RDC: Vers un troisième mandat pour Joseph Kabila en 2016 ? -Jeuneafrique
juillet 2, 2013, | Dernière mise à jour le 2 juillet,
2013 à 8:25 | sous . Mots clés:
Le président congolais Joseph Kabila,
qui arrive à la fin de son mandat en 2016, ne pourra pas se représenter à la
prochaine présidentielle… à moins que la Constitution du pays ne soit modifiée.
Une éventualité qu’esquissait récemment dans un livre l’un des proches du chef
de l’État, Évariste Boshab. Mais de leur côté, les évêques, l’opposition
politique et diverses associations tirent la sonnette d’alarme.
Joseph Kabila briguera-t-il un troisième mandat en 2016 ? En l’état actuel de
la Constitution de la RDC, la réponse paraît négative. « Le nombre et la durée
des mandats du président de la République [cinq ans, renouvelable une seule
fois, NDLR] ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle », dit
le texte. Pas évident que les proches de Joseph Kabila, réélu en 2011,
l’entendent de cette oreille.
« Depuis quelques temps, les manœuvres se concoctent dans les officines des
partis politiques » pour faire émerger l’hypothèse d’une révision de la
Constitution pouvant permettre à Joseph Kabila de se représenter en 2016, croit
savoir Jean-Claude Katende, président national de l’Association africaine des
droits de l’homme (Asadho). Un sentiment partagé par la Conférence épiscopale
nationale du Congo (Cenco) qui s’était déjà prononcée début février contre «
toute tentative de modification de l’article 220 » qui limite à deux le nombre
de mandat du chef de l’État.
Mais avec la parution, à la mi-juin, de son dernier livre, Entre la
révision constitutionnelle et l’inanition de la nation (Éd. Larcier, 444
pages), Évariste Boshab, secrétaire général du parti présidentiel, a relancé le
débat. « Il s’est prononcé en sa qualité de chercheur, constitutionnaliste de
surcroît et chef de département de droit public à l’Université de Kinshasa. Pas
avec sa casquette de responsable politique », tente de nuancer un membre de son
entourage. « Après tout, on ne peut pas empêcher un Congolais de réfléchir sur
l’avenir de son pays », ajoute un autre, qui préfère cependant ne pas être
nommé.
Appel à la vigilance
Félicien Mwanama (Cenco) : “Toucher à la limitation du nombre et de la durée des mandats du président de la République risquerait de porter un coup dur à la cohésion nationale.”
Une démarche que la Cenco ne voit décidément pas d’un bon œil. Réunis en
plénière fin juin à Kinshasa, les évêques congolais ont vite tiré la sonnette
d’alarme. Les « fidèles [catholiques] et [les] hommes de bonne volonté [doivent]
demeurer vigilants et prêts à faire échec à toute manœuvre éventuelle de
modification de la Constitution en ses articles verrouillés », lancent-ils dans
un communiqué de presse. Car, « toucher à la limitation du nombre et de la durée
des mandats du président de la République, consacrée dans la loi fondamentale
pour garantir l’alternance politique, risquerait de porter un coup dur à la
cohésion nationale et à la stabilité politique », commente l’abbé Félicien
Mwanama, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale.
Même mise en garde du côté de l’opposition. Le pouvoir en place devra d’abord
« marcher sur les cadavres des Congolais » avant de procéder à la révision de la
Constitution, menace Vital Kamerhe, leader de l’Union pour la nation congolaise
(UNC).
http://radiookapi.net/lu-sur-le-web/rdc-vers-troisieme-mandat-pour-joseph-kabila-en-2016-jeuneafrique/
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