Le Palais du peuple, siège du Parlement.
Dans une déclaration publiée lundi 3 septembre à Kinshasa, une trentaine de membres de l’opposition politique a «recommandé» au Parlement dont la rentrée est prévue le 15 septembre prochain d’enclencher la procédure de mise en accusation de l’actuel "chef de l’Etat" «Joseph Kabila» pour « haute trahison » en application de l’article 165 de la Constitution. Bien qu’une telle démarche a très peu de chance d’aboutir – les deux Chambres du Parlement étant à majorité composées de « partisans » de « Kabila -, la symbolique est forte. Cette prise de position fait suite à l’annonce-surprise par le Rwanda du retrait de 280 membres de ses forces spéciales qui se trouvaient à Rutshuru...depuis mars 2009.
La crise diplomatique qui secoue, depuis juillet dernier, les relations congolo-rwandaises suite au soutien apporté par Kigali aux rebelles du M-23 est en passe de se muer en une crise de régime à Kinshasa. En guise de détonateur, il y a l’annonce faite le week-end dernier par le ministre de la Défense du Rwanda, James Kabarebe, du retrait de deux compagnies des forces spéciales de l’armée rwandaise qui se trouvaient comme par hasard à Rutshuru. La présence de ces éléments sur le sol congolais a provoqué un véritable émoi au sein de l’opinion. La crise de confiance, jusque là latente, devient désormais patente entre le sommet de l’Etat et la population. Lundi 3 septembre, des membres de l’opposition ont tenu à faire savoir leur indignation dans une déclaration politique.
"Dialogue national" entre les forces politiques
Dans ladite déclaration, les signataires ont commencé par fustiger «la légèreté» du ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, qui a semblé dans un premier temps ignorer la présence de ces militaires avant de se raviser. Pour les signataires, il s’agit d’une situation d’une extrême gravité qui confirme «la complicité du pouvoir en place avec les agresseurs ». Aussi proposent-ils, la tenue d’un «dialogue national franc et sincère» réunissant les représentants de toutes les forces politiques nationales. Et ce au motif que « le régime en place » est disqualifié pour prendre des initiatives au plan militaire, diplomatique et politique.
Par voie de conséquence, les signataires rejettent l’idée du déploiement d’une
«force neutre» préconisée le 15 juillet dernier à Addis Abéba, en Ethiopie, par l’Union Africaine. Pour eux, ce projet «est de nature à concrétiser la balkanisation du pays». Ils proposent, à contrario, le renforcement du mandat de la Mission de l’Onu pour la «stabilisation» au Congo (Monusco), en application du Chapitre VII de la Charte onusienne.
Impeachment
Prenant leur courage à deux mains, les signataires «recommandent» au Parlement «dès la prochaine rentrée parlementaire de ce mois de septembre d’enclencher le mécanisme de mise en accusation du président de la République, M. Joseph Kabila Kabange, pour haute trahison», conformément à l’article à l’article 165 de la Constitution. Une sorte d’impeachment. C’est une première. Bien que le succès d’une telle procédure paraît peu probable étant donné que le Parlement congolais est composé dans sa grande majorité par des membres de la mouvance kabiliste dite «majorité présidentielle», la symbolique est forte. Un "verrou psychologique" a sauté.
Qui sont les signataires ? Plusieurs noms célèbres. C’est le cas notamment de : Lisanga Bonganga/FAC (Forces acquis au changement) ; Jean-Bertrand Ewanga Is’Ewanga (secrétaire général de l’UNC de Vital Kamerhe) ; Remy Massamba, député national (UDPS/forces acquis au changement) ; Justin Bitakwira, député national UNC/Alliés ; Heva Muakassa président FPN/FAC ; Jean-Baptiste Bomanza ; Jeannot Mwenze Kongolo, président des patriotes kabilistes etc. Sauf erreur, le MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo n’y a pas pris part.
Le Congo dit démocratique se trouve plus que jamais à la veille d’une grave crise de régime aux conséquences imprévisibles. Que va faire "Joseph Kabila"? Il serait très mal inspiré de recourir à la "matraque". Affaire à suivre.
"Dialogue national" entre les forces politiques
Dans ladite déclaration, les signataires ont commencé par fustiger «la légèreté» du ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, qui a semblé dans un premier temps ignorer la présence de ces militaires avant de se raviser. Pour les signataires, il s’agit d’une situation d’une extrême gravité qui confirme «la complicité du pouvoir en place avec les agresseurs ». Aussi proposent-ils, la tenue d’un «dialogue national franc et sincère» réunissant les représentants de toutes les forces politiques nationales. Et ce au motif que « le régime en place » est disqualifié pour prendre des initiatives au plan militaire, diplomatique et politique.
Par voie de conséquence, les signataires rejettent l’idée du déploiement d’une
«force neutre» préconisée le 15 juillet dernier à Addis Abéba, en Ethiopie, par l’Union Africaine. Pour eux, ce projet «est de nature à concrétiser la balkanisation du pays». Ils proposent, à contrario, le renforcement du mandat de la Mission de l’Onu pour la «stabilisation» au Congo (Monusco), en application du Chapitre VII de la Charte onusienne.
Impeachment
Prenant leur courage à deux mains, les signataires «recommandent» au Parlement «dès la prochaine rentrée parlementaire de ce mois de septembre d’enclencher le mécanisme de mise en accusation du président de la République, M. Joseph Kabila Kabange, pour haute trahison», conformément à l’article à l’article 165 de la Constitution. Une sorte d’impeachment. C’est une première. Bien que le succès d’une telle procédure paraît peu probable étant donné que le Parlement congolais est composé dans sa grande majorité par des membres de la mouvance kabiliste dite «majorité présidentielle», la symbolique est forte. Un "verrou psychologique" a sauté.
Qui sont les signataires ? Plusieurs noms célèbres. C’est le cas notamment de : Lisanga Bonganga/FAC (Forces acquis au changement) ; Jean-Bertrand Ewanga Is’Ewanga (secrétaire général de l’UNC de Vital Kamerhe) ; Remy Massamba, député national (UDPS/forces acquis au changement) ; Justin Bitakwira, député national UNC/Alliés ; Heva Muakassa président FPN/FAC ; Jean-Baptiste Bomanza ; Jeannot Mwenze Kongolo, président des patriotes kabilistes etc. Sauf erreur, le MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo n’y a pas pris part.
Le Congo dit démocratique se trouve plus que jamais à la veille d’une grave crise de régime aux conséquences imprévisibles. Que va faire "Joseph Kabila"? Il serait très mal inspiré de recourir à la "matraque". Affaire à suivre.
Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2012
http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7511.
Kabila accusé de haute trahison
(BBC Afrique 05/09/2012)
Kabila est accusé par l'Opposition d'être de mèche avec Kigali dans la destabilisation de l'Est du pays.
Des partis de l'opposition congolaise demandent à la justice de mettre en accusation le président Joseph Kabila pour haute trahison.
Dans une déclaration, les représentants d'une vingtaine de formations politiques attaquent le Chef de l'Etat, soutenant qu'il existe une preuve d'une complicité du pouvoir de Kinshasa avec le Rwanda dans le déclenchement des récents combats dans l'est de la RDC.
Le député Rémy Masamba, issu d'une dissidence de l'UDPS, figure parmi les signataires de la déclaration adressée au parlement.
Selon le souhait des opposants, le Parlement devrait déclencher la procédure de mise en accusation de Kabila dès la rentrée parlementaire.
La rébellion du M23, à l'origine de cette initiative des opposants, a envénimé les relations toujours tendues entre la RDC et le Rwanda.
L'armée congolaise affronte cette nouvelle rébellion lancée par le général défectionnaire Bosco Ntaganda en mai dernier.
Ntaganda avait intégré l'armée congolaise en 2009 après un accord avec une partie des combattants d'un précédent mouvement rebelle, celui du CNDP de Laurent Nkunda.
Selon les opposants qui demandent la mise en examen du président, "l'élément déclencheur de la guerre qui sévit à l'est du pays est le fameux accord."
La mutinerie est partie d'une dénonciation de cet accord dont les mutins condamnaient la non-application.
Les députés disent en vouloir au président Kabila qui, selon eux, a délibéremment caché le contenu de l'accord "tant aux institutions qu'à la population congolaise."
Ce débat lancé par l'opposition intervient après le retrait annoncé vendredi par Kigali de quelques centaines de ses soldats rwandais qui étaient à Rutshuru.
Selon le Rwanda, ils y étaient dans le cadre d'opérations conjointes contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), présentées par le Rwanda comme une formation des génocidaires de 1994.
Le porte-parole du gouvernement congolais a déclaré à la BBC que le nombre de soldats rwandais censés avoir participé à ces opérations conjointes était bien dérisoire par rapport au plus de 200 que Kigali a annoncé.
BBC Afrique
© Copyright BBC Afrique
http://www.africatime.com/rdc/index.asp
Kabila accusé de haute trahison
(BBC Afrique 05/09/2012)
Kabila est accusé par l'Opposition d'être de mèche avec Kigali dans la destabilisation de l'Est du pays.
Des partis de l'opposition congolaise demandent à la justice de mettre en accusation le président Joseph Kabila pour haute trahison.
Dans une déclaration, les représentants d'une vingtaine de formations politiques attaquent le Chef de l'Etat, soutenant qu'il existe une preuve d'une complicité du pouvoir de Kinshasa avec le Rwanda dans le déclenchement des récents combats dans l'est de la RDC.
Le député Rémy Masamba, issu d'une dissidence de l'UDPS, figure parmi les signataires de la déclaration adressée au parlement.
Selon le souhait des opposants, le Parlement devrait déclencher la procédure de mise en accusation de Kabila dès la rentrée parlementaire.
La rébellion du M23, à l'origine de cette initiative des opposants, a envénimé les relations toujours tendues entre la RDC et le Rwanda.
L'armée congolaise affronte cette nouvelle rébellion lancée par le général défectionnaire Bosco Ntaganda en mai dernier.
Ntaganda avait intégré l'armée congolaise en 2009 après un accord avec une partie des combattants d'un précédent mouvement rebelle, celui du CNDP de Laurent Nkunda.
Selon les opposants qui demandent la mise en examen du président, "l'élément déclencheur de la guerre qui sévit à l'est du pays est le fameux accord."
La mutinerie est partie d'une dénonciation de cet accord dont les mutins condamnaient la non-application.
Les députés disent en vouloir au président Kabila qui, selon eux, a délibéremment caché le contenu de l'accord "tant aux institutions qu'à la population congolaise."
Ce débat lancé par l'opposition intervient après le retrait annoncé vendredi par Kigali de quelques centaines de ses soldats rwandais qui étaient à Rutshuru.
Selon le Rwanda, ils y étaient dans le cadre d'opérations conjointes contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), présentées par le Rwanda comme une formation des génocidaires de 1994.
Le porte-parole du gouvernement congolais a déclaré à la BBC que le nombre de soldats rwandais censés avoir participé à ces opérations conjointes était bien dérisoire par rapport au plus de 200 que Kigali a annoncé.
BBC Afrique
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