RDC : Kamerhe appelle Kabila à confirmer aux congolais sa non-participation à la présidentielle 2016
L’opposant congolais Vital Kamerhe, le président du parti l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) a appelé mardi le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila à respecter la constitution congolaise et de ne pas se présenter aux élections à la fin de son deuxième mandat comme l’exige la constitution qui dispose que le mandat présidentiel est de 5 ans renouvelable une seule fois.
Vital Kamerhe relance ainsi, le débat sur l’éligibilité de Joseph Kabila pour l’élection présidentielle de 2016. La question est au centre de tous les débats ces derniers jours en République Démocratique du Congo (RDC) aux lendemains de la sortie de Lambert Mende, le ministre porte-parole du gouvernement qui a indiqué à plusieurs reprises, la dernière en date était dimanche dans l’émission Internationale de TV5Monde, Rfi et le Monde, que Joseph Kabila quittera le pouvoir en 2016 comme l’exige la constitution qui limite le mandat présidentiel à deux.
Vital Kamerhe a pour sa part jugé les déclarations du ministre de sans foi. Dans une interview accordée à Radio France internationale (Rfi), le président de l’UNC a déclaré que le ministre Lambert Mende est mal placé pour évoquer ces choses.
« C’est un engagement public, mais le porte-parole du gouvernement n’est pas porte-parole du président de la République. Nous aurions voulu que le président de la République le dise lui-même », exige M. Kamerhe. Il affirme que Lambert Mende n’a pas à rassurer le peuple congolais sur ce détail inscrit dans la Constitution.
Ainsi, il appelle Joseph Kabila à se prononcer sur la question et à respecter la Constitution. Vital Kamarhe compte sur la pression populaire pour contraindre l’actuel Chef d’Etat congolais à respecter l’engagement de ne pas modifier la constitution pour se présenter.
Revenant sur la question des élections locales et provinciales annoncées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour cette année 2014, M. Kamerhe a demandé à l’institution électorale de coupler les élections locales avec les élections provinciales. « On ne peut pas commencer par les élections locales, alors que nous avons des arriérés depuis novembre 2011 », a-t-il dit dénonçant au passage une stratégie destinée de retarder les échéances en portant un coup d’estocade sur le calendrier électoral.
« Nous craignons deux choses : le retard bien sûr, une prolongation qui ne dit pas son nom, mais aussi que les gouverneurs qui sont en place maintenant, et tous les territoriaux, de la base jusqu’au sommet, tous membres de la majorité présidentielle, multiplient la tricherie, comme ce fut le cas en novembre 2011 », a précisé Vital Kamerhe. Selon, il n’est pas non plus question de faire élire les futurs députés provinciaux au suffrage indirect. C’est une façon de préparer la tricherie. De la même façon, il remet en cause la neutralité et l’indépendance de la CENI qu’il de se rallier aux positions exprimées par le chef de l’État.
L’opposant n’est pas du tout d’accord avec le ministre porte-parole du gouvernement lorsqu’il disait que les droits de l’opposition et de la presse sont respectés. Vital Kamerhe rappelle les rapports des organisations des droits de l’Homme traitant de la question, sa dernière visite au nord et sud Kivu émaillée d’incidents. Des faits qui prouvent selon lui que les droits de l’opposition ne sont pas respectés.
Abordant la loi sur l’amnistie votée par les deux chambres et couvrant la période 2006-2013, M. Kamerhe pense que ceux qui sont en prison depuis 2001 à l’occasion de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila et ceux qui avaient été arrêtés au moment de la confrontation de la Garde républicaine et la garde de Jean-Pierre Bemba sont des oubliés de cette loi.
Écrit par Alain Serge
© Copyright Congo24