Plusieurs personnes ont été blessées samedi dans des affrontements entre partisans de partis politiques rivaux survenus à Lubumbashi, le chef-lieu de la province du Katanga, à trois semaines des élections présidentielle et législatives du 28 novembre. L'opposition, fortement divisée, pourrait être condamnée à la défaite.
Les militants de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec, un petit parti allié à la Majorité présidentielle soutenant le président sortant Joseph Kabila) et ceux de l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) de l'opposant Etienne Tshisekedi se sont affrontés samedi matin lors du lancement de la campagne électorale de l'UDPS dans cette ville, la seconde du pays en taille.
Des témoins cités par Radio Okapi, parrainée par l'ONU, ont fait état de plusieurs personnes blessées et d'importants dégâts matériels.
Couteaux, machettes, gourdins...
La caravane de l'UDPS a été attaquée devant le siège de l'Unafec dans la commune Kenya. Les militants de ces deux partis se seraient affrontés à coup de couteaux, de machettes et de gourdins. Les responsables de l'UDPS ont indiqué qu'un membre du parti avait été tué et trois de leurs véhicules incendiés. Ceux de l'Unafec ont affirmé que les militants de l'UDPS ont saccagé la permanence de leur parti.
Le président de l'Unafec, Kyungu wa Kumwanza, a demandé aux habitants de la province de garder leur calme.
Vendredi déjà, des échauffourées avaient opposé les militants de ces deux partis lors du lancement de la campagne électorale de l'Unafec.
La campagne pour les élections du 28 novembre, qui a débuté le vendredi 28 octobre, a déjà été marquée par des affrontements violents entre la police et l'opposition qui ont fait plusieurs morts et de nombreux blessés en septembre à Kinshasa et plus récemment à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï oriental (centre) et bastion d'Etienne Tshisekedi.
Une opposition désunie perdrait
L'opposition "va perdre" la présidentielle du 28 novembre en République démocratique du Congo (RDC) si elle ne s'accorde pas sur un candidat "commun" face au chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, a averti samedi l'un des candidats, le président du Sénat et ancien mobutiste Léon Kengo wa Dondo. "Ce que je regrette c'est que ceux qui sont candidats de l'opposition plurielle ne veulent pas que nous arrivions rapidement à un candidat commun", a déclaré à la presse Léon Kengo wa Kengo, après avoir confirmé sa candidature à la présidentielle et présenté son programme devant plus de 500 partisans et des chefs de partis qui le soutiennent.
L'opposition est actuellement scindée en deux groupes, portant le nom des lieux où ils se réunissent: celui de Fatima, qui a pour candidat l'opposant historique Etienne Tshisekedi, et celui de Sultani, qui réunit cinq candidats à la présidentielle, dont les principaux sont Léon Kengo wa Kengo et l'ex-président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe.
"Commençons à travailler pour que le candidat du groupe Sultani puisse arriver à un seul candidat, ensuite le groupe de Sultani et le groupe de Fatima pourraient négocier qui sera le candidat commun", a expliqué l'ancien Premier ministre du dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko, sans dire qui pouvait être ce candidat. "Si nous n'opérons pas de cette façon, le plan B c'est que l'opposition va perdre l'élection présidentielle" face au sortant Kabila, a-t-il ajouté.
11 candidats
"Le dialogue se poursuit" avec Etienne Tshisekedi, le président de l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) a assuré le président du Sénat, âgé de 76 ans, leader de l'Union des Forces du Changement (UFC) et qui avait rencontré Etienne Tshisekedi le 29 septembre à Bruxelles.
Léon Kengo wa Kengo a présenté ses "100 propositions pour un Congo heureux et prospère", articulées en cinq thèmes: la restauration de l'autorité de l’État, le développement, la relance de l'économie par la production, l'assainissement des finances publiques et la diplomatie et la coopération.
Onze candidats se présentent à l'élection présidentielle du 28 novembre qui se tiendra en même temps que les législatives, deux scrutins à un seul tour.
Belga
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