Powered By Blogger

Pages vues le mois dernier

Translate

SACREBOPOL

lundi 3 mars 2014

Le Rwanda plus fort que jamais en RD Congo malgré la déroute du M23

Le Rwanda plus fort que jamais en RD Congo malgré la déroute du M23


La déroute du M23 n’a pas anéanti la mainmise du Rwanda sur le Congo


Défilé triomphal du M23 au stade de Goma, Nov 2012.
Le Rwanda demeure toujours plus fort au cœur dispositif sécuritaire congolais malgré la déroute militaire du M23. Depuis la débâcle du M23, une pure création rwandaise, l’on croyait que l’influence rwandaise en RDC allait s’affaiblir, que nenni. Par ses différentes prises de position de ces derniers temps, la dernière en date concerne la nomination du général Tutsi Charles Bisengimana à la tête de la Police nationale congolaise (PNC), le président Kabila renforce l’influence rwandaise au Congo. Il s’agit là d’un jeu subtil qui consiste à offrir au Rwanda, via le maillage du dispositif sécuritaire congolais par des agents pro-rwandais, des compensations de l’espace militaire perdu à l’est après la débandade du M23; cela en prévision d’un retour en force du Rwanda au Congo par la suite.
Depuis vingt ans, la « question rwandaise » reste au cœur de l’instabilité en RDC. La raison avancée par Kigali pour justifier le déploiement de ses troupes au Congo, de 1996 à 2013, est le risque d’un nouveau génocide que ferait courir au Rwanda la présence au Congo, de FDLR[size=13][1][/size]..
Acte 1 : Kabila ressuscite le M23 vaincu militairement

Alors qu’après la défaite du M23, les délégués du gouvernement refusaient toute mesure d‘amnistie à l’égard es mutins du M23 allant jusqu’à faire échouer les négociations de Kampala, position également tenue par le Général d’armée François Olenga, le chef de l’armée de terre, voilà dans une sortie diplomatique solitaire, sans consulter ni son gouvernement encore moins le Parlement, Kabila  accepta de signer un document permettant au M23 de renaître de ses cendres politiquement. Là ou l’on attendait à sa reddition, résultat logique d’une défaite militaire, c’est un acte d‘engagement reconnaissant au M23 les mêmes prérogatives reconnues en Mars 2009 au CNDP. Désormais, l’espace politique congolais se verra renforcé de la présence de trois partis, majoritairement à base monoethnique Tutsi que sont le RCD d‘Azarias Ruberwa, le CNDP des transfuges du RCD qui ont refusé d‘évoluer dans une formation politique en reprenant les armes contre le Congo, leur soi-disant pays, et le M23, la rébellion issue du CNDP. Le M23, à son tour, est composé des combattants du CNDP qui se sont sentis frustrés des traitements subis par leur allié politique et électoral en 2011 au sein de la majorité présidentielle et ont pris des armes pour revendiquer leur butin électoral à la suite de la campagne électorale abattu pour Kabila.

Acte 2 : Kabila resserre son dispositif sécuritaire en promouvant particulièrement les Tutsi

Après une tentative avortée d’élévation du Général Bisengimana au grade de Lieutenant-général alors qu’il était général de brigade, la vigilance notamment du DESC ayant permis de constater ce saut illégal de grade sans passer par le grade de général-major, Kabila et son entourage ont dû faire marche en arrière, arguant qu’il s’agissait d‘une erreur technique. Assez bizarre non ! Une erreur qui ne concerne uniquement que le Général Tutsi Bisengimana qui savait qu’en étant élevé au grade de lieutenant-général (3 étoiles), il devenait ex-officio et de jure le numéro un de la PNC. D’autant que même s’il arrivait à ce que le général Numbi soit réintégré par la suite, il serait d‘un grade inférieur (général-major : 2 étoiles) à Bisengimana et perdrait naturellement sa place à la tête de la police nationale congolaise. Finalement, le stratagème a échoué grâce à la vigilance entre autres de DESC qui a mis la puce à l’oreille aux rêveurs Katangais. Mais ce n’était que question de temps.
En nommant Bisengimana à la tête de la PNC, cela conforte la thèse de la mainmise du Rwanda qui veut montrer qu’il tient encore Kabila dans sa main et veut continuer à narguer les ‘Con-golais’. En d’autres mots, le profil bas adopté par Kabila, d’accepter de laisser faire la guerre contre le M23 - car pressé de toutes parts à la suite de la chute de Goma et n’ayant pas le choix face à la pression populaire qui le considérait comme un agent rwandais placé à la tête de la RDC[size=13][2][/size], dans un contexte de son impopularité due à son déficit de légitimité – est actuellement compensé par l’accroissement du nombre d’officiers et de cadres politiques Tutsi (pro-rwandais) dans le pré-carré sécuritaire et politique de Kabila pour quadriller le Congo.

Acte 3 : Kabila-Kagame, je te tiens tu me tiens par la barbichette…


Joseph-Kabila-Paul-Kagame

En effet, malgré les difficultés rencontrées par Kabila d’exécuter à la lettre la politique qui lui est dictée par ses parrains régionaux (Kagame et Museveni) suite à l’éveil patriotique des congolais, Kigali voit en « raïs » congolais un mal nécessaire. L’un ne peut plus se passer de l’autre de peur que la chute de l’un risque d’entrainer celle de l’autre. C’est ce qu’avance l’analyste Boniface Musavuli :
« …Joseph Kabila cherche toujours un stratagème pouvant lui permettre de se maintenir au pouvoir après 2016. Même s’il parvenait à faire modifier la Constitution, ses chances de réélection sont plutôt minces, si le scrutin se déroule dans la transparence.

Mais il peut compter sur les fraudes, la violence armée et des appuis inconditionnels. Au Congo, il n’a pas plus fidèles soutien que les membres du M23, aussi étrange que cela puisse paraître. Ce sont de vieilles connaissances. C’est au milieu de ces combattants rwandais que Kabila est arrivé au Congo en 1996 en tant qu’officier de l’armée rwandaise. Ils ont tout à perdre en cas de départ de Kabila. C’est avec eux (le CNDP de Bosco Ntaganda) qu’il a réprimé les opposants qui contestaient les résultats de 2011 et qu’il a réussi à orchestrer des fraudes massives notamment dans le Kivu. Ils ont même formé une même majorité présidentielle avec le PPRD (parti au pouvoir).
En 2016, il n’y aura pas de gens aussi désespérés que les membres du M23 pour lutter « jusqu’à la mort » pour le maintien de Kabila au pouvoir. Museveni et Kagamé, de leur côté, savent qu’il faut tout faire pour assurer le maintien de Kabila au pouvoir en 2016, seul moyen de perpétuer leur mainmise sur le Congo. Si les Congolais se débarrassent de Kabila, il y a peu de chance que son successeur se soumette au dictat de Kampala et Kigali. » (http://desc-wondo.org/rd-congo-nairobi-en-chiens-de-faience/)

Acte 4 : Le M23 n’a pas perdu la guerre car Nairobi permet son redressement politique et lui octroie d’excellentes conditions de cessation des hostilités 

Suite à la déroute du M23 et sa perte (provisoire) de la zone sous son contrôle à l’est de la RDC, Kabila vient, au travers du document signé à Nairobi, remettre le M23 sur la sellette politique. Les engagements pris à Nairobi vont permettre au M23, défait militairement, d’engranger des succès politiques et fonciers par la voie diplomatique là où la guerre a fait croire aux Con-golais que le M23 a perdu du terrain. Mieux encore, les Tutsi se voient renforcés dans leurs postes à l’intérieur de la RDC en occupant les postes le plus stratégiques des institutions politiques et sécuritaires du Congo. N’est ce pas nous écrivions, à propos d’une vraie victoire militaire que « Dans une guerre, on ne peut désigner le vainqueur qu’en considérant les fins, positives ou négatives, de la guerre ou de la campagne militaire. La méconnaissance de cette règle peut mener à des succès militaires sur le plan tactique mais qui peuvent être en même temps des échecs stratégiques. La défaite de l’un des camps en présence est consommée lorsqu’il ne peut plus raisonnablement espérer de la continuation de la lutte un redressement politico-militaire qui lui permettrait d’obtenir de meilleures conditions de cessation des hostilités. » (http://desc-wondo.org/de-la-debacle-des-fardc-a-la-defaite-du-m23-radioscopie-dune-guerre-brouillee-jj-wondo/)
Les stratégistes se focalisent moins sur l’éclat des batailles que sur leurs suites et impacts (politiques, diplomatiques, sociaux, économiques…) à long terme. D’autant qu’en stratégie, l’option militaire, quoique déterminante, ne suffit pas à elle seule pour déterminer la réalisation finale des objectifs poursuivis dans une guerre. Celle de prolonger la politique par d’autres moyens en contraignant l’adversaire à la soumission. L’épreuve de vérité n’est pas une bataille gagnée, aussi brillante soit-elle, mais la mise hors combat durable de l’ennemi, soit par la destruction de ses forces, soit par la maîtrise d’un espace de sécurité politiquement, économiquement et militairement suffisant. Ou encore par les dividendes diplomatiques de la défaite militaire engendrés à la suite d’une bataille militaire. http://desc-wondo.org/victoire-militaire-tactique-mais-echec-strategique-le-cas-du-m23-et-du-rwanda/

Selon le Général et théoricien prussien Carl von Clausewitz, la guerre reste un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ; son dessein immédiat est d’abattre l’adversaire afin de le rendre incapable de toute résistance, voire de toute manœuvre politique ou diplomatique ultérieure. Dans sa conception politique de la guerre, Clausewitz avance que tant que je n’ai pas complètement abattu ou annihilé la capacité de nuisance de l’adversaire, je peux craindre qu’il m’abatte à tout moment. Je ne reste pas encore complètement mon propre maître, car il peut encore me dicter sa loi comme je lui dicte la mienne. » C’est cette réalité qui s’est passée à Nairobi où le M23 est parvenu à dicter à la RDC ses conditions, notamment en ce qui concerne:

(i) Amnistie pour les membres du M23 uniquement pour faits de guerre et d’insurrection ;
(iii) Libération des membres du M 23 détenus par le Gouvernement de la RDC pour faits de guerre et d’insurrection;
(vii) Création d’une commission chargée de la question des biens spoliés, extorqués, volés, pillés et détruits, terres comprises ;
(viii) Réconciliation nationale et justice ; (Ndlr: et pourtant cela a été l’objet des concertations et qu’on continue à traquer les opposants non armés qui refusent toute compromission avec Kabila mais pas les multirécidivistes u M23 qui endeuillent la RDC depuis l’AFDL);
(ix) Réformes sociales, sécuritaires et économiques ; (Ndlr: Les concertations de Kabila ont proposé cela; pourquoi y réserver un cadre spécifique pour le M23?)
(x) Mise en œuvre des conclusions de la réévaluation de la mise en œuvre de l’Accord du 23 Mars 2009 (Qu’est ce que le M23 n’a pas obtenu comme gratifications au sein de l’armée? Tous les officiers fabriqués ou soutenus par le Rwanda sont devenus les chefs en RDC: Ntaganda, Makenga, Kasereka, Obedi Rwabasirwa, Bisengimana… Pourquoi réserver un régime de faveur à une rébellion qui ne cesse d’endeuiller la RDC?)
(xi) Mécanisme de mise en œuvre, suivi et évaluation pour les positions arrêtées. (Comment va évoluer ce dispositif aux côtés du comité de suivi pour la mise en œuvre des résolutions des Concertations? N’est-ce pas là ajouter une couche 
supplémentaire de lasagne dans un contexte institutionnel anachronique déjà complexe?) 

Acte 5 : Jeu de relais entre le Rwanda et l’Ouganda

Paul Kagame arrrivant au terme de son mandat présidentiel constitutionnel en 2017 et à la veille de la célébration des festivités marquant le 20ème anniversaire du génocide rwandais met les bouchées doubles pour se rendre fréquentable et utile aux grandes puissances, après avoir essuyé un faisceau de critiques diplomatiques pour son rôle néfaste dans la persistance de l’insécurié à l’est de la RDC. Ainsi, Kagame trouve en Museveni un exutoire pour détourner l’attention de l’opinion internationale sur sa personne en laissant à Mugabe le soin de traiter par procuration le cas M23. L’Ouganda est devenu momentanément la zone de refuge des rebelles Tutsi rwandais alors que depuis Mutebusi, Nkunda, Runiga et Ntaganda, tous les chefs rebelles et leurs troupes ont toujours trouvé refuges dans leur patrie d’origine, le Rwanda. Kagame veut à tout prix profiter des festivités prévues dans le cadre de la commémoration du génocide rwandais pour faire un come-back retentissant sur le plan international.

Ce ne sont pas les stratagèmes manquent au despote des Mille Collines. Depuis, c’est par la voie de son armée que le Rwanda répond à ses détracteurs. Une armée déjà présente en Somalie qui va également se déployer en RCA en appui aux troupes françaises. Il s’agit ici du développement d’une nouvelle pratique de séduction de la communauté internationale par l’envoi de troupes permettant pays pourvoyeurs de troupes, dont souvent les autorités font l’objet de critiques sur le plan international, de consolider leurs positions diplomatiques. Le Rwanda, en tant que grand fournisseur de troupes pour la mission de l’ONU au Darfour (AMIS), s’était, par ce biais, assuré le silence des pays occidentaux sur certains aspects contestables de sa politique intérieure et régionale. (Roland Marchal in Puissances d’hier et de demain. État du monde 2014). Un calcul qui se révélait exact : la communauté internationale, particulièrement les États-Unis et la Grande Bretagne, se montra à plus d’une fois bienveillante à l’égard de Kagame, malgré ses nombreuses atteintes aux droits et libertés, et à la démocratie au Rwanda et son rôle néfaste dans la persistance de l’insécurité à l’est de la RDC alors que plusieurs rapports d’experts de l’ONU ont pointé cette évidence. 

D’abord, Kagame va faire preuve qu’il ne soutient pas le M23 afin de voir les sanctions prises en l’encontre du Rwanda être levées (Cf la déclaration de Russ Feingold ou lire : http://desc-wondo.org/etats-unis-grands-lacs-largent-au-rwanda-contre-la-paix-en-rdc-jean-jacques-wondo/). C’est ce qui explique en partie la retenue observée par le Rwanda lors de dernières batailles qui ont précédé la fuite du M23 vers l’Ouganda (pour prendre son relais) alors que d’habitude, tous les rebelles créés par le Rwanda fuient vers le Rwanda : Mutebusi, Nkunda, Ntaganda, Runiga et 800 hommes…
Ensuite, Kagame va demander secours auprès de Museveni pour reprendre momentanément le relai diplomatique et militaire en attendant les beaux jours. Et Museveni va imposer à Kabila de signer un document de paix incongru alors que son contenu a été rejeté par les négociateurs congolais et même le général Olenga. De plus, Museveni en recueillant les fuyards du M23, gonflés à 1600 hommes, va organiser à partir de l’Ouganda le retour du M23 dans le territoire de Beni  (http://radiookapi.net/actualite/2014/01/15/la-monusco-appelle-les-pays-voisins-la-rdc-respecter-laccord-daddis-abeba/).

Enfin, Kigali décide de l’envoi des 800 soldats rwandais en Centrafrique dans le cadre de la Mission internationale de soutien à ce pays (MISCA). Une stratégie visant à attirer la sympathie de la communauté internationale, les États-Unis en premier lieu.

Acte 6 : Neutralisation de ceux qui empêchent l’establishment pro-rwandais d’agir en RDC

Le premier indice est l’assassinat du Colonel Maladou Ndala par des éléments du CNDP (ex-rébellion créée par le Rwanda) intégrés au sein des FARDC. Le deuxième indice est la neutralisation de John Numbi au profit du Tutsi Munyamulenge pro-rwandais Charles Bisengimana. Pourtant, Bisengimana, réputé travailleur et loyal au chef de l’Etat, est très contesté au sein des FARDC lorsqu’il avait rejoint la rébellion pro rwandaise du RCD-Goma en 1998 et d’aucuns le rendent responsable de l’exécution, sur l’aéroport de Kavumu près de Bukavu, d’une trentaine d’officiers congolais, anciens mobutistes ou loyaux au président Laurent Désiré Kabila et d’un massacre de civils à Mugunga (Le Soir, 01/01/2014).

Le Katangais John Numbi qui entretenait  autrefois d’excellentes relations avec James Kabarebe et qui était considéré par les officiels rwandais comme étant « un bon berger pour Kabila« , est actuellement en disgrâce suite à son écartement du commandement de la PNC.  Pour rappel, c’est Numbi, alors Inspecteur général de la PNC, qui fut chargé par le président Kabila d’entreprendre, en janvier 2007 à Kigali, les négociations secrètes avec le chef rebelle Laurent Nkunda et les officiels rwandais. Des négociations qui ont abouti en janvier 2009 à l’opération Umoja wetu, menée conjointement entre l’armée rwandaise et les FARDC dans le Nord-Kivu et à la signature de l’accord du 23 mars entre le Gouvernement et le CNDP. Depuis, c’est le grand divorce entre Numbi et le Rwanda puis Numbi et Kabila.
Les Katangais qui perdent peu à peu du terrain dans la guerre des clans qui se livre autour de Kabila, notamment contre les Tutsi et leurs alliés par ascendance ou alliance qui occupent des postes  stratégiques de sécurité en RDC. Un affront pour le Katanga dont certaines circonscriptions avaient voté à plus de 100% pour leur « Mutoto » (fils) en 2011 selon les chiffres du pasteur Mulunda, lui aussi exit. Une neutralisation progressive des Katangais qui se poursuit à la suite des disparitions de Samba Kaputo et Katumba Mwanke qui restent encore à élucider. Qui oublie qu’en décembre 2000, alors que John Numbi doit assurer avec Joseph Kabila la défense de la localité de Pweto, au Katanga, celle-ci tombe entre les mains des Rwandais. Ce qui mit LD Kabila dans tous ses états et à la suite d’une violente dispute avec Joseph Kabila, il les envoya au Zimbabwe y apprendre l’art de commandement militaire. Curieusement, Joseph Kabila se retrouva à Pretoria quelques jours avant l’assassinat de LD Kabila, selon C. Braeckman dans « Les Nouveaux prédateurs« . Nous y reviendrons en détails dans une prochaine analyse.


Déjà auparavant, lorsque l’intégration rapide du CNDP au sein des FARDC fut réalisée après l’accord du 23 mars 2009, Bosco Ntaganda, ancien adjoint de Nkunda au sein du CNDP, a été promu général et est devenu commandant adjoint des opérations militaires dans l’est du pays, et même commandant intérimaire après l’accident d’avion dont a été victime, en juillet 2011, le titulaire du poste, le général Dieudonné Amuli. Cet accord du 23 mars 2009 est consécutif aux nombreuses rencontres entre le Président congolais et son homologue rwandais, Paul Kagame, sont organisées, donnant notamment lieu au « Communiqué de Nairobi » de novembre 2007. Parallèlement, un dialogue entre autorités, acteurs civils et 22 groupes armés des deux Kivu aboutit, le 23 janvier 2008, à l’Acte d’engagement de Goma. (Berghezan Georges, 2013 : http://desc-wondo.org/forces-armees-de-rdc-le-chaos-institutionnalise-georges-berghezan-grip/).
Il y a lieu de noter que les généraux Lucien Bahuma Ambamba et Dieudonné Amuli, qui ont été déterminants, avec le colonel Ndala et le général Olenga, dans la défaite du M23, ont été placés au commandement des opérations contre les ADF-Nalu. Ils seront curieusement secondés par le général Mohindos Akili dit Moundos, commandant du secteur opérationnel à Beni du 32ème bataillon de la GR, qui est soupçonné par le capitaine Banza, l’aide du camp de colonel Ndala, comme étant le responsable de l’assassinat de Ndala. (http://desc-wondo.org/lignoble-assassinat-du-colonel-mamadou-ndala-reseau-paix-pour-le-congo/). Plusieurs officiers et personnes contactés pas DESC nous disent de craindre pour leur vie en menant des opérations aux côtés de Moundos.

Pour conclure, grâce à un subtil jeu de relais, à une politique accommodante de Kabila envers Kagame et Museveni, et à la promotion des Tutsi (rwandais ou congolais par ascendance ou alliance) dans des postes stratégiques des institutions congolaises, le Rwanda renforce sa présence et son influence au Congo.
Cela amène la DESC à se poser la question suivante : Qui des FARDC et du M23 a contraint l’autre à sa volonté ? Peut-on affirmer, sur base des différents documents signés à Nairobi et de la pression faite par Kabila pour le vote de la loi d’amnistie en faveur du M23 que le M23 est complètement mis hors combat de manière durable ? Que ses forces sont détruites complètement ? Ou enfin le M23 n’a engrangé aucun dividende militaire, politique, économique du fait de sa défaite militaire ? 


Jean-Jacques Wondo / Exclusivité DESC

[1]Georges Berghezan, « Le cancer des groupes armés au cœur de l’instabilité du Congo, GRIP, n° 69,  3ème trimestre 2013.

[2] A chaque proclamation de la victoire électorale de Kabila, en 2006 et 2011, des feux d’artifice ont été lancés à Gisenyi, illuminant le ciel de la ville de Goma et des réjouissances populaires et klaxons ont souvent animé les nuits de cette ville en signe de solidarité à la victoire d’un des leurs, racontent certains congolais vivant à Gisenyi."

2 commentaires:

  1. L'anti-rwandisme primaire permet aux politiciens congolais, tous corrompus, de nourrir leurs rivalités pour se partager les privileges. Voyez cette incohérence: on commence par affirmer que le M23 a perdu la guerre, pour dire finalement que "le M23 n’a pas perdu la guerre car Nairobi permet son redressement politique et lui octroie d’excellentes conditions de cessation des hostilities" (acte 4)... Etre obsédé par le Rwanda, c'est aussi mettre en lumière (par contraste) la médiocrité de la classe politique congolaise.

    RépondreSupprimer
  2. Cessez de vous complaire dans la fiction. Si la victoire sur le M23 avait vraiment été le fait de l'armée congolaise, celle-ci aurait poussé l'avantage en poursuivant son offensive sur ses "ennemis" rwandais et ougandais qui n'en ont cure. Qui ignore que les soldats d'un pays aussi gangrené par la corruption que la RDC n'auront pas la pugnacité de se battre contre deux armées parmi les plus fortes et les plus déterminées d'Afrique? Pas vous j'en suis sûr et pour cause. Vous le savez aussi, ce ne sont pas les FARDC qui ont poussé le M23 à se replier en Ouganda comme l'avaient d'ailleurs fait les FARDC tout au début du conflit, mais bien les pressions diplomatiques du Conseil de sécurité entre autres. Si la "victoire " contre le M23 avait été le fait de l'armée congolaise, elle aurait pu imposer ses conditions. Mais comme ce n'est pas le cas, c'est contre les parrains de Kabila - les vrais vainqueurs - que se tourne votre deception et votre colère. Inutile de vous perdre en contorsions dialectiques comme si vous ignoriez cette evidence. Personne n'est dupe, vous savez...est surtout pas vous.

    RépondreSupprimer