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dimanche 10 novembre 2013

Joseph Kabila ou "le Président malgré lui..."

Joseph Kabila ou "le Président malgré lui..."


"Joseph Kabila" lors de son investiture le 20 décembre 2011

De retour de Pretoria, en Afrique du Sud, où il a participé à la réunion extraordinaire conjointe de la Sadc (Marché commun de l’Afrique australe) et le CIRGL (Conférence internationale de la Région des Grands lacs), "Joseph Kabila" s’est arrêté à Lubumbashi.

Mercredi 6 novembre, le "raïs" a présidé, en sa qualité de commandant suprême des Forces armées de la RD Congo, la réunion extraordinaire du conseil supérieur de la défense. Toutes les "têtes couronnées" et "épaules galonnées" que comptent le pays étaient présents en tant que membres effectifs ou invités.

Outre les "félicitations" adressées à l’armée nationale pour son "bon comportement" face aux rebelles du M23, les participants ont passé en revue la situation générale du pays et ont conclu que celle-ci était "globalement calme sur toute l’étendue du territoire national". Calme?

Au moment où ces lignes sont écrites, les rebelles du M23 sont sans doute "défaits". Reste que pas moins de quarante groupes armés nationaux ou internationaux continuent à imposer leur loi dans la partie orientale du pays.

Pendant ce temps, près de trois millions d’habitants des localités troublées ont déserté leurs logis. Ils sont à la merci des intempéries et de diverses maladies. Qui est ce père de famille dont les enfants sont en errance, livrés à eux mêmes, privés des choses essentielles pour leur survie, qui oserait affirmer que "tout va bien" dans sa famille? "Joseph Kabila" serait-il sain de corps et d’esprit?

Au cours de cette même année 2013, les maï maï Ba Kata Katanga ont par deux fois fait irruption, avec une facilité inouïe, à Lubumbashi, la deuxième ville du pays. A l’insu des services dits de sécurité. Ces combattants ont tenté fin octobre de prendre le contrôle d’un dépôt d’armes. On a dénombré plusieurs morts et blessés.

Qu’en dit le "raïs"? L’homme semble afficher un détachement frisant l’insouciance : "S’agissant des événements survenus au Katanga au courant de la dernière semaine du mois d’octobre 2013, particulièrement à Lubumbashi, des instructions «claires et fermes» ont été données aux Forces armées, à la Police, aux services de sécurité, à la justice et à l’administration pour une solution appropriée". Pitoyable!

Depuis le déclenchement de la mutinerie des éléments des FARDC étiquetés CNDP-M23, en avril 2012, "Joseph Kabila" qui aime bomber son torse de "commandant suprême des Forces armées congolaises" n’a jamais mis les pieds à Goma. Pire, la prise de Bunagana par les FARDC n’a pas réussi à le faire descendre sur le terrain pour congratuler les valeureux soldats nationaux et étrangers qui ont pris des risques pour leur vie tout en manifestant la compassion nationale aux parents de ceux qui ont perdu la vie.

Que voit-on?

Le nouveau patron de la Monusco, l’Allemand Martin Köbler, s’est rendu à plusieurs reprises dans le chef-lieu du Nord Kivu prenant des risques personnels dans un pays qui n’est pas le sien. Le diplomate onusien assume tout simplement ses responsabilités. Où est passé le chef de l’Etat congolais? Où est passé cet homme qui a juré solennellement "de remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple les hautes fonctions qui" lui "sont confiées"? Il est en vadrouille.

Au cours de cette réunion de Lubumbashi, les participants ont lancé un "appel pressant" à tous les autres groupes armés nationaux et étrangers "encore actifs sur le territoire national" de "déposer les armes". Faut-il en rire ou en pleurer? "Joseph Kabila" compte sans doute sur la "communauté internationale" pour faire le "boulot" en ses lieu et place.

A noter, enfin, que les participants à cette réunion dite extraordinaire ont eu à prendre connaissance du "rapport partiel" rédigé par une "commission d’enquête" ad hoc sur les "allégations" des Nations Unies contre le général major Amisi Kumba Gabriel, ancien chef d’état-major des forces terrestres. "Joseph Kabila" a demandé un "complément d’informations en vue de se prononcer".

Les faits reprochés à Amisi sont gravissimes. Au lendemain du déclenchement de la mutinerie des éléments des FARDC portant le label CNDP-M23, cet officier a été accusé par des experts onusiens, en novembre 2012, de vendre des armes aux groupes armés opérant à l’Est. L’homme sera suspendu de ses fonctions au cours de la même période. Etrangement, il a gardé sa liberté de mouvement. Cette longanimité présidentielle n’a pas manqué de surprendre. On a vu le "raïs" sévir sans rémission pour moins que ça. L’opposant Eugène Diomi Ndongala en sait quelque chose.

A travers cette réunion, "Joseph Kabila" vient une fois de plus de confirmer qu’il est un président de la République malgré lui. Il n’a jamais disposé et ne dispose nullement des ressources morales et intellectuelles pour assumer une charge aussi lourde. Une charge qui requiert non seulement un sens aigu de responsabilité et de l’intérêt général. Bref, le sens de l’Etat.

En faisant preuve de laxisme lors de l’examen du cas Amisi, "Joseph" s’est disqualifié par son incapacité à assurer à tous les citoyens un traitement égal devant la loi. On avait oublié que Gabriel Amisi Kumba est issu du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie). Il s’agit d’un intouchable. L’homme est proche du général James Kabarebe, donc du régime rwandais de Paul Kagamé...

Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2013

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