Série d'explosions meurtrières à Brazzaville
Le panache de fumée vu de Kinshasa, en RDC. Crédits photo : MARC HOFER/AFP
Au moins 200 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans une série d'explosions dans un dépôt de munitions à Brazzaville, la capitale du Congo. Un incendie serait à l'origine de l'accident.
Le bilan ne cesse de s'alourdir au fil de la journée: au moins 200 personnes ont été tuées dans une série d'explosions dans un dépôt de munitions de Brazzaville, la capitale du Congo. Environ 1.500 personnes sont blessées. Cinq explosions très fortes et espacées se sont produites entre 8h et 10h45. Des détonations plus légères et à intervalles irréguliers étaient encore perceptibles vers 13h, selon des journalistes sur place. Un incendie dans deux magasins de munitions d'un dépôt de la caserne blindée Mpila, dans l'est de la ville, serait à l'origine de l'accident, ont indiqué des militaires sous couvert d'anonymat. Selon un diplomate, l'incident «n'a rien de politique, et le président Sassou Nguesso est avec l'état-major pour coordonner les opérations» de secours.
Les images de l'explosion diffusées par TV5 Monde:
L'onde de choc, terrible, a été ressentie jusqu'à à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo voisine, séparée de Brazzaville par le fleuve Congo. Selon des témoins, la détonation a été «très forte», et une série de déflagrations a provoqué des mouvements de panique, rappelant aux habitants de la ville le temps de la guerre civile il y a une dizaine d'années. Les blessés affluent dans les hôpitaux de la ville: selon un correspondant de l'AFP, de nombreux blessés, beaucoup en uniformes, sont soignés à même les rues, faute de place.
La zone de l'explosion, à l'est de la ville:
Vent de panique
Le périmètre de la zone touchée a été bouclé par sécurité et un hélicoptère survole la zone. L'intervention des pompiers est rendue difficile autour du dépôt par des explosions sporadiques, selon une source diplomatique. Les rues alentours étaient désertes et seuls des véhicules de secours et de police circulaient. Plusieurs maisons ont été rasées par le souffle de l'explosion, des vitres ont volé en éclats, des toitures ont été éventrées et des portes défoncées. Des habitants ramassaient des éclats de munitions dans ou près de leurs maisons. Une église catholique, près de la caserne, a également été endommagée, alors que les explosions se sont produites au moment de la messe.
Paniqués, les habitants ont quitté le quartier en direction de la périphérie de Brazzaville. «J'ai vu deux blessés. Un avait une plaie à la jambe et un autre à l'épaule, sans doute blessés par des maisons qui sont tombées. Chez moi, un mur est tombé», a témoigné une habitante. «Il y a beaucoup de gens dans la rue: ils fuient avec leurs bagages sur la tête, pieds nus, certains sont à peine habillés. Il n'y a pas de circulation, pas de bus, pas de taxi», a-t-elle ajouté. Le trafic des passagers sur le fleuve entre Kinshasa et Brazzaville a été suspendu jusqu'à lundi, selon une source au port de Kinshasa.
(Avec agences)
Cet incident aux conséquences douloureuses nous a tous attristés. Mais plus grâves encore est le dysfonctionnement révelé d'un pays amateur dans la gestion des crises alors que c'en est pas la première. Suivi d'une gestion d'information calamiteuse de la part des hautorités qui feraient mieux de démissionner, on assiste en plus depuis peu à l'arnaque institutionnelle où on propose de donner aux victimes une maigre somme de 3 millions de FCFA. On se demande quelle est la place de la justice pour définir les coûts des dommages humains et matériels pour dédommager les victimes. Aucune voie ne se lève pour dénoncer ces pratiques qui noient volontairement le pays. On peut comprendre que la perception de la vie humaine soit différente selon qu'on soit médecin ou militaire, mais pour l'intérêt national, il faut reformer le pays. Que les cadres civils prennent en main ce petit beau pays, et que les choix et les décisions stratégiques soient pris selon les paramètres objectifs et scientifiques. On voit ce que un pays militarisé peut donner au Congo. Avec ce modèle, les administrations seront celles que les images nous montrent où il n'y a même pas de papier ou encore moins les ordinateurs pour comptabiliser les victimes, alors que le pétrole produit beaucoup au profit de d'une poignée de gens. Prions que Dieu touchent le coeur du Président sassou afin que celui-ci comprenne qu'il a du talent, mais pas pour faire vivre un pays. Et que la gestion de ce pays soit donnée aux techniciens.
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