Code de bonne conduite – Le PPRD, le Palu signent … l’Opposition refuse
Les violons ne s’accordent pas encore autour de la signature du code de bonne conduite. La CENI n’ayant toujours pas répondu aux dix préalables lui soumis par l’Opposition, cette dernière refuse d’apposer sa signature sur cet instrument de morale politique. L’on est encore loin du « fair-play ». Acteurs, partis, regroupements politiques et médias ont été conviés, hier mercredi 10 août, à la cérémonie solennelle de la signature du code de bonne conduite sous la supervision du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Etape décisive dans la marche des Congolaises et Congolais vers l’organisation des élections générales dans un climat apaisé et qui s’est déroulée à l’Hôtel Sultani. Malheureusement, cette cérémonie a connu l’absence remarquable de grandes figures de l’Opposition.
Une telle situation peut-elle être favorable à une campagne électorale responsable ? C’est la question que ne cessent de se poser plus d’un observateur.
Outre le PPRD, le Palu et autres partis politiques de la Majorité présidentielle qui ont apposé leur signature, l’Opposition, non seulement qu’elle a brillé par son absence, mais continue à attendre la réponse à ses préalables. C’est ainsi qu’un de ses membres, présent dans la salle, plus comme spectateur qu’acteur, a qualifié la cérémonie d’hier de vice de forme. « Il m’est impossible d’engager la base qui n’est pas saisie d’un document d’une si grande importance », s’est-il exclamé. Et le président faisant fonction du CSAC de répondre : « Soit vous étiez absent lors du passage des experts, soit votre parti ne dispose pas d’un siège ». Une réponse qui, malheureusement, n’a pas été convaincante, selon certains participants.
Même constat du côté des médias. Si certains responsables des maisons de presse ont apposé leur signature pour avoir au préalable lu le code de bonne conduite, il n’en est pas le cas pour d’autres qui ont refusé de répondre à l’appel, bien que présents dans la salle. Ils se disent surpris de l’existence de ce document. Comme on peut le constater, la cérémonie solennelle de signature du code de bonne conduite s’est quelque peu déroulée sous le signe de la contestation. Ce n’est donc pas un bon signe pour le processus électoral en République démocratique du Congo lorsqu’on sait que le code de bonne conduite est un outil particulièrement recommandé pour le respect des règles du jeu.
Volonté de sincérité
Maître de céans, le directeur de cabinet du ministère de la Communication et des Médias, représentant le ministre, a informé l’assistance de la disponibilité de la Radio télévision nationale du Congo (RTNC) de s’ouvrir à tous les courants politiques. Mais les observateurs demeurent toujours sceptiques. « Le gouvernement doit, cette fois-ci, faire preuve de sincérité d’autant plus que, depuis que ce média public existe, il a toujours été au service du pouvoir. Par le fait d’avoir signé le code de bonne conduite, l’ADG de la RTNC doit se conformer à l’article 8 de cet instrument juridique qui stipule ceci : « les médias publics doivent réserver un traitement équitable et équilibré à tous les courants d’opinion ». Il doit également instruire certains journalistes qui pèchent contre la déontologie professionnelle en versant dans les injures », ont-ils fait remarquer.
D’autre part, bien que le CSAC ait annoncé l’ouverture de la liste pour la signature du code de bonne conduite, la question que l’on se pose est celle de savoir si les amendements vont être pris en compte lorsqu’on sait qu’on n’organisera plus une cérémonie solennelle analogue. Quelle garantie le CSAC donne-t-il alors à ceux des acteurs, partis, regroupements politiques et médias qui lui apporteront des amendements ?
Du respect des lois
Dans leur appel en faveur des élections apaisées en République démocratique du Congo, les chefs des confessions religieuses attirent l’attention des candidats qui se moquent du code de bonne conduite sous prétexte qu’ils jouissent de leurs libertés politiques pour verser dans les violations des lois. « Peut-on prétendre respecter les lois du pays une fois aux affaires si durant la campagne électorale on prend l’habitude de les fouler aux pieds ? », se sont-ils interrogés. Ils invitent la justice à s’appliquer dans sa toute rigueur pour faire respecter les lois de la République, les droits et les obligations de chacun.
Cette interpellation concerne tout le monde. Que ceux des acteurs politiques et des médias qui n’ont pas encore signé le code de bonne conduite mettent de l’eau dans leur vin pour l’intérêt supérieur de la nation. Evitons donc le schéma ivoirien.
Ceci dit, l’on demeure dans l’expectative. Si l’Opposition persiste et signe dans son refus, l’on est encore loin du fair-play et de l’élégance que l’on attend de la classe politique pour des élections apaisées. Il convient de rappeler que l’UDPS refuse de signer ce document tant que ses militants resteront en prison. Elle réclame leur libération. Sur ce point, la CENI est incapable d’agir. C’est au gouvernement d’apporter la réponse. Entre autres préalables, l’Opposition exige l’audit de la CENI et un droit de regard sur le fichier central.
Kinshasa: les acteurs politiques et les médias signent un code de bonne conduite
Des acteurs, partis et regroupements politiques et les médias ont signé, mercredi 10 août à Kinshasa, un code de bonne conduite en prévision des élections. Selon le président de la Haute autorité des médias (HAM), Primo Mukambilwa, ce code promeut la tolérance et le rejet de la violence dans les médias pendant le processus électoral.Il soutient:
«Avec l’adhésion à ce code par les partis politiques et les médias, nous sommes en train d’escompter une campagne et des élections apaisées ainsi qu’une entente des résultats dans un esprit de sportivité.»
Pour Primo Mukambilwa, si les acteurs politiques respectent les règles de ce code de bonne conduite, il n’y aura pas de dérapages dans les médias au cours du processus électoral.
Certains partis politiques dont le Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), le Mouvement de libération du Congo (MLC), l’Union pour la nation congolaise (UNC) et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) n’ont pas pris part à cette cérémonie.
Selon la HAM qui l’a organisée, les signatures se poursuivent dans ses locaux situés au 10ème niveau de la tour administrative de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC).
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Ndlr:
De quel fair-play et de quelle élégance nous parle-t-on ici? Lorsqu'on sait que la Constitution garantie l'accès aux médias publics? Pourquoi devrait-on négocier ce qui est garantie par la Constitution?
En 2006 déjà, il y avait un accord de non-agression entre les deux parties en jeu. Malheureusement, l'une des parties avait attaquée l'autre malgré la signature. Et force est de constater aujourd'hui qu'une des parties se trouve en prison à La Haye pour des raisons politiques.
L'accès, à la Tèlèvision nationale, le recour à la Police nationale, à l'Armée nationale, bref, aux institutions nationales républicaines telles que définies par la Constitution RD Congolaise, ne peuvent pas être négociées par la CENI sous le prétexte d'avoir des élections apaisées.
Si les élections ne sont pas apaisées, il faudrait s'en prendre au Pouvoir qui, durant des années, a matraqué, humilié, chosifié la population.
On ne peut pas, d'un revers de la main, balayé tout le mépris qu'avait pour nous, nos gouvernants.
Lorsque la RTNC, une Institution pourtant nationale et publique, refusait d'accepter l'Opposition et ne faisait que des louanges au Pouvoir, selon quelles critères le faisait-elle?
Lorsque la Police Nationale qui devait-être Républicaine, se mettait aux trousses de tout individu qui ne faisait qu'accomplir les prérogatives lui octroyées par la Constitution au motif qu'il menaçait le gouvernement (en avait-il réellement les moyens?);
Lorsque l'Armée est incapable de protéger les biens et les individus congolais au profit uniquement d'une frange de la population;
Et pour paraître "démocrate" devant le monde occidental à la veille des élections alors que les prisons regorgent des détenus d'opinion, la CENI veut nous parler d'apaisement?
Non, non et non. Il faut faire respecter la Constitution. Ceux qui ont failli à leur devoir devront payer en commençant par le sommet.
À quoi bon faire semblant de signer un protocole d'apaisement et juste après les élections, revenir aux bonnes et vieilles habitudes?
Nous devons cesser avec cette culture qui veut que tous les dignitaires au pouvoir s'en sortent toujours par des "amnisties" déguisées après avoir désabusé le peuple et la population se voir payer un lourd tribut.
Voyez dans nos prisons, les détenus ne sont là que pour des menus fretins délis alors que tous les génocidaires, détourneurs, trafiquants, faussaires, escrocs se la coulent douce au vu et au su de tout le monde.
Libérez-nous de toutes ces personnes qui n'ont pas leur place en prison mais bien dans la société congolaise.
Nous disons que la signature pour des élections apaisées est nulle du moment où notre Constitution nous garantie l'accès aux médias publics.
Sacrebopol
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