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SACREBOPOL

jeudi 19 janvier 2012

Au tricheur


Par  RICH NGAPI
On se plaint à Idiofa. On sanglote à Kabongo. On accuse à Kabare. On dénonce à

Mbandaka. On pleure à Bumba. On menace à Mbuji-Mayi. On s’étonne à


Lubumbashi. Ça grogne à Kinshasa…. Les législatives ont-elles sonné le glas d’un

système qui a longtemps masqué la tricherie et le mensonge, les faisant passer

pour la vérité ?




De partout, tout le monde se sent embarrassé : gouvernement, opposition,


Société civile, experts internationaux,… tous crient au tricheur ! Même si c’est en

des termes différents, le dénominateur commun demeure : il y a d’énormes

erreurs et une tricherie quasiment planifiée.





«Apportez des preuves», rétorquent des illustres «tricheurs» accusés ou


supposés. Des preuves ! Ce n’est pas puisqu’un étudiant, tricheur de son état, n’a


pas été attrapé par le surveillant qu’il cesse de l’être. Aussi, en morale, un mal ne

se transforme pas en bien puisqu’il n’a pas été ébruité. Le mal reste le mal et le

bien reste le bien. On n’a pas besoin d’être attrapé en flagrant délit de tricherie


pour reconnaître qu’il y a eu tricherie le 28 novembre 2011. Que faites-vous alors 


de votre conscience ?





Dans son célèbre «jugement», le Roi Salomon n’avait pas exigé à l’une des

femmes qui se disputaient un enfant vivant la preuve de la maternité. Sage, c’est


lui, Salomon, qui a usé de sa sagesse pour retrouver la vraie mère de l’enfant.

Voulez-vous alors dire que dans notre cas, les Congolais auraient uniquement le

droit de voter mais pas celui d’élire ? Pourquoi, bon Dieu, ne veut-on pas


respecter la volonté du peuple si réellement, la démocratie est le pouvoir du

peuple, par le peuple et pour le peuple ?





Avec ces élections à la congolaise, tout le monde à travers le Congo profond

aurait sa vérité des urnes – puisque tous les résultats étaient affichés – sauf le


président pasteur et « sa » CENI. Décidemment, au Congo démocratique, la

démocratie devient un démon de division et, l’élection, une malédiction.






Sinon, pourquoi continue-t-on d’imposer au peuple une démocratie qui s’écrit à

reculons, à tâtons ; une démocratie accaparée par des manitous dont la seule et


unique préoccupation consiste à rechercher la jouissance, leur jouissance ? Mais,

tenez ceci pour dit, chers messieurs : le ventre du Congo remue de plus en plus


et les antidotes classiques ne servent plus à grand-chose. Il ne sert donc à rien


de «vouloir diriger par défi». Il faut une justice ainsi qu’un dialogue vrai et


sincère pour avancer vers la paix tant souhaitée par toutes les parties.









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