Crise au Nord Kivu : «Joseph Kabila» tente d’impliquer le Parlement
"Joseph Kabila" lors d’une intervention devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Photo tirée du GLM
Pendant que les délégués du gouvernement de Kinshasa et ceux du M23, réunis à Kampala, peinent à aborder le vif du sujet, «Joseph Kabila» feint de se départir de sa casquette d’"autorité morale" du cartel politique dit "majorité présidentielle". L’homme s’est découvert la vocation tardive de «rassembleur» et de "garant de la cohésion nationale". Il s’est entretenu, le jeudi 13 décembre, à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, successivement avec des sénateurs, toutes tendances confondues, et les groupes parlementaires de l’opposition. Objectif : impliquer le Parlement dans la recherche de solution dans la crise au Nord Kivu.
La délégation du Sénat a été conduite à l’ex-Cité de l’OUA par son président Léon Kengo wa Dondo. «Le Président de la République a voulu entretenir les sénateurs de la situation de guerre dans l’Est du pays, a-t-il déclaré. Il a souhaité qu’il y ait cohésion nationale autour de cette question et que les élus du peuple puissent s’impliquer dans le cadre de la diplomatie parlementaire». Kengo d’ajouter qu’au cours de cet entretien, les sénateurs ont été informés «de tous les problèmes liés à cette guerre» et que le locataire du Palais de la nation aurait esquissé à leur intention «quelques pistes de solutions». Lesquelles? La question reste sans réponse.
Les groupes parlementaires de l’opposition (MLC et alliés, UNC et alliés, UDPS/FAC et GLDS) avaient à leur tête le député national Jean-Lucien Bussa, président du groupe parlementaire MLC et alliés. Bussa s’est réjoui de l’ambiance «responsable» qui a régné lors de l’entrevue avec «Joseph Kabila». Il a profité de cette rencontre pour exprimer les «préoccupations» de l’opposition sur le plan sécuritaire en soulignant que la situation qui prévaut dans la partie orientale du pays ne doit pas être réduite à la seule problématique liée à l’accord signé le 23 mars 2009 entre le gouvernement central et le M23. Pour lui, il importe que les négociations en cours à Kampala tiennent compte de «la situation politique interne». Une situation pour laquelle l’opposition a déjà formulé des «propositions» et tient à les rappeler. Le président du groupe MLC et alliés a par ailleurs insisté auprès de leur interlocuteur sur la nécessité que les actions à mener rencontrent les «préoccupations réelles» de la population congolaise.
Accord secret
Pour les observateurs, le «système Kabila» s’est empêtré dans ses propres turpitudes. "Depuis son avènement à la tête du pays, Joseph Kabila s’évertue à violer la Constitution en développant des réseaux parallèles du pouvoir", commente un parlementaire joint à Kinshasa. Pour étayer sa thèse, celui de rappelre qu’en décembre 2006, "Joseph Kabila" dépêchait le «général» de police John Numbi Banza Tambo à Kitshanga, au Nord Kivu. But : engager des pourparlers secrets avec Laurent Nkunda Mihigo, alors président du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple). "Cette démarche a eu lieu à l’insu de l’état-major général des Forces armées de la RDC qui était sur pieds de guerre", souligne-t-il en ajoutant : "Dieu seul sait les termes de l’accord qui a été conclu à l’époque sous la médiation du Rwanda de Paul Kagame". Il faut dire que c’est le «général» Numbi qui avait levé l’option de «mixage» et non de brassage des combattants du CNDP dans les FARDC. Les conséquences sont là.
En décembre 2008, «Joseph Kabila» récidivait en signant un nouvel accord secret avec le général James Kabarebe, alors chef d’état-major général de l’armée rwandaise (RDF). Celui-ci était venu, pour ce faire, à Kinshasa. Le 23 mars 2009, c’est la signature à Goma du fameux «accord de paix» entre le gouvernement de Kinshasa et le CNDP. Accord que le M23 exige aujourd’hui l’application intégrale.
Vocation tardive
Lors de la question orale au gouvernement initiée le 3 décembre dernier par le sénateur Florentin Mokonda Bonza, l’opinion congolaise n’a pas manqué d’apprendre avec stupeur que le texte de l’accord querellé n’a été transmis au Sénat qu’au mois de juillet dernier. Le Parlement a donc été superbement ignoré dans une question qui menace l’intégrité du territoire national. On a pu apprendre que le CNDP exigeait le découpage de la province du Nord-Kivu en deux provinces constituées sur une base ethnique. «Ainsi, notait le sénateur Mokonda, la province des Nande comprendrait les territoires de Lubero et de Beni-Oicha ; tandis que celle des Tutsi, Hutu et autres Hunde et Nianga, ethnies minoritaires, inclurait les territoires actuels de Walikale, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et la Ville de Goma».
En tentant d’impliquer les parlementaires dans la recherche d’une «solution» dans ce qui ressemble bien à un marché des dupes, «Joseph Kabila» cherche à entraîner le Parlement dans sa chute. Chez lui, tout n’est que ruse et calcul. Par sa volonté de contourner l’ordre institutionnel établi, «Joseph» constitue, plus que jamais, le principal responsable du fonctionnement chaotique des institutions de la République. "Les parlementaires ne doivent en aucun cas se laisser attendrir en donnant un chèque en blanc à un transgresseur impénitent de la Loi fondamentale qui s’est découvert la vocation tardive de rassembleur et de garant de la cohésion nationale", conclut le parlementaire.
Les groupes parlementaires de l’opposition (MLC et alliés, UNC et alliés, UDPS/FAC et GLDS) avaient à leur tête le député national Jean-Lucien Bussa, président du groupe parlementaire MLC et alliés. Bussa s’est réjoui de l’ambiance «responsable» qui a régné lors de l’entrevue avec «Joseph Kabila». Il a profité de cette rencontre pour exprimer les «préoccupations» de l’opposition sur le plan sécuritaire en soulignant que la situation qui prévaut dans la partie orientale du pays ne doit pas être réduite à la seule problématique liée à l’accord signé le 23 mars 2009 entre le gouvernement central et le M23. Pour lui, il importe que les négociations en cours à Kampala tiennent compte de «la situation politique interne». Une situation pour laquelle l’opposition a déjà formulé des «propositions» et tient à les rappeler. Le président du groupe MLC et alliés a par ailleurs insisté auprès de leur interlocuteur sur la nécessité que les actions à mener rencontrent les «préoccupations réelles» de la population congolaise.
Accord secret
Pour les observateurs, le «système Kabila» s’est empêtré dans ses propres turpitudes. "Depuis son avènement à la tête du pays, Joseph Kabila s’évertue à violer la Constitution en développant des réseaux parallèles du pouvoir", commente un parlementaire joint à Kinshasa. Pour étayer sa thèse, celui de rappelre qu’en décembre 2006, "Joseph Kabila" dépêchait le «général» de police John Numbi Banza Tambo à Kitshanga, au Nord Kivu. But : engager des pourparlers secrets avec Laurent Nkunda Mihigo, alors président du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple). "Cette démarche a eu lieu à l’insu de l’état-major général des Forces armées de la RDC qui était sur pieds de guerre", souligne-t-il en ajoutant : "Dieu seul sait les termes de l’accord qui a été conclu à l’époque sous la médiation du Rwanda de Paul Kagame". Il faut dire que c’est le «général» Numbi qui avait levé l’option de «mixage» et non de brassage des combattants du CNDP dans les FARDC. Les conséquences sont là.
En décembre 2008, «Joseph Kabila» récidivait en signant un nouvel accord secret avec le général James Kabarebe, alors chef d’état-major général de l’armée rwandaise (RDF). Celui-ci était venu, pour ce faire, à Kinshasa. Le 23 mars 2009, c’est la signature à Goma du fameux «accord de paix» entre le gouvernement de Kinshasa et le CNDP. Accord que le M23 exige aujourd’hui l’application intégrale.
Vocation tardive
Lors de la question orale au gouvernement initiée le 3 décembre dernier par le sénateur Florentin Mokonda Bonza, l’opinion congolaise n’a pas manqué d’apprendre avec stupeur que le texte de l’accord querellé n’a été transmis au Sénat qu’au mois de juillet dernier. Le Parlement a donc été superbement ignoré dans une question qui menace l’intégrité du territoire national. On a pu apprendre que le CNDP exigeait le découpage de la province du Nord-Kivu en deux provinces constituées sur une base ethnique. «Ainsi, notait le sénateur Mokonda, la province des Nande comprendrait les territoires de Lubero et de Beni-Oicha ; tandis que celle des Tutsi, Hutu et autres Hunde et Nianga, ethnies minoritaires, inclurait les territoires actuels de Walikale, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et la Ville de Goma».
En tentant d’impliquer les parlementaires dans la recherche d’une «solution» dans ce qui ressemble bien à un marché des dupes, «Joseph Kabila» cherche à entraîner le Parlement dans sa chute. Chez lui, tout n’est que ruse et calcul. Par sa volonté de contourner l’ordre institutionnel établi, «Joseph» constitue, plus que jamais, le principal responsable du fonctionnement chaotique des institutions de la République. "Les parlementaires ne doivent en aucun cas se laisser attendrir en donnant un chèque en blanc à un transgresseur impénitent de la Loi fondamentale qui s’est découvert la vocation tardive de rassembleur et de garant de la cohésion nationale", conclut le parlementaire.
Baudouin Amba Wetshi (avec ACP)
© Congoindépendant 2003-2012
ndonzwau Aujourd'hui à 12:06
RépondreSupprimerPauvre Kanambe, lessivé de toutes parts comme le minable torchon qu'il est !
Les Congolais n'en veulent pas, le Rwanda n'en veut plus, la CI le tolère à peine...
Son discours le cache à peine !
Vite qu'on s'y mette pour qu'il dégage et laisse le Congo aux ayants-droits, à meilleur que lui !
Malheureusement nous sommes encore trop cupides, trop désunis, trop... : il faut que ça change vite !