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SACREBOPOL

samedi 15 octobre 2011

Elections 2011-2013 : Les machines pourraient voter


Pendant que les membres du Bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) clament sur tous que le processus électoral en cours serait libre, démocratique, crédible, transparent et apaisé, les signaux qu'émettent les réalités du terrain ne poussent nullement à l'optimisme. En effet, la loi du silence imposée par les gouvernants en place aux partis de l'opposition ainsi qu'à tous les segments de la société congolaise qui tentent de protester contre le marque de transparence du fichier électoral parait fort suspecte.  

Mais, ce qui inquiète le plus, c'est cette double campagne déclenchée par certains états-majors politiques et consistant d'une part à racheter à tour de bras des cartes d'électeurs et, d'autre part, à contraindre des personnes déjà enrôlées à communiquer les numéros de leurs cartes d'électeurs à des personnes se réclamant d'officines obscures.

A quelles fins propose-t-on à de nombreux compatriotes, aux quatre coins du p'ays, de l'argent en contrepartie de leurs cartés d'électeurs et des numéros d'enregistrement de celles-ci ? En principe, une telle opération ne devrait avoir aucun sens dès lors qu'au niveau des bureaux de vote, chaque électeur ou électrice serait appelé à ac6omplir en personne et devant témoins, son devoir civique. S'agissant des numéros des cartes d'électeurs, leur enregistrement serait sans objet quand on sait que toutes les données se trouvent déjà consignées dans les kits déployés par la CENI lors des opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs.

Mais si, en dépit de toutes les dispositions que sont en train de prendre les partis 'politiques de l'opposition ainsi que les observateurs nationaux et internationaux en vue du contrôle sans faille des opérations de vote, l'on se livre tout de même à l'achat des cartes d'électeurs et à l'enregistrement préalable de leurs numéros d'ordre, cela veut dire qu'il y a anguille sous roche.

L'idée qui vient naturellement à l'esprit des analystes politiques est que la République Démocratique du Congo pourrait connaître, du Congo pourrait connaître, le 28 novembre prochain et même pour d'autres scrutins à venir, deux types de vote : celui de vrais électeurs et celui que réaliseraient les ma chines de la CENI, en dehors de toute structure de contrôle et de vérification. A en croire certaines indiscrétions, beaucoup de Congolais en âge de voter risquent d'être surpris de s'entendre dire, à leur arrivée dans les bureaux de vote, qu'ils avaient déjà fait le choix de leur président ou de leur député.

En d'autres termes, certaines machines seraient déjà mises à. contribution pour « voter» en lieu et place des compatriotes délestés préalablement de leurs cartes d'électeurs ou ceux dont les numéros d'ordre auront été placés sur des listes spéciales. Des incidents sont à craindre dans les bureaux de vote car de millions de compatriotes risquent de ne pas accepter que les machines aient « voté » à leur place alors qu'ils ne se sont jamais présentés dans des bureaux de vote.

Partis politiques, Administration publique, marchés, églises, mutualités …

Selon les informations parvenues au Phare, les partis politiques,, l'administration publique, les marchés, les églises, les mutualités figurent au nombre de structures qui se livrent à la confiscation des cartes d'électeurs ou à l'enregistrement des numéros d'ordre des électeurs

Quant ce n'est pas l'argent qui est proposé aux personnes-cibles, on y va avec des menaces de suspension ou de renvoi définitif pour les fonctionnaires, les vendeurs et .vendeuses des marchés, de non assistance ou d'exclusion définitive à l'endroit des fidèles ou des membres des mutualités.

Cette situation se vit aussi bien à Kinshasa que dans les villes et villages des provinces. A ce jour, des milliers de concitoyens ont perdu leurs postes dans l'administration publique, leurs espaces de vente dans des marchés, leurs places dans des églises ou mutualités pour avoir refusé de jouer le jeu de ceux qui ont visiblement planifié des fraudes électorales.

La bataille du serveur central

A la lumière des actions de manipulation .de l'électorat que l'on observe depuis un certain temps, la bataille de la' transparence du serveur central reste décisive pour connaître a vérité « vraie » des urnes en République Démocratique du Congo. L'Opposition et toutes les bonnes volontés qui se battent pour la transparence du processus électoral devraient maintenir la pression sur la CENI pour s'assurer que son serveur central n'est pas déjà gangrené par des votes anticipa- tifs émis par des machines.

Aussi, le refus de cette dernière de laisser ses « partenaires » accéder à son arsenal informatique mis en place  pour la tenue des élections parait des plus suspects. S'il n'y a réellement rien à cacher, la CENI est invitée à se comporter comme une maison en verre.

  Kimp  

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