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jeudi 22 août 2013

Nord Kivu : La logique du "Talk and Fight"

Instabilité :
Nord Kivu : La logique du "Talk and Fight"


Le "général" François Olenga, chef d’état major ai des Forces terrestres

Depuis mercredi 21 août, des affrontements à l’arme lourde opposent les FARDC aux combattants du M23 dans la localité de Kibati, située à une vingtaine de kilomètres de Goma. Selon des sources militaires, plusieurs rebelles auraient été faits prisonniers. Pendant ce temps, la «communauté internationale», exhortent les protagonistes à reprendre les pourparlers à Kampala.
Dans un communiqué daté du jeudi 22 août 2013, le chef du département Communication du M23, Amani Kabasha, annonce que les positions de ce mouvement sont attaquées, depuis mercredi 21 août à 19h45, par «la coalition» regroupant les Forces gouvernementales et des miliciens des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Les combats se dérouleraient, selon cette source, sur l’axe Kanyarucinya-Kibati et Mwaro.

Selon ledit communiqué, l’armée gouvernementale aurait acheminé des «renforts» sur les autres axes notamment Rwindi-Mabenga et Tongo,
«dans le but de généraliser son offensive». Amani Kabasha de souligner que «cette reprise de l’offensive armée par les FARDC» viole non seulement les «récentes recommandations» du Conseil de sécurité des Nations-unies, mais aussi celles de la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs) et de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) demandant aux protagonistes de reprendre les pourparlers entamés en décembre dernier à Kampala.

Le communiqué se conclut par la formule habituelle : «La Direction de notre Mouvement réaffirme son engagement pour la paix et restera respectueuse des efforts des Nations-unies, de la CIRGL et de la SADC pour le rétablissement d’une paix durable dans notre région par des voies pacifiques».

Des sources signalent que plusieurs combattants du M23 auraient été faits prisonniers dans la localité de Kibati. «Un petit arsenal a été récupéré par les forces loyalistes», indique une source militaire jointe au téléphone au chef-lieu de la province du Nord Kivu. Qui a attaqué le premier ? Le M23 impute la responsabilité aux FARDC et vice-versa. «Coïncidence ou pas, confie cette interlocutrice, depuis que le général François Olenga commande les Forces terrestres, le moral des troupes déployées sur le terrain a été boosté». Et d’ajouter : «Les gens ici n’ont nullement confiance en Joseph Kabila qui est perçu comme un complice de ceux qui tirent profit de l’instabilité à l’Est».

D’après des indiscrétions, «Joseph Kabila» serait surpris par la "bonne tenue" d’Olenga. Un Olenga – qui passait pour un général d’opérette - dont le «comportement» susciterait même l’«admiration» de certains milieux onusiens. Il semble que le courant passerait de moins en moins bien entre le «commandant suprême des FARDC et son officier». La population nord-kivutienne paraît décidée «à se prendre en charge». La société civile locale exerce une pression accrue sur la Monusco. Le message est apparemment reçu cinq sur cinq à Kinshasa.

Signe de temps. Au cours de la réunion du Conseil de ministres, ce jeudi 22 août, «le gouvernement a invité les populations du Nord et Sud-Kivu à exprimer librement leurs préoccupations par des moyens non violents». C’est en tous cas ce qu’a indiqué le porte-parole du gouvernement, le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga, dans son compte-rendu. Une chose paraît sûre : c’est un fossé de méfiance qui sépare désormais les populations de cette partie du pays et les gouvernants congolais en général et le sommet de l’Etat en particulier. Ces derniers sont accusés de ne rien faire pour éradiquer les bandes armées et rétablir la paix sociale. La Monusco en prend également pour son grade. Elle est suspectée de «passivité dans l’accomplissement de sa mission de neutralisation des forces négatives».

Dans son communiqué, le M23 demande aux dirigeants de la Sous-Région des Grands lacs "de condamner avec fermeté cette nouvelle initiative guerrière du gouvernement congolais" au motif qu’elle "risque de compromettre le processus de paix actuel". Et si le gouvernement de Kinshasa et le M23 se trouvaient simplement dans la logique dite du "talk and fight" chère au chef d’Etat ougandais Yoweri Museveni et son homologue rwandais et ancien protégé Paul Kagame? Et pourquoi pas "Joseph Kabila" qui est sorti du même moule? Qui se moque de qui?


B.A.W 
© Congoindépendant 2003-2013 

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