Il s’est tenu, sous la présidence du Président de la République, Chef de l’Etat, S.E.M. Joseph Kabila Kabange, une réunion extraordinaire du Conseil des Ministres ce lundi 21 mai 2012 à la Cité de l’Union Africaine.

L’ordre du jour en comportait trois points, à savoir :
  1. Points d’informations
  2. Examen des dossiers
  3. Examen et adoption des textes
I. Points d’informations

1.1. Etat du territoire

Le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières a présenté au Conseil un rapport sur les faits saillants en rapport avec la sécurité du territoire national. Il en ressort que la situation sécuritaire du pays demeure relativement calme, à l’exception des foyers de tension entretenus par quelques mutins récemment intégrés au sein des FARDC et réfractaires aux traditions de discipline de celles-ci au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Les FARDC maintiennent la pression sur ces forces négatives qui opèrent désormais en coordination avec les FDLR au Nord et au Sud-Kivu et poursuivent les opérations de rétablissement de la paix de manière satisfaisante.

D’autres questions d’actualité ont fait l’objet des débats du gouvernement, notamment :
  • l’expulsion des Congolais d’Angola ;
  • la présence à Kasongo Lunda (Bandundu) d’un individu présumé être un officier général angolais ;
  • la mise à sac des bureaux de l’ANR au chef-lieu de la province du Bandundu ;
  • la crise entre le gouvernement provincial et l’assemblée provinciale de l’Equateur ;
  • les actes de prédation dans le polygone minier de la Miba qui ont entraîné mort d’hommes le 14 mai 2012 ;
  • la situation des déplacés de guerre à Kama au Maniema ;
  • les assassinats d’un activiste politique de l’opposition à Limete (Kinshasa) et d’un chef coutumier de la chefferie de la Plaine de la Ruzizi (Sud-Kivu).
Le Ministre de l’Intérieur a été aussi entendu sur la grève dans le secteur des transports taxis et taxis-bus en protestation contre les présomptions de tracasseries de policiers. À ce sujet, le gouvernement de la République a pris acte des revendications ainsi exprimées par les transporteurs et a pris une batterie de mesures strictes destinées à juguler les tracasseries par quelques agents de l’ordre véreux. Toutefois, le Conseil des Ministres condamne fermement les voies de fait signalées ici et là de la part de certains grévistes qui se seraient permis de contraindre par la force ceux des transporteurs n’ayant pas pris part à ce mouvement social d’y participer en procédant par des menaces et des manœuvres d’obstruction des chaussées. Le gouvernement tient à rappeler que dans un Etat de droit, nul n’est autorisé à dicter par la contrainte sa conduite à une autre personne et que force restera à la loi à cet égard.

1.2. Situation sécuritaire

Le rapport circonstanciel établi par le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense et des Anciens combattants a indiqué au Conseil des Ministres que la situation sécuritaire de la RD Congo aujourd’hui est en voie de stabilisation avancée. Il appert clairement de la situation opérationnelle et sécuritaire du pays qu’il a brossé que les FARDC contrôle bien la situation dans le Nord-Kivu où elles sont engagées contre la bande des mutins coalisée à d’autres forces négatives qui oeuvrent à la déstabilisation de la province du Nord-Kivu. Une tentative des mutins confinés sur les collines de Mbuzi et Runyonyi de prendre pied sur les localités de Bunagana et Jomba, mitoyennes aux collines qui leur servent de sanctuaire a été brisée par les FARDC. Un de leurs assauts désespérés mené conjointement avec les terroristes des FDLR à Uvira, Shabunda et Kalehe s’est soldé par un échec cuisant qui leur a coûté 25 mutins tués.

Entre autres dispositions prises à ce sujet, le Conseil des Ministres a résolu de rester activement impliqué dans la mise en œuvre des solutions durables susceptibles de mettre un terme à l’insécurité récurrente dans l’Est du pays en s’attaquant aux racines du mal. Les FARDC qui sont commises à la sécurisation des populations dans cette partie du territoire national sont avant toute chose une armée à caractère national qui ne peut en aucune façon être «communautarisée».

Le gouvernement lance un appel solennel à tous ceux qui se permettent encore de créer ou entretenir des milices privées à caractère identitaire au Kivu pour qu’ils mettent fin sans délai à cette pratique dangereuse pour la paix. Tous les groupes armés qui contribuent à la déstabilisation du Kivu n’auront plus jamais voix au chapitre dans les dialectiques sur le devenir et l’avenir du pays.

Pour le gouvernement, les acteurs politiques du Kivu devront dorénavant s’abstenir de tout message ambigu au regard des impératifs de l’unité nationale qui est une des valeurs cardinales partagées par le peuple congolais dans son ensemble. Le niveau humainement inacceptable des souffrances des populations congolaises du Kivu conduit le gouvernement à projeter l’interpellation sans relâche de toutes les personnes, physiques ou morales considérées comme des vecteurs de l’insécurité dans cet espace pour les amener à assumer les conséquences de leurs actes. L’heure est venue pour une remise en cause de fond des approches manichéistes et exclusivistes de la cohabitation entre communautés ayant en partage les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Le gouvernement engage fermement nos concitoyens de l’Est à maintenir vive la flamme du dialogue entre les communautés, sans hypocrisie ni faux fuyants, pour une réponse rapide à ce défi, et ce, de préférence avant l’organisation de prochaines élections provinciales.

Le gouvernement qui poursuit son action diplomatique à tous les niveaux pour s’assurer de la collaboration de ses partenaires extérieurs à ses efforts face à cette insécurité est en outre occupé à évaluer avec ses partenaires de la MONUSCO l’efficience de leur synergie commune en termes de contribution à la pacification et la stabilisation effective du kivu. La RD Congo a besoin de l’appui de tous ses amis et de toutes les bonnes volontés au sein de la communauté internationale pour appuyer ses efforts en vue de juguler la crise sécuritaire et humanitaire qui tire ses racines à l’heure actuelle d’un espace somme toute réduit dans le Nord-Kivu.

II. Examen des dossiers

2.1. Après un exposé du Premier Ministre, Chef du gouvernement sur leurs articulations respectives, la feuille de route du gouvernement pour la période 2012-2016 de même que le Programme de 100 jours du gouvernement ont été validés par le Conseil des Ministres. Sur instruction de S. E. M. le Président de la République, Chef de l’Etat, une synthèse de la Feuille de route, document de référence pour l’action à long terme du gouvernement de la République sera rendue publique.

III. Examen et adoption des textes

3.1. Deux projets d’Ordonnances essentiels pour le bon fonctionnement du gouvernement ont été par la suite adoptés par le Conseil sur proposition de M. le Premier Ministre, Chef du gouvernement. Il s’agit de (i) du Projet d’Ordonnance fixant les attributions des ministères et (ii) du Projet d’Ordonnance portant organisation et fonctionnement du gouvernement, modalités pratiques de collaboration entre le Président de la République et le gouvernement, ainsi qu’entre les membres du gouvernement. Les deux textes ont été adoptés et seront soumis incessamment à la sanction du Chef de l’Etat.

Commencée à 10 heures, la réunion du Conseil des Ministres s’est terminée à 11 heures 20’.
Lambert Mende Omalanga

Ministre des Médias et Porte-parole du gouvernement
Le Potentiel


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