Actualités politique, musicale, sportive et bien d'autres encore de la République démocratique du Congo en particulier et de l'Afrique/Moyen-Orient en général
vendredi 3 janvier 2014
Ngbanda, Mukungubila et le Pouvoir de Kinshasa.
Mr Honoré Ngbanda nous parle de la situation générale de la RDC, spécialement du massacre opéré à la Cité de la RTNC. À chacun sa lecture.
Vital Kamerhe propose qu’une place de Goma soit rebaptisée du nom de Mamadou Ndala
Le corps du colonel Mamadou Ndala rapatrié à Kinshasa
Le corps du colonel Mamadou Ndala, assassiné dans l?est de la République démocratique du Congo par des rebelles ougandais présumés, a été rapatrié vendredi soir à Kinshasa, a-t-on appris auprès d?une source de la Mission de l?ONU.
"Le corps de Mamadou a été rapatrié à Kinshasa vers 20h30 (19h30 GMT)", a déclaré à l?AFP vendredi soir une source de la Mission de l?ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco).
Cette information a été confirmée à l'AFP par une source aéroportuaire qui ajoute que le corps du colonel Ndala est arrivé "par jet" à l?aéroport militaire de Ndjili".
Une roquette a visé jeudi le véhicule du colonel Ndala à Matembo, une localité du territoire de Beni, situé dans le nord de la province riche et instable du Nord-Kivu (est), où sévissent plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers.
Le gouvernement a accusé les rebelles ougandais de l'Alliance des forces démocratiques et de l'Armée nationale pour la libération de l'Ouganda (ADF-Nalu).
"Le corps de Mamadou a été rapatrié à Kinshasa vers 20h30 (19h30 GMT)", a déclaré à l?AFP vendredi soir une source de la Mission de l?ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco).
Cette information a été confirmée à l'AFP par une source aéroportuaire qui ajoute que le corps du colonel Ndala est arrivé "par jet" à l?aéroport militaire de Ndjili".
Une roquette a visé jeudi le véhicule du colonel Ndala à Matembo, une localité du territoire de Beni, situé dans le nord de la province riche et instable du Nord-Kivu (est), où sévissent plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers.
Le gouvernement a accusé les rebelles ougandais de l'Alliance des forces démocratiques et de l'Armée nationale pour la libération de l'Ouganda (ADF-Nalu).
Un garde du corps du colonel Ndala, le caporal Paul Safari, a mis en doute cette affirmation, déclarant avoir "vu deux des assaillants" . "Ils portaient l?ancienne tenue verte des FARDC (forces armées de la RDC). Je ne crois pas que ce soit les ADF-Nalu", a-t-il dit.
Vendredi matin dans la ville de Beni, à une dizaine de kilomètres du lieu de l?attaque, plusieurs centaines
de jeunes et une vingtaine de femmes de militaires ont manifesté pour dénoncer la mort du colonel Ndala.
Mamadou Moustapha Ndala est né le 8 décembre 1978 à Ibambi, en territoire de Wamba, dans la province Orientale (nord-est), voisine du Nord-Kivu.
Musulman, marié et père de trois enfants, il est entré dans les Forces armées de la RDC (FARDC) le 6 juin 1997.
Il a à son actif de nombreuses victoires contre la rébellion Mouvement du 23 mars (M23), que le Rwanda et l?Ouganda voisins sont accusés de soutenir, et qui a capitulé le 5 novembre après une offensive de l?armée et de la brigade d?intervention de l?ONU."
"RDC : Vital Kamerhe propose qu’une place de Goma soit rebaptisée du nom de Mamadou Ndala
« Nous proposons que le rond point Signas de Goma soit débaptisé, rond point Mamadou Ndala pour ne pas oublier cet illustre personnage ». L’autorité morale de la coalition pour le vrai dialogue en RDC et président de l’Union pour la nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe l’a déclaré vendredi 3 janvier à Kinshasa au cours d’une conférence de presse. Il a aussi demandé que le colonel Mamadou Ndala soit enterré avec honneur. Le commandant du 42ème bataillon des commandos des unités de réaction rapide de l’armée congolaise a été tué jeudi 2 janvier dans une embuscade à 5 km de Beni au Nord-Kivu.
Vital Kamerhe a parlé du colonel Mamadou Ndala comme « un exemple de bravoure, de courage et de détermination des hommes des troupes par delà toute la nation ».
Il a ajouté que la vie du colonel Mamadou Ndala n’aura pas été vaine car il vient d’entrer dans l’histoire par le devoir et la bravoure :
« Nous enseignerons aux générations présentes et futures votre nom. C’est pourquoi, nous proposons au gouvernement de la République et aux populations du Kivu, pour ne pas oublier cet illustre personnage, que le rond point Signas de Goma soit débaptisé rond point Mamadou Ndala », a-t-il déclaré.
Le président de l’UNC a aussi demandé au gouvernement de la République « d’enterrer ce digne fils avec les honneurs qu’il mérite » car il a démontré que ce pays était capable de produire des héros véritables qui servent la république jusqu’au péril de leurs vies.
Le colonel Mamadou Ndala s’est récemment illustré lors des victoires de l’armée congolaise contre les rebelles du M23. Il était au premier plan lors des opérations des militaires congolais qui ont défait cette rébellion en novembre dernier. L’annonce de sa mort a jeté dans la consternation les habitants de plusieurs villes du Nord-Kivu notamment à Goma, et des protestations de la population dans les villes de Beni, Butembo et dans plusieurs localités du territoire de Beni pendant toute la mi-journée.
Par ailleurs, Vital Kamerhe a demandé que la mort de Mamadou Ndala ainsi que tous des combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et des personnes armées à la fois à Kinshasa, au Katanga et au Maniema lundi 30 décembre dernier dans différentes villes de Kinshasa, soient décryptés et que les responsabilités soient établies."
Les assassins de Mamadou portaient des tenues des FARDC
Les assassins de Mamadou portaient des tenues des FARDC, selon son garde du corps Paul qui a vécu l’assassinat.
« Ce qui m’a le plus étonné, c’est que les hommes qui ont lancé la roquette portaient des tenues des FARDC. Et j’ai bien vu, ce sont des tenues des FARDC. Je n’ai pas compris. J’ai fui et ils m’ont poursuivi sans relâche jusqu’à une certaine distance. Ils m’ont manqué dans la forêt », a témoigné Paul.
Et de préciser : « Là encore, j’ai revérifié leur habillement. Et encore, je me rends compte que ce sont nos tenues.
Paul, troisième garde du corps du colonel Mamadou Moustafa Ndala a affirmé vendredi 03 janvier 2014 au correspondant de Lepotentielonline.com à Beni que « la roquette était bien dirigée contre le colonel ».
« Nous avons bien et normalement quitté l’hôtel. Arrivés à Ngadi, à une dizaine de kilomètres de Beni, une partie du convoi est passée et c’est notre véhicule qui a essuyé de cette roquette. J’ai aperçu, apparemment par mystère la roquette venir. La roquette était bien dirigée contre le colonel », a-t-il soutenu.
« J’ai sauté et j’ai commencé à tirer. Mes munitions se sont épuisées. Donc, ce qui me restait, c’était de fuir. Le camion commençait à bruler », a-t-il ajouté.
Des « hommes en tenues des FARDC »
« Ce qui m’a le plus étonné, c’est que les hommes qui ont lancé la roquette portaient des tenues des FARDC. Et j’ai bien vu, ce sont des tenues des FARDC. Je n’ai pas compris. J’ai fui et ils m’ont poursuivi sans relâche jusqu’à une certaine distance. Ils m’ont manqué dans la forêt », a témoigné Paul.
Et de préciser : « Là encore, j’ai revérifié leur habillement. Et encore, je me rends compte que ce sont nos tenues.
Franchement, ce ne sont pas les ADF/NALU qui nous ont attaqués. Peut-être, s’ils ont aussi nos tenues et nos armes… Et c’est ce qui me fait plus mal. Faut-il penser à un montage ? ».
Cette version s’est du coup répandue dans la ville de Beni. D’ailleurs, les habitants de Beni craignaient qu’au petit matin du vendredi, des balles crépitent entre FARDC et FARDC (rwandais), c’est-à-dire ceux qui auraient été envoyés pour tuer l’illustre colonel.
Manifestations de colère
Les manifestations de colère, organisées vendredi 03 janvier 2014 dans les villes de Butembo et Beni ainsi qu’à travers les localités du Grand Nord-Kivu (Mavivi, Oicha, Eringeti), après la mort du colonel Mamadou Ndala jeudi, ont montré combien la population de cette partie du pays comptait sur ce vaillant officier.
En effet, à Butembo et à Beni, deux grandes villes du Grand Nord-Kivu, toutes les activités ont été paralysées.
A Beni spécialement, la paralysie des activités a commencé à 13 heures le jeudi, soit une trentaine de minutes seulement après que la mort du colonel Mamadou Ndala se confirmait petit à petit.
Déjà dans la soirée, des jeunes ont commencé à brûler des pneus dans des artères et la panique était perceptible ainsi que des interrogations parmi les habitants de Beni qui analysaient la tragédie.
Après avoir relevé que « ce crime s’est déroulé en plein endroit plus ou moins sécurisé et non sur le champ de bataille », ils ont commencé à se poser des questions, dont celle de savoir si « sont réellement les ADF/NALU qui ont tué l’homme fort ? ».
La fréquence des véhicules militaires et même des hélicoptères de guerre s’est accentuée depuis jeudi après-midi à Beni et sur le lieu de l’attaque.
En fait, le colonel Mamadou et tout son convoi venaient de quitter l’hôtel Albertine où il logeait et où il a d’ailleurs passé sa fête de Nouvel An, juste à une dizaine de kilomètres du lieu où il a été attaqué.
Il venait de payer ses factures avant de quitter l’hôtel, en souhaitant, gentiment et en souriant, à tout le monde (qui était curieux de voir l’homme qui a mis militairement fin à la guerre du M23) ses vœux les meilleurs pour cette nouvelle année.
C’est seulement une vingtaine de minutes après que l’un des rescapés est revenu à l’hôtel, visiblement essoufflé et en larmes.
Paul, garde du corps du Colonel Mmamadou Ndala, était très perturbé psychologiquement, à tel point qu’en voulant raconter ce qui s’est passé, il s’arrêtait et pleurait.
Pleurer pourquoi ? « Non seulement parce que mon chef vient de mourir, mais aussi parce que mon chef est mort devant moi, impuissant », a-t-il avoué.
En plus, a-t-il dit, « j’ai bien vu et revu les hommes qui ont tiré et identifié leur tenue militaire et leurs armes : ce ne sont pas des ADF/NALU qui ont tiré sur nous… ».
« Mamadou se rendait à Eringeti »
Des sources militaires (non officielles) ont laissé entendre que Mamadou et sa suite « se rendaient à Eringeti, à la frontière entre le Nord-Kivu et la Province Orientale pour voir là où seront positionnées les troupes pour la traque des ADF/NALU ».
A Butembo, tout a été paralysé. Les habitants de Furu, un des quartiers les plus éveillés, ont organisé une marche de colère pour dénoncer et condamner cette tuerie. Des pneus ont été brûlés presque dans tous les grands ronds-points de la ville. Ils demandaient « qu’une enquête minutieuse soit menée pour que l’on sache qui est derrière cet acte ignoble ».
A Beni, où la version sur cette mort est tout à fait autre, on pense que Mamadou a été tué « pour ses dernières victoires sur le M23 et donc, c’était prémédité… ».
Il convient de signaler qu’il y avait aussi la presse nationale et internationale dans le convoi. Mais, Dieu merci pour les journalistes, aucun d’entre eux n’a été touché, à part leur chauffeur.
Post nom : NDALA
Date de naissance : le 08 Déc 1978
Lieu de naissance : IBAMBI
Secteur : TIMONIKO
Territoire : WAMBA
District : Haut-Uélé
Province : Orientale
Etat-civil : Marié+03 (enfants)
Date d’incorporation dans l’Armée : le 06.06.1997
Unité d’affectation : 42ème bataillon Force de Réaction Rapide (FRR) MURA
Garnison : GOMA/ Nord-KIVU.
Nommé colonel le 07 janvier 2011 par ordonnance du 23 mars 2013
http://voicedafrique.com/2014/01/04/les-assasins-de-mamadou-portaient-des-tenues-des-fardc-selon-son-garde-du-corps-paul/
Tuer, tuer, tuer et ensauvager. Le lot quotidien de la RDC En mémoire de Moustapha Ndala
Tuer, tuer, tuer et ensauvager. Le lot quotidien de la RDC
En mémoire de Moustapha Ndala
« Vous ne faites que me tuer : mais je reviendrai et je serai des millions. » J. APAZAQui vient de tuer Mamadou Moustapha Ndala ? Qui a tiré sur nos enfants à la RTNC, à l'aéroport, au camp Tshatshi, dans les rues de Lubumbashi ou à l'aéroport de Kindu ? Qui a dit aux partisans de Jean-Pierre Bemba, après la mascarade électorale de 2006 : « Nous allons vous tuer » ? Qui a tiré sur nos compatriotes à l'aéroport de N'Djili le 26 novembre 2011 ? Qui a tué Lumumba le 17 janvier 1961 ? Qui a assassiné Chebeya et Fidèle Bazana ? Et Serge Maheshe ? Et Bapuwa Muamba ? Qui a retiré Eugène Diomi Dongola de l'hôpital dernièrement ? Qui garde Kuthino en prison ? Pourquoi ? Pourquoi ? Qui sont tous ces messieurs ? Des fils du Congo. Souvent coupables d'aimer leur terre-mère et de dire la vérité sur son exploitation éhontée par les élites occidentales dominantes et leurs nègres de service. Ils ont eu le malheur d'être sortis d'une terre aux richesses fabuleuses.
En dehors de ces noms connus, plus de 8000.000 des Congolais(es) paient le prix de cette appartenance à cette terre depuis les années 90. Et les efforts sont déployés pour effacer cette histoire ou en falsifier le fil rouge quand tous ces compatriotes ne sont pas tout simplement criminalisés : « ils sont des terroristes ».Tuer et ensauvager, c'est nier son humanité et celle de l'autre. Le Congo est en train de basculer dangereusement, par la bêtise de son actuel gouvernement fantoche et de ses supporters, dans l'inhumanité. Il a le devoir de redevenir humain. Contre vents et marées !
Quand, en 1996-1997, l'AFDL participant de ''l'impérialisme intelligent'' prend une part active à la guerre de basse intensité orchestrée par les élites dominantes anglo-saxonnes et ''les nouveau leaders de la renaissance africaine'', Kagame et Museveni, elle ment aux Congolais(es) en prétendant qu'elle s'est engagée à chasser Mobutu du pouvoir pour ''les libérer''. Plusieurs d'entre nous ont cru en ce mensonge. Et cette crédulité perdure. Nos compatriotes sont embrigadés dans l'armée et envoyés au front comme chair à canon au profit des entreprises transnationales.Les Africains avertis et les autres hommes et femmes de bonne volonté, à travers le monde, avaient réussi à saisir l'un des enjeux de cette guerre. Se confiant à René Holenstein, Joseph Ki-Zerbo dit : « Je me rappelle que quand Laurent-Désiré Kabila avançait vers Kinshasa, la capitale de ce qui devait devenir la RDC, il était accompagné par de véritables meutes, par des groupes qui chacun flairait sa concession minière. Au cours de la progression, on négociait en même temps les droits concernant les différents secteurs miniers du pays. »[1] Et il ajoute –ceci est très important- : « Aujourd'hui donc, il y a une autre sorte de nouveau partage de l'Afrique qui ne dit pas son nom, mais qui se fait à travers l'invasion capitaliste, financière surtout, dans les différentes zones du continent. »[2] (Les exemples crèvent les yeux : la Libye, le Mali, la Centrafrique, le Soudan, etc.) Avoir accès aux concessions minières, procéder à un nouveau partage de l'Afrique, détruire ses identités culturelles et nationales, avoir une main-d'œuvre corvéable à merci, etc., sont les objectifs permanents des multi et transnationales aidées par « les petites mains expertes du capital » dans « une économie de guerre permanente ». Et Joseph Ki-Zerbo ajoute encore : «Cela nous montre bien que les peuples n'intéressent pas ces gens. Il y a des guerres qui sont soutenues, appuyées, trafics d'armes y compris, par ces organisations et compagnies minières transnationales. Et parfois, elles n'hésitent pas à susciter des rébellions pour affaiblir le pays avec lequel elles négocient. »[3] Elles sont de plus en plus fortes et plus puissantes que les Etats. Elles arrivent, par des lobbys interposés à infléchir les principes de gestion étatique pour leurs intérêts privés tout en réservant aux pays où elles sont installées leur part.Nous ne le dirons jamais assez, la matrice organisationnelle sur fond duquel fonctionnent ces multi et transnationales est porteuse de la violence et de la mort. Et ces dernières doivent leur fonctionnement optimal à leur capacité d'impliquer en les corrompant de mille et une façons « leurs petites mains expertes » du Nord et du Sud, de l'Est et de l'Ouest. Elles accomplissent « un travail merveilleux » en réseau, dépassant la ridicule dichotomie des ''méchants loups du Nord'' et des ''doux agneaux du Sud''. Dans l'annexe citant les principales sociétés impliquées dans le pillage et la criminalité en Afrique, ''Noir Canada'' est très instructif sur ce sujet[4].Mensonge, travail minutieux en réseau, corruption des élites compradores, fabrication des rébellions et de la criminalité pour affaiblir les pays convoités, une rhétorique à fortes doses de propagande criminalisant toute résistance à cette néocolonisation de l'Afrique, des cœurs et des esprits, décervelage, etc., telles sont ''les armes de destruction massive'' auxquelles recourent ces ''cosmocrates '' sans scrupule, créateurs de ''l'empire de la honte''.Avec leurs experts, ils savent que « l'opinion est fondée sur l'ignorance (...). »[5] Ils mobilisent les moyens intellectuels[6], médiatiques, matériels, spirituels, sociaux et économiques pour que l'apprentissage de l'ignorance finisse par démobiliser les cœurs et les esprits et laisser le champ libre à leur exploitation éhontée de l'humain.A ce point nommé, les minorités organisées en conscience comprennent qu'elles ne doivent pas baisser la garde. Elles savent ceci : « Informer, rendre transparentes les pratiques des maîtres est la tâche première de l'intellectuel. Les vampires craignent comme la peste la lumière du jour. »[7]Disons que ce que le Congo de Lumumba est en train de vivre depuis la guerre de l'AFDL est « une criminalité organisée » par « une économie gangstériste de guerre permanente ». Elle tient à éliminer tous les dignes fils et filles de ce pays. Kimbangu, Kimpa Vita, Lumumba, Chebeya, Bazana, Mbuza Mabe, Tungulu, Mamadou Ndala, Kalume, Serge Maheshe, Alain Moloto, etc. en sont tombés victimes. Et une guerre menée en réseau est difficile à cerner quand on en connaît pas la véritable nature. Elle a des ennemis à l'extérieur et à l'intérieur du pays. Malheureusement, une relecture biaisée de notre histoire ne nous aide pas à avoir le fil rouge de cette criminalité organisée. Souvent, certains d'entre nous citent Adam Hochschild et l'oubient aussitôt après. «La terreur coloniale dans l'Etat du Congo » se poursuit dans un Congo mis sous la tutelle de l'ONU. Hier avec des ''Kapitas médaillés'' ; aujourd'hui, avec ''les nouveaux leaders de la renaissance africaine'' et leurs complices opérant dans les institutions agencifiées du pays.Sommes-nous le seul peuple du monde à subir les affres de la colonisation et de la néocolonisation ? Non. Plusieurs peuples de l'Amérique Latine sont passés par là. Le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie en savent quelque chose.Prenons un seul exemple, la Bolivie. Indépendante depuis 1825, elle a cru, pour une bonne partie de son peuple, réellement réussir à se débarrasser de l'Etat colonial qu'à l'élection d'Evo Morales en 2005. Pourquoi a-t-il cru en cela ? Evo Morales lui a donné la fierté d'être un peuple digne. En faisant quoi ? En créant un Etat national pluriethnique ou plutôt un Etat de droit plurinational ayant la souveraineté économique, culturelle, spirituelle et matérielle. Cet Etat a récupérer en les nationalisant les entreprises publiques gérant les ressources du sol et du sous-sol bolivarien et en luttant contre la pauvreté. « Devenu maître de ses richesses et souverain sur sa terre, le peuple bolivien, soutient Evo Morales, doit construire une nation pluriethnique, démocratique et solidaire. » Et « pour lui, l'Etat national est synonyme d'Etat de droit. Il organise la justice sociale, l'équité, la protection des droits de l'homme. Il assure à chacun la liberté et la sécurité. » Le peuple bolivien a-t-il chassé les entrepreneurs privés ? Non. Il les gère autrement. Quand ils sont impliqués dans la gestion des entreprises bolivariennes, ils prennent 18% du prix et les 82% vont à l'Etat. Cette opération est légalisée. Le gaz, le pétrole et les mines sont les propriétés du peuple bolivarien et cela ne se discute pas. Une Assemblée constituante a légiféré sur toutes ces matières.Comment la Bolivie en est-il arrivé là ? Elle a une tradition de la résistance contre les colons, les néocolons et leurs ''Kapita médaillés''. Déjà en 1781, la Bolivie a connu la mort atroce de l'un de ses dignes fils, un indien, Julien Apaza, alias Tupac Katari. Après avoir égorgé toute sa famille, les bourreaux espagnols le décapitèrent. « Au bourreau qui allait le décapiter, le jeune Tupac Katari aurait dit : « Vous ne faites que me tuer : mais je reviendrai et je serai des millions. »[8] Ces paroles ont été transmises de génération en génération au cours des veillées nocturnes. Et le MAS (Mouvement vers le socialisme), le Front de résistance ayant porté Morales au pouvoir en 2005 fut majoritairement composé des héritiers de cette tradition. Et, il y a quelques semaines, Evo Morales vient d'exproprier une entreprise espagnole d'électricité en vue de la nationaliser.Récupérer sa souveraineté en tout et pour tout, légiférer (à partir d'une Assemblée constituante représentative d'une nation plurielle) sur les matières sensibles de cette souveraineté pour éviter les pièges de la dérèglementation, de la libéralisation et de la privatisation tous azimuts du néolibéralisme, refonder l'Etat sur la solidarité et la coopération aux dépens de la matrice organisationnelle violente et mortifère du capitalisme du désastre, tout cela peut permettre à un pays de se tracer une voie alternative. Il n'y a pas de roue à inventer. Tout ou presque est dans les livres. Il faut oser lire et s'instruire. Relayer ce qu'on a lu aux autres sans crainte de la critique et du conflit ''maîtrisé''.Le Congo a besoin de son Front de résistance, contre vents et marées. Il doit refonder l'école et y enseigner la relecture de son histoire à partir de l'engagement citoyen de ses dignes filles et fils. C'est vrai. Il a opéré, au cours de son histoire, par sa faute ou sous la pression des vampires, des mauvais choix politiques, géopolitiques et géostratégiques. Il est obligé de les corriger et/ou de les modifier en profondeur. Il doit user de beaucoup d'imagination, de créativité et d'inventivité pour s'imposer des principes éthiques qui l'aide à rompre avec le cycle infernal de l'ensauvagement où il est plongé depuis longtemps.Ses dignes filles et fils doivent lire et relire Frantz Fanon et savoir qu'il n'y a qu'un peuple souverain composé majoritairement de ''démiurges'' qui renverse les rapports de force dans ce monde dominé par l'argent.Oui. Ils doivent relire Frantz Fanon. Il écrit entre autres ceci : « Notre tort à nous, Africains, est d'avoir oublié que l'ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule mais ne se convertit pas. Notre tort est d'avoir cru que l'ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité. »Relire Frantz Fanon et bien d'autres pour passer de notre collective crédulité à de nouvelles croyances informées par notre processus historique relu de manière critique et par les processus sans lesquels les autres peuples du monde n'auraient pu se débarrasser de l'impérialisme et du néocolonialisme déshumanisants. Qui aurait cru que John Kerry irait avoué, officiellement, qu'après avoir pratiqué la doctrine Monroe en Amérique Latine, pendant longtemps en la traitant comme son arrière-cour, son pays y renonçait ? (La doctrine Monroe n'a pas été l'invention des ''apprentis politiciens'' sud-américain , mais de l'empire US comme les guerres de haute ou basse intensité que « sa politique profonde » a imposée aux autres peuples au nom de son exceptionnalisme et l'idéologie du ''choix divin'' dont il croit jouir.)Le sang des martyrs des peuples luttant sur le temps féconde leurs luttes. Ils peuvent, à la suite de Mao dire : « De défaite en défaite jusqu'à la victoire finale » ! Et quand leurs dignes fils et filles tombent au front parce qu'ils portent en eux des idéaux nobles, ils ne meurent pas : ''ils passent de l'autre côté'', dans ''la cour-toujours-balayée'' de Maweja. N'empêche que nous puissions apprendre collectivement à faire la différence entre ''passer de l'autre côté'' pour une cause patriotique et juste et mourir par notre faute ou par ignorance pour les entreprises. Même si cela est souvent difficile à percevoir.Jean-Pierre Mbelu Babanya KabudiVendredi 03 Janvier 2014[1] J. KIZERBO, A quand l'Afrique. Entretiens avec René Holenstein, Paris, L'aube, 2003, p. 48.[2] Ibidem.[3] Ibidem.[4] A. DENEAULT et D. ABADI, Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique, Montréal, Ecosociété, 2008.[5] J. ZIEGLER, L'empire de la honte, Paris, Fayard, 2005, p. 320.[6] L'un des moyens intellectuels est la lutte que leurs experts mènent contre les points de vue alternatifs. Ils en font des points de vue communistes ou « travaillistes belges ». Pernicieusement, ils ferment le chemin vers la lecture d'autres textes, d'autres références ou d'autres documents proposés par ''les relayeurs'' et permettant le choc des idées. Il y a dans leur chef comme un retour du principe : « Magister dixit ». Ils veulent ainsi détruire l'un des principes chers aux Lumières : le ''sapere aude''. Cette invitation à oser user de son entendement en sortant des sentiers battus par le capitalisme du désastre et ses « petites mains expertes ».[7] Ibidem.[8] J. ZIEGLER, La haine de l'Occident, Paris, Albin Michel, 2008, p. 211."
Joseph Kabila ou le "boucher national"
Lambert Mendé
Porte-parole du gouvernement congolais.
Ce n’est pas impossible que les assaillants aient bénéficié de complicités.
Écouter (00:59)
Porte-parole du gouvernement congolais.
Ce n’est pas impossible que les assaillants aient bénéficié de complicités.
Écouter (00:59)
Joseph Kabila ou le "boucher national"
"Joseph Kabila" dans une de ses attitudes favorites |
Selon un dernier bilan qualifié de "définitif" par le ministre des Médias et "porte-parole du gouvernement", Lambert Mende Omalanga, 103 personnes ont été tuées lors de ce que les officiels congolais appellent l’"offensive terroriste" du lundi 30 décembre.
L’année 2013 se termine dans ce pays par un carnage. Un carnage qui met à nu non seulement le manque de professionnalisme des forces dites de sécurité - formées par des coopérants européens - mais surtout le mépris de la vie et la dignité de la personne humaine par les gouvernants congolais. L’année 2014 paraît, plus que jamais, mal partie.
N’ayons pas peur des mots : c’est un massacre qui a eu lieu le lundi 30 décembre 2013 dans certaines parties du pays. Pourquoi? "Terroristes" ou pas, les présumés "assaillants" devaient être maîtrisés et présentés devant les juridictions compétentes. En dépit de la gravité des faits, ils avaient droit à un procès juste et équitable. Et ce au nom du droit de la population de connaître toute la vérité sur ce qui s’est réellement passé ce lundi 30 décembre.
A croire le ministre Mende, les attaques dont question aurait été commanditées par Joseph Mukungubila - dont il s’est gardé de citer - qu’il a présenté comme étant "le gourou d’une secte messianique active dans certaines parties de la RDC pour protester contre les perquisitions entreprises à Lubumbashi et Kolwezi à leurs domiciles ainsi que contre une nomination politique".
A supposer que ces faits soient vrais, ce fameux "gourou" était tellement puissant au point de surprendre les forces dites de sécurité en orchestrant, le même jour, des attaques apparemment coordonnées à Kinshasa, à Lubumbashi et à Kindu? Mukungubila a-t-il été piégé par le pouvoir kabiliste? Comment ne pas donner raison à ceux qui parlent de "mise en scène"?
Est-ce le gourou qui est puissant ou c’est l’Etat congolais qui est en faillite?
Où étaient passés les "James Bond" de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et ceux de l’ex-Demiap (renseignements militaires), réputés coriaces pour traquer les opposants politiques plutôt qu’à identifier les menaces internes et externes qui planent sur les institutions du pays? Pourquoi les patrons de ces deux "services" n’ont pas encore été virés pour incompétence? Est-ce parce qu’ils sont natifs du Katanga? Que dire du ministre de l’Intérieur qui a également en charge la...sécurité? Peut-on parler de bonne gouvernance dans un pays où les dirigeants sont exonérés de l’obligation de résultats autant que de celle de rendre compte?
Ceux qui ont suivi le message de fin d’année prononcé, mercredi 31 décembre 2013, par "Joseph Kabila" n’ont pas manqué de constater l’incapacité de l’homme qui trône au sommet du Congo démocratique, depuis treize ans, à esquisser quelques mots porteurs d’espoir. Des mots qui apaisent une population clochardisée. Une population qui a peur du présent et de l’avenir. Le "président de la République" a préféré appeler cette population à faire preuve de "vigilance tous azimuts". Un discours indigne d’un Etat qui se dit démocratique.
Friand du pouvoir pour le pouvoir, "Joseph" semble ignorer que l’ennemi à débusquer par cette vigilance de tous les instants n’est autre que son inaptitude à mettre le pouvoir d’Etat au service du bien commun et à donner des réponses adéquates à l’aspiration de la masse à une meilleure qualité de vie.
A l’image d’un poisson qui pourrit par la tête, le Congo-Kinshasa est malade. La cause est simple : un leadership défaillant voire médiocre.
Dans une déclaration faite mardi 31 décembre à l’AFP, le "gourou" Joseph Mukungubila a invité "Joseph Kabila" à "quitter le pouvoir". Qui lui jetterait la première pierre?
N’en déplaise à Mukungubila, "Joseph Kabila" doit quitter le pouvoir non pas à cause de ses origines mystérieuses mais parce qu’il n’est pas à la hauteur de la charge qui est la sienne. Il a échoué. Il a raté l’occasion de donner aux Congolais un autre avenir. Il est désormais un homme du passé. Il incarne le passif.
Depuis son avènement à la tête de l’Etat congolais, il y a treize ans, "Joseph Kabila" a transformé le Congo-Kinshasa en une "boucherie". L’homme s’est comporté et continue à se comporter en un véritable "boucher national". Sous ses deux mandats, plusieurs vies humaines ont été broyées.
Des pseudo-opposants sont liquidés. C’est le cas à Kinshasa, au Bas-Congo et à l’Equateur. Des jeunes soldats ont été transformés en chair à canon dans les deux provinces du Kivu. Que dire de tous ces journalistes et défenseurs des droits humains dont la disparation demeure un mystère faute d’une justice indépendante pour identifier et châtier les coupables.
Tôt ou tard, le jugement de l’Histoire interviendra.
En attendant, les Congolais ont plus que jamais besoin d’une Révolution. Ils n’ont que faire d’un coup d’Etat qui se limite généralement à la substitution d’un pouvoir oligarchique par un autre...
L’année 2013 se termine dans ce pays par un carnage. Un carnage qui met à nu non seulement le manque de professionnalisme des forces dites de sécurité - formées par des coopérants européens - mais surtout le mépris de la vie et la dignité de la personne humaine par les gouvernants congolais. L’année 2014 paraît, plus que jamais, mal partie.
N’ayons pas peur des mots : c’est un massacre qui a eu lieu le lundi 30 décembre 2013 dans certaines parties du pays. Pourquoi? "Terroristes" ou pas, les présumés "assaillants" devaient être maîtrisés et présentés devant les juridictions compétentes. En dépit de la gravité des faits, ils avaient droit à un procès juste et équitable. Et ce au nom du droit de la population de connaître toute la vérité sur ce qui s’est réellement passé ce lundi 30 décembre.
A croire le ministre Mende, les attaques dont question aurait été commanditées par Joseph Mukungubila - dont il s’est gardé de citer - qu’il a présenté comme étant "le gourou d’une secte messianique active dans certaines parties de la RDC pour protester contre les perquisitions entreprises à Lubumbashi et Kolwezi à leurs domiciles ainsi que contre une nomination politique".
A supposer que ces faits soient vrais, ce fameux "gourou" était tellement puissant au point de surprendre les forces dites de sécurité en orchestrant, le même jour, des attaques apparemment coordonnées à Kinshasa, à Lubumbashi et à Kindu? Mukungubila a-t-il été piégé par le pouvoir kabiliste? Comment ne pas donner raison à ceux qui parlent de "mise en scène"?
Est-ce le gourou qui est puissant ou c’est l’Etat congolais qui est en faillite?
Où étaient passés les "James Bond" de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et ceux de l’ex-Demiap (renseignements militaires), réputés coriaces pour traquer les opposants politiques plutôt qu’à identifier les menaces internes et externes qui planent sur les institutions du pays? Pourquoi les patrons de ces deux "services" n’ont pas encore été virés pour incompétence? Est-ce parce qu’ils sont natifs du Katanga? Que dire du ministre de l’Intérieur qui a également en charge la...sécurité? Peut-on parler de bonne gouvernance dans un pays où les dirigeants sont exonérés de l’obligation de résultats autant que de celle de rendre compte?
Ceux qui ont suivi le message de fin d’année prononcé, mercredi 31 décembre 2013, par "Joseph Kabila" n’ont pas manqué de constater l’incapacité de l’homme qui trône au sommet du Congo démocratique, depuis treize ans, à esquisser quelques mots porteurs d’espoir. Des mots qui apaisent une population clochardisée. Une population qui a peur du présent et de l’avenir. Le "président de la République" a préféré appeler cette population à faire preuve de "vigilance tous azimuts". Un discours indigne d’un Etat qui se dit démocratique.
Friand du pouvoir pour le pouvoir, "Joseph" semble ignorer que l’ennemi à débusquer par cette vigilance de tous les instants n’est autre que son inaptitude à mettre le pouvoir d’Etat au service du bien commun et à donner des réponses adéquates à l’aspiration de la masse à une meilleure qualité de vie.
A l’image d’un poisson qui pourrit par la tête, le Congo-Kinshasa est malade. La cause est simple : un leadership défaillant voire médiocre.
Dans une déclaration faite mardi 31 décembre à l’AFP, le "gourou" Joseph Mukungubila a invité "Joseph Kabila" à "quitter le pouvoir". Qui lui jetterait la première pierre?
N’en déplaise à Mukungubila, "Joseph Kabila" doit quitter le pouvoir non pas à cause de ses origines mystérieuses mais parce qu’il n’est pas à la hauteur de la charge qui est la sienne. Il a échoué. Il a raté l’occasion de donner aux Congolais un autre avenir. Il est désormais un homme du passé. Il incarne le passif.
Depuis son avènement à la tête de l’Etat congolais, il y a treize ans, "Joseph Kabila" a transformé le Congo-Kinshasa en une "boucherie". L’homme s’est comporté et continue à se comporter en un véritable "boucher national". Sous ses deux mandats, plusieurs vies humaines ont été broyées.
Des pseudo-opposants sont liquidés. C’est le cas à Kinshasa, au Bas-Congo et à l’Equateur. Des jeunes soldats ont été transformés en chair à canon dans les deux provinces du Kivu. Que dire de tous ces journalistes et défenseurs des droits humains dont la disparation demeure un mystère faute d’une justice indépendante pour identifier et châtier les coupables.
Tôt ou tard, le jugement de l’Histoire interviendra.
En attendant, les Congolais ont plus que jamais besoin d’une Révolution. Ils n’ont que faire d’un coup d’Etat qui se limite généralement à la substitution d’un pouvoir oligarchique par un autre...
Baudouin Amba Wetshi
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