Aux termes de l’article 78 de la constitution, il est dit : « le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la Majorité parlementaire après consultation avec celle-ci…Si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition. La mission d’information est de trente jours renouvelable une fois. Le Président de la République nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions sur proposition du Premier ministre. »
A la lumière de cette disposition, on comprend qu’il n’est pas impossible de passer tout le mois de mars sans Gouvernement. Parce qu’il faudra se conformer à la Constitution, la situation actuelle renseigne qu’aucun parti politique n’a la majorité absolue (250+1) pour prétendre s’imposer sur les autres formations politiques. Certes, le parti présidentiel, Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a présentement la majorité numérique par rapport aux partis concurrents. Mais, avec ses 56 députés nationaux élus sous son label, le PPRD est loin de constituer la majorité exigée pour se taper les prérogatives de présenter un candidat Premier ministre. D’où, l’impératif de coaliser. Il semble que cette étape a déjà été franchie. Moralité, le PPRD est passée de 56 députés à plus de 148 élus.
Compte tenu des enjeux, Joseph Kabila a sans doute un double choix. Soit qu’il devra s’en tenir à la procédure c’est-à-dire désigner un informateur, soit carrément choisir un formateur. Au cas où la première alternative passe, alors on est logiquement parti pour début avril. Car, après avoir nommé le Premier ministre, l’article 90 prévoit à son alinéa 3 que « (…) avant d’entrer en fonction, le Premier ministre présente à l’Assemblée nationale le programme de son Gouvernement. Lors que celui-ci est approuvé par la majorité des membres qui composent l’Assemblée nationale, celle-ci investit le Gouvernement ».
Tout bien considéré, les jours passent vite. Joseph Kabila dont la « révolution de la modernité » tient à la règle de son second quinquennat, n’a plus de temps à perdre. Il a besoin d’un Exécutif national, institution privilégiée avec laquelle le Président de la République devra discuter les grandes lignes de la politique de gestion du pays. Voilà qui explique, en d’autres termes, sa rencontre hier lundi 27 février avec le bureau provisoire de l’Assemblée nationale.
Laurel KANKOLE
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