José Makila a animé hier un point de presse sur la situation qui prévaut dans la province du Nord-Kivu, en particulier sur l’annonce, le vendredi 31 août 2012, par le gouvernement rwandais du retrait des militaires qui se trouvaient à Rutshuru. D’après le communiqué du ministère rwandais de la Défense, a-t-il relevé, ce retrait qui devrait être effectif dès le samedi 01 septembre 2012 se réalise après consultation avec le gouvernement congolais et la Monusco.
A propos de la présence rwandaise dans notre pays, « le peuple congolais, a fait observer le conférencier, se rappellera que les autorités de la RDC avaient à l’époque entretenu un flou politique quant aux vrais mobiles de leur intervention. Officiellement, il a été allégué que ces forces rwandaises intervenaient dans le cadre du mécanisme conjoint de traque des éléments Hutu rwandais, des FDLR, dénommé UMOJA WETU et KIMIA II».
Les opérations conjointes UMOJA WETU, a renchéri ce député national, avaient provoqué une surprise et une panique au sein de la population nord-kivutienne lorsque, le 20 janvier 2009, des centaines puis des milliers de militaires rwandais entraient dans le territoire congolais.
Pourtant, le Rwanda avait procédé à la consultation de sa représentation nationale. Du côté congolais, tout était frappé du sceau du secret desdites opérations. le gouvernement congolais, pour sa part, avait allégué le prétexte du secret desdites opérations
». Il fallait l’émoi de la population et les échos de la presse étrangère et locale, pour que les troupes rwandaises d’UMOJA WETU, entrées sous le sceau du secret d’Etat, quittent le sol congolais le 25 février 2009. Alors qu’UMOJA WETU n’avait pas réussi à sécuriser le Nord-Kivu, le 3 mai 2009 démarrait KIMIA II, dans le Sud-Kivu, avec le même objectif de combattre les FDLR.
L’annonce faite par les autorités rwandaises de retirer leurs éléments suscite diverses réactions. C’est ainsi que le peuple congolais, d’après José Makila, exige la vérité, toute la vérité et rien que la vérité sur cette présence des militaires rwandais au Congo qui sont en place à RUTSHURU depuis mars 2011 (d’après le communiqué du ministre rwandais de la Défense), alors qu’UMOJA WETU avait pris fin en février 2009 et que KIMIA II ne concernait que le Sud-Kivu.
Ce communiqué, a souligné José Makila, n’est nullement un fait du hasard, car la ministre des Affaires Etrangères rwandaises, Rose MISHIKWABO, avait demandé récemment aux autorités congolaises de dire la vérité à leur peuple sur la situation qui prévaut à l’Est du pays. « Il ne suffit pas d’avouer qu’il existait ou existe un accord bilatéral instituant un mécanisme de surveillance des frontières entre les deux Etats sans rendre publiques à la fois la teneur et les termes dudit accord pour calmer nos interrogations de fond. En effet, pourquoi avoir attendu ce jour pour dénoncer que ce mécanisme ne prévoyait pas la présence des militaires réguliers mais plutôt une centaine d’éléments de renseignements civils et militaires ? Pourquoi avoir observé le silence .jusqu’à ce jour pour dire au peuple congolais que la cérémonie de Soma du 25 février 2009 n’était qu’un maquillage puisque le Rwanda avait refusé d’être escorté et de déployer un observateur international ? », s’est interrogé José Makila.
« Dans la même perspective, nous avons le droit de nous interroger et de comprendre pourquoi Bunagana est tombé sous le contrôle des mutins après rudes affrontements des M23 avec les FARDC et que RUTSHURU l’a été sans coup de feu, alors que les éléments rwandais étaient censés y être et combattre les FDLR et autres forces dites négatives ? », a-t-il poursuivi, avant de conclure «Nous comprenons aussi pourquoi les FDLR et autres Interhamwe ne s’attaquent aux paisibles populations congolaises et qu’elles n’attaquent jamais le Rwanda dont elles sont censées combattre le régime. Nous comprenons enfin pourquoi la défense nationale n’a été confiée qu’aux seuls ressortissants d’une province depuis TSHIKEZ jusqu’à l’actuel LUBA NTAMBO ».
Pour José Makila, l’heure est grave et l’échec du gouvernement actuel patent. L’élu de l’Equateur n’arrive pas à s’expliquer que ce gouvernement qui, hier, ne jurait que par le départ de la MONUSCO, puisse, aujourd’hui, solliciter l’élargissement de son mandat. De même, ce gouvernement qui avait vilipendé outre mesure Human Rights Watch, en rejetant ses leçons, se permet, aujourd’hui, de lui décerner un certificat de crédibilité internationale.
En clair, José Makila exige la démission pure et simple du gouvernement. « Ce gouvernement, qui rejoint aujourd’hui nos prises de positions sur la guerre de l’Est en la qualifiant d’agression, n’a pas curieusement indiqué au peuple congolais comment passe-t-on d’une mutinerie à une agression. Pourquoi jusqu’ici ce même gouvernement n’a-t-il pas actionné le mécanisme constitutionnel d’entrée en guerre à savoir la déclaration de, guerre conformément à l’article 143 de la Constitution ? Pourquoi le Parlement n’a-t-il toujours pas été sollicité pour mettre en vigueur les mécanismes de l’Etat de siège ou d’urgence selon l’article 144 de la Constitution ? ».
http://www.7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=36587%3A-guerre-de-lest--jose-makila-exige-la-verite-sur-la-presence-des-militaires-rwandais-a-rutshuru&catid=24%3Ale-phare
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