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SACREBOPOL

lundi 29 août 2011

Opposition congolaise : la logique du suicide collectif

Comme toujours, notre cher compatriote BAW excelle dans ses analyses incisives de la scène politique Congolaise. Ci-dessous, il nous étale l’égoïsme comme source de maintes crises en RDC depuis 1960...dont les Congolais continuent à payer cher !

Du MNC-L et MNC-K au CONAKAT; du MPR au PPRD-MP en passant par le PALU et l’UDPS, la plupart de groupments politiques en RDC - si pas tous - n’ont d’autre objectif que de propulser leur "Président-Fondateur ou Président-National" aux plus hautes fonctions - et ce souvent sans programme !

Comparez alors cet opportunisme et soif du pouvoir (donc pour l’enrichissement illicite) à l’attitude élégante de Mme Sonia Ghandi en Inde qui - malgré son contrôle absolu du Congress Parti - se désista pour laisser les plus hautes fonctions du Pays - donc la Primature - à l’un de ses "seconds". Imaginez-vous un Bemba ou un Tshisekedi ou un Kamerhe faire autant en RDC !

L’intransigence de Ya Tshi-Tshi est à plaindre car elle va contre son propre intérêt; et donc elle est "irrationelle". Que lui coûterait d’inviter et rassembler dans une réunion au sommet les états majors de tous les partis grands de l’Opposition pour ne fut-ce qu’entériner ce qui est déjà évident, sa nomination? 

Malgré les élucubrations de Kamerhe, Kengo et Bemba, Ya Tshi-Tshi est non seulement le seul capable de défenestrer Kanambe et ses voyoux en Novembre; mais contre Kamerhe, Kengo, Bemba, ou Kashala, Ya Tshi-Tshi remporterait les "primaires" au sein des partis de l’Opposition pour en sortir "démocratiquement" chosi comme "candidat commun" de l’Opposition aux présidentielles. 

C’est une question de "forme" ! Vouloir "s’imposer" candidat de l’opposition serait "dictatorial" - et serait en contradiction flagrante de "l’Etat de Droit" que Ya Tshi-Tshi nous promet. 

Quant à ceux du MLC, UNC, UFC et UREC qui veulent "monter les encheres" en exigeant au préalable un partage de postes avant que leur poids électoral réel soit connu, il s’agit ici d’une "escroquerie politique" ....à la PALU-UDEMO ! 

Une chose est de s’accorder avec l’UDPS sur un programme commun de gouvernement assorti d’une formule d’octroi de postes selon les résultats accomplis aux urnes. Une autre est vouloir s’accrocher à la popularité de Ya Tshi-Tshi pour s’octroyer à priori de postes "juteux". Ceci est inacceptable!

Que dire alors d’un MLC qui exige "à priori" le ministère des Finances et la BCC...pour de raisons faciles a deviner... et ce, sans avoir "rien fait sur terrain" - donc en Provinces - en 2011 ?

Il est vrai que Ya Tshi-Tshi s’est fait "rouler dans la farine" maintes fois par certains qui se réclament aujourd’hui de l’Opposition. Mais cette fois-ci, Ya Tshi-Tshi devrait se dépasser pour sauver la Nation des griffes de la Mafia kanambiste que pilotent Katumba Mwanke et son partenaire Dan Gertler!

Comme le dit si bien BAW, Ya Tshi-Tshi doit "descendre de ses nuages" et fédérer. Car il serait presqu’impossible pour l’UDPS de gagner contre Kanambe et sa bande des voyoux sans l’apport majoritaire de grands partis de l’Opposition.

Mais fédérer ne veut pas dire octroyer à l’avance des "postes de jouissance" aux opportunistes sans preuves d’assises populaires...  inclus ceux qui se croient toujours en 2006 !! 



Maitre Patrice Mutakatifu



Opposition congolaise : la logique du suicide collectif
 
 
De gauche à droite, L. Kengo, V. Kamerhe et JP Bemba. Photo radio Okapi

A moins de trois mois de la tenue des élections présidentielle et législatives, les représentants des forces de l’opposition affichent une "désunion cordiale". L’opposition paraît divisée en plus ou moins trois camps. Une situation qui risque d’avantager le président sortant «Joseph Kabila» qui est à la tête d’un régime impopulaire derrière lequel se dissimulent des groupes d’intérêt mafieux. La soif du changement perceptible au sein de la population pourrait être contrariée par les ego hypertrophiés des principaux acteurs de l’opposition qui semblent se tromper d’adversaire et de combat. Les conséquences pourraient prendre la tournure d’un «suicide collectif».
Analyse

La crise de confiance existant entre les forces de l’opposition et le Bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) prend chaque jour de l’ampleur. En cause, le fichier électoral jugé «peu fiable» par l’opposition. Une opposition qui suspecte le président de la Ceni de se croire investi d’une «mission» consistant à arracher la «réélection» à tout prix de «Joseph Kabila». «Le président de la Ceni a été placé à la tête de cette institution pour proclamer Joseph Kabila vainqueur de l’élection présidentielle avec un pourcentage connu à l’avance, déclarait Tharcisse Loseke dans un entretien accordé le 20 août dernier à Congo Indépendant.» Membre actif de la «DTP» (Dynamique Tshisekedi Président), Loseke d’aajouter que «l’opposition n’entend en aucun cas accompagner Mulunda dans ce schéma.»

A l’occasion de la sortie officielle de la plateforme «Initiative pour un Congo Nouveau» (ICN), samedi 27 août à Kinshasa, Constantin Mokonda Bonza a manifesté la même méfiance à l’égard du président de la Ceni, le très kabiliste Daniel Mulunda Ngoy : «Les prises de position de ce dernier démontrent que le Pasteur qui préside aux destinées de cette institution d’appui à la démocratie ne vise qu’un seul but : faire élire à tout prix le candidat de la majorité présidentielle.»

Plusieurs reproches sont articulés à l’encontre de Mulunda. Il y a d’une un certain "unilatéralisme" affiché par le président de la Ceni et le fichier électoral jugé «peu fiable». Sans oublier les bulletins de vote qui ne seront commandés qu’à l’issue de la publication définitive de la liste des candidats. Des griefs balayés d’un revers de la main par Ngoy qui a proposé «la désignation des techniciens spécialistes en informatique émanant de la majorité et de l’opposition» pour «fiabiliser» le fichier.

A Bruxelles, le quotidien «La Dernière Heure», daté du mercredi 24 août, écrivait que des problèmes de logistique pourraient compliquer l’organisation des élections à la date du 28 novembre prochain. Au motif que le matériel électoral (urnes, isoloirs...) venait à peine d’être commandé en Chine et au Liban. A en croire ce journal, la livraison ne pourrait avoir lieu que vers la «mi-octobre» à Matadi. Il faudra par la suite procéder au dispatching au niveau des 62.000 bureaux de vote aux quatre coins du pays. Une mission impossible pour respecter le «délai constitutionnel». Va-t-on vers une crise du régime?

Désunion des forces de l’opposition

La semaine dernière, la coalition des partis alliés à l’UDPS a désigné Etienne Tshisekedi wa Mulumba comme «candidat unique» de l’opposition. Au grand dam de certaines formations politiques. C’est le cas notamment du MLC (Mouvement de libération du Congo) de Jean-Pierre Bemba, de l’UNC (Union de la Nation Congolaise) de Vital Kamerhe, de l’UREC (Union pour la reconstruction du Congo) d’Oscar Kashala, de l’Union pour la Nation de Clément Kanku et de l’UFC (Union des forces du changement). Jeudi 25 août, cette dernière formation politique a porté Léon Kengo wa Dondo à sa présidence nationale et l’a désigné candidat à la Présidence de la République. Notons que «Léon», comme l’appèlent ses proches, a insisté sur la nécessité pour les forces de l‘opposition de désigner «par consensus» un «candidat commun» pour la magistrature suprême. Selon lui, c’est l’unique voie pour matérialiser l’idée de Changement. On apprenait le week-end dernier que les représentants de ces organisations politiques auraient entamé des discussions sur un «programme commun».

Le risque est grand que l’opposition se présente le 28 novembre prochain en trois groupes rivaux pour ne pas dire en ordre dispersé. Et pourtant, tous les acteurs semblent faire la même lecture de la «situation catastrophique» du pays au plan économique, social et sécuritaire et expriment les mêmes ambitions pour la RD Congo. L’instauration d’un Etat de droit fondé sur des valeurs humanistes demeure le credo. Quel est donc le problème? Les leaders politiques seraient-ils pris en "otage" par les super faucons de leurs partis respectifs?

Battre le président sortant «Joseph Kabila» 

Le moins que l’on puisse dire est que l’opposition semble se tromper d’adversaire et de combat. N’en déplaise à certains activistes, l’adversaire n’est pas Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Encore moins Jean-Pierre Bemba Gombo, Vital Kamerhe ou Léon Kengo wa Dondo. L’adversaire est et reste le président sortant «Joseph Kabila» derrière lequel sont tapis des groupes d’intérêts mafieux qui ont mis le Congo en coupe réglée. Le combat à livrer ne consiste nullement à un affrontement des ego hypertrophiés entre leaders de l’opposition. Il s’agit de promouvoir un nouvel ordre politique fondé sur des valeurs de justice, de liberté, d’égalité et de solidarité. Sans oublier le respect de la personne humaine. Il s’agit de promouvoir un Etat efficace, capable de répondre aux attentes sociales. Il faut donc battre le chef d’Etat sortant. Peut-on atteindre un objectif aussi stratégique sans esprit de sacrifice et de dépassement des uns et des autres ?

Premier à avoir annoncé sa candidature à l’élection présidentielle en septembre de l’année dernière, Tshisekedi jouit d’une «légitimité charismatique» indéniable. Il l’a démontré lors de son meeting au Stade Tata Raphaël en avril dernier mais aussi lors de sa tournée dans la province du Katanga ainsi que lors du rassemblement du 9 août au Stade des Martyrs. Sur le plan sociologique, l’homme est populaire. Il reste que le combat politique ne peut se gagner que sur le terrain de l’humilité et de la solidarité. «Tshi-Tshi» devrait descendre de son "petit nuage" pour se mettre à l’écoute des autres. Il doit se faire violence pour fédérer. Rassembler. Il y va de l’intérêt général. Il y va de l’intérêt de la nation congolaise toute entière. A défaut, c’est le «suicide collectif».

A trois moins de l’élection présidentielle et des législatives, il est encore temps pour l’opposition de refaire son unité en mettant en place un «programme» - peu importe l’épithète. Un programme qui pourrait être confirmé ou infirmé après le vote. Il s’agit de rassurer les uns et les autres que personne ne s’engage dans un marché des dupes. D’aucuns remémorent encore des souvenirs de 1992, lorsque le Premier ministre élu à la Conférence nationale souveraine se targuait de n’avoir plus de comptes à rendre qu’à «son peuple». La suite est connue. «Je lance un appel à toutes les forces du changement pour former ensemble un front commun. Des discussions informelles ont déjà commencé », déclarait le leader de l’UDPS dans l’interview accordée en septembre 2010 à l’hebdomadaire «Jeune Afrique». Qu’est devenue cette admirable profession de foi ?
Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2011

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