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SACREBOPOL

mercredi 20 août 2014

Feingold très ferme sur la fin du mandat de Kabila






Feingold très ferme sur la fin du mandat de Kabila

Chose promise, chose due. «CONGONEWS» avait promis à ses lecteurs la conférence de presse de Russ Feingold en intégralité, lors du sommet USA-Afrique et la voilà. L’envoyé spécial du président Barack Obama y affirme clairement qu’il a été question de la fin du mandat de Joseph Kabila dans l’aparté avec John Kerry.
Tout ce que Feingold a déclaré engage le gouvernement américain. Le modérateur a tenu à le dire avant l’entrée en matière. «Les déclarations faites ici sont officielles», a précisé le modérateur au Département d’Etat.

Mot de bienvenue: Nous accueillons l’Envoyé spécial pour les Grands Lacs et la République démocratique du Congo, Russel Feingold. Et juste quelques brèves remarques de ma part pour définir les règles du jeu avant de commencer. Les déclarations faites ici sont officielles et nous prendrons quelques questions à la fin. S’il vous plaît restez sur le sujet et quand vous vous levez, quand vous posez une question, s’il vous plaît laissez-nous savoir quel est votre médiat ainsi que votre nom.

Russ FEINGOLD: Bonjour et merci d’être venu. Heureux que vous soyez tous ici pour le sommet. Vous savez, je vois ce sommet comme manifestement un effort historique des États-Unis pour renforcer nos relations avec les pays d’Afrique. J’ai passé 18 ans au Sénat des Etats-Unis siégeant à la Sous-commission Afrique et ce genre d’événement ne s’est pas produit pendant cette période et je pense que c’est une étape historique dans la bonne direction dirigée par le Président OBAMA et, bien sûr, par le Secrétaire KERRY.
De mon point de vue, c’est un pas supplémentaire qui s’ajoute au genre d’initiatives que cette administration a fait dans les quelques années passées pour renforcer notre participation et notre rôle dans les pays africains et en ce qui me concerne, il m’a été demandé par le Président et le Secrétaire de consacrer mes efforts à temps plein à la fonction d’Envoyé Spécial pour la région des Grands Lacs. Et ainsi, depuis plus d’un an maintenant, j’ai eu l’occasion de me concentrer, au nom des États-Unis, en particulier sur les pays de la région des Grands Lacs de l’Afrique et c’est la première fois que cela a été fait à ce niveau. Donc, je crois que ce sommet est une réussite et envoie le message de notre préoccupation et notre désir d’avoir cette relation renforcée avec l’Afrique.
Je crois que c’est une étape importante dans cette direction et j’espère que notre travail de l’année écoulée en ce qui concerne les Grands Lacs est un exemple concret des progrès qui peuvent être faits si les Etats-Unis et le monde accordent une attention soutenue à la région et à l’Afrique. C’est le défi, maintenir une attention soutenue.
Maintenant, en ce qui concerne les efforts de l’année dernière, je vais juste faire quelques très brèves observations.
Cela a été une époque où des progrès ont été réalisés.
La situation dans l’est du Congo est certainement très difficile et reste difficile mais les choses, je pense qu’il n’est pas risqué de le dire, sont meilleures que l’an dernier. Quand nous avons commencé il y a un an, le M23 était une menace très dangereuse dans la région, ils ont été défaits par une combinaison d’efforts diplomatiques et militaires, et maintenant le processus d‘amener ces individus à se réinsérer dans la société congolaise sur une base pacifique est en bonne voie et c’est l’une des principales étapes.
Cela dit, il existe d’autres groupes armés dans l’est du Congo qui menacent les habitants de cette région et déstabilisent la région et au-delà. Un autre groupe qui a créé de grands ravages pour les personnes dans les régions de l’est du Congo était l’ADF, un groupe qui a des origines ougandaises mais qui a été l’un des groupes les plus dangereux et les plus difficiles et ce groupe a été significativement diminué par les actions de l’armée congolaise et de la Monusco et avec le soutien de la communauté internationale.
Mais reste encore cependant dans cette catégorie le besoin énorme d’en finir avec les FDLR. Il n’y a aucune justification pour les FDLR de continuer à être présents dans l’est du Congo. Les origines du groupe FDLR, bien sûr, ont à voir avec les «génocidaires», ceux qui ont été impliqués dans les crimes horribles en 1994, le génocide au Rwanda. Et ils ne peuvent simplement pas être autorisés à être à l’aise dans l’est du Congo. Ils ont besoin de connaître le même sort que le M23 et l’ADF. Les Etats-Unis croient fermement que l’option militaire à l’égard du FDLR doit être en fin de compte sur la table et être prête à être utilisée, mais en même temps nous essayons de faciliter, s’il est en fait un désir légitime de la part des FDLR à se rendre. Nous essayons de voir si cela est vrai et de faire en sorte que ces rédditions soient rapides. D’autre part, nous ne croyons pas qu’il y ait une justification pour les FDLR de demander un dialogue politique mesquin. Ils sont un groupe armé illégal qui devrait être éliminé. Et nous sommes tout simplement curieux de voir s’ils sont prêts à se rendre dans un proche avenir. Si ils ne le sont pas, nous croyons fermement qu’une réaction appropriée doit être prise comme cela a été fait à l’égard du M23 et de l’ADF.
Une autre tâche importante dans ce travail après l’élimination des groupes armés est la capacité de la RDC à gouverner son vaste territoire, en particulier la partie orientale du pays qui est devenue si instable en raison de la présence de ces groupes armés.
Une des choses que nous, les États-Unis, croyons indispensable à se produire afin de construire ce genre de stabilité est la réalisation avec succès des élections qui sont prévues pour les prochaines années culminant en 2016.
Ainsi, une grande partie de mon travail au cours des derniers mois a été de travailler avec les autorités congolaises, les partis de la majorité, la présidence, les partis de l’opposition, la société civile, les groupes religieux et autres pour encourager la publication d’un calendrier électoral précisant non seulement la possibilité que des élections locales auront lieu, mais aussi les élections provinciales et les élections présidentielles qui doivent être tenues à la fin de 2016 et qui tient compte des limites de mandat applicables au président, à savoir le président ne peut exercer que deux mandats. Le Secrétaire Kerry l’a très clairement précisé lors de sa visite à Kinshasa et l’a répété hier dans notre excellente réunion avec le président Kabila. Nous considérons les élections comme une priorité non seulement pour l’intérieur de la RDC, mais pour la stabilité de toute la région, parce que sans un système politique crédible, il est peu probable que la RDC va assurer la stabilité et le type de contrôle de la souveraineté nécessaire sur la contrée.
Une autre préoccupation dans la région a à voir avec la nation du Burundi. Le Burundi est un endroit où nous avons vu quelques progrès au fil des ans, après quelques événements extrêmement tragiques, qui ont été finalement ... ont commencé à être inversés par la Cour d’Arusha. Mais des élections approchent au Burundi même plus tôt en 2015.
Là-bas le gouvernement a publié un calendrier précis qui fait que nous pouvons avoir une idée de quand les élections auront lieu, ce qui est positif, mais nous sommes préoccupés par une restriction croissante ou le rétrecissement de l’espace politique au Burundi qui, nous le craignons, provoquera une absence de crédibilité des élections, crédibilité nécessaire au Burundi pour maintenir sa progression en vue de devenir non seulement un état post-conflit, mais un état qui n’est pas impliqué du tout dans un conflit quelconque.
Donc, il y a eu beaucoup d’activité par notre gouvernement de concert avec les autres envoyés internationaux pour encourager le Burundi à assurer qu’il y ait suffisamment d’espace politique pour leurs élections et nous avons eu une autre bonne rencontre hier avec le secrétaire d’État et avec le Président Nkurunziza.
Enfin, je voudrais simplement mentionner que nous sommes reconnaissants pour le leadership de la communauté internationale à l’égard de cette région, et en particulier la décision du Secrétaire Général l’année dernière en mai 2013 de nommer Mary Robinson, ancienne Présidente de l’Irlande, comme Envoyé spécial dans la région.
Elle m’a immédiatement tendu la main après ma nomination et m’a dit «Travaillons ensemble», incluant ensuite d’autres que nous appelons la E-Team. La E-Team était un groupe d’émissaires internationaux et nous avons opéré comme un groupe en ce qui concerne les pourparlers de Kampala, en ce qui concerne les élections en RDC, en ce qui concerne le besoin d’espace politique au Burundi.
Nous avons fonctionné de cette façon je pense effectivement, je l’espère, respectueusement, de concert avec les pays qui ont signé l’Accord de coopération pour la sécurité de la Paix en 2013 à Addis-Abeba.
Nous exprimons, bien sûr, nos regrets que Mary est passée à autre chose à la demande du Secrétaire général de devenir l’Envoyé spécial pour le changement climatique, mais je n’ai pas besoin de vous dire que mon Président et mon Secrétaire d’Etat sont passionnés par ce sujet aussi et nous pensons qu’elle va faire un excellent travail dans ce domaine.
Le nouvel envoyé spécial est Saïd Djinit, un Algérien qui est venu avec une excellente réputation et nous nous réjouissons de cette transition et de travailler ensemble en tant que groupe avec lui aussi.

RUSS FEINGOLD PART II. QUESTIONS AND REPONSES.

Question (en francais) : Quelle est la position des Etats-Unis en ce qui concerne les groupes armés? Vous avez parlé des FDLR, vous avez parlé de tous ceux qui opèrent à l’Est de la RDC, mais on a comme l’impression qu’il y a deux poids deux mesures. Qu’est-ce que vous comptez faire vous les Etats-Unis pour qu’il y ait une paix durable à l’est de la RDC?
2ème question : Je voudrais comprendre, vous avez fait venir également l’opposition, on comprend déjà la position des Etats-Unis en ce qui concerne la démocratie, vous ne voulez pas qu’on touche à la constitution, quel est le message que vous voulez envoyer en Afrique en faisant venir aussi bien ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont à l’opposition pour participer à ces assises? Merci

Russ FEINGOLD: Je vais avoir besoin d’aide ici. Je comprends que vous me demandiez d’abord au sujet de la position des États-Unis sur les groupes armés dans l’Est du Congo, n’est-ce pas? Et la deuxième question avait à voir avec la démocratie en RDC? ... Spécifiquement?

(Le premier intervenant répond (en français): «La démocratie en RDC ; plus particulièrement en ce qui concerne la révision de la constitution. Vous avez fait venir et les gens de l’opposition et les gens du pouvoir, dans quel but ? »).

Russ Feingold reprend: Bien sûr, la position des Etats-Unis en ce qui concerne les groupes armés dans l’Est du Congo est qu’aucun groupe armé illégal ne peut être autorisé à continuer à opérer dans l’Est du Congo. C’était le fondement et le principe de base derrière l’Accord pour la Coopération, la Paix et la Sécurité qui a été signé par tous les pays de la région et, bien sûr, l’ONU était partie à ce, ainsi que l’Union africaine et donc il y avait un accord clair que l’objectif sera de se débarrasser de tous les groupes armés. Maintenant, certaines personnes disent qu’il y a des dizaines de groupes armés, mais nous savons tous que certains sont plus importants que d’autres. Notre sentiment est qu’une fois que les grands groupes sont éliminés, il ne sera pas particulièrement difficile pour l’armée fédérale de la RDC oeuvrant avec la MONUSCO de se débarrasser des autres.

Donc, comme je l’ai indiqué dans mes remarques liminaires, deux des grands groupes ont été effectivement désarmés. Nous avons à nous débarrasser des FDLR pas tant à cause de leur capacité militaire, mais à cause de ce qu’ils représentent et l’effet déstabilisateur qu’ils ont, eu égard aux relations avec le Rwanda. Donc, c’est notre priorité pour le moment. C’est faire en sorte que chaque étape qui est nécessaire soit prise et que la RDC se joigne à nous pour oeuvrer à se débarrasser des FDLR. J’ai été impliqué dans les efforts pour communiquer avec les FDLR afin de leur indiquer qu’il est temps pour eux de se rendre, qu’ils seront attaqués militairement si elles ne le font pas, et qu’il n’y aura pas de dialogue politique, mais si ils sont prêts à se rendre, les Etats-Unis et la communauté internationale sont prêts à aider à le faire. Certains ... Beaucoup ... Tous ont été bien accueillis au Rwanda. Ceux qui ne veulent pas aller au Rwanda devraient avoir d’autres options que nous sommes prêts à discuter. Mais les Etats-Unis sont pleinement engagés à l’élimination de tous les groupes armés illégaux dans l’Est du Congo et tout ce que nous avons fait dans la dernière année a été consacré à cette question.

Votre deuxième question, je crois, a à voir avec les spécificités de la constitution congolaise et les élections. Les élections locales ne sont pas exigées par la Constitution congolaise. Ils ne les ont jamais eues. Ce n’est pas dans la Constitution, mais le gouvernement et des nombreuses personnes dans le pays ont l’espoir qu’il y aura élection des responsables locaux. Ce qui est requis par la constitution, cependant, c’est que les élections présidentielles ont lieu en 2016 et dans l’article 220 de la Constitution congolaise, il est dit explicitement qu’il y a deux mandats par personne, mandats consécutifs, s’entend. C’est différent aux États-Unis où certains aiment à blaguer en disant si nous n’avions pas cette disposition Bill Clinton serait encore Président. Une fois que vous avez servi deux mandats aux États-Unis, vous avez terminé pour la vie. Mais ce n’est pas le cas dans la plupart des pays. Et si j’ai bien compris l’article 220 de la constitution au Congo une personne ne peut exercer que deux fois de suite. Nous croyons que la constitution exige cela, nous croyons qu’il est dans l’intérêt de la RDC et de son avenir et de sa réputation dans le monde que cela soit respecté. Nous comprenons donc qu’il y a d’autres propositions de révisions constitutionnelles qui ne vont pas nécessairement être suivies de piste ou modifier l’article 220.

Évidemment, c’est l’entreprise souveraine de la RDC et les populations peuvent décider, mais notre principale préoccupation est que ce n’est pas être utilisé comme une base sur laquelle il faut modifier l’article 220 qui est non modifiable. C’est le point critique. L’article 220 a expressément déclaré être non modifiable dans la constitution de la RDC. C’est l’une des seules dispositions, si elle n’est pas la seule dans la constitution de la RDC qui ne peut pas être modifiée.

Modérateur: Ok, je veux juste préciser que si vous avez des questions, je sais qu’il y a beaucoup de journalistes congolais de langue française dans la pièce, mais nous devons avoir les questions en anglais.

Russ Feingold intervient: Je suis en train d’apprendre le français aussi, donc c’est bon pour moi.

Modérateur: Le reste des questions seront en anglais. Et si vous voulez un briefing en français, s’il vous plaît venez à moi-même par la suite.

Question (TV angolaise): Je m’excuse pour mon mauvais anglais. Mr Feingold, ma question est : croyez-vous qu’il est possible de trouver la paix pour la région des Grands-Lacs dans pas trop longtemps? La deuxième question est que je veux savoir quelle est l’évaluation de l’administration américaine sur le rôle de l’Angola dans cette région?

Russ FEINGOLD: Ce que j’ai dit, c’est que nous sommes encouragés par les développements de l’année dernière dans la région. Franchement, sur le continent il y a des endroits où les choses ne se sont pas bien passées et dans plusieurs autres endroits les choses vont mieux. Maintenant, l’une des raisons a à voir avec le rôle de la CIRGL, la Conférence internationale sur la région des Grands-Lacs qui, à l’époque que Mary Robinson et moi-même avons pris nos fonctions, avait commencé les négociations avec le M23 et ça a été l’engagement de l’Ouganda, en particulier la nomination par le Président Museveni de son Ministre de la Défense Crispus Kiyonga d’être le facilitateur des négociations. Ces négociations se sont poursuivies pendant plusieurs mois.
J’ai personnellement participé à la plupart des négociations parfois jusqu’à 04 heures ou 5 heures du matin et les responsables ougandais et le Ministre de la Défense étaient là tout le temps. Alors, ce fut le premier épisode des négociations réussies soutenues par la communauté internationale. Ensuite, la présidence de la CIRGL est passée aux Angolais en janvier de cette année et j’ai eu le privilège d’assister à cette réunion où le pouvoir a été transmis au Président Dos Santos. Le Président Dos Santos a démontré une réelle forte capacité à guider. Il jouit clairement du respect de tous les dirigeants dans la région, même ceux qui ont eu d’énormes différends dans le passé et il a géré cela d’une manière très calme et mesurée. Il est l’un des deux ou trois dirigeants africains les plus anciens et il est celui qui a initié un dialogue lors de cette réunion à Luanda en janvier, un dialogue entre les chefs d’Etat qui a été convoqué de nouveau à plusieurs reprises. Ma plus grande préoccupation à la fin de l’année dernière était qu’il n’y avait pas un dialogue régulier entre les dirigeants de la région. A cause du leadership de l’Angola, en raison du leadership du Président Dos Santos et en particulier les efforts considérables déployés par le Ministre des Affaires étrangères Chikoti de l’Angola, l’Angola a joué un rôle majeur en essayant d’atteindre la paix dans la région, nous avons également blagué à ce sujet un peu parce que l’Angola n’est pas vraiment un pays des Grands-Lacs. Il a une énorme masse d’eau sur sa frontière, mais elle s’appelle l’océan atlantique. Mais ils ont joué un rôle responsable en essayant d’assurer qu’il y ait une stabilité et je leur ai demandé «pourquoi? ». Et ils ont dit: «Regardez, nous pensons que c’est mauvais pour l’Angola quand il y a une instabilité à nos frontières, et, évidemment, la RDC quand elle est instable, toute la région et toute l’Afrique et même le monde est menacé dans sa stabilité. Je félicite donc l’Angola. J’ai été en Angola trois fois déjà cette année, j’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères Chikoti et le Vice-Président Vincente hier. Ils sont des partenaires très efficaces et dédiés à la cause de la paix et nous les remercions pour cela. Secrétaire Kerry est allé à l’Angola au début de mai dans le but de renforcer nos relations avec l’Angola et aussi le remercier pour leur leadership en essayant d’atteindre la paix dans les Grands-Lacs.

Question: Je vous remercie Monsieur le sénateur, je m’appelle Eddy Royima (VOA). Ma première question concerne les FDLR. Les chefs d’Etats de la SADC leur donnent six mois de plus pour penser à mettre bas les armes et se réinsérer dans la société. C’est une chose que le Rwanda a critiquée et même dit que vous en tant qu’envoyé et les autres chefs d’Etat, par le fait même d’être à l’écoute des FDLR vous les rendez propres. Que dites-vous à propos de cette critique et l’autre chose est y a-t-il des assurances que vous avez du Président Kabila et du Président Nkurunziza qu’ils ne vont pas tripoter la constitution? Merci.

Russ FEINGOLD: Le Rwanda a raison que les FDLR ne méritent absolument aucune purification. Les FDLR méritent une seule chose à savoir l’élimination de leur groupe. Ils sont un groupe armé illégal. Rien de ce qui a été fait en ce qui concerne les FDLR a eu à voir avec quoi que ce soit d’autre que les informer qu’ils doivent se rendre ou ils seront attaqués militairement et qu’ils ne bénéficieront d’aucun appui dans tout effort visant à instaurer un dialogue politique. Les États-Unis et la communauté internationale s’y opposent. Donc, dans ce sens, le Rwanda a raison sur le principe, mais en fait il n’y a pas eu un seul moment de négociation avec les FDLR sur le fond, il n’y en aura pas. Cela dit, nous sympathisons aussi avec les préoccupations qui ont été soulevées au sujet de la durée de la période de ce temps qui a été donné aux FDLR. Ils n’ont pas seulement besoin de se rendre aujourd’hui, ils nous ont dit qu’ils allaient capituler le 30 mai. Mais seulement une centaine de personnes s’est rendue ce jour, environ quatre-vingt-cinq la semaine après et ainsi donc ce processus n’a pas évolué rapidement. Nous serons à l’Organisation des Nations-Unies ce jeudi avec les représentants de plusieurs de ces pays et organisations pour discuter de la façon dont cette période de six mois va fonctionner. Il est censé y avoir une période de trois mois où nous évaluons ce qui se passe, nous nous rapprochons de cette période de trois mois. Il doit y avoir une reddition significative dans un avenir proche où l’option militaire doit être exercée. J’aurais certainement préféré une période plus courte, mais nous travaillons avec les pays de la région, la CIRGL et la SADC afin de décider comment nous pouvons effectivement amener ce groupe à ne plus exister au plus tard à la fin de l’année.

(Question: «? Assurances de Kabila et Nkurunziza»)

Russ Feingold: Je n’ai entendu aucune assurance de l’un d’eux hier, je crois que la Constitution doit être respectée et nous espérons que c’est ce qui arrivera.

Question (Nicholas Champerau-RFI): Je voulais d’abord savoir si vous aviez des nouvelles sur les centaines d’otages qui étaient aux mains de l’ADF-NALU. Cela inclut des prêtres, le personnel de MSF et ainsi de suite. Et aussi sur le Rwanda, le Département d’Etat a publié un certain nombre de déclarations dans lesquelles il dit sa préoccupation face à la répression de la société civile, la disparition des opposants politiques et qui n’a pas empêché un discours musclé par le Président (Kagame) en Juin lors duquel il a dit qu’il ferait tuer tout celui qui menace la sécurité. Je me demandais si vous aviez le sentiment que vos nombreuses déclarations ont entraîné des résultats et si il y avait d’autres options qui s’offrent à vos obtentions de résultats sinon?

Russ FEINGOLD: Je n’ai rien pour vous en ce moment en ce qui concerne la question des otages et l’ADF, nous pouvons essayer de revenir à vous sur cela plus tard. Nous avons exprimé des préoccupations à l’égard des développements politiques au Rwanda. Nous disons ceci en indiquant que nous savons que le Rwanda a fait des réalisations très impressionnantes dans le développement et la croissance économique et l’amélioration du bien-être de ses habitants. Mais les Etats-Unis estiment aussi que le respect des droits de l’homme et de l’ouverture de l’espace politique aux voix de l’opposition est essentiel si l’on veut consolider ces acquis et maintenir les progrès réalisés par le Rwanda.
Les lois actuelles du Rwanda prévoient la protection des droits de l’homme, mais nous sommes préoccupés qu’elles ne soient pas toujours suivies dans la pratique. Nos domaines d’inquiétudes particulières comprennent la liberté de la presse, le respect de l’indépendance de la société civile, la tolérance de la dissidence politique pacifique et le respect de la primauté du droit.
Nous avons eu des discussions franches, y compris à un certain nombre de reprises avec le Président lui-même qui a été très accessible pour moi et les autres. Hier, nous avons eu la chance de le rencontrer de nouveau et nous avons discuté d’un certain nombre de sujets, mais sur nombre de ces occasions, il y a des préoccupations concernant l’espace politique et la liberté journalistique qui ont surgi au sein de ces réunions. Je ne peux pas parler pour le moment exactement qu’elles sont les conséquences, mais je crois que le Président et le peuple du Rwanda sont préoccupés par leur réputation internationale. Ils ont une excellente réputation à bien des égards et il serait dommage d’avoir leur réputation diminuée par le sentiment que l’espace politique et la liberté politique n’ont pas été respectés. Donc, nous, en tant qu’ami avec le Rwanda, leur parlons de cela quand nous pouvons et nous allons continuer à dialoguer et nous croyons qu’ils sont ouverts à discuter de ce genre de questions avec nous.

Question (Andrew Kature-Kenya): Nous avons des problèmes avec le viol et la traite des enfants dans la région. Alors vous en tant qu’envoyé spécial et avec ce sommet, que faites-vous pour remédier à cette situation pour traduire les coupables en justice? C’est ma question.

Russ FEINGOLD: Le sujet des enfants soldats et les violences sexuelles sont deux des sujets les plus importants en ce qui concerne la région des Grands-Lacs et l’Est du Congo en particulier. Le gouvernement américain a adopté une loi qui identifie spécifiquement les pays qui ont des problèmes dans le domaine de l’enfant soldat et, en fait, dans la dernière année la RDC et le Rwanda ont tous deux été inclus sur les listes qui se rapportent à ce problème. Nous sommes heureux que le M23 n’existe plus, mais avons indiqué et fait appliquer les dispositions de la loi au Rwanda en ce qui concerne les enfants soldats dans le M23. Ainsi, cette loi est en vigueur et a été mis en vigueur correctement par cette administration à l’effet d’indiquer clairement à tout pays qui est impliqué dans le recrutement d’enfants soldats que les Etats-Unis prendront des mesures pour y faire face.

Le sujet de la violence sexuelle contre les femmes est l’un des sujets les plus troublants que j’ai rencontrés pendant trente années de service public.

Le niveau de violence sexuelle dans l’Est du Congo a été à un niveau qui est presque inimaginable et les États-Unis ont financé un certain nombre de programmes au cours des années pour faire face aux conséquences, y compris les conséquences physiques, le financement des hôpitaux et des établissements pour aider les femmes et d’autres qui ont été attaqués, mais aussi les conséquences psychologiques.

Mais nous devons aussi considérer la responsabilité de ceux qui ont commis ces crimes.
Et il y a beaucoup plus à faire dans ce domaine. Les gens doivent être tenus responsables quand ils commettent ces actes, sinon il y a un sentiment que c’est très bien, c’est quelque chose que vous pouvez faire. Et cela ne se limite pas seulement à des groupes armés. Dans certains cas, il y a eu des gens qui sont impliqués dans l’armée et la police.

Il s’agit donc d’un des plus grands défis et je félicite le Royaume-Uni et l’ancien Ministre des Affaires étrangères, William Hague, pour la tenue avec Angelina Jolie de cette formidable conférence à laquelle j’ai pu assister à Londres, qui était un rassemblement de gens de partout dans le monde dévoués à cette cause. Et je crois que c’était un moment important parce que les dirigeants des différents pays concernés devaient venir entendre directement ce qui se passe dans leurs pays et ce qui doit être fait pour inverser la tendance. Ce n’est pas uniquement un problème africain ou même un dossier des Grands-Lacs.
Il y a des questions de ce genre en Inde et dans d’autres pays aussi.

Donc, je pense qu’il y a un engagement international renouvelé en faveur de cela et je suis fier du fait que les envoyés internationaux, les États-Unis, au Royaume-Uni et d’autres travaillent ensemble pour y remédier.
Modérateur: Merci. Merci beaucoup tout le monde d’être venu.

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