Le gouverneur sortant de la ville-province de Kinshasa doit son salut à l'intervention musclée de la police de proximité.
André Kimbuta Yango, gouverneur de Kinshasa et candidat de son parti à la députation nationale dans la circonscription électorale de la Tshangu, a frôlé la mort jeudi de la semaine écoulée à Masina BKTF !
Pour la petite histoire qui ne cesse d'être racontée avec délectation dans les ménages de ce coins chauds de la capitale, l'insouciant baron du régime Kabiliste battait campagne pour le compte de son patron et pour le sien propre sans se douter le moins du morde de ce qui allait lui arriver par la suite.
A un moment donné, l'homme avait perdu le fil conducteur des idées qu'il voulait développer devant l'assistance à son meeting. Piqué par on ne sait trop quelle méchante mouche, l'imprévisible gouverneur s'est lancé dans une dangereuse diatribe en lingala en disant : « Soki bo voter ngai na députation nationale pe Raïs n°3 na présidence, tokotonga Tshangu ekokoma lokola mikili ! ».
Cela se traduirait à peu près de la manière suivante : « Si vous m'élisez à la députation nationale et mon patron Joseph Kabila à la présidence pour un second mandat électif, nous ferons de votre Tshangu, une ville moderne qui n'enviera en rien aux villes européennes de Paris et Bruxelles » !
Kimbuta avait lancé ce grossier mensonge sans évaluer au préalable le niveau de l'aversion que- la population a développé à son endroit tout au long du mandat de cinq ans qu'il vient de passer à la tête de la ville-province de Kinshasa sans la débarrasser des montagnes d'immondices qui jonchent ça et là, voire à la porte même de sa propre résidence (pouah)!
Et que dire du district de la Tshangu que le gouverneur André Kimbuta Yango avait transformé en loque au cours de son mandat raté pour essuyer les bords sales du cabinet de ses nombreux domestiques ?
Ayant interprété les propos du gouverneur comme une insulte grossière à leur endroit, la population de Tshangu s'est ruée sur ce dernier pour lui faire payer cher son impolitesse ceci, en attendant de voter contre lui le 28 novembre prochain!
Lorsque la population se mettait à soulever André Kimbuta Yango et à lui porter des coups dans les flancs, la police de proximité s'est mise rapidement en mouvement pour essayer de le tirer des griffes qui le tenaient fortement par la gorge, rapportent des témoins oculaires!
Fort heureusement pour le gouverneur impopulaire de Kinshasa, car il restait de peu ce jour-là que son lynchage se terminât sur une note dramatique.
Comme on peut le constater, André Kimbuta l'a échappé belle mais ce qui lui est arrivé dernièrement à Masina servira d'exemple pendant longtemps à ceux des responsables politiques qui croient pouvoir faire des besoins de la population le cadet de leur souci sans courir aucun risque.
En attendant de reprendre la ronde des places publiques de Kinshasa pour poursuivre la campagne électorale de son patron et de la sienne propre, le gouverneur abhorré de la capitale doit passer quelques jours de massages intensifs dans un centre de traitement appropriés de la place. Mais, on pense généralement qu'il fera cela désormais en choisissant soigneusement où et comment poser ses pieds. Le contraire surprendrait d'autant plus que le samedi 4 novembre 2011, à Masina Petro-Congo, précisément au dancing bar« Deux paillotes», il a fallu mettre le feu au poudres, en déboursant 10.000 USD pour acheter la conscience de gens venus l'écouter. Comble de malheur, son homme de main, Henri Itoka, à qui il remettra le magot pour dispatcher, s'est dérobé de ses responsabilités en se déchargeant sur un plus petit que soi, un certain Michigan pour cette besogne. L'homme ne s'est pas fait prier pour ponctionner cet argent, ne remettant que des miettes à la foule qui se serait offert un réel plaisir de saccager le dancing- bar, n'eût été la présence de la police venue à la rescousse. Une scène presqu'analogue s'est produite dans la même commune et le même jour, sur la route de Saint Barthelemy (Masina Mapela), à la seule différence que les 5.000 USD offerts par le candidat Kimbuta aux applaudisseurs et laissés entre les bonnes mains d'un certain Papa Dalas, ont pris une destination inconnue. Imaginez la colère de la foule.
Roger Makangila