Le sens et non le sang
Au seuil de la campagne électorale en vue des élections des 28 novembre 2011, des scènes de violence sons déplorés ci et là, des scènes qui, non seulement on fait des blessés, mais conduit aussi et malheureusement à la mort d'homme.
Or, pendant cette période, il est à souhaiter que le sens puisse prévaloir sur le sang. Et pourquoi ? Comme l'avait si bien dit Léopold Sédr Senghor dans son œuvre Négritude et Humanisme il y a déjà plusieurs décennies " Le sang a prévalu sur le sens, l'instinct sur la raison, l'égoïsme sur la générosité. C'est le constat actuellement en RD Congo en général et dans la ville de Kinshasa en particulier.
Vendredi dernier, au niveau du Rond point Ngaba plusieurs dizaines des Kuluna sur des motos ont réussi à disperser des membres de l'UDPS qui chantaient et dansaient pour saluer le début de la campagne électorale, et ce, après en avoir mis K.O quelques uns.
Là où le bât blesse, c'est quand ces Kuluna avaient pour la plupart des pistolets à leur ceinture. A la question de savoir pourquoi la police n'intervenait pas pour faire stopper cette violence, le commandant du sous-Ciat au R.P Ngaba a répondu : " Les autorités savent ce qui se passe dans ce dossier, inutile d'aller se casser le nez. "
A Mbuji-Mayi, on l'a suivi, les violences se sont terminées sur un bilan lourd : 1 mort et plusieurs blessés. De quoi déplorer une fois de plus l'usage disproportionné des forces. Autant on déplore ce qui est arrivé à Kinshasa et à Mbuji-Mayi, autant on déplore l'affrontement entre ce qu'on doit appeler " des frères ennemis ", les 2 ailes de l'UDPS s'étant affrontées, l'affrontement qui a fait plusieurs blessés dont un grave.
C'est donc dans ce climat que Tshisekedi doit arriver, demain mercredi dans la province Orientale en provenance d'Afrique du Sud. Une visite qui est au centre des conversations, Tshisekedi y-a-t-il réussir à maintenir sur le cap, à battre ses records du Katanga et de Kinshasa ou va-t-il trébucher sur les peaux de banane de Médard Autsai ? Il suffit d'attendre et voir, même si beaucoup de sources s'accordent à accepter qu'il s'agit là d'une visite au cours de laquelle tout peut arriver.
Le code de bonne conduite
C'est face à tout ce qui précède que la signature du code de bonne conduite trouve sa raison d'être. Dernièrement, Human Rights Watch a appelé l'UDPS d'E. Tshisekedi à poser cet acte qui entre dans la droite ligne des élections voulues, crédibles, apaisées et transparentes par tous.
L'Ong des droits de l'homme a commencé par rappeler les actes, non seulement de violence mais aussi de xénophobie enregistrés dans notre pays : le discours de Kyungu wa Kumwanza et les actes de l'UNAFEC son parti contre l'UDPS d'Etienne Tshisekedi, l'incendie du siège de l'UDPS, la mise à sac du siège de l'interfédéral du PPRD, la répression dans la brutalité et dans le sang des manifestations pacifiques de l'opposition et nous nous en passons. C'est après tout ça que Human Rights Watch a appelé l'UDPS d'E. Tshisekedi à signer sans délai le code de bonne conduite. Non sans rappeler que tous les principaux partis politiques ont déjà signé ce fameux document, à l'exception de l'UDPS. Il s'agit là d'un document qui engage spécifiquement les parties à faire preuve de retenue dans leurs propos, à s'abstenir de tout forme de violence et à éviter tout vocabulaire d'intimidation, tout discours haineux ou toute incitation à la violence.
C'est à cette condition, croit-on, que les élections que tous les Congolais appellent de tous leurs vœux, devront se tenir. A moins que Daniel Ngoy Mulunda ait des surprises désagréables à réserver à ce peuple qui voit en ces élections l'unique voie par laquelle mettre un terme à l'arbitraire.
Valentin Wakudinga
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