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SACREBOPOL

vendredi 18 mai 2012

MEMORANDUM DE L’APARECO





MEMORANDUM DE L’APARECO

L’APARECO appelle l'OIF à ne pas organiser le prochain sommet de la francophonie en RDC dans le contexte politique actuel



A Monsieur Abdou Diouf

Secrétaire Général de l’Organisation International de la Francophonie :

Objet : L’OIF ne devrait pas accorder une prime à l’imposture, à la mascarade électorale et aux violations flagrantes de droits de l’homme en République Démocratique du Congo !


Nous, peuple congolais et patriotes résistants réunis au sein de l'Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO en sigle), mouvement politique de résistance patriotique en République Démocratique du Congo, dont l’objectif est de combattre non seulement l'occupation de la RDC et le processus de balkanisation en cours du territoire national congolais, mais aussi le pillage de nos ressources nationales ainsi que l’implantation et l’exercice à la fois illégal et illégitime du pouvoir par Monsieur « Joseph Kabila », de son véritable nom Hyppolite Kanambe, prenons ici la liberté de vous exprimer publiquement et en toute responsabilité le sentiment général de frustration et de colère de la grande majorité des congolais face à ce qu’ils estiment être de l’indifférence ou de l'inertie de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) au vue de la situation politique dramatique qui prévaut en République Démocratique du Congo, deuxième pays francophone du monde.

1. Des principes qui unissent les membres de l’OIF :
Lors de votre discours à la 19ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, le 17 février 2011, vous avez judicieusement rappelé au monde les valeurs et les principes qui unissent les membres de l’OIF sur les questions de paix, de démocratie, d’état de droit et de droits de l’homme. Malheureusement, pour le peuple congolais, ce discours fort et incontestablement appréciable est resté au niveau d’une pure rhétorique intellectuelle et diplomatique, sans aucun effet concret sur la spirale de la dictature sanguinaire et des antivaleurs à la démocratie et à la paix dans laquelle la RDC s’enfonce sous le regard indifférent de la communauté internationale en général et de l’OIF en particulier. Le peuple congolais a le net sentiment d’être sacrifié sur l’autel d’intérêts majeurs des enjeux invisibles et des puissances multiformes qui dirigent notre monde aujourd’hui, au mépris des principes édictés et acceptés par tous les États membres.

2. Les dernières élections ont enfoncé la RDC dans une nouvelle crise de légitimité
Nul n’est besoin aussi de rappeler ici tous les faits graves qui ont émaillé la mascarade électorale de 2006 ayant abouti à l’élection frauduleuse du président actuel de la RDC.
Mais nous ne pouvons passer sous silence la réédition des mêmes pratiques lors des dernières élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011. Il n’est pas vain de rappeler que plusieurs observateurs internationaux dont ceux des missions d'observation électorales du Centre Carter ou de l'Union européenne en ont clairement dénoncé les irrégularités et reconnus leur manque de crédibilité.
Rappelons un fait important: l’Église catholique qui réunit en son sein plus de 60% de la population congolaise avait déployé 32 000 observateurs dans TOUS les bureaux de vote à travers la RDC. Ceux-ci ont participé à tous les dépouillements et à la constitution des PV. C’est fort des résultats des urnes reçus de ses observateurs que la Conférence des évêques du Congo (CENCO) a clairement dénoncé la falsification des résultats des PV par la Commission électorale dite indépendante, en déclarant que "les résultats de l’élection présidentielle en RDC ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice". La CENCO a noté que "le processus électoral s'est déroulé dans un climat chaotique" avec de nombreuses "défaillances" et "des cas de tricheries avérées et vraisemblablement planifiées", ainsi qu'un "climat de terreur entretenu et exploité à dessein pour bourrer les urnes".
Quant aux élections législatives, là aussi son constat a été sans appel ; l'église catholique a noté également que "la compilation des résultats des élections législatives est inacceptable"(…) "une honte pour notre pays", et elle a exigé en vain «la vérité des urnes».
Devant le tollé provoqué au sein du peuple congolais, devant les tentatives des manifestations des partis politiques victimes du hold-up électoral, devant la détermination des Chrétiens à revendiquer la « vérité des urnes » comme le réclamaient leurs évêques, « Joseph Kabila » a répondu par le mépris, l’arrogance et une violence sans précédent.

3. L’État congolais est devenu la première source d’insécurité pour ses administrés :
Il n’est pas nécessaire ici de décrire les crimes atroces commis en RDC et dénoncés régulièrement par de nombreuses ONG telles que Human Rights Watch, Refugees International, Amnesty International etc… ou ceux relevés plus particulièrement en Octobre 2010 dans le rapport « Mapping » publié par le Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l'homme (HCDH) et relatifs aux crimes commis en RDC entre 1993 à 2003. Plusieurs auteurs de ces crimes occupent aujourd’hui les plus hautes fonctions à la tête de la RDC. Nul n’est besoin de vous rappeler que ces faits gravissimes dénoncés continuent de se produire en s’amplifiant partout en RDC sans aucune sanction ! Aujourd'hui, la République Démocratique du Congo est un pays dirigé par un gouvernement sans foi ni loi qui en a fait une véritable jungle régie par la loi du plus fort et où règne une barbarie d’un autre âge.
La République Démocratique du Congo est devenue un pays dont les dirigeants foulent aux pieds les valeurs et les principes universellement admis, et sont les premiers à violer les lois du pays. Les hommes en armes à la solde du gouvernement assassinent allégrement, intimident et organisent des rafles, procèdent à des arrestations arbitraires, utilisent systématiquement la torture, organisent des expéditions punitives, incendient les chaines de télévisions de l’opposition…
Des millions de congolais sont laissés à la merci de différentes troupes étrangères et autres milices armées qui sèment la terreur et font la loi sur des portions entières de notre territoire notamment à l’Est du pays, sans que l’État congolais ne vole au secours de nos pauvres compatriotes.

La paix et la démocratie ne se construisent pas sur le mensonge, la tricherie, la fraude, les violations massives des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
La démocratie ne se concilie pas avec le massacre et l’assujettissement du peuple. La République Démocratique du Congo n’est pas libre. Un pays sous occupation est un pays sans liberté ni dignité.

4. Un sommet de l’OIF à Kinshasa équivaudrait à une prime aux crimes de « Joseph» :
Le peuple congolais considère à juste titre que le Secrétaire général qui préside en ce jour au destin de l'OIF figure parmi les rares grandes figures politiques qui ont fait la fierté de la démocratie en Afrique. Le peuple congolais ne comprend donc pas que sous vos auspices, l’OIF puisse accorder une prime à l’imposture, à la mascarade électorale, et aux nombreuses violations flagrantes de droits de l’homme, en allant organiser à Kinshasa en RDC, dans les conditions politiques actuelles telles que décrites ci-dessus, le sommet de la Francophonie au mois de novembre prochain. L’OIF qui est justement un instrument de promotion des valeurs de paix, de démocratie et de renforcement de l'état de droit, et qui a pour mission de défendre les valeurs et les principes communs qui réunissent ses membres, notamment l'universalité et l'indivisibilité des droits de l'homme, ne saurait emboîter le pas au reste de la communauté internationale derrière l’hypocrisie d’une pudeur diplomatique et d’une indifférence cynique des misères du peuple congolais.

Les congolais ont trois convictions: la première est que, beaucoup de membres de la Communauté internationale aiment plus le sol et le sous-sol de la République démocratique du Congo, mais ils n’aiment pas les congolais ; la deuxième est que c’est par pure cynisme politique que la communauté internationale a poussé le peuple congolais à aller aux élections qu’elle savait truquées d’avance par le pouvoir d’occupation présidée par « Joseph Kabila ». Cela explique l’inaction qui caractérise son attitude depuis les multiplications des preuves du hold-up avant, pendant et après les élections. La troisième est que le peuple congolais vient enfin de réaliser qu’il est jusque là seul dans son combat pour sa liberté, et ne peut donc compter que sur lui-même.

5. Que fait l’OIF lorsque des populations francophones sont exterminémassivement ?
Aujourd’hui, plus de 8 millions de congolais sont morts depuis le début de la déstabilisation de la RDC en 1997. Les derniers chiffres indiquent qu’en moyenne actuellement 1152 femmes congolaises sont violées par jour, mais face à un tel désastre la communauté internationale reste silencieuse et inactive.
C’est pourquoi, pour le peuple congolais l'OIF a jusqu’ici failli elle aussi à son devoir et Il espère que sous vos auspices, elle se ressaisira dans un dernier sursaut pour voler au secours du peuple congolais ainsi que de la démocratie en Afrique et dans le monde francophone. Car, le peuple congolais n'abdiquera pas devant ses responsabilités, parce que nous voulons vivre librement, décider de nos institutions souverainement, choisir librement nos dirigeants, et être maitre de notre destin.
Pour toutes ces raisons, au nom du peuple congolais qui résiste et se bat pour la libération totale de la RDC, l’APARECO appelle solennellement l'OIF à ne pas organiser le prochain sommet de la francophonie à Kinshasa et invite tous les congolais à se mobiliser partout dans le monde dès à présent pour faire comprendre à tous les peuples frères dont les États sont membres de l’OIF, que nous refusons catégoriquement et n’accepteront pas la tenue de ce sommet en RDC dans les conditions actuelles. Car procéder autrement constituerait un encouragement en faveur de la dictature et de l’imposture en République Démocratique du Congo et un abandon total du peuple congolais dans sa misère.

Bruxelles, le 13 mars 2012

Maître NDALA WA NDALA
Vice-président national de l’APARECO



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