RCD : à Bukavu, l'opération ville morte a été très suivie
Par RFI
Bukavu, 800 000 habitants, est la capitale du Sud-Kivu.
RFI
Malgré le message des autorités diffusé par la RTNC, la radio télévision nationale, qui appelait à ne pas suivre ce mouvement, malgré les menaces des certains employeurs sur leurs ouvriers pour qu'ils viennnent travailler ce mercredi matin, Bukavu vit au ralenti.
« Aujourd'hui, Bukavu ressemble à un dimanche, témoigne Thierry, un fonctionnaire qui vient de traverser la ville. Tout semble dormir, toute la population est à domicile, à la maison. Egalement tous les bureaux que ce soit de l'Etat ou du privé n'ont pas ouvert. Et j'ai mon enfant qui va à l'école. Je suis à quelques mètres de l'école, ça n'a pas tourné. »
A travers cette opération ville morte, la population exprime son ras-le-bol sur l'augmentation récente des violences : quatre meurtres en une semaine, la tentative d'assassinat contre le célèbre docteur Denis Mukwégé jeudi dernier. « Trop c'est trop », estime Lucienne, une jeune juriste :
« Nous remarquons que depuis beaucoup de temps, les droits sont violés. Il n'y a pas le respect de la personne humaine. C'est ce qui nous manque chez nous. Il y a des actions qui se font, mais le changement n'est pas palpable parce que les violences continuent. Et tout commence par le rétablissement de la paix. »
Joint par RFI, le maire de Bukavu estime que cette opération ville morte n'a pas d'impact sur les problèmes de violences. Portée par ce succès, la société civile a déjà décidé d'organiser de nouvelles actions pour obliger les autorités à s'investir contre l'insécurité.
La ville de Bukavu en RDC semble avoir été la plus touchée par la première secousse.
(Source : www.interet-general.info)
La ville de Bukavu en RDC.
Ville dangereuse, crimes qui se multiplient, l'insécurité grandissante exaspère Elodie Ntamuzinda. La présidente de la société civile de Bukavu veut une ville morte pour que les autorités prennent leurs responsabilités. «Nous voulons voir toutes boutiques fermées. Nous ne voulons pas voir les écoles ouvrir. Nous n’avons pas oublié les taxis-motos, les bus et autres… La province du Sud-Kivu doit montrer aux yeux du monde son ras-le-bol !», assure-t-elle.
Solidaire de cette journée ville morte, le personnel de l'hôpital Panzi, le centre de santé dirigé par le célèbre docteur Denis Mukwégé agressé jeudi dernier chez lui. «Le docteur va bien mais la violence on n'en veut plus» affirme Ephrem Disimwa, le responsable communication de l'hôpital.
Il est difficile de savoir si les habitants de Bukavu se joindront à cette initiative. Un membre de l'opposition politique ne voit pas l'intérêt de cette journée ville morte : «Même si cela provoque un éclat à l'extérieur, explique-t-il, ça ne fera pas malheureusement pas bouger les décideurs.»
http://www.rfi.fr/afrique/20121031-rdc-bukavu-ville-morte-insecurite-hopital-panzi-elodie-ntamuzinda
Le docteur Denis Mukwege, directeur de l'hôpital Panzi, à Bukavu, dans l'est de la RDC.
AFP
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