… L'ONG décide de porter l'affaire devant les juridictions régionales et internationales.
Dans son Arrêt avant dire droit, rendu le mardi 23 octobre 2012, au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK - ex Prison centrale de Makala), la Haute Cour Militaire avait rejeté la demande des parties civiles de convertir le Général John Numbi Banza Tambo en prévenu. Cet arrêt avait créé un tollé général dans les rangs des défenseurs des droits de l'homme, ainsi que de toutes les parties civiles au procès, notamment la veuve de Floribert Chebeya et ses orphelins, la veuve de Fidèle Bazana et ses orphelins, les frères et sœurs de Floribert Chebeya-, les frères et sœurs de Fidèle Banna.
Vendredi 26 octobre 2012, le collectif des ONG de défense et de promotion des droits de l'homme avait; au cours d'un point de presse tenu au siège de l'ONG «Les Amis de Nelson Mandela», à Matonge dans la commune de Kalamu, fustigé la partialité révoltante de la Haute Cour Militaire et décidé de retirer ses avocats pour ne pas cautionner le déni de justice.
Hier mercredi 07 novembre, à son siège de la commune de Ngaliema, devant la presse nationale et internationale, le staff dirigeant de la Voix des Sans-Voix pour les droits de l'homme (VSV) est monté au créneau pour dénoncer haut et fort ce qu'il a appelé « la parodie de procès». Pour la VSV, de fortes présomptions pèsent sur le Général John Numbi Banza Tambo. Ce dernier est considéré par tous les défenseurs des droits de l'homme comme l'auteur intellectuel de ce double assassinat et doit se présenter à la barre comme prévenu et non en tant que renseignant. Et l'arrêt avant dire droit de la Haute Cour Militaire vient de démontrer à la face du monde n'est pas du tout indépendante, qu'elle demeure à la solde d pouvoir en place. Autre scandale l'acharnement du ministère public contre les parties civiles et son ralliement à la cause des prévenus.
Au regard de toutes ces irrégularités et pour ne pas consacrer l'impunité en RDC, la VSV a décidé claquer la porte de cette parodie de procès. Mais, loin de désarmer, le directeur exécutif de cette ONG de défense et de promotion des droits de l'homme et tous ses collaborateurs vont saisir les instances judiciaires régionales et internationales pour que tous es responsables (auteurs et commanditaires) de ce crime d'Etat répondent de leurs actes et que la justice soit réellement dite.
http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=38995:proces-chebeya--la-l-voix-des-sans-voix-r-claque-la-porte-&catid=24:le-phare
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l'homme demeure très préoccupée par la détermination et la volonté politique des dirigeants congolais d'enchaîner et d'étouffer coûte que coûte la vérité dans l'assassinat de Floribert CHEBEYA BAHIZIRE et Fidèle BAZANA EDADI.
Pour rappel, en date du 10 septembre 2012, la VSV a, à juste titre dénoncé, à travers un communiqué de presse, le report par la Haute Cour Militaire du prononcé de l'arrêt avant dire droit sur les exceptions relatives à la saisine et requêtes tendant à obtenir des mesures conservatoires ainsi que la surséance à statuer sur le fonds et des manoeuvres dilatoires frisant le déni de justice et la consécration de l'impunité caractérisée par le refus de faire comparaître et de convertir le Général John NUMBI BANZA TAMBO en prévenu en sa qualité du suspect n° 1 dans l'assassinat de deux défenseurs des droits humains.
En date du 30 septembre 2012, les parties civiles, au cours d'une conférence de presse, ont apporté des éclaircissements sur les raisons qui justifient, entre autres, l'impunité dont jouit le Général John NUMBI BANZA TAMBO. Il s'agit à titre illustratif de l'assujettissement de la justice congolaise aux plus forts politiquement et financièrement ; le fait qu'il soit parmi les plus proches du Président de la République ; l'absence de volonté politique dans le chef des autorités congolaises en général et celle de la justice en particulier de le déférer devant les instances judiciaires compétentes pour un procès juste et équitable.
Face à toutes les raisons susévoquées, la VSV en tant que partie -civile n'a nullement été surprise de l'arrêt avant dire droit rendu, mardi 23octobre2012, par la HCM qui a rejeté la demande des parties civiles de convertir le Général John NUMBI BANZA TAMBO en prévenu.
La VSV rappelle à l'opinion publique que l'appel interjeté par elle à la Haute Cour Militaire pour mal jugé avait, entre autres, pour objectif la comparution du Général John NUMBI BANZA TAMBO devant la justice en qualité de prévenu au regard de fortes présomptions de son implication dans l'assassinat des défenseurs des droits humains Floribert CHEBEYA BAHIZIRE et Fidèle BAZANA EDADI.
Au regard de l'évolution du dossier, la VSV, craignant de cautionner une parodie de justice et de contribuer à la consécration de l'impunité en République Démocratique du Congo et la pérennisation du régime des intouchables, des personnes et autres personnalités au dessus des lois, décide ce jour de se retirer du procès en appel à la Haute Cour Militaire sur l'assassinat de Floribert CHEBEYA BAHIZIRE et Fidèle BAZANA EDADI.
Cependant, elle ne pourra reprendre sa place à ce procès en tant que partie civile que jusqu'à la satisfaction par une justice réellement indépendante de ses exigences.
Aussi, suite à la mauvaise foi des autorités congolaises de rendre justice aux deux martyrs des droits de l'homme et de la démocratie, la VSV se réserve-t-elle le droit, cette fois-ci, de s'en référer légitimement aux instances judiciaires régionales et internationales.
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L'HOMME (VSV)
l'ONG La Voix des sans voix se retire du procès Chebeya
Le procès se poursuivra, les policiers condamnés en première instance ayant eux aussi fait appel.
AFP/Gwenn Dubourthoumieu
La Voix des sans voix (VSV), ONG fondée par Floribert Chebeya, assassiné en juin 2010, s’est retirée du procès «pour ne pas cautionner une parodie de justice», a annoncé mercredi le directeur exécutif de l’organisation de défense des droits de l’homme, Dolly Ibefo. Cette décision intervient à la suite du refus de la Haute cour militaire de Kinshasa de faire comparaître le général John Numbi - ancien chef de la police - considéré, par la Voix des sans voix, comme étant le « suspect numéro 1 » dans l’assassinat de Floribert Chebeya.
Pour la VSV, il s’agit de « ne pas cautionner une parodie de justice » et de « ne pas consacrer l’impunité en République démocratique du Congo (RDC) », ont affirmé, devant la presse, les deux dirigeants de l’organisation, Dolly Ibefo et Rostand Manketa.
Pour avoir suffisamment testé la « mauvaise foi » de la justice congolaise, l’organisation envisage maintenant de se tourner vers la justice internationale, sans donner toutefois beaucoup de précisions. Elle parle de la Cour africaine des droits de l’homme ou bien de pays tiers qui pourraient exercer leurs compétences universelles. On parle de la Belgique ou même de la France.
Le procès se poursuivra
La date de la prochaine audience du procès en appel des tueurs présumés du militant des droits de l’homme, Floribert Chebeya, et de son chauffeur qui l’accompagnait au moment des faits, Fidèle Bazana, est fixée au 27 novembre prochain. Lors de la dernière audience, le 23 octobre dernier, la Cour avait rejeté la demande des parties civiles de faire comparaître le général John Numbi. Après cette décision, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme qui s’étaient constituées parties civiles, ont annoncé leur décision de se retirer du procès. Les familles des victimes et d’autres parties civiles devraient se prononcer sous peu.
Le procès se déroulera sans doute dans une salle d’audience quasiment vide mais il se poursuivra car l’appel ne concerne pas seulement les parties civiles. En effet, les policiers condamnés en première instance ont fait appel de leur condamnation. Néanmoins, il est vrai que ce procès emblématique, sans les plaignants, sera un véritable naufrage judiciaire, dommageable pour l’image du pays car ce procès est très suivi.
La VSV compte encore sur un sursaut d’ici à la fin du mois, au cas où la justice militaire changerait d’avis.
La Voix des sans voix, une ONG qui fait date
La Voix des sans voix est une organisation de défense et de promotion des droits de l’homme en RDC. Elle est basée à Kinshasa mais ses activités s’étendent aussi en province où elle effectue un travail en partenariat avec les organisations locales. L’ONG a été créée en 1983 et c’est l’une des plus anciennes associations en RDC.
Fondée en pleine dictature de Mobutu Sese Seko, ses membres - dont le fondateur Floribert Chebeya - ont travaillé dans la clandestinité, pendant sept ans. C’est seulement à partir de 1990, lorsque le pays s’est ouvert à la démocratie et au pluralisme - politique et associatif - que la VSV a commencé à travailler à ciel ouvert. Cependant, les organisations de la société civile étaient à peine tolérées.
Sous la présidence de Joseph Kabila, la VSV n’a reçu l’autorisation juridique effective pour pouvoir travailler qu’après la mort de Floribert Chebeya. Jusque-là, elle ne possédait qu’une autorisation provisoire.
Joint par RFI, Dolly Ibefo, directeur exécutif de la VSV évoque les moments les plus difficiles que les membres de son organisation ont affrontés.
Qu’en est-il, aujourd’hui, du poids de la Voix des sans voix en RDC ? Il est, ainsi que le souligne Dolly Ibefo, incontestable.
http://www.rfi.fr/afrique/20121107-rdcongo-organisation-defense-droits-homme-vsv-retire-proces-chebeya