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SACREBOPOL

samedi 1 septembre 2012

«Joseph Kabila» - Paul Kagame : La fin d’une Histoire maffieuse?




"Joseph Kabila" et Paul Kagame le 15 juillet dernier à Addis Abeba. Photo Reuters
 
A New York, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda N’tungamulongo, a demandé, mercredi 29 août, au Conseil de sécurité des l’Onu, d’infliger des «sanctions» à des «généraux» rwandais parmi lesquels James Kabarebe, l’actuel ministre de la Défense du Rwanda et le chef d’état-major de la RDF (Rwandese defense forces), Charles Kanyonga.

Il est reproché à ces officiers – cités par ailleurs dans un rapport rédigés par des experts des Nations Unies - le «soutien» en hommes et en matériel apporté au «Mouvement du 23 mars», une rébellion qui occupe plusieurs localités dans la province du Nord Kivu. Pour Tshibanda, l’implication de ces épaules galonnées dans la guerre qui se déroule dans cette partie du Congo-Kinshasa «est constitutive d’un acte d’agression». Sans doute. Reste que l’«offensive diplomatique» menée par Kinshasa au niveau planétaire n’a pas l’air d’impressionner les bonzes du M-23. Bien au contraire, l’organisation s’est permis la coquetterie de se transformer en une sorte de «gouvernement provisoire».

En appelant au secours le Conseil de sécurité, le Congo fait ainsi l’aveu de son incapacité à garantir la paix et la sécurité sur son territoire national.

La meilleure défense étant l’attaque, les autorités rwandaises paraissent décidées à engager le bras de fer avec leurs homologues congolaises en déballant la duplicité du pouvoir kabiliste. Dans une interview accordée au quotidien «Le Soir» (voir édition du 30.08.2012), le ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe, dépeint «Joseph Kabila» en un chef d’Etat indécis. Un homme incapable de prendre la moindre décision sur des questions militaires et sécuritaires touchant aux provinces du Kivu sans requérir au préalable l’«avis» des dirigeants rwandais.

Dans cet entretien, «James» conjugue à plusieurs reprises le verbe «aider» comme pour souligner que le Rwanda n’a jamais inertéfé dans les affaires du Congo-Kinshasa qu’à la suite des sollicitations des gouvernants congolais. Voici un petit florilège : «Ce n’est pas seulement à la veille des élections que nous avons tenté d’aider le Congo» ; « nous avions aidé…» ; « le Rwanda avait ainsi contribué… » ; « comme de coutume, nous avons proposé notre aide…». Le ministre Kabarebe parle des délégations conduites à Kigali par feu Augustin Katumba Mwanke. Ces derniers temps, cette mission a été confiée au patron de l’Agence nationale de renseignements Kalev Mutond.

A la surprise générale, on apprenait, vendredi 31 août, la décision du Rwanda de Paul Kagame annonçant le retrait de 280 membres des forces spéciales de la RDF qui se trouvaient encore sur le sol congolais précisément à Rutshuru. Ces hommes seraient entrés au Nord Kivu en janvier 2009 lors de la fameuse opération «Umoja Wetu». C’était en janvier 2009. But avoué : « traquer » les miliciens FDLR avec les FARDC. Comment expliquer la présence de ces forces rwandaises au Congo près de tris années après? Pourquoi les autorités congolaises sont-elles restées muettes sur leur présence au Congo?

A plusieurs reprises, des observateurs aimaient ironiser que Paul Kagame était le véritable déttenteur du pouvoir au Congo-Kinshasa. «Joseph Kabila», lui, n’incarnant que l’apparence de ce même pouvoir. Ces "spéculations" n’étaient pas infondées. A la lumière des propos de Kabarebe, il ne fait plus l’ombre d’un doute que le «Grand Congo» est "dirigé" par un «incapable» qui a besoin d’un «tuteur» - un "parrain"? - pour l’assister dans l’exercice du pouvoir. C’est un chef d’Etat ça?

Il faut espérer que le bras de fer "Kabila"-Kagame - à moins d’être une nouvelle mise en scène - sonnera le glas d’une Histoire maffieuse inaugurée par l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) et prolongée par le RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie), le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) et le M-23. Les Congolais devraient pour ce faire fendre l’armure de leur apathie. Objectif : couper le cordon ombilical qui relie le Congo-Kinshasa aux héritiers et autres avatars de l’AFDL. Il y a extrême urgence.

Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2012

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