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SACREBOPOL

mardi 27 novembre 2012

Le CNDP/M23 exige le découpage du Nord-Kivu en deux provinces









Guerre dans l’Est : le Sénat soulève un coin de voile : La reprise de la guerre dans l’Est du territoire national a pour cause la création d’une province exclusivement réservée aux Tutsi et Hutu congolais. 

La question orale urgente avec débat du sénateur Mokonda Bonza vient de lever un coin de voile. Les riches espaces de Masisi et Rutshuru sont curieusement visés. Le contrôle du pétrole, des terres rares, des mines de coltan va succéder à un référendum d’autodétermination qui finirait par annexer cette nouvelle province au Rwanda. La balkanisation en marche !

Dans sa question orale urgente avec débat, le sénateur Mokonda Bonza s’interroge sur le contenu de l’accord signé avec le CNDP en rapport avec le découpage territorial en ces termes : « L’accord signé le 23 mars 2009 stipule, dans son article 8, ce qui suit – Se fondant sur la nécessité d’une meilleure prise en compte possible des réalités sociologiques du pays, le CNDP a proposé un modèle sociologique du découpage territorial national- Quel est votre entendement sur ce modèle de découpage ? Puis-je vous demander de remettre au Sénat, en annexe à votre réponse, le texte de cette proposition ? ».

C’est en ces termes que le sénateur Mokonda a poussé le ministre de l’Intérieur Richard Muyej à lever un coin de voile sur les intentions tenaces de Kigali à obtenir, par tous les moyens, la reconfiguration des frontières issues de la décolonisation. Le régime rwandais ne cache plus sa détermination à redessiner la carte géographique de l’Afrique, particulièrement dans la région des Grands Lacs africains.

L’agenda caché consiste à obtenir un espace territorial réservé exclusivement à des Rwandophones. Et pourtant, tous les Congolais sont égaux, quelles que soient leurs origines. Et d’ailleurs, pour consacrer cette réalité constitutionnelle, aucune province congolaise n’est établie sur des bases ethniques. Voire les districts en RDC ne sont pas érigés sur cette base rétrograde dans un pays où l’appartenance à une seule nation est une réalité palpable.

L’argumentaire soutenant le rapprochement de l’administration des administrés évoqué par le CNDP en son temps est partagé par tous. Toutefois, il avait été convenu simplement « d’enregistrer la contribution du CNDP sur ce sujet comme élément de réflexion pour l’amélioration constante de l’efficacité de l’administration du territoire ». 

L’agenda caché sort ainsi au grand jour, dans cette stratégie d’entretien du chao en vue d’atteindre cet objectif de dépeçage de la RDC. Au même moment, les Nande seront confinés à Beni et Lubero. Ainsi, la nouvelle province réservée aux Tutsi et Hutu ainsi qu’aux « autres tribus minoritaires ». Accorder plus de privilège à la donne ethnique revient à transposer sur le territoire congolais la réalité sociologique rwandaise avec les deux tribus dominantes tutsi et hutu. 

La partie juteuse revenant à cette nouvelle province comprendrait les territoires de Nyiragongo, Masisi, Rutshuru et Walikale. Bien que n’étant pas retenue comme une option à suivre, le CNDP/M23 la considère déjà comme un agenda prioritaire pour lequel il est prêt à mettre du feu tout l’édifice national.

Les visées expansionnistes de Kagame se traduisent également par une adaptation, en RDC, du programme de l’éducation au niveau fondamental au Rwanda. Selon des sources crédibles, il est enseigné aux enfants rwandais que le Kivu faisait partie du Rwanda. C’est tout dire sur les intentions de Kigali : faire main basse, quel qu’en soit le prix, sur cette partie de la République démocratique du Congo. Le décor se plante pour cet ultime objectif, pièce après pièce. 

En cas d’échec, Kagame pourrait reculer, mais pour rebondir plus tard ; comme il vient d’en faire la démonstration avec le feuilleton AFDL-RCD-CNDP-M23. Croire qu’il pourrait renoncer un jour à cette visée serait une erreur d’analyse. 

Le plan se décline presque de cette manière. D’abord, l’érection de la nouvelle province dans les limites géographiques jouxtant le Rwanda. Ensuite, procéder à un référendum d’autodétermination piloté par les Nations unies où autres institutions. Enfin, annexion de la nouvelle province au Rwanda. Ce faisant, Kigali exercera sa souveraineté sur un espace plus grand, résoudra également le problème de promiscuité de sa population avec en prime des richesses immenses du sous-sol. 

Les Anglo-Saxons, qui portent à bras-le-corps cette stratégie, connaissent ce qui est enfoui dans le sous-sol de cette partie de la RDC. L’entretien permanent de l’instabilité et la pérennisation du chao dans cette partie du pays donne la parfaite démonstration des raisons cachées de cette volonté annexionniste avérée de la part de certaines puissances occidentales.

Lors de prochaines évaluations ou négociations, cette question doit figurer parmi les priorités de la RDC comme entité homogène dont la destinée est communément partagée par tous ses filles et fils. La progression du M23/RDF suit également cette tracée. Après Goma, l’opinion nationale se demande si le tandem M23/RDF ne lorgnerait-il pas vers le Masisi et autres localités voisines? Tel qu’un diplomate occidental l’a laissé entendre à un confrère, la balkanisation de la RDC est bel et bien en marche, malgré la résistance populaire.


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