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SACREBOPOL

mercredi 15 avril 2015

"Le silence de "Joseph Kabila"



"Le silence de "Joseph Kabila"



Le mutisme de "Joseph Kabila" ne cesse de susciter des questions voire une certaine exaspération au sein de l’opinion congolaise. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il "neige" au Congo démocratique, l’actuel locataire du Palais de la nation a pris la fâcheuse habitude de se murer dans un silence de "monarque républicain". Au motif, disait-il en septembre 2012, qu’il vaut mieux "être maître de son silence qu’esclave de ses paroles". 
"Joseph Kabila" donne l’impression de considérer le pouvoir d’Etat comme un bien. Un élément faisant partie de son patrimoine.
Et pourtant. Tout détenteur d’une parcelle du pouvoir est avant tout un mandataire. Peut-on imaginer un seul instant un mandataire qui s’exonère proprio motu de l’obligation de rendre compte au mandant sur la manière dont il exécute la mission lui confiée? Un tel mandataire serait un "rebelle". Un rebelle qu’il importe de virer illico presto.

Depuis le 4 avril dernier, un seul sujet est au centre de toutes les conversations au Congo démocratique. Il s’agit de la découverte d’une "fosse commune" contenant 421 cadavres à Maluku. Une découverte faite début avril par des habitants de cette commune. On le sait, ceux-ci se sont empressés d’en informer la Monusco plutôt que la police ou les autorités judiciaires. Un signe de la méfiance ambiante. 
Depuis près de deux semaines, on assiste à une agitation sans précédent au sein de certains grands corps de l’Etat. C’est le cas notamment du gouvernement, de l’appareil judiciaire, de la police nationale et des "services" en général et de l’Agence nationale de renseignements en particulier. Les gouvernants en place se reprocheraient-ils quelque chose? Auraient-ils des choses à  dissimuler?

Face à cette agitation, "Joseph Kabila" reste "égal" à lui-même. Il affiche un silence assourdissant. Comme à  l’accoutumée, il envoie au feu ses "petits soldats". 
A en croire le ministre de la Communication et des médias, le très volubile Lambert Mende Omalanga, il n’y a rien à fouetter un chat après cette macabre découverte. Selon lui, ce genre d’enterrement est "routinier" et "somme toute banal". 
Routinier et banal? Voilà des épithètes pour le moins malheureuses. Des épithètes qui mettent à nu la légèreté autant que l’immoralité - et pourquoi pas l’irresponsabilité ? - des "élites" au pouvoir au Congo-Kinshasa. On ne peut, dès lors, que comprendre le fossé de méfiance qui ne cesse de s’élargir entre le peuple congolais et leurs gouvernants.

En tous cas, les Congolais veulent savoir ce que sont devenus leurs concitoyens appréhendés lors des manifestations des 19, 20 et 21 janvier à  Kinshasa et à Goma. Il en de même des militants pro-démocratie arrêtés le 15 mars. Dans le premier cas, Mende avait fait état de 343 personnes arrêtées. Que sont-elles devenues?
Il semble que "Joseph Kabila" et ses sbires n’auraient rien à cacher. Pourquoi rechignent-ils à faire exhumer les dépouilles enfouies à  Maluku afin qu’une autopsie fixe l’opinion sur les causes de décès, cas par cas?
La légitimité de l’Etat, en tant que pouvoir politique, se mesure à la dimension de la confiance que les citoyens accordent à leurs "mandataires" ou représentants. Dans le cas sous examen, la crise de confiance est en passe de se muer en crise de régime.

"La personne humaine est sacrée, annonce le premier alinéa de l’article 16 de la Constitution promulguée le 18 février 2006 par "Joseph Kabila". L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger". En affichant un silence frisant l’impotence pendant que Mende qualifie la fosse commune de Maluku d"enterrement routinier", "Joseph Kabila" a trahi son serment de défendre la Constitution et les lois du pays.
Cet "homme taiseux" est plus que jamais indigne de continuer à porter le titre de chef d’Etat à fortiori celui de chef d’un Etat de la dimension du Congo-Kinshasa. 
Si "Joseph Kabila" avait encore un brin de sens de l’honneur, il devrait ici et maintenant tirer les conséquences de son parjure en se démentant. A bon entendeur..."


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