train de trainer à Kinshasa, il a été appelé par le conseiller du Président de la République Monsieur Lumbi. Et lorsqu’il a rencontré Monsieur Lumbi, il a été mis aux arrêts. Il était accompagné par l’adjudant Saidi. L’adjudant Saidi, c’est le garde du corps du Colonel Daniel et en même temps son chauffeur. Et lorsque l’adjudant a remarqué que son chef était arrêté, dans sa voiture, dans la jeep qui a accompagné le Général Numbi à la cité de L’OUA, là où il était appelé par le conseiller spécial en matière de sécurité du chef de l’Etat, cet adjudant a pris les deux cent mille dollars et a fui avec ça. Il est jusqu’à aujourd’hui introuvable.
L’arrestation du Colonel Daniel, c’était le 3. Non, non, l’avion c’était le 4, c’était le 4 à 4h du matin et lorsqu’on a arreté le Colonel Mukalay le 3, j’ai été informé de son arrestation par le Major Christian qui venait de me dire "Mukalay avait été arreté et moi je dois quitter le pays". Avant de quitter le pays, entre le 3 et le 4, dans la nuit, j’ai parlé avec le Major Christian, il m’a relaté tous les faits. Il m’a relaté toutes les personnes qu’il a exécutées, il m’a relaté tout, tout avec. Tout ce que je suis en train de vous raconter en ce moment, c’est le Major Christian qui m’a relaté ça. Les rencontres entre le Président de la République et le Général John Numbi, comment le Général Numbi a été signalé par Tango Fort... tout ça, c’est le Major Christian qui me l’a rapporté ça et le Major Christian a été au courant de ça par le Général Numbi, lorsqu’ils s’entretenaient avant de partir. Christian Ngoy m’a rapporté tout parce que Christian Ngoy a appris par le Général Numbi que je serais exécuté, que je devais subir le même sort que Bazana. Et il m’a rapporté ceci si je fuis, ou si je suis arrêté. Parce que je dois dénoncer ça parce qu’il était mécontent.

V. Le parcours de Paul Mwilambwe
1. 7 juin 2010


Arrivé maintenant lorsque le Général Numbi a été suspendu, c’était le samedi. Le samedi. Le Général Bisengimana a commencé à débuter le travail le lundi. Ce lundi là, j'ai été reçu par le Général Bisengimana. Il m’a appelé dans son bureau. "Monsieur explique-moi le cas de Chebeya". Je lui ai tout expliqué. Je lui ai tout expliqué "mon Général, il y a ça, ça, ça et ça. C’est vrai". Le Général Bisengimana était content lorsque je lui ai expliqué parce que lui et le Général Numbi, entre eux, le courant ne passe pas. Maintenant, ça c’était je crois, le 7. C’était certain le 7.

2. 8 juin 2010 - le 9 dans son dernier témoignage

Le 8, j’ai commencé à travailler et j’ai multiplié ça. J’ai mis ça dans mon sac dans un tiroir de mon bureau. Le Général Numbi m’a appelé au téléphone. Ca maintenant, ça devrait être le 8, je reviens.
Le 9, alors que le Colonel Daniel était arrêté, il y a un certain Major Romain Itofe. Il est le collaborateur du Général Numbi et il exerce des fonctions comme chargé de mission. Il a été appelé par le Colonel Daniel là où il était détenu. Le colonel Daniel lui a dit "non Monsieur, allez dans mon bureau, dans mon sac, le Major Christian m’a remis les vêtements de Bazana. Compte tenu que je suis arrêté, il semblerait qu’on va inspecter mon bureau. Allez faire sortir ça". Et ce Major est venu, il a ouvert le bureau. D’abord, il n’a pas ouvert, on a cassé le bureau. Il a amené les habits de Bazana jusqu'à mon bureau. Il m’a dit "non mon Major, je suis envoyé par le Colonel Daniel vous remettre les habits". Je lui ai demandé "les habits de qui ?" "Les habits de Bazana". Sans tarder, je l’ai chassé "Vous venez de tuer Bazana et vous me remettez, à moi, ses habits, non, je ne veux pas!". Ils sont sortis, ce Major et le parsec du Colonel Daniel qui s’appelle Monsieur YAV, ils sont allés au coin en se dirigeant vers la tribune du boulevard Triomphale. Ils ont enterré ça et ils ont brulé ça. Alors je reviens.
Dès que c’est arrivé, le 9, maintenant, c’était le 9.

3. 10 juin 2010

Le 10 oui, le 10 à vingt heures. Compte tenu que beaucoup de personnes ont parlé au Général Numbi "voici ce que le Major Mwilambwe a dit: il a dit comment Chebeya avait été assassiné". Le Général Numbi m’a appelé au téléphone avec un autre numéro, il n’a pas utilisé son numéro. Le numéro qu’il a utilisé, je vous ai déjà écrit ça dans mon email.
J’ai vu un nouveau numéro, j’ai répondu. Il m’a dit "c’est le Général Numbi. Monsieur, tu es où ?". J’ai dit "non, mon Général, je suis à la maison". "Viens maintenant chez moi à la maison". J’ai quitté. En arrivant chez le Général Numbi, il m’a appelé pour la deuxième fois. "Non, Monsieur, je vous ai appelé pour vérifier : est-ce que Monsieur Chebeya est arrivé à l’Inspection?". "Oui" je lui ai dit "oui mon Général. Il a été tué effectivement". Je lui ai dit "mon Général, Chebeya, a été tué par le Major Christian et le Major Christian m’a raconté. Il m’a expliqué que c'était sur votre ordre". Il m’a dit "c’est un menteur, Christian a tué Chebeya, il sera arrêté!". Or je savais, Christian m’avait déjà dit toutes les choses. Je savais que le Général Numbi était en train de nier et qu'il voulait entendre ce que moi je voulais dire parce que leurs collaborateurs lui ont déjà raconté ce que j’ai dit. Il m’a dit "je suis rentré, est-ce que vous avez enregistré ça?". J’ai dit "oui mon Général, j’ai enregistré ça". "Okay, demain Monsieur, tu va aller dans ton bureau et tu va m’amener ça. On va amener ça au Président de la République".

4. 11 juin 2010

Maintenant lorsque c’est arrivé à 7 heures le 11, j’ai eu un coup de téléphone du conseiller du Général Numbi. C’était le Major, le Major Mbayo. Il m’a appelé Major : "tu es où ? Le Général a besoin de toi, venez! On va se rencontrer chez moi". Compte tenu du fait que je connais chez lui, je me suis rendu chez lui. Je ne l’ai pas trouvé, j’ai trouvé seulement son épouse. Je l'ai rappelé, il m’a dit "non, je suis avec le Général Numbi". Il m’a passé le Général Numbi au téléphone "Monsieur, okay, tout de suite je vais envoyer quelqu’un vous récupérer et vous aller partir au bureau récupérer ce cd. Vous allez m’amener ça!". "J’ai dit okay mon Général". Le temps que j’ai attendu que le Major Mbayo arrive chez lui, les deux policiers qui étaient resté chez nous à la maison, là où on habitait avec Christian, c’était des caporaux, Seba Maloba et le caporal Innocent Bahati, ils m’ont téléphoné me disant "non mon Major, la maison est envahie par la police militaire. Ils ont besoin de toi". Je leur ai dit de leur donner le téléphone. Ils m’ont fait parler à leur chef "Vous avez besoin de moi? Oui, on a besoin de toi". J’ai dit "okay, j’arrive". J’ai appelé le Général Numbi "la maison est envahie. Je voudrais rentrer à la maison". Il m’a dit "non, Monsieur, ça ne vous concerne pas, restez toujours là bas. C’est un ordre". Je suis resté chez maitre Mbayo et arrivé à 20 heures le Major Mbayo, les jeeps de la police sont venues et je l'ai vu directement puis j’ai été maitrisé.
J’ai été maitrisé, mais avant d’être maitrisé, j’avais trois téléphones. Mon téléphone spécial, j’avais mis ça dans mon caleçon. Je suis resté avec deux téléphones, mais le téléphone que j’avais mis dans mon caleçon, j’ai fermé ça. Lorsqu’ils m’ont maitrisé, ils m’ont ravi les téléphones. Ils m’ont cagoulé comme on a fait avec Chebeya en destination de la Cité Maman Mobutu à la résidence de Monsieur Maître Doudou N’Kulu. Il est le conseiller du Général Numbi et il est bourgmestre de la commune. Ils m’ont enfermé dans un cachot avec des gardes.
A partir de ce cachot-là, ils ont commencé à dire "non, Monsieur Mwilambwe va subir le même sort que Bazana! Tu as voulu trahir le Général et toi aussi tu va subir le même sort". Ils m’ont amené chez un autre conseiller, il s’appelle Maître Doudou N’Kulu, le bourgmestre de la commune à la Citée Maman Mobutu. C’est là où il y a sa résidence. J’ai été enfermé mais dans la nuit, j’ai ouvert mon téléphone et j’ai appelé ma femme à Lubumbashi. Je lui ai fait un message. Je lui ai parlé des conditions de ma détention parce que ma femme a travaillé aussi à une ONG appelée ACIDH à Lubumbashi. Elle a travaillé là-bas pendant six mois. J’ai signifié à ma femme ce qui m’était arrivé. C’est là où je suis. Je lui ai dit "non, quelque chose va m’arriver mais je suis tel, tel, tel, tel".
Maintenant, le matin, c’était le matin, là c’était le 11.

5. 13 juin 2010 (date supposée)

Arrivé le matin, on m’a donné à manger. J’ai refusé, je croyais que peut-être, on va m’empoisonner comme j’ai entendu parler et que j’allais subir le même sort que Bazana. Je n’ai pas mangé. Mais on a laissé deux policiers. Ces deux policiers me connaissent avec certitude. Il m’a fait sortir "non mon Major, ne t’en fais pas, on est en train de t’intimider. On va te protéger, tu vas partir à l’étranger. Ne t’en fais pas, il faut manger". On a commencé à parler avec ces policiers, mais à l’enclos. Les policiers ont commencé à manger et lorsqu’ils étaient distraits, j’ai sauté le mur. Et j’ai fui avec le téléphone dans mon caleçon.
Okay, à partir de là, j’ai fui. J’ai pris la fuite, il n’y avait pas moyen que ces policiers tirent parce que c’était un quartier résidentiel. C’était chez le bourgmestre de la commune. Ils ont eu peur. Ils ont commencé à me suivre, j’ai fui. Je me suis dirigé vers Mikonga, c’était le quartier Mikonga. Un quartier situé entre l’aéroport de Djili et Maluku. A partir de là, je me suis caché.

6. Dates suivantes

J’ai commencé, j’ai évité les contacts au téléphone. J’ai fais sortir la Sim, et je n’avais pas voulu remettre encore d’autres Sim dans le même téléphone, je risque d’être repéré. J’ai fermé ce téléphone, je n’avais pas voulu entrer en contact avec mon épouse. C’est ainsi que j’ai commencé à suivre tout le procès à la radio. Et j’ai commencé à rechercher par quel mécanisme je peux me rendre aux activistes des droits de l’homme ou à la MONUSCO. J’ai sollicité le membre de ma famille qui m’a hébergé, qui m’a caché et il n’avait pas voulu parce que tout le monde avait eu peur. Qu’est-ce que je devrais faire. J’ai été sollicité, mais il n’avait pas voulu. C’est ainsi j’ai dit non, donne moi ton téléphone, je vais appeler l’autre personne à Lubumbashi qui va aller donner message à mon épouse, j’ai appelé un membre de ma famille à Lubumbashi. Il est allé rapporter, à mon épouse, j’ai parlé avec mon épouse par intermédiaire de membres de ma famille à Lubumbashi. Mon épouse m’a dit non il ne faut pas utiliser ce téléphone, je dois envoyer de l’argent par canal de là ou tu te caches tu va acheter autre numéro. Moi aussi je dois acheter un autre téléphone, dès que vous achetez le téléphone, vous allez communiquer le numéro que vous utilisez à la même personne qui est venue me donner ce téléphone et c’est ce qu’on a fait. J’étais en conversation avec mon épouse. Mon épouse m’a dit Monsieur, il faut sortir, se cacher c’est courir des risques et lorsque vous allez sortir, il ne faut pas aller à la justice, allez directement à ton bureau. Même si vous allez être arrêté, il y aura la trace, même si vous allez être tué, il y aura la trace. Allez au bureau et avant de se rendre au bureau, il faut renouveler ta carte Sim parce que au moment où je t’ai là, la carte Sim était perdue. Et j’ai accepté les propositions de ma femme.

7. 24 mars 201

Le 24 mars 2011, je me suis rendu au marché de la liberté dans un shop Vodacom, j’ai renouvelé la carte Sim, le même numéro.

8. 12 avril 2011

Arrivé le 12, j’ai appelé le Général Bisengimana. Je lui ai raconté que je suis au courant que le Général Numbi est en train de me rechercher, moi-même je dois me rendre vendredi au bureau. J’ai appelé le Général Alonga Boni second du Général Numbi chargé des opérations, j’ai alerté beaucoup de personnes ici que ce soit des officiers de la police, que ce soit des officiers de l’armée, j’ai appelé tout le monde que le vendredi, moi-même je viendrais. S’il s’agit de mourir, il y aura la trace, la communauté internationale va me sécuriser.

9. 14 avril 2011

Et ils croyaient que j’allais me rendre compte tenu que je dois me rendre le vendredi, je les avais surpris le jeudi 14, le 14 avril 2011. C’était un certain jeudi à 6h49, je me suis rendu au bureau et j’ai été accueilli très bien, je me suis dirigé directement à mon bureau. J’ai demandé la clé, personne ne m’a donné la clé. Et avant d’accéder à l’Inspection Générale, j’ai appelé le Général Bisengimana, le Général Bisengimana m’a dit Monsieur, tu es courageux ! Tu es à l’Inspection ? J’ai dit oui mon Général, vérifiez, je suis à l’Inspection au moment ou je t’appelle avec mon téléphone. Et lorsque le Général Bisengimana a appris cela, il a alerté presque toutes les autorités, alors il y avait beaucoup de personnes qui me demandaient pourquoi tu es sorti ? Moi je disais, vous voulez que je ne sorte pas ? Moi je ne me reproche de rien. Celui qui a besoin de moi... On est en train de vous chercher ! Oui, celui qui a besoin de moi, qu’il vienne ici, il va me trouver. Et arrivé à l’IG, il y avait beaucoup de gens. Beaucoup de gens. Que ce soit de la police, que ce soit de l’ANR, que ce soit de l’armée, que ce soit de l’auditorat. Tout le monde était à l’Inspection Général de Kinshasa, tout le monde a été alerté. Maintenant lorsqu’il y avait l’ANR, moi je restais, il y avait un mess des officiers en train de prendre un coca. Maintenant à partir de mess des officiers, en voici les officiers avec qui je parlais avec ca comme ca : 1 C’était le Colonel Zanga, il est chargé des groupes d’administration de la police. 2 le Colonel Alaine Ilunga Mwenze, il est chargé des relations publiques. 3 Il y avait le Colonel Kalonji, il est adjoint chargé de la logistique de la police. C’est le même colonel Kalonji qui a appelé le Général pour lui confirmer que effectivement Mwilambwe est à l’Inspection, qu’est-ce qu’on va faire. Il a dit non, prenez-le avec lui aux services spéciaux mais il y avait déjà tiraillement. Les services spéciaux dit non non, on va l’interroger. L’auditorat dit, non on va l’interroger. L’ANR dit on va l’interroger jusqu’à ce que on a trouvé un compromis. On a envoyé le Major, le Lieutenant-Colonel Jajija. Il est le commandant bataillon PM, il est le commandant bataillon PM, il est venu avec sa jeep 4x4 double cabine rouge. Il m’a récupéré en direction de l’inspection de l’auditorat Général. Lorsque on était avec lui dans le véhicule il m’a supplié mon frère, il ne faut pas citer le Général Numbi, il ne faut pas citer le Général Numbi. Il ne faut pas même me citer. Toi tu sais que le Major Christian vous a dit que c’est moi qui ai enterré tout ce monde là. Il m’a expliqué beaucoup de choses. Moi j’étais calme, mais je ne peux pas confisquer son téléphone. A partir de mon téléphone, j’ai alerté tous les membres de ma famille et c’est aucun des membres de ma famille ne voulaient m’entendre. Ils m’ont dit que c’est un dossier sensible, il ne faut pas nous appeler, il faut se défendre comme un homme qui a choisi les services militaires, il faut se défendre. Bon j’ai dit, pas de problèmes, je vous ai alerté, si quelque chose m’arrive, sachez directement que je suis en direction de l’auditorat. Et j’ai fait le message par téléphone et j’ai diffusé ça.
Arrivé à l’auditorat militaire, on a pas confisqué mon téléphone, non Monsieur, avec mon téléphone, j’ai parlé avec beaucoup de personnes. En attendant que je sois reçu par le Général Pondé qui est l’auditeur Général, la commission, qui est en train d’auditionner tous les gens arrêtés, les huit policiers qui ont été les seuls arrêtés. La Commission c'est-à-dire la cour, tous ces officiers là étaient à l’auditorat Général parce qu’ils ont eu l’écho que le Major Mwilambwe est là. Ils m’ont dit, ils m’ont demandés Monsieur tu étais où ? Lorsqu’on m’a posé la question de savoir est-ce que tu as vu Chebeya ? J’ai nié. J’ai nié toutes les allégations parce que je savais que si je niais il y aura un procès spécial et que c’est à partir de là que je devrais dire la vérité. Parce que moi-même j’ai profité, j’ai réfléchi si je dis la vérité, il n’y aura pas le procès. On va m’exécuter. Mieux vaut cacher et il y aura un procès parce que je savais que le Colonel Daniel a été préparé pour nier et moi aussi je serais préparé pour nier. Et lorsqu’il y aura un procès spécial pour moi, je dirais non, tout ce que j’avais nié, j’avais peur d’être tué, mais en voici la vraie version. J’ai pris un avocat et cet avocat se rendit, non, lorsque j’avais pris un avocat, j’oublie son nom, je dois le rappeler ça sur le numéro email, je dois vérifier dans mon carnet où j’ai écrit son nom, je n’avais pas amené ça. Mais lorsque j’ai été à l’auditorat militaire, avant d’être entendu par le Général Pondé, il y a un avocat que je ne connais pas qui a été délégué par mon avocat. Il m’a dit c’est toi le Major Mwilambwe ? Oui, j’ai dis oui, je suis envoyé par votre avocat maître j’oublie son nom j’ignore son nom. Bon okay, on va t’assister. J’ai dis okay, ca va. Il faut venir m’assister. Je l’ai déjà appelé, je lui ai déjà fait le message. Il va venir me rejoindre, il sait que je suis ici à l’auditorat. Et lorsque j’ai été reçu par le Général Pondé, c’était dans ce moment là qu’on a confisqué mon téléphone. On a consulté par son parsec, c’était un Lieutenant-Colonel, je ne connais pas son nom, il a consulté les messages, les appels, il a remarqué que j’ai fais des messages à mes avocats et aux membres de ma famille. Il a dit au Général Pondé, mon Général, ce sera difficile, ce sera difficile, le Major a déjà écrit ces messages. Il y a un risque parce qu’on est en train de suivre les messages, les appels de Mukalay. Lorsqu’on va appeler les gens de Tigo et Vodacom, on va repérer qu’il a parlé avec beaucoup de personnes, le procès sera long. Donc le Major a déjà alerté tout le monde. Et le général a posé la question, j’ai nié tout. Il m’a dit est-ce que tu as alerté tes avocats ? J’ai dit oui mon Général, avant que je réponds à toutes vos questions, il faut que je sois assisté par un avocat. Si vous pouvez me permettre lorsque vous confisquez mon téléphone, donne le téléphone, je dois vous donner le numéro de mon avocat. Vous allez l'appeler et je veux être assisté par lui. Le Général Pondé m’a dit un instant. Il a appelé directement le Général Numbi, il a parlé au Général Numbi, il a dit au Général Numbi non, il n’a rien dit ce monsieur, il a dit qu’il était malade, il a demandé l’autorisation au Général Bisengimana pour aller se faire soigner. Lorsqu’il était là bas, c’est à partir de Mikonga qu’il a entendu qu’il était en train d’être recherché et il est maintenant guéri, c’est pourquoi il est venu. Ce problème de Chebeya, il n’en sait rien, le problème de Christian, il n’en sait rien. Il a remarqué seulement le 4 que le Major Christian n’est pas à la maison. C’est vrai oui. Donne-moi le Major au téléphone. Le Général Pondé m’a donné le téléphone, il m’a dit que le Général Numbi veut vous parler. Compte tenu que le Général Numbi a une voix intimidante. Bonjour, bonjour Monsieur, Mwilambwe c’est toi ? Je dois parler avec toi dans notre dialecte et il m’a parlé en Kiluba Monsieur, je sais que tu connais, tu connais tout. Je peux vous dire ce qu’il m’a dit en Kiluba je peux dire ça en Kiluba Il a dit en Kiluba ceci « ......... ». Monsieur, il ne faut pas dire à Pondé, cachez tout ce que tu as vu, cachez tout ce que tu as entendu, cachez tout ce que Christian vous a dit. Cachez, on va te sécuriser. Je suis préoccupé par ton problème, même le Président de la République est au courant, tu seras évacué vers l’étranger. C’est ce qu’il m’a rapporté en Kiluba Monsieur, il ne faut pas dire, si tu dis vraiment, moi en tout cas je serais sacrifié. J’ai dis okay mon Général, je vous écoute, j’ai parlé avec lui trois fois au téléphone du Général Pondé. Lorsque j’ai remis mon téléphone au Général Pondé, le Général Pondé m’a posé la question Monsieur vous parlez avec le Général Numbi dans votre dialecte. Je sais que le Général Numbi vous dit de ne pas me dire, moi je suis l’auditeur Général, je sais beaucoup, je sais que tu es témoin gênant. Okay ca va, compte tenu que vous me cachez, il n’y a pas de problème.
Après quelques minutes, c’est le Président de la République qui a appelé le Général Pondé. Comment j’ai su que c’est le Président de la République qui appelle le Général Pondé ? Parce qu’il a répondu oui allo, excellence, allo Rais C’est ce qu’il a dit, allo Rais Donc il n’y a pas d’autres Rais, c’est le Président de la République allo Rais. Et il avait dit, il ne faut pas sortir. Le Président lui a demandé parce qu’il parlait avec le Président et le coté où il avait mis le téléphone, c’est le coté ou j’étais. J’écoutais tout ce que le Président a parlé. Il a dit au Général Ponde, où est ce Major ? Il a dit il est devant moi, il dit quoi ? Il dit non Excellence, il n’a rien dit. Okay, attends je vais te donner l’ordre, il a coupé le téléphone.
Lorsqu’il a coupé le téléphone, c’est le Général Numbi qui rappelle. Est-ce que vous avez déjà parlé avec le Président ? Il a dit oui, je parle avec le Président mais le Président m’a dit, il va me donner l’ordre et jusqu'à présent rien. Et à partir de 12h jusqu'à 19 h j’étais dans le bureau du Général Pondé. On a dit ensemble des secrets en attendant l’ordre du Président.
C’est à 19h que là j’ai un administrateur Général de l’ANR. A l’époque c’était monsieur Darwish actuellement il est député, il a envoyé son directeur de cabinet. Il s’appelle Monsieur Consul Numbi. Il est originaire du Katanga, il est mulubakat, mulubakat comme moi. Il a envoyé le Lieutenant-Colonel Amisi. Ce Lieutenant-Colonel, il est directeur adjoint à la direction des opérations de l’ANR et ils sont venus me récupérer. Et lorsqu’il s’entretenait avec le Général Pondé, le Général Pondé leur avait briefé ceci : J’ai reçu l’ordre de la hiérarchie, ce monsieur que vous voyez, il faut bien le garder. Il est dangereux pour le pouvoir, il est dangereux pour le Président de la République. Allez, je vous le donne.
Et nous étions entrés dans leur jeep, j’ai commencé déjà à faire des excuses, je suis très dangereux pour le Président de la République, je suis très dangereux pour le pouvoir, je dois subir le même sort que Bazana. Lorsqu’on m’a mis dans la jeep, en sortant, j’ai ouvert la porte. En sortant de l’auditorat Général, j’ai ouvert la porte. En voulant fuir, je suis tombé et j’ai été maitrisé par les policiers qui étaient dehors et par les gardes de l’auditorat Général et ce Colonel à téléphone que nous avons le colis. Le Général Pondé a raison, il nous a dit que ce monsieur est dangereux pour le pouvoir et pour le Président de la République.
On m’a amené au bureau de l’ANR situé sur l’avenue Mweneditu numéro 32 références en face de l’assemblée provinciale de Kinshasa, la porte rouge. La porte qui se trouve dans ce bureau est rouge. A partir de là, j’ai été déshabillé à moitié nu et j’ai été cagoulé et vers 23h on m’a amené dans une destination inconnue, sachant ça, il n’y avait pas encore d’espoir. On est allé avec moi sur l’avenue Ngouma numéro 118 avenue Ma campagne porte noire. C’est un ancien bureau des opérations de l’ANR. J’ai été cagoulé et menotté pendant cinq jours sans manger, sans boire. Maintenant qu’est-ce qu’ils attendaient pour m’exécuter.
A cause des messages que j’avais laissés dans mon téléphone, on a commencé à surveiller les mouvements de toutes les personnes que ce soit les avocats, que ce soit les membres de ma famille que je parlais avec eux et a qui j’ai transmis ce message. Avant d’être exécuté, le Président a dit il faut être prudent. Qu’est-ce que les membres de la famille savent ? On a commencé à filer les membres de la famille.

10. Le 18 avril

Arrivé maintenant après cinq jours, j’oublie les dates. Les policiers qui faisaient les gardes ont dit, on a amené quelqu’un qui était cagoulé qu’on ne connait pas. Ils ont trouvé un compromis entre les agents de l’ANR et les policiers, il faut le découvrir, voir qui c’est parce que on les avait trompé "non non, ce monsieur est suspect c’est un infiltré qu’on a capturé lorsque on a attaqué ce dimanche la maison du Président de la République et ils croyaient que je suis parmi les membres qui ont été arrêtés lors de l’attaque de... Je crois vous vous souvenez de l’attaque de... de la résidence du Président de la République."
Le policier qui a enlevé l’écharpe et les vêtements qui étaient dans mes yeux, il s’appelle le brigadier Karambo, c’est un policier du bataillon Simba qui me connait avec certitude. Lorsqu’il a ouvert, il a commencé à pleurer. Et son ami lui a demandé tu pleures ? Non, je connais ce Major, c’est le Major Paul Mwilambwe qui est impliqué illégalement dans le dossier Chebeya. C’est le Major, le Major qu’on parlait, c’est lui ? Oui c’est lui. Non, non, non Major c’est toi ? Oui. Ils m’on ouvert et ils m’ont acheté un paquet de biscuits. Ils m’ont donné à manger et ils m’ont dit ceci, mon Major même si nos chefs viennent il ne faut pas dire qu’on a parlé avec toi et que t’as donné à manger. Mange, bois de l’eau et on va faire quoi, on va te fermer. On a fait de la sorte, on m’a donné à manger et après mange, on a fermé.

11. 22 et 28 avril 2011

Un certain lundi, le chef de l’ANR est venu, il a donné l’ordre de m’ouvrir les yeux. Les bras étaient déjà gonflés vraiment, c’était déjà gonflé. J’ai demandé au Colonel Amisi si on peut me détacher les craka, on m’a dit non non, toi tu es suspect. Tu vas rester avec tes craka et tu vas commencer à manger avec ça et j’ai resté dans cette position. Maintenant compte tenu que moi aussi je suis un officier des renseignements, j’ai commencé à me familiariser avec les policiers. Avec ces policiers j’ai parlé à un policier, il s’appelle Kabeya Pithon. C’est un policier de la troisième brigade de garde, troisième bataillon qui était détaché dans ces bureaux-là comme garde parce qu’on a fait une garde mixte. Les agents de l’ANR, les policiers du bataillon Simba et les policiers de la police de garde. La brigade de garde. C’est le seul policier qui détenait le téléphone. Lorsqu’il venait souvent me voir et parler avec moi je lui ai dit mon frère aide moi, je dois vous donner les numéros de membres de ma famille, je lui ai donné le numéro, il a bipé, personne n’a appelé. Je lui ai donné le numéro de mon épouse, il a bipé mon épouse a appelé, j’ai dit non, on va me tuer il faut que mon épouse sache. J’ai dit ça intérieurement, mais je n’avais pas dit ça à ce policier. Lorsque mon épouse a rappelé parce que mon épouse, elle m’avait dit ça à Lubumbashi, lorsqu’un numéro inconnu me bip il va appeler. Lorsqu’il a rappelé il a dit madame ne parlez pas, je voudrais vous passer, moi je suis un policier un tel, je vous vous passer le Major. Il m’a passé mon épouse au téléphone. La première chose je lui ai indiqué en kilubakak le lieu de ma détention, c’est ce que j’ai fais. Je lui ai dit cherchez les activistes des droits de l’homme à Lubumbashi là où tu as travaillé. Il faut alerter déjà tout le monde que je suis ici. Mais ne mettez pas l’espoir, je serais tué, même si je suis tué, il faudra raconter à mes enfants la situation telle qu’elle est. Ca c’est à Kinshasa, en détention à Kinshasa à partir de Kinshasa j’ai parlé a mon épouse par canal ce policier-là Kabeya Pithon de la brigade de garde. Okay. Okay.
Le même policier m’a aidé de parler avec deux ou trois personnes membres de ma famille y compris parce que lorsqu’on m’a ouvert les yeux j’ai vu que c’est le quartier que je connais avec certitude, j’ai orienté j’ai vu que c’était sur Ma campagne. J’ai dit quelles personnes sont tout près ici ? Il y a un policier, une dame policière que je connais qui était aux environs, j’ai dit au policier appelle cette dame, c’est un policier, elle aussi elle est de la brigade de garde. Il a appelé la dame, il a dit je connais le Major Paul, est-ce que je peux… Il a dit non au policier il ne faut pas dire. Le Major m’a dit de vous contacter pour entrer en contact avec moi vous allez me donner parce que moi je mange souvent les foufous, vous allez commencer à préparer des foufous que je veux que tu me donnes parce que c’est ce que je faisais souvent là ou j’étais détenu, parce que je ne mangeais pas le riz. J’ai grandi au village, je suis habitué à manger des foufous devant chez nous. Alors c’est la dame là, elle s’appelle Mwiange Kaite. Elle habite au camp se trouvant, je ne sais pas quel camp, c’est un camp mixte qui se trouve à Kintambo Magasin si vous demandez aux gens de Kinshasa, c’est le camp qui se trouve à Kintambo Magasin. Alors il faisait comme ça souvent, mais lorsqu’il faisait ces navettes et lorsque je parlais avec les gens au téléphone, d’autres policiers ont suspecté les mouvements de ce policier-là, mais il me donnait ça entre nous les deux. Mais ils ont suspecté le mouvement, ils ont accusés au numéro un de l’ANR que vous nous avez dit de ne pas parler avec ce Major, de ne pas lui donner son téléphone hors voici le Major Kabeya Pithons lui a donné son téléphone.

12. Découverte des faveurs

Un jour c’était le 28 avril, à 8h du matin, le directeur Munga, Munga c’est le titulaire, c’est un directeur titulaire de la direction des opérations de l’ANR, il est venu à 8 heures, il est mulubakat, il m’a trouvé et m’a demandé Mwilambwe, qu’est-ce que tu fais ici ? J’ai dit directeur tu fais semblant ? Tu sais que je suis arrêté ? Il m’a trouvé à moitié je suis arrêté. Non monsieur ne t’en fais pas, tu n’es pas arrêté, on est en train de te sécuriser. Mais monsieur qui a donné le téléphone à ce monsieur ? Qui lui a donné ce téléphone ? J’ai dit non personne ne m’a donné de téléphone. Il m’a dit monsieur Mwilambwe, le numéro de ton épouse c’est tel et tel et tel. On a déjà repéré. C’est le policier qui t’a donné le téléphone. On m’a cagoulé encore après et le policier et moi c’était le 28 avril 2011, On a arrêté le policier, cagoulé comme moi et on nous a déplacé de Ma campagne, on nous a fait retourner toujours à Gombé, à Gombé sur l’avenue Mweneditu ? numéro 33 en face de l’assemblée provinciale de Kinshasa. Au bureau de ce monsieur là Munga, c’est là où j’ai été détenu pendant trois mois.

13. Fin juin 2011, le 28

Et on a briefé non, ce monsieur doit être exécuté. Il doit être exécuté dès qu’on va rendre le jugement. Mais lorsque je me suis encore familiarisé à l’ANR, je me suis familiarisé avec quelques agents, mais originaires de l’équateur. C’est ce que j’ai fait. Je ne me suis pas familiarisé avec les katangais. Avec les non-originaires du Katanga, ceux de l’Equateur qui sont mécontents de notre pouvoir. Parce que le Major Christian faisaient les chasses à l’homme, il tuait les gens de l’Equateur parce qu’ils sont contre le pouvoir de Kabila. Je me suis familiarisé avec les agents de l’ANR les originels de l’Equateur. Ils m’ont dit la vérité, monsieur on doit t’amener à Lubumbashi lorsque tu vas partir à Lubumbashi, s’il s’agit de fuir à partir de l’aéroport, monsieur il faut le faire, il faut le faire parce que tu dois subir le même sort que Bazana, c’est un renseignement qu’on vous donne, il ne faut pas nous citer parce que nous voyons que tu es au centre de cette affaire et que tu es un témoin gênant, tu es témoin oculaire, tu sera exécuté. J’ai dit okay, merci. Okay compte tenu que j’ai été briefé, c’était le 7, le 7 juillet parce qu’on a rendu le verdict je crois, c’était le 27 ou le 24 juin, ou le 26 j’espère c’était le 26. Et lorsqu’on a rendu le verdict et avant de rendre le verdict, il y avait des journaux, on écrivait souvent, la VSV écrivait dans les journaux on les envoyait à l’ANR. On est en train de me rechercher. Les mêmes agents de l’Equateur de l’ANR me donnaient à lire ces journaux et je lisais souvent ces journaux, la VSV est en train de me rechercher de telle façon.

14. 7 juillet 2011

Arrivé le 7, c’était le 7 juillet 2008 il y avait un avion qui transportait le Général Olenga, c’était lieutenant Général, il est inspecteur Général de l’armée qui transportait le Général Olenga de Lubumbashi, de Kinshasa, à Lubumbashi c’est là où je devrais aller. On m’a amené à 15 heures et on est arrivé à l’aéroport vers 17 h parce qu’il y avait l’embouteillage au niveau d'échangeur et la personne qui m’a amenée c’est le directeur adjoint, il s’appelle Monsieur Miambo, il est le directeur adjoint de monsieur Munga. Monsieur Munga il est directeur des opérations, il est secondé par un adjoint. Un adjoint s’appelle Amisi, le deuxième adjoint c’est Miambo. Miambo m’a amené dans le véhicule, j’étais encadré par un monsieur Miambio encore, il est chef au bureau protection, il s’appelle Johnny Miambio. Il était à ma droite, à ma gauche il y avait un chef de division, Mickey, mais avec Craka. Arrivé au niveau de... l’avion a décollé, on lui avait non non fait retourner le Major on partira demain. On est encore rentré dans les mêmes locaux de la direction des opérations.

15. 8 juillet 2011

Le huit juillet à 5 h du matin, on est déjà à l’aéroport, là j’étais avec le titulaire, le directeur Munga qui m’a escorté, accompagné avec le chef de division Mickey, mais Mickey est originaire de l’Equateur et c’est le même Mickey qui m’a signalé en tout cas Major j’ai pitié de vous, tu seras exécuté. On est arrivé à l’aéroport à 5h, on m’a détaché les craka, on m’a fait rentrer dans l’avion. Munga a dit il faut le détacher parce que si on voit quelqu’un au craka, les pilotes vont demander pourquoi il est en craka. Okay, j’ai été en tricot rouge, pantalon jeans avec le... kaki. C’est ce que je portais ce jour-là. Alors l’avion a décollé, maintenant Munga était ensemble avec le pilote. Dehors il y avait beaucoup de marchandises, c’est là où on s’entretenait avec le chef de division Mickey Mi... originaire de l’Equateur, il m’a briefé Monsieur tu seras exécuté il faut faire attention. Dès que vous descendez à l’aéroport il faut fuir, il faut fuir. Maintenant ta vie est en danger, je vous ai déjà dit. Arrivé à l’aéroport, à partir du pied de l’avion, il y avait 8 jeeps, bien... bien encadré. En descendant j’étais déjà encadré et on m’a mis en jeep en destination du bureau de l’ANR provinciale de Kinshasa. Là-bas à l’ANR on m’a mis dans un cachot moi seul. Dès que vous arrivez au cachot à Lubumbashi de l’ANR là ou on m’a détenu c’est la chambre qui se trouve, la dernière chambre qui se trouve tout près de la toilette et la ils m’ont briefé. Lorsqu’on fait les appels, je ne peux pas dire mon nom Mwilambwe, je répondais au nom de Gilbert Kazadi. C’est le nom qu’on m’a donné à l’ANR parce que souvent, chaque matin, on faisait l’appel pour tromper vigilance aux gardes qui se trouvaient là-bas près de l’ANR. Que c’était monsieur de... qu’on a déplacé de Kinshasa vers ici, il s’appelle Gilbert Kazadi. Je suis à Lubumbashi du 8 juillet 2011 au 12 juillet 2011. J’étais toujours à l’ANR.

16. Le 12 juillet 2011

Arrivé le 12 juillet 2011 vers 20h on m’a déplacé, c’est le même Munga et Rodoc de l’ANR à Lubumbashi, y compris le parsec du Général Numbi le Major Cherry Il... qui m’a déplacé du cachot de l’ANR dans un centre-ville à Lubumbashi je ne connais pas l’endroit exact, mais ma femme connait l’endroit exact là j’ai été détenu du 12 jusqu’au 16.

17. Le 16 juillet 2011

On devrait m’exécuter le 16 et la personne qui me gardait dans un appartement c’était le chef de division il s’appelle Champion. Il est le chef de poste adjoint à l’aéroport de Lubumbashi, il a été commuté de Kinshasa jusqu'à Lubumbashi, c’est la personne qui faisait la garde. Lorsqu’il part au travail il ferme la maison. Et c’est bien fermé et c’était une belle maison. Alors le Major Cherry, le parsec du Général Numbi est venu me déplacer, il est allé dans un endroit inconnu, une belle villa, il m’a déposé là bas, il m’a dit c’est là que vous allez rester, nous allons entrer en contact avec ta femme et tes enfants, ils vont venir ici on va vous déplacer vous et la famille. Je savais qu’il était en train de me tromper, il m’a déplacé pour être exécuté et que les agents de l’ANR ne sachent pas l’endroit exact, parce que le Général Numbi et les autres n’étaient pas à 100 % confiance au chef de division Mickey qui est originaire de l’Equateur et les agents de l’ANR. Maintenant le Major Christian est sorti vers 12 h le 16 il m’a dit non je vais aller te chercher à manger et des habits et le soir tu vas rencontrer le Général Numbi, je vais venir vous mettre les habits et vous allez rencontrer le Général Numbi. Alors, j’ai vu que je serais exécuté et lorsqu’il m’a laissé enfermé j’ai commencé à inspecter la maison. Il y avait un trou du coté toilettes, il y avait des grilles. J’étais maigri, j’étais vraiment maigre. Ne me considérez pas comme vous me voyez, j’étais très maigri, j’ai commencé à faire les exercices pour sortir. J’ai commencé il n’y avait pas moyen. En sortant comme ça il n’y avait pas moyen, mais j’ai commencé à me changer, la tête est sortie et cette partie est sortie alors j’ai dit okay et je suis sorti. Lorsque je suis sorti, la clôture était à peu près de trois mètres et j’ai fait tout, je me suis escaladé et j’avais eu une plaie ici, une plaie ici, si les caméras la voit, vous me captez très bien, il y a une cicatrice ici, il y a beaucoup du sang qui a coulé et je me suis dirigé vers la ville.
Après 30 minutes j’espère le Major Thierry est venu avec ses éléments pour lui expliquer, ils n’ont trouvé rien. C’est la deuxième alerte à Kinshasa et ma maison était encerclée par Major Cherry, le parsec du Général Numbi avec des jeeps de la police et ils n’ont pas trouvé la maison facilement parce que madame a déménagé là ou on était logé. C’est les voisins qui ont alerté mon épouse qu’il y a des policiers dans tout le quartier, ils sont en train de vous chercher.
Mon passeport maintenant, comment j’ai eu mon passeport parce que les vêtements que j’avais, avant d’être arrêté, étaient resté chez un membre de la famille parce que là chez le Major Christian, il y avait seulement deux tenues, mais les vêtements de ville tous étaient dans la famille et c’est là où était resté le passeport.


Compléments

1. Demandes de Mwilambwe


Je n’ai pas peur, je suis parfaitement d’accord, si je serais assisté, la question est celle-ci. Il faut faire attention avec le gouvernement congolais, il peut peser, peut-être on va me condamner à mort et on va me rester au cachot et on va m’exécuter. Et je ne sais pas parce que je suis déjà condamné à mort, on ne peut pas me laisser au cachot ?
Je suis prêt à rentrer à Kinshasa, même aujourd’hui, témoigner, et aller montrer là où on a enterré Bazana, je suis prêt. Je suis prêt de tout mais que ma sécurité soit garantie que la sécurité soit garantie par la communauté Internationale.

2. "Révélations" de Christian Ngoy (provient du rapport complet de Mwilambwe)

Avant que le major CHRISTIAN NGOY ne prenne la fuite la nuit du 03 au 04 juin 2010, de 20h jusqu'a 3h du matin, il m'a appelé et je l'ai trouvé entrain de pleurer. Il me disait que le Général NUMBI l'avait induit en erreur, depuis qu'il est avec NUMBI, il a déja tué presque 100 personnes sans compter les adeptes de BUNDU DIA KONGO (BDK) qui ont été massacrés en 2007-2008. Le Général NUMBI lui a promis de le récompencer de 500.000 dollars mais rien ne lui a été remis à l'exeption des frais de transport de 10.000 dollars qui ont servis à quitter LUBUMBASHI, en transitant via la ZAMBIE puis la TANZANIE jusqu'a ce qu'il arrive au RWANDA.
En bref, le Major CHRISTIAN était un ami intime depuis la vie civile et c'est pourquoi il m'a hebergé chez lui, mais il était discret sur son travail. Il m'a dit tous ses secrets avant sa fuite.

3. Fosse Commune (provient du rapport complet de Mwilambwe)

Je vous transmes en annexe un croquis indiquant le lieu exact où on a enterreé BAZANA et tous les suspects tués qui étaient contre le pouvoir de KABILA. Et vous remarquerez que plusieurs personnes enterrées dans ce lieu sont soit en tenue militaire, soit en tenue civile mais cagoulées avec des sachets,j'insiste la dessus. Il faut d'adord aller chercher les experts internationaux en la matière qui peuvent detecter. Et attention avec le gouvernement congolais, il peut vous tromper, dire que ce lieu est un endroit officiel, c'est faux et archifaux, car les personnes enterrées là-bas sont datées de 2009 à nos jours. Il faut aussi être en contact avec les chefs coutumiers du secteur de MITENDI.

a) Plan de la fosse commune utilisée depuis 2009 dessiné par Paul Mwilambwe


b) Plan de la fosse commune utilisée depuis 2009 - Google map