NON ÉDITÉ
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Photo prise par Guejopaalgnane, aux Parcelles assainies quelques heures après la pluie
Guejopaalgnane vit à Dakar au Sénégal.
En principe, pour un pays comme le Sénégal dont plus de 80% de la population espère vivre de l’agriculture et de l’élevage, la Nature est une alliée dont on attend toujours l’élément essentiel, le bien le plus général : l’eau et donc une bonne pluviométrie.
Ayant vécu en milieu rural et ayant vu les œuvres ou plutôt les dramatiques handicaps d’un défaut de pluie pendant l’hivernage, aussi bien sur les vies humaines que sur les vies des animaux domestiques, si j’avais à choisir entre une Nature qui pleut tous les jours en inondant toute la cité et une Nature qui retiendrait jalousement ses eaux comme les riches du monde humain sont jalousement recroquevillés sur leurs diverses fortunes au sein de la misère du peuple, je n’hésiterais pas un seul instant. Rien n’est autant à craindre qu’un défaut de pluie pour le paysan ou l’éleveur, même si un excès peut être craint. Paradoxalement, sans le dire, certains sénégalais ne manquent pas de prier silencieusement pour que le ciel soit moins généreux ; non pas parce qu’ils souhaitent la pauvreté aux paysans et aux éleveurs en dehors des villes, mais pour leur propre sécurité. C’est légitime et en accord avec la nature humaine. Personne ne veut se voir sans abri. Personne ne veut voir mourir les siens en dehors des cas de morts inévitables. Or, depuis le lundi 13 août 2012 et le mardi 14 du même mois, cette année encore, la pluie est devenue le contenant d’une grande angoisse, d’une grande psychose.
Ce mois d’août de l’année 2012 ne sera sans doute pas oublié comme on oublie certaines choses, du moins pas par ces quartiers, ces familles et ces personnes que j’ai rencontrées aujourd’hui dans plusieurs unités des Parcelles assainies et dans la Commune d'arrondissement de la Patte d'Oie, quelques heures après le passage d’une pluie de 156 millimètres qui s’est déversée sur Dakar et sur presque toute l’étendue du territoire national sénégalais selon les services de la Météo.
Officiellement il y aurait une dizaine de cas de morts liés à la pluie du 13 au 14 août. Quand je découvrais l’atelier des Médias de Rfi, la journaliste Anne-laure avait mis un sujet sur les "inondations au Sénégal". Le fait n’est donc pas nouveau.
Aujourd’hui donc, c’est du déjà connu, du déjà vécu et abondamment commenté et ayant sans doute englouti une quantité de milliards proportionnelle à la gravité d’alors partout étalée dans le monde comme une catastrophe naturelle.
Depuis cette alerte d’hier pourtant, Dakar et beaucoup de ses environs et beaucoup d’autres zones habitées en dehors de Dakar, peinent encore Dakar et ses environs ont encore de la peine pour absorber sans dommage cette quantité qualifiée d’exceptionnelle par les services compétents, notamment ceux de météo ;156mm en deux heures, entre 9heures et 11 heures.
S'exprimant aujourd’hui peu après les faits, par la télévision d'Etat sur la situation, le ministre de l'intérieur, Monsieur Mbaye Ndiaye reconnaît l'existence de cas de mort liés comme lors des pluies du 13 au 14 du même mois, notamment dit-il, à Dakar, à Fatick et à Touba, sans préciser leur nombre. Les premiers cas de mort officiellement enregistrés durant les pluies tombées entre le 13 et le 14 août derniers feraient une dizaine
Quelle est la cause ou les causes associées à ces cas de morts et aux divers dommages qui peuvent être supposés à travers ces photos et ces vidéos ? Je ne suis spécialiste de rien, je suis généraliste parce que je suis philosophe de formation. C’est pourquoi j’exclue la Nature en considérant qu’elle fait toute chose dans la meilleure des mesures. Je ne suis pas spécialiste de ce que je décris par ces images, mais il y a des choses qui ne demandent que l’attention, l’observation et le bon sens.
Certains spécialistes incriminent entre autres facteurs, les constructions anarchiques qui obstruent le passage des eaux par les canaux et d'autres voies d'évacuation. Cette construction anarchique que les plus ignorants en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme peuvent voir en beaucoup d’endroits à Dakar, fait partie des causes les plus sérieuses et parmi les plus faciles à maîtriser dans l’immédiat, selon un membre de la Brigade logée à la Foire et chargée d'intervenir en pareille situation. Cette Brigade selon l’autorité en son sein, s'est retrouvée encerclée comme une prisonnière dans les eaux
Le Plan d'Organisation des secours dit plan ORSEC est déclenché pour faire face aux inondations selon le ministre de l’intérieur.
De 13 heures à 17 heures après la pluie, je me suis rendu en quelques endroits qui me sont le plus accessibles par leur proximité, pour voir de plus près. J'ai été dans différentes unités des Parcelles assainies et la Commune d'Arrondissement de la Patte d'Oie dont j'ai rencontré le Maire sur les lieux à la hauteur du Stade Léopold Sédar Senghor, avec une équipe de secours. Pour le maire de la Commune d'arrondissement de la ¨Patte d'Oie, " Il n'y a pas de solution intermédiaire. Il faut une solution radicale".
Ces images ne sont sans doute pas les plus propres à mettre en évidence l'ampleur de la pluie ou celle des dommages consécutifs, mais il y a vraiment des cas sérieux dans les zones que j'ai visitées.
Aujourd’hui encore, la Nature a mis encore en évidence de grandes failles et des déficiences dangereuses dans notre culture, dans notre politique sociale, dans la politique de l’habitat, dans la politique environnementale et en d’autres aspects de la vie sociale et de la vie personnelle maîtrisables. La vraie catastrophe, s’il y a catastrophe, c’est encore la énième mise en évidence de notre incapacité en tant qu’Etat mais pas en tant que valeur intrinsèque de l’homme et du citoyen sénégalais, à faire face aux vrais problèmes qui méritent d’être affrontés. Au lieu de cela, on crée de faux problèmes comme la nécessité d’une assemblée nationale avec 150 députés lourdement payés et inondés d’autres avantages. A cette fausse nécessité criminelle, on vient ajouter celle d’un SENAT sur le cou des pauvres contribuables. Si ce n’était pas la solidarité sénégalaise et surtout la solidarité et l’engagement des jeunes dans leurs quartiers au-delà de toutes les différences artificiellement créées pour les séparer et les affaiblir, la situation aurait été plus invivable. Partout où j’ai été, je n’ai vu que ces jeunes à l’œuvre sans la moindre trace d’un Etat., si ce n’est qu’au niveau de la Patte d’Oie où j’ai rencontré le Maire de la commune d’arrondissement avec ses moyens de bord. Une ceertaine souffrance est peut être aussi nécessaire pour l'émergence d'un Nouveau Type de Sénégalais sans laquelle il n' y aura jamais une Nouvelle forme de Gouvernement assimilable à une Bonne Gouvernance.
Photo prise par Guejopaalgnane, aux Parcelles assainies, quelques heures après la pluie
Photo prise par Guejopaalgnane, aux Parcelles assainies, quelques heures après la pluie
Photo prise par Guejopaalgnane, dans la Commune d'Arrondissement de la Patte d'Oie, quelques heures après la pluie
Photo prise par Guejopaalgnane, dans la Commune d'arrondissement de la Patte d'Oie, quelques heures après la pluie
http://observers.france24.com/fr/content/senegal-apres-156-millimetres-partout-beau-temps-senegal-pluie-inondations-dakar
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